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Erreurs dans les prières du Chabbat

Question : Si l’on se trompe lors de la ‘Amida de vendredi soir, et à la place d’entamer le paragraphe de « Ata Kiddachta », on entame la bénédiction de « Ata H’onen », comme nous le disons lors des prières des jours de semaine, comment doit-on agir ?

Réponse : Comme toute personne habituée à prier le sait, nous récitons au quotidien 19 bénédictions dans la prière de la ‘Amida. Nous commençons par celle de « Maguen Avraham », puis celle de « Méh’ayé Ha-Métim », et ensuite celle de « Ata Kadoch ». Les jours de semaine, nous poursuivons avec la bénédiction de « Ata H’onen », alors que les jours de Chabbat, nous poursuivons avec la bénédiction relative à Chabbat, « Ata Kiddachta » (‘Arvit de vendredi soir), ou « Ismah’ Moché » (Chah’arit de Chabbat matin), ou encore « Ata Eh’ad » (Minh’a de Chabbat après midi).

La réponse donnée par Rabba Bar Abouha

Il est enseigné dans la Guémara Bérah’ot (21a) :

Rav Nah’man dit : « Lorsque j’étais auprès de Rabba Bar Abouha, des gens sont venus un jour le consulter et lui ont demandé comment devaient-ils agir lorsqu’ils se sont trompés et ont poursuivis la ‘Amida de Chabbat par la bénédiction de « Ata H’onen » comme ils le font en jours de semaine, puisqu’il semble apparemment qu’ils doivent immédiatement interrompre cette bénédiction, et revenir à la bénédiction relative au Chabbat, comme « Ata Kiddachta » par exemple pour le vendredi soir.

Mais Rabba Bar Abouha leur répondit qu’ils doivent malgré tout terminer la bénédiction qu’ils ont entamée par erreur, et seulement ensuite revenir à la bénédiction relative au Chabbat (« Ata Kiddachta » pour l’exemple du vendredi soir).

Cette réponse s’explique par le fait que la bénédiction de « Ata H’onen », ainsi que toutes les autres bénédictions de la ‘Amida des jours de semaine, sont en réalité relatives même au Chabbat. Nos maîtres ont simplement préféré nous exempter de les réciter un jour de Chabbat par honneur envers le Chabbat, afin de ne pas imposer exagérément une prière longue et constituée de demandes diverses. Mais selon la stricte exigence du Din, il aurait été souhaitable de réciter le jour de Chabbat toutes bénédictions dites en jours de semaine.

Par conséquent, lorsqu’on se trompe un jour de Chabbat et que l’on entame la bénédiction de « Ata H’onen », on doit terminer cette bénédiction intégralement en concluant de façon habituelle par les termes « Barouh’ Ata A.D.O.N.A.Ï H’onen ha-Da’at ». Ensuite, on poursuivra avec la bénédiction « Ata Kiddachta » (‘Arvit de vendredi soir), ou « Ismah’ Moché » (Chah’arit de Chabbat matin), ou encore « Ata Eh’ad » (Minh’a de Chabbat après midi).

Erreur lors de la prière de Moussaf

Cependant, lorsqu’on se trompe lors de la prière de Moussaf de Chabbat, et qu’on entame la bénédiction de « Ata H’onen », dans ce cas, MARAN tranche dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.268) qu’on ne doit pas terminer cette bénédiction entamée par erreur, on doit dans ce cas s’interrompre et revenir immédiatement au texte de la prière du Moussaf de Chabbat, qui est la bénédiction de « Tikanta Chabbat », car les bénédictions de la prière des jours de semaines ne sont absolument pas relatifs à la prière de Moussaf. C’est ainsi que tranche le RAMBAM, ainsi que Rabbénou Yona et d’autres décisionnaires médiévaux.

En conclusion : Lorsqu’on se trompe lors de la prière de Chabbat, et qu’on poursuit avec la bénédiction de « Ata H’onen », on doit poursuivre et achever intégralement cette bénédiction, et revenir ensuite à la bénédiction relative au Chabbat, « Ata Kiddachta » (‘Arvit de vendredi soir), ou « Ismah’ Moché » (Chah’arit de Chabbat matin), ou encore « Ata Eh’ad » (Minh’a de Chabbat après midi).

Si cette erreur se produit lors de la prière de Moussaf, on doit s’interrompe et revenir immédiatement à la prière du Chabbat, sans poursuivre ni achever la bénédiction des jours de semaine entamée par erreur.

 

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