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La lecture du Chéma’ et ses bénédictions pour les femmes

Question : Les femmes sont-elles soumises à l’obligation de la lecture du Chéma’ chaque jour ?

Réponse : Dans la précédente Halacha, nous avons cité les propos de nos maitres dans la Guémara Kiddouchinn (34a, ainsi que dans Béra’hott 20b, et ailleurs …) selon lesquels les femmes sont exemptes des devoirs religieux positifs dépendants du temps, comme le Loulav, la Soukka, les Téfilinn et autres, qui sont à la fois des devoirs religieux positifs, mais aussi dépendants du temps, puisque pour l’exemple du Loulav, ce devoir n’est en vigueur qu’à Soukkott. Nos maitres apprennent cette règle à travers des versets.

A partir de là, « la lecture du Chéma’ » fait partie – de façon certaine – de la catégorie des devoirs religieux positifs, et elle est aussi liée au temps car la Torah a limité le temps du devoir de la lecture du Chéma’ aux heures du matin et du soir, comme il est dit : « Tu en parleras … à ton coucher et à ton lever … » Or, nos maitres ont appris (Béra’hott 10b) de ces versets qu’il faut lire le Chéma’ à l’heure où les gens se couchent et à l’heure où les gens se lèvent. C’est pour cela qu’il est enseigné dans une Michna du traité Béra’hott (20a) que les femmes sont exemptes de la lecture du Chéma’.

Malgré cela, l’un de nos maitres les décisionnaires médiévaux – l’auteur du livre Ohel Mo’ed – écrit que même si les femmes sont exemptes de façon générale de la lecture du Chéma’, elles sont malgré tout soumises à l’obligation de lire le premier verset de la lecture du Chéma’ (« Chéma’ Israël A.D.O.N.A.Ï Elo-hénou A.D.O.N.A.Ï E’had »), car elles sont soumises au devoir le plus fondamental de tout juif : avoir la foi en Hachem et croire qu’IL est unique, or la lecture du premier verset du Chéma’ est l’acceptation de l’unicité d’Hachem.

Dans le Beit Yossef (chap.70), MARAN cite les propos du Ohel Mo’ed, mais l’opinion des autres décisionnaires est différente de celle du Ohel Mo’ed sur ce point, et selon eux, il est impossible selon le Din d’obliger les femmes à lire même le premier verset du Chéma’ (même si elles ont le devoir de foi et de croyance en l’unicité d’Hachem).

Sur le plan pratique, MARAN tranche dans le Choul’han ‘Arou’h que les femmes sont exemptes de la lecture du Chéma’, mais il est juste qu’elles lisent le premier verset du Chéma’ chaque jour, afin d’accepter le joug de la Royauté Divine.

Nous avons déjà expliqué dans la précédente Halacha que selon l’opinion de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h, les femmes qui accomplissent un devoir religieux duquel elles sont exemptes, ne doivent en aucun cas réciter la bénédiction de ce devoir en mentionnant le Nom d’Hachem. Nous avons aussi écrit que selon le RAMA – suivis par les Achkénazim – les femmes récitent la bénédiction même sur un devoir duquel elles sont exemptes.

Nous apprenons de tout ceci que les femmes ne doivent pas non plus réciter les bénédictions du Chéma’ avec la mention du Nom d’Hachem, qui sont pour le matin : « Yotser Or » ; « Ahavatt ‘Olam » et « Emet Véyatsiv ». Et pour le soir : « Acher Bidvaro » ; « Ahavatt ‘Olam » ; « Emet Véémouna » et « Hachkivénou ».

Mais selon l’usage des Achkénazim, les femmes récitent ces bénédictions, même avec la mention du Nom d’Hachem.

En conclusion : Selon le Din, les femmes sont exemptes de la lecture du Chéma’, mais il est juste qu’elles lisent au moins le premier verset de la lecture du Chéma’ au quotidien. Si elles disent l’intégralité de la prière, elles ne doivent pas dire les bénédictions du Chéma’ avec la mention du Nom d’Hachem, comme expliqué en détails notre Halacha, mais chez les Achkénazim, les femmes ont l’usage de dire l’intégralité du texte de la prière avec la mention d’Hachem, même dans les bénédictions du Chéma’.

 

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