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Se fixer des barrières pendant la période des Sélih’ott, à travers l’étude de la Torah

Nous avons déjà mentionné antérieurement les propos de nos maitres les Ah’aronim (décisionnaires des dernières générations), ainsi que les propos de notre maitre le Rav z.ts.l selon lesquels, de notre époque, durant le mois d’Eloul et pendant les 10 jours de pénitence, l’essentiel est de se repentir sur ses fautes, et non pas de multiplier les jeûnes volontaires et la récitation de Téhilim et de supplications diverses, mais plutôt d’opérer un véritable repentir et une totale introspection, d’améliorer sa conduite, et ce n’est qu’à ces conditions que la récitation de supplications ou autre sera efficace.

Le Roi David dit : « Je ne redoute pas les fautes graves, car elles sont graves. Ce que je redoute ce sont les fautes « légères », car elles sont légères ».

Cela signifie que le Roi David ne ressentait pas le besoin de s’éloigner des fautes gravissimes, car il avait conscience de leur gravité et il ne pouvait pas les transgresser. Mais il redoutait plutôt les fautes qui paraissent « légères » qui entraînent l’homme vers les fautes graves.

Le Gaon Rabbi Yéhonathan EÏWCHITZ z.ts.l explique dans son livre Yé’arot Dévach qu’il est évident à tout homme craignant Hachem qu’il ne commettra pas – à D.ieu ne plaise - une faute grave, comme l’adultère par exemple, et l’idée ne lui viendrait même pas à l’esprit. Il peut commencer par trébucher par un regard interdit tout en pensant que cela ne représente pas un si grand interdit, et qu’il n’y a rien de mal à contempler une beauté féminine. Mais ensuite, il se heurtera à des conversations futiles, en pensant aussi que cela ne le mènera pas à la faute, pour arriver en définitif à commettre la plus grave faute de toute la Torah.

Ceci est donc le sens des propos du Roi David, il redoutait les fautes « légères » et non les fautes graves car il ne viendrait pas à l’esprit de l’homme de les commettre. Ce ne sont  que les fautes « légères » qui entraînent l’homme à commettre des fautes graves.

De ce fait, l’homme doit se préparer tous les jours de sa vie, et particulièrement durant cette période, à s’ériger des barrières autour des fautes desquelles il doit s’éloigner, afin de ne pas trébucher. Chacun doit méditer au sujet des choses qui le mènent au piège de la faute, et s’en éloigner. (Si l’on possède une connexion à Internet non-filtrée à la maison, il est impératif d’opérer un filtrage correct afin de ne pas se heurter à la faute).

En réalité, il est impossible d’échapper totalement au Yétser ha-Ra’ (mauvais penchant) si ce n’est au moyen de l’étude de la Torah, car lorsqu’on est lié à l’étude de la Torah, en s’imposant quotidiennement d’écouter des cours de Torah, ou en étudiant quotidiennement en « H’avrouta » (étude avec un compagnon) ou autre, ce n’est que grâce à ces moyens que l’on peut se préserver de toute faute et que l’on ne dévie jamais du chemin d’Hachem.

Rabbénou Yéhonathan EÏWCHITZ z.ts.l précédemment cité écrit que le devoir de se fixer l’étude de la Torah au quotidien ne concerne pas seulement les hommes mais aussi les femmes. Elles doivent elles-aussi s’imposer une étude quotidienne à travers un livre de Moussar (étique et morale), comme le livre Pélé Yo’ets par exemple, ainsi la personne se verra protéger par une véritable muraille fortifiée de laquelle le Yétser Ha-Ra’ n’e viendra pas facilement à bout.

Voici une histoire afin de ressentir l’importance de l’étude de la Torah au quotidien :

Il y a environ 25 ans, une communauté du quartier Ramot à Jérusalem était constituée intégralement de personnes riches qui avaient scolarisé leurs enfants dans des établissements modernes. Certains dans des établissements scolaires de la tendance « Mamlah’ti-Dati » (nationale religieux), et d’autres dans des établissements totalement laïcs. Un Rav pris la direction de cette communauté et investissait tous ses efforts afin d’enseigner la Torah à toute la communauté. Il se déplaçait et allait parler aux femmes pour qu’elles encouragent leurs maris à venir chaque jour au cours. Il sollicita des Avréh’im (étudiants de la Torah) pour enseigner quotidiennement la Torah aux membres de la communauté, et les empressait à venir chaque jours aux Sélih’ot.

En revanche, dans un autre quartier de Jérusalem, il y avait une communauté similaire mais où les gens n’étudiaient pas la Torah. Le Rav de cette communauté se contentait de faire son travail en prononçant un discours chaque vendredi soir et en donnant un cours le mardi, et ensuite il se retirait chez lui et s’adonnait à ses occupations personnelles.

Aujourd’hui, après plus de 20 ans, nous pouvons constater ce qui est sorti des uns et des autres.

Les gens du quartier de Ramot ont eu le mérite d’avoir de nombreux enfants devenus de véritables Béné Torah imprégnés de la crainte du Ciel, et nombreux sont leurs petits enfants qui étudient la Torah. Ceux parmi eux qui travaillent se fixent quotidiennement des moments d’étude de la Torah et apportent à leurs enfants une éducation de Torah, et ceux parmi eux qui étudient la Torah, en font leur activité essentielle.

Tandis que les membres de l’autre communauté, il est à déplorer que la majorité – pour ne pas dire la totalité – d’entre eux ont des enfants dépravés. Une poignée d’entre eux se rend difficilement à la synagogue le jour de Chabbat. Ils négligent tous les sujets de la Tséni’out (la pudeur) et les exigences de la Halacha, et ils n’ont pas de respect envers les Talmidé H’ah’amim (les érudits dans la Torah).

Et tout ceci à cause du simple fait qu’ils n’ont pas été liés à l’étude de la Torah et à un Talmid H’ah’am entièrement attaché à l’étude de la Torah.

Que le sage entende et en tire une morale.

 

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