Les friandises de la Torah
Il est écrit: Voici les générations d'Aharon et de Moïse (Nombres 3:1). Les versets qui suivent énumèrent bien la descendance d'Aharon, mais pas celle de Moïse. Nos Sages expliquent à cet effet: Tout celui qui inculque la Torah au fils de son ami, c'est comme si c'est lui qui l'a engendré (Sandréhine 19b).
Pourquoi celui qui apprend la Torah au fils de son ami n'est-il pas doué d'une vertu différente. C'est que, comme le rapporte Or Ha'Haïm, ce sont essentiellement les mitsvoth et les bonnes actions des Tsadikim qui constituent leur descendance spirituelle (cf. Béréchith Rabah 30:6). Le Midrach (Bérakhoth 20b) rapporte à cet effet le cas du prophète 'Hizkyahou qui a refusé de se marier parce qu'il prévoyait une mauvaise descendance. D'autre part, nos Sages s'étonnent sur ceux qui se mettent debout devant un Rouleau de Torah et s'abstiennent de le faire pour un grand homme (Makoth 22a): c'est que la descendance et l'étude de la Torah sont liées et le principal est d'avancer spirituellement. Ainsi, on peut dire qu'il convient de se lever devant un grand homme de la Torah car il met en pratique ce qu'elle engendre: les mitsvoth et les bonnes actions.
Nos Sages enseignent aussi que la restitution d'un objet perdu par le maître précède celle d'un objet perdu par le père, parce que le maître a appris à l'élève la sagesse qui lui fait mériter le Monde Futur: la descendance, c'est essentiellement l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvoth et des bonnes actions (Bava Métsia' 33a). Le Talmud enseigne enfin que le prosélyte ressemble à un nouveau-né, et toutes ses fautes lui sont pardonnées (Yévamoth 22a; Békhoroth 47a), car le prosélytisme et le joug de la Torah ressemblent à la naissance qui se passe dans la poche des eaux du ventre maternel. Or, comme on le sait, la Torah est comparée à l'eau (Bava Kama 17a). Donc tout comme la conversion, l'étude de la Torah change l'essence de l'homme.