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La pudeur de l’individu dans son intimité

Cette Halacha est dédiée à l'élévation des Néchamot de nos jeunes frères : Ya'akov Naftali Ben Ra'hel Dévora (16 ans), Guil Ad Mi'hael Ben Bat Galim (16 ans) et Eyal Ben Iriss Téchoura (19 ans) assassinés sauvagement par des bêtes immondes parce qu'ils étaient juifs. Qu'Hachem venge leurs sangs et qu'il envoie la consolation à leurs familles, qu'il sèche les larmes du peuples d'israël et qu'il nous envoie le Mashiah rapidement et de nos jours Amen.

Il est enseigné dans la Guémara Yoma (47a) :

Nos maîtres enseignent : Une femme du nom de KIM’HIT avait 7 fils. Ils ont tous eu le mérite d’occuper les fonctions de Cohen Gadol (Grand Prêtre dans le Beit Hamikdach). Un jour, les maitres d’Israël vinrent lui demander quel mérite avait-elle pour avoir eu ce privilège. Elle leur répondit : « Les murs de ma maison n’ont jamais vus les tresses de mes cheveux ! »

Rachi cite sur place les propos du Talmud Yéroushalmi sur le verset des Tehilim :

« Toute la dignité d’une princesse, est à l’intérieur, et son vêtement est incrusté d’or. » Une femme pudique mérite d’avoir un enfant qui pourrait être Cohen Gadol, dont les vêtements étaient incrustés d’or.

Le sens de cet enseignement nous indique que KIM’HIT était tellement pudique au point de ne jamais découvrir ses cheveux, et cela, même devant les simples murs de sa maison. Tout ceci, en raison de la grande importance qu’elle attachait à la pudeur qu’elle avait vis-à-vis d’Hachem, dont l’univers entier est rempli de Sa gloire.

MARAN écrit dans le Choul’han ‘Arou’h (O.H chap.2) :

On ne doit pas revêtir son habit en position assise (lorsqu’on se lève de son lit, et que l’on a dormi nu ou torse nu), mais on doit prendre le vêtement tout en restant couché, en y introduisant d’abord la tête, puis les bras, de sorte d’être couvert lorsqu’on se lève.

Nous pouvons en déduire que l’on doit s’efforcer de rester pudique, même là ou il n’y a personne, car l’univers entier est rempli de Sa gloire. De même que nous n’avons pas l’usage de nous dévêtir devant nos semblables, au même titre, nous devons veiller à ne pas nous dévêtir devant Hachem, excepté lorsqu’on se lave ou autre, car il est impossible de faire autrement, et il n’y a là aucun risque de transgression.

Nous devons à présent définir : Est-ce que cette conduite est véritablement exigée selon le Din, et à quel point devons-nous nous montrer vigilant sur la question ?

La Guémara Chabbat (118b) rapporte :

Rabbi Yossé se félicitait en disant :

« De toute ma vie, les murs de ma maison n’ont jamais vu les coutures intérieures de mon vêtement !  (Il ne s’était jamais dévêtu de façon impudique, même lorsqu’il était seul dans sa maison) ».

Le fait que Rabbi Yossé se félicitait de cela, nous indique que ce n’est pas une totale obligation selon le Din, mais seulement une mesure de piété.

Le Gaon Rabbi Menaché KLEIN z.ts.l écrit dans son livre Michné Halah’ot (tome 6 chap.2) que ce comportement est une totale obligation selon le Din, puisqu’il est cité dans la Guémara et les décisionnaires, et qu’il est rapporté par le Choul’han ‘Arou’h de façon générique, sans préciser s’il vise un grand homme ou n’importe qui. Le fait que Rabbi Yossé se félicitait du fait que les murs de sa maison n’ont jamais vu les coutures intérieures de son vêtement, ne montre pas simplement une grande piété de sa part, mais plutôt que les gens de sa génération n’étaient pas vigilants sur ce Din. Le Michné Halah’ot tire aussi une preuve à partir de la Guémara Yoma qui cite l’exemple de KIM’HIT, dont les murs de la maison n’ont jamais vu les tresses de ses cheveux.

Mais en réalité, ses propos sont réfutables.

En effet, est-il concevable que du temps de Rabbi Yossé, la majeure partie des gens négligeaient un véritable Din, au point où Rabbi Yossé se félicite de ne pas le négliger ?!

De toutes les façons, les sens même de la Guémara indiquent que ceci n’est qu’une mesure de piétée.

Il n’y a pas non plus de preuve du cas de KIM’HIT, car non seulement ce cas n’indique qu’une grande pudeur et une grande piété, mais surtout parce que l’auteur du Ménorat Ha-Maor écrit que la Guémara emploie des termes volontairement exagérés lorsqu’elle dit que « les murs de sa maisons n’ont jamais vu les tresses de ses cheveux ». Ceci est techniquement impossible – explique le Ménorat Ha-Maor – car il arrivait qu’elle se lavait ou qu’elle se peignait les cheveux. La Guémara a volontairement exagéré les termes pour indiquer la grande pudeur que KIM’HIT possédait.

Par conséquent, il n’y a là aucune obligation réelle selon le Din, mais seulement un bon comportement qu’il est souhaitable, pour tout individu, d’adopter, selon ses possibilités. Telle était également l’opinion de notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, que ce comportement n’est pas une totale obligation selon le Din.

Le fait que MARAN emploi les termes « On ne doit pas revêtir son habit… » n’implique pas forcément une interdiction, mais seulement un bon comportement que chacun doit adopter, selon ses possibilités.

Ce comportement aidera particulièrement chacun et chacune lorsqu’on se trouve dans l’intimité à se souvenir qu’un oeil voit, une oreille entend et tous nos actes sont consignés dans un livre. Ce comportement nous aidera à acquérir la crainte du Ciel, et l’on n’arrivera pas à fauter, même lorsque personne nous voit.

 

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