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L’interdit de trier pendant Chabbat – Règle de la salière et de la théière pendant Chabbat

Une salière contenant des grains de riz

De nombreuses personnes demandent au sujet de la salière dont le couvercle est constitué de trous par lesquels les grains de sel s’échappent, et dans laquelle nous avons l’usage de mettre des grains de riz afin d’empêcher la cristallisation du sel conséquente à l’humidité.

Est-il permis d’utiliser une telle salière pendant Chabbat, ou bien y a-t-il un interdit à titre de trier, puisque lorsque le sel descend, les grains de riz restent à l’intérieur de la salière, et cela correspond apparemment à trier « le déchet de l’aliment », car les grains de riz restant à l’intérieur sont le « déchet », et aussi parce qu’on tri au moyen d’un « objet ».

Sur le plan pratique, notre maitre le Rav Ovadia Yossef Zatsal écrit (H’azon Ovadia-Chabbat tome 4 page 216) que puisque la salière n’est pas « un objet destiné au tri » (c'est-à-dire : la passoire est un objet destiné à trier, mais la salière n’est pas principalement destinée à trier mais seulement à diffuser le sel sur les aliments), et aussi, puisque lorsqu’on utilise la salière, on n’a absolument pas dans l’idée de trier mais plutôt de tirer profit du sel, selon tous les avis de la Halah’a, la seule crainte d’interdiction de trier dans notre cas ne serait que Midérabbanan (par décret de nos maitre), mais pas selon la Torah.

De ce fait, pour tout interdit par décret de nos maitres dans les interdits de Chabbat, lorsque l’objectif visé n’est absolument pas l’interdit réalisé, il y a largement lieu d’autoriser sous certaines conditions. Le Rav Chlita cite d’autres arguments pour autoriser l’utilisation de la salière pendant Chabbat.

Par conséquent, selon la Halah’a, on peut autoriser l’utilisation de la salière pendant Chabbat, comme le font de nombreuses personnes craignant Hachem.

Tel est l’avis de la majorité des grands décisionnaires de notre temps.

Une théière avec un filtre à son extrémité

Une théière dont le bec est constitué d’un filtre destiné à empêcher les feuilles de thé de tomber dans le verre, même si on a l’impression de trier le thé des feuilles de thé  au moyen d’un « objet », malgré tout, notre maitre le Rav Chlita écrit (Ibid. page 226) qu’il est permis d’utiliser cet objet pendant Chabbat. Toutefois, il est bon de s’imposer la rigueur de ne le faire que lorsque les feuilles de thé se trouvent au fond de la théière et l’eau au dessus, car dans ce cas, il n’y a pas le moindre risque de transgression.

Mais selon le strict Din, on peut autoriser même si les feuilles de thé sont mélangées à l’eau.

C’est ainsi qu’agissait le Gaon auteur du H’azon Ich.

Cette autorisation repose principalement sur le fait que la plupart des gens ne sont pas dérangés par le fait qu’il y ait quelques feuilles de thé dans leur verre, et de ce fait, ce geste ne constitue pas un tri interdit pendant Chabbat, comme le tranche MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.319), au sujet d’une eau buvable dans laquelle se trouvent quelques brindilles de bois très petits, il est permis de la filtrer (avec une passoire) pendant Chabbat et de boire l’eau. Mais si l’eau est très trouble au point qu’il est impossible de la boire sans filtrage, il est interdit de la filtrer pendant Chabbat.

Or, le thé est buvable même sans filtrage, et même si la personne a l’exigence de ne pas le boire sans le filtrer, il n’y a pas d’interdiction à le filtrer selon le Din, comme expliqué.

 

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