La terre d’Israël est réservée au peuple juif

Nous pouvons maintenant comprendre le lien qui rattache la fin au début de la Torah: « ...les miracles et les prodiges que Moshé accomplit aux yeux de tout Israël - Au commencement D. créa... »  D. a créé la possibilité de nous repentir de nos fautes avant même la création du monde (Pessah’im 54b), et le repentir est un commandement de la Torah, comme il est écrit (Dvarim 30:2): « et tu retourneras à l’Eternel ton D. et tu obéiras à Sa voix... » Il ne s’agit pas d’un commandement parmi d’autres, mais d’un commandement fondamental par lequel l’homme revient à D., à la foi en D., Créateur et Maître du monde. En faisant un tel retour, nous mériterons de voir reconnue notre affirmation que D. est le créateur du monde et que la terre d’Israël appartient au peuple juif comme une vérité que les nations du monde admettent comme par miracle, de façon stupéfiante, car en fait, ils n’ont aucune raison logique d’accepter ce fait.

Ajoutons que cela est indiqué par le mot Béréshit, dont les lettres interverties peuvent se lire: « Amar Rabbi Itzhak: Te-she-v,  Rabbi Yits’hak a dit: reviens à D. » Ce retour est essentiel car il permet à Israël de donner aux nations une réponse irréfutable. Ces mêmes lettres, dans un autre arrangement, peuvent se lire: « Tashouv Eretz Israël l’Yehoudim », que la terre d’Israël soit rendue aux Juifs.

Nous venons d’apprendre une idée profonde. La Torah commence par le mot Béréshit pour nous enseigner qu’il faut toujours se trouver proche de D., par un retour aux sources, la foi en D., Créateur du monde, et l’acceptation, avec amour, de toutes les souffrances, même si elles sont sans cause apparente, car « L’Eternel réprimande celui qu’Il aime » (Mishley 3:12). Pour l’homme simple, il est difficile d’accepter le fait que D. prive celui-ci pour favoriser celui-là, mais D. est « sans iniquité, Il est juste et droit » (Dvarim 32:4) et « Ses jugements sont Vérité, et ce qu’Il fait est Vérité » (Sanhédrin 42a). Alors pourquoi prend-Il à celui-ci pour donner à celui-là? Mais celui qui se souvient et accepte l’idée que D. est Tout-Puissant et qu’Il peut tout pour celui qui obéit à Sa volonté, peut le comprendre. S’Il t’a pris quelque chose, il y a sûrement une raison que tu ne peux pas saisir parce que ton esprit trop étroit ne le conçoit pas, mais sois sûr que tu verras des miracles et des prodiges, des splendeurs et des merveilles dans l’origine des choses - grâce à ta foi et ton retour à D. Il est certain qu’un tel retour à D. a de quoi apaiser et réconforter l’esprit de l’homme troublé par des doutes.

La Torah débute justement avec Béréshit, pour montrer le lien entre l’homme et le repentir qui transforme l’homme en un être nouveau, comme il est dit (Rambam, Halach’ot Teshouva, VII:6): « Hier il était haï, répudié, et tenu en horreur et aujourd’hui il est aimé, agréable, et tenu en affection », et (Brach’ot 34:2): « Celui qui se repent de ses fautes a une place que les hommes les plus vertueux ne peuvent pas occuper ». C’est une grande bonté de la part de D. de permettre à Son peuple de revenir à Lui, et de trouver par là une réponse indiscutable aux accusations des nations.

Les Sages soutiennent fortement cette opinion puisqu’ils disent à propos du verset (Shemot 33:2): « et J’expulserai le Cananéen, l’Amorréen, le Hétéen etc. » que Yoshoua a combattu les peuples qui occupaient alors la terre d’Israël, six en tout. Les Guirgachéens ne sont pas du nombre, et la question se pose: que sont-ils devenus? Les Sages expliquent (Vayikra Rabba 17:6 Rashi ad. loc.): « Les Guirgashéens se sont retirés devant les Enfants d’Israël, ils sont partis d’eux-mêmes. Ils reçurent en récompense de leur reconnaissance du droit des Juifs à la terre d’Israël, un pays aussi beau que celui qui fut le leur, comme il est écrit (Ishaya 36:17): « Je suis venu et Je vous ai emmenés dans un pays semblable au vôtre », il s’agit de l’Afrique. (Voir aussi Yéroushalmi Shevyit VI:1).

Il faut se demander pourquoi les Guirgachéens avaient une telle foi en D. et en Sa promesse au peuple juif, qu’ils se sont retirés et ont quitté le pays sans chercher à combattre Israël comme le firent les autres peuples.

Cela prouve la véracité des propos de nos Sages: lorsque les Juifs obéissent à la volonté de D., qu’ils ont foi en Lui, le Créateur et le Maître de tout, qu’ils ne servent que Lui, qu’ils pratiquent la Torah et ses commandements, « aucun peuple et aucune nation ne peuvent les dominer » (Kétoubot 66b), et les nations reconnaissent, avouent, et savent que D. est Vérité et sa Torah est Vérité et Son peuple, le peuple juif, est le peuple élu par D. et ils ne lui font pas la guerre. Ils admettent que la Terre d’Israël appartient au peuple juif, que tous les autres pays ne subsistent que par leur mérite, et ils se font ses tributaires.

Les Guirgachéens se sont retirés d’eux-mêmes et sont allés vers un autre pays, sans déclarer la guerre, sachant parfaitement que la Terre d’Israël appartient aux Juifs, qu’ils ne sont pas des voleurs qui viennent conquérir des terres étrangères. Mais les autres peuples, qui sont restés pour combattre Israël, furent anéantis par Yoshoua afin que tous les peuples connaissent la punition réservée à ceux qui font souffrir Israël sans raison.

Remarquons que la Torah ne commence pas non plus par le commandement du Shabbat bien que l’observance de ce jour sacré soit équivalente à tous les autres commandements (Shemot Rabba 25:15). Le Shabbat aussi symbolise la création, puisque D. S’est reposé après avoir terminé Son œuvre, comme il est écrit (Béréshit 2:2): « Il Se reposa le septième jour de toute l’œuvre qu’Il avait faite. » Cesser toute activité créatrice le septième jour est un témoignage flagrant de la foi en D., Créateur du monde et de toutes les créatures. Celui qui observe le Shabbat obéira aussi aux autres commandements, si bien qu’en proclamant dans la sanctification du Shabbat: « Et l’œuvre du ciel et de la terre fut achevée... » nous devenons partenaires de D. dans la création du monde (Shabbat 119b). Pourquoi la Torah commence-t-elle par « Béréshit » et non par le Shabbat? Afin de nous dire que sans un retour à D., tout le reste paraît insignifiant, y compris le Shabbat et la sanctification du nouveau mois, première loi donnée à Israël. Cela explique aussi pourquoi la Torah ne commence pas par le commandement de la circoncision (c’est notre deuxième question) qui fut ordonné à Avraham Avinou et à sa descendance, car si ce n’est un commandement de D., la circoncision n’a pas de raison d’être.

Le lien entre les derniers et les premiers mots de la Torah est éclairé par le verset (Oshea 14:2): « Retourne Israël vers l’Eternel ton D. car tu n’as failli que par ta faute. Le mot « vers », « d[ » formé par les lettres ayin-daled, compose aussi le mot « [d »qui signifie « sache ». C’est dire que par un retour à D. Israël parvient à savoir clairement que D. est le créateur de tout ce qui est. Ce n’est que par ignorance qu’ils ont failli et fauté, mais « qui veut se purifier est aidé du Ciel » (Shabbat 104a). Il suffit que l’homme suscite  en lui-même le désir de revenir à D. pour que, sans aucun doute, D. lui vienne en aide. S’il en manifeste seulement le désir, D. lui donne la force et la capacité de Le connaître. A partir du moment où l’homme commence à ouvrir les yeux, comme il est dit: « lorsque je contemple Tes cieux, ouvrage de Tes doigts, la lune et les étoiles que Tu as formées » (Téhilim 8:4) et qu’il voit « combien grandes sont Tes œuvres » (ibid. 104:24), le plus grand des miracles issu de la bonté de D. se produit et il bénéficie de l’aide divine. Il suffit à l’homme de voir de ses propres yeux la beauté et la splendeur de la création pour que D. l’aide à affirmer sa connaissance jusqu’à ce qu’il en vienne à s’exclamer « combien grandes sont Tes œuvres, ô D! » parce qu’il s’est préparé à recevoir l’aide de D. et qu’il a eu le désir de Le connaître.

Tel est le lien entre la fin et le commencement de la Torah. Que l’homme commence par regarder et contempler de ses propres yeux tous les prodiges et tous les miracles sur lesquels le monde repose, et il en arrivera « au commencement », à un retour à D., à savoir et à comprendre que D. a créé le monde, qu’Il est Vérité et que Sa Torah est Vérité.

On pourrait demander: Comment les nations savent-elles que, si les Juifs n’observent pas les lois de la Torah, ils sont exilés de leur terre et que ce n’est que l’observance des lois ordonnées par D. qui justifie leur droit de propriété sur la terre? Comment savons-nous qu’ils admettent cette règle?

La réponse est écrite dans la Torah (Dvarim 29:23-27): « Tous les peuples diront: Pour quelle raison l’Eternel a-t-Il fait cela à son pays? Pourquoi une si grande colère? Et ils répondront: C’est parce qu’ils ont délaissé l’alliance de l’Eternel, D. de leurs pères... que la colère de D. s’est enflammée contre ce pays et qu’Il a fait pleuvoir sur lui toutes les malédictions contenues dans ce Livre » (Voir Dvarim, Likoutey R. Itzhak b. Avraham). Concernant le verset (Téhilim 79:1): « Chant de Assaf. ן Dieu! les étrangers ont envahi Ton héritage... », les Sages s’étonnent (Ech’a Rabba 4:15): « Chant de Assaf? N’aurait-il pas fallu dire plutôt: Lamentation de Assaf? Mais c’est un chant, parce que D. a déversé Sa colère sur du bois et sur des pierres, et non pas sur le peuple d’Israël ».

Les peuples se demandent pourquoi, s’ils sont vraiment le peuple élu,  les Juifs furent exilés de leur pays, et pour quelle raison le Temple fut détruit. Et de répondre: « C’est parce qu’ils ont abandonné leur D. qu’Il les a exilés dans Sa colère ». Ils parviennent d’eux-mêmes à cette conclusion. Lorsque les Juifs de l’exil abandonnent D. ils sont haïs par les étrangers et traités de voleurs et d’usurpateurs. Mais à partir du moment où les Juifs sont fidèles à leur D. même dans l’exil, les nations affirment d’elles-mêmes que ce n’est pas la haine du Juif qui les a motivées; au contraire - diront-elles - nous aimons les Juifs! C’est en soi une véritable sanctification du Nom de D. car les nations étrangères en viendront à la connaissance du Créateur en voyant la bonne conduite des Juifs. Si au contraire, les Juifs de l’exil abandonnent D. et au lieu de sanctifier Son Nom, Le profanent aux yeux des peuples, ceux-ci ne peuvent pas parvenir à la connaissance de D. et ils font souffrir les Juifs, les qualifient de toutes sortes d’épithètes vexantes, ce qu’ils ne feraient pas si les Juifs observaient les lois de la Torah et sanctifiaient le Nom de D. aux yeux des peuples et des nations.

Chaque Juif a le devoir de suivre totalement la voie de D. et d’être un honneur pour son peuple. Ce faisant, il méritera d’être témoin de prodiges et de merveilles, et il sera témoin de miracles, évidents et voilés. Et sans hésiter, il donnera aux nations du monde une réponse irréfutable: la terre d’Israël est à nous, D. nous protège, Il est proche de nous, Il ouvre notre cœur à Sa connaissance et nous permet de Le servir de tout cœur. Celui qui veut se purifier est aidé du Ciel, qu’il en soit ainsi. Amen.

 

 

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