Les Tsitsith élèvent à de très hauts niveaux

Comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent, la mitsvah des tsitsith se compose de trois éléments: la vue, le souvenir et l'action. Un seul élément ne suffirait-il pas à cet effet pour servir Dieu?

Nous avons vu aussi que la vue engendre le souvenir, qui à son tour conduit à l'action. Dans son livre sur la Torah, le 'Hafets 'Haïm rappelle l'enseignement du Talmud (Nédarim 25a) selon lequel la mitsvah des tsitsith équivaut à toute la Torah. Mais, ajoute-t-il, pour se rappeler toutes les mitsvoth au moment où on regarde les tsitsith, il faut auparavant connaître les mitsvoth: du souvenir on passe alors à l'action. Mais si on ignore les commandements divins, comment s'en rappellera-t-on quand on regarde les tsitsith?

Il convient par conséquent de ne pas avoir honte de sortir ses franges à l'extérieur des habits, car le nom de l'Eternel y est gravé.

Aurait-on honte par exemple de montrer à tout le monde un don royal précieux? N'est-ce pas un honneur réel de l'exposer au regard de tous? Que dirait-on alors d'un don octroyé par le Roi des Rois? Nos Sages enseignent à cet effet que tout celui qui se hâte d'accomplir la mitsvah des tsitsith a le mérite d'accueillir la Providence Divine (Ména'hoth 43b).

Celui qui a la possibilité d'apprendre les mitsvoth et s'en abstient, ne peut se rendre quitte de la mitsvah de tsitsith, car il n'a pas quoi se rappeler. Mais s'il ne sait pas étudier, ou qu'il ne trouve personne pour lui apprendre et s'efforce toutefois de les apprendre sans pour autant en arriver à en comprendre l'essence, le Saint, béni soit-Il, le juge certainement favorablement, car s'il ne voit pas, son mazal voit (Méguilah 3a; Sanhédrine 94a). Par Sa miséricorde abondante, Dieu tient compte de ses efforts sincères et quand il regarde les tsitsith, c'est comme s'il se rappelait toutes les mitsvoth. Cet homme met en somme en pratique le commandement: Reste entièrement intègre avec l'Eternel, ton Dieu (Deutéronome 18:13).

Grâce à la mitsvah des tsitsith, on a le mérite d'avoir une descendance: en effet les premières lettres des éléments qui composent ce précepte divin: Réiyah (vue), Zékhirah (souvenir) et 'Assiyah (action), forment ZéRA' (semence). Et cette descendance est épargnée de tout péché, aspect de ce qui est écrit par la suite: Vous ne vous laisserez pas séduire par votre cœur et vos yeux. L'ombre céleste la baigne.

En outre, à celui qui accomplit la mitsvah des tsitsith, on lui révèle les secrets de la Torah... Comme le rapporte le Yéfé Toar (p. 147), même les âmes qui n'étaient pas encore nées ont assisté au don de la Torah, comme il est écrit: avec ceux qui sont aujourd'hui ici avec nous, en présence de l'Eternel, notre Dieu, et avec ceux qui ne sont pas ici... (Deutéronome 29:14). Elles ont toutes dit: Nous ferons, puis nous entendrons, et entendu la voix de Dieu. Toutes les âmes qui étaient destinées à naître ont donc assisté aux cours de Torah donnés par Moché durant quarante ans. Nos Sages enseignent à cet effet: (Nidah 30b), quand le fœtus se trouve dans le ventre maternel, une bougie éclaire sa tête et un ange lui apprend toute la Torah, et quand il en sort, l'ange lui donne un coup sur le visage, et le bébé oublie tout ce qu'il a appris, comme il est écrit: Sa lampe brillait sur ma tête (Job 29:2).

La mitsvah des tsitsith rappelle donc tous les commandements divins. Celui qui l'accomplit se rappelle aussi ce que l'ange lui a appris proportionnellement au niveau spirituel de son âme. Il a aussi le mérite d'entendre les enseignements que Moché dispensait avant sa naissance. Car Moché savait tout, même les interprétations personnelles originales de la Torah, que les Sages et leurs disciples étaient destinés à trouver tout au long des générations (Méguilah 19b; Vayikra Rabah 22a). Tout les 'hidouchim, Moché le plus grand de nos maîtres (Tossefta, Edouyoth 3, 4) les a entendus au Mont Sinaï, et c'est grâce à son mérite que nous en découvrons des nouveautés et apprenons les secrets de la Torah.

Nous voyons donc ici l'importance des tsitsith qu'il faut constamment regarder et même dormir avec. Comme nous l'avons vu, durant le sommeil, l'âme de l'homme, qui est une partie divine, monte dans les Cieux et prend place parmi les tsadikim. On peut alors proposer des 'hidouchim merveilleux, ce que l'âme a reçu de Moché. Mais celui qui néglige cette mitsvah devra revenir dans ce monde et reprendre un nouveau départ. Il est écrit à cet effet: C'est pour nous qu'Il dicta la Torah à Moché (Deutéronome 33:4): grâce à elle, nous pourrons recevoir la Providence Divine. Nous devons donc révéler au public ces 'hidouchim, aspect de: Ne refuse pas un bienfait à ceux qui y ont droit (Proverbes 3:27), et qui dit bienfait, dit Torah (cf. Pirké Avoth 6:3; Bérakhoth 5a). Comme la Torah a été donnée en cadeau à toute la communauté d'Israël (Chémoth Rabah 3:6), celui qui s'abstient d'en faire profiter ses frères oralement ou en rédigeant un livre doit descendre en réincarnation, à Dieu ne plaise. Heureux celui qui vient ici, son Talmud à la main (Pessa'him 50a; Bava Bathra 10b). Nos Sages ne se servent pas du terme Torah, mais du Talmud, c'est-à-dire des 'hidouchim auxquels il a pensé durant son étude de la Torah. Comme le fait remarquer le Maharcha (Bava Bathra, loc. cit.), ces innovations ne peuvent se faire que dans ce monde. Car la Torah n'est pas dans le Ciel (Deutéronome 30:12); on ne la trouve qu'ici-bas et elle n'est pas éloignée de nous ('Irouvin 55a; Bava Métsia' 59b). En fin de compte, notre venue dans ce monde ne visait qu'à rendre la Torah grande et glorieuse (cf. Isaïe 42:21; 'Houlin 66b).

Si le Saint, béni soit-Il, n'a pas donné la Torah avec ses différentes interprétations, c'est pour que nous les recherchions nous-mêmes en nous engageant dans son étude, chacun proportionnellement au niveau spirituel de la racine de son âme: notre âme trouvera alors une source d'inspiration toujours plus grande.

Si toutefois, on s'abstient d'accomplir la mitsvah des tsitsith, si on n'en regarde pas constamment les franges, on n'accédera pas au niveau de Zékhirah souvenir, et Assiyah action. Le courroux de l'Eternel s'enflammera alors, car si on néglige le niveau de Réiyah (regard, vue), il ne reste que Zékhirah 'Assiath Mitsvoth dont les premières lettres forment Za'AM (colère). Il convient par conséquent de regarder constamment les tsitsith: on ajoute ainsi la lettre rech, et on accède au niveau de RaZ AM, secrets de la Torah qu'on révèle à la communauté d'Israël.

Comme on le sait, la femme est exempte de la mitsvah des tsitsith (Kidouchine 33b), mais une femme non mariée, qui achète des tsitsith et les regarde constamment avec amour, aura le mérite d'un bon zivoug, un époux qui accomplit cette mitsvah et qui sera digne d'une descendance saine. Et tout celui qui l'accomplit accédera à des niveaux supérieurs exaltés et se souviendra pour l'éternité de la présence de Dieu parmi nous.

 

Les tsitsith protègent de tout péché
TABLE DE MATIERE
Et Kora'h prit...

 

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