La foi en D., source des bénédictions

Il est écrit (Vayikra 18:3): « Ne vous conformez point à leurs lois », et encore (ibid. 20:23): « N’adoptez point les lois des nations ». La Torah vient nous enseigner notre devoir de nous distinguer des nations du monde dans nos voies et notre conduite, de nous garder de les imiter ou d’adopter leurs lois et leurs coutumes.

Bien qu’il n’y ait aucune différence physique entre le Juif et le non-Juif, D. a voulu les différencier par le signe distinctif de l’Alliance contractée avec Avraham, comme il est écrit (Béréshit 17:2): « J’établirai Mon alliance entre Moi et toi », c’est pourquoi tout descendant d’Avraham doit être séparé des nations en vertu de cette Alliance, et se distinguer du non-Juif dans tout ce qu’il fait.

Avraham, le père du peuple juif, a profondément ancré dans le cœur de ses descendants cette différence, par une foi en D. basée sur la connaissance et qui s’exprime par des actes de bienveillance, sans espoir de contrepartie (Voir Rashi Béréshit 47:29), de même que celui qui donne à un pauvre ne pense pas que ce pauvre lui rendra la pareille.

C’est ce qui est écrit à propos d’Avraham (Béréshit 15:6): « Il eut foi en D. et ceci lui fut compté comme un mérite ». La foi est considérée comme un mérite quand elle ne repose pas sur l’espoir d’une récompense.

Il est dit des Juifs qu’ils sont « croyants, fils de croyants » (Shabbat 97a), en cela ils sont différents des autres nations, comme le disent les Sages (Pessikta Rabba 15:5): « Israël est différent de toutes les autres nations par ses mœurs, ses vêtements, son langage » et (Shir HaShirim Rabba 2:10): « Israël en Egypte avait foi en D. avant même d’avoir entendu Sa voix, comme il est écrit (Shemot 14:31): « Ils eurent foi en D. et en Son serviteur Moshé ».

Nous trouvons la même chose chez Avraham et Loth, le fils de son frère, qui tous deux vécurent sous le même toit. L’un était vertueux, parfait, et fidèle dans son service de D., l’autre, Loth, s’était rendu fautif en se liant d’amitié avec les habitants de Sodome et de Gomorrhe et en s’adonnant aux vanités de ce monde, au point que les Sages remarquent, concernant le verset (Béréshit 13:14): « L’Eternel dit à Avraham après qu’il se fut séparé de Loth... » que « tant que Loth était avec lui, D. ne pouvait pas S’adresser à Avraham » (Tanh’ouma Vayetzé 10), et « c’est seulement après que Loth se fut séparé d’Avraham que D. put lui révéler Sa parole ». Nous voyons cette même différence entre Ya’akov et Essav. Leurs voies étaient séparées, « celui-ci est vertueux et celui-là est méchant » (Béréshit Rabba 63:10), car « Ya’akov était un homme parfait, qui vivait sous la tente » (Béréshit 25:27) tandis que « Essav était un habile chasseur, un homme des champs » (ibid.), qui se rebellait contre D. et ne recherchait que les plaisirs, description destinée à nous enseigner que le Juif et le non-Juif sont différents dans leurs modes de vie, celui-ci a foi dans le vrai D. et celui-là place sa foi dans les vanités illusoires et transitoires de ce monde.

Ajoutons une explication concernant l’alliance contractée entre Avraham d’une part et Avimelech’ et Kipol, le général de son armée, d’autre part. Il est dit à ce sujet (Béréshit 21:28): « Avraham mit de côté sept brebis du bétail », c’est-à-dire qu’il contracta une alliance avec Avimelech’ mais resta « de côté », séparé de lui. Dans le même sens, il est écrit: « ils conclurent tous deux un traité » (ibid. 21:27). Malgré cela ils restèrent « tous deux », séparés, le Juif et le non-Juif, Avraham et Avimelech’, pour nous enseigner qu’il est possible de conclure un traité de paix avec le non-Juif à condition de rester séparé et différent de lui, de ne pas lui ressembler, de ne pas imiter ses manières, et de ne pas espérer en lui.

Cela nous explique le sens de ces « sept brebis du bétail ». Les brebis font allusion à Israël qui est comparé à une brebis, « une brebis parmi soixante-dix loups » (les soixante-dix nations du monde) (Pessikta Rabbati 9), et le nombre « sept » fait allusion au Shabbat, « le septième jour où D. S’est reposé de l’œuvre de la création » (Shemot 20:11), ce qui signifie que l’on peut sans doute vivre en paix avec le non-Juif, mais en ce qui concerne les commandements, comme l’observance du Shabbat « qui équivaut à tous les autres commandements de la Torah » (Shemot Rabba 25:16), il faut placer « les sept brebis » à part, mettre Israël à part des autres nations car « C’est un peuple qui vit solitaire et qui ne se confondra pas avec les autres nations » (Bamidbar 23:9). Sanctifier le Shabbat témoigne de notre foi que D. a créé le ciel et la terre et tout ce qu’ils contiennent en six jours et que le septième jour, D. se reposa de toute Sa création. C’est cette séparation qui fait la différence entre Israël et les nations du monde.

Telle est la différence entre Avraham et Loth. A propos d’Avraham, il est dit (Béréshit 18:2): « Il leva les yeux et vit trois personnages debout devant lui ». Il vit les trois anges venus lui annoncer la naissance d’Yits’hak et sa propre guérison, comme des personnes ordinaires, et même sous forme de trois nomades arabes (Babba Metzya 86b, Béréshit Rabba 48:9, Yalkout Vayéra). Avraham possédait la sainteté d’un homme qui a foi de tout son cœur et de toute son âme, il était comme l’égal des anges, au point que les Sages disent (Béréshit Rabba 82:7): « Les Patriarches, et Avraham en tête, sont le support de la Présence Divine », c’est pourquoi ces anges célestes lui apparurent comme des hommes, des Arabes, des hommes semblables à lui.

Mais à propos de Loth il est écrit (Béréshit 19:1): « Les deux anges arrivèrent à Sodome le soir, Loth était assis à la porte de Sodome ». C’est qu’à Loth, dont les facultés et la sainteté étaient moindres, et dont les fautes étaient grandes puisqu’il avait choisi de s’installer en compagnie des gens de Sodome et de Gomorrhe, les visiteurs apparurent comme des anges (Béréshit Rabba 50:3) alors qu’à Avraham, doté de sainteté suprême et de grandes facultés, ils apparurent comme des hommes.

C’est une chose étonnante. Ils apparurent à Avraham comme des hommes, des Arabes, ce qui ne l’a pas empêché de croire tout ce qu’ils lui dirent et de savoir que leurs paroles étaient dictées par D., au point de prier de tout son cœur pour sauver les cinq villes de la destruction divine, tant la foi d’Avraham en D. était grande, ce qui prouve qu’il était parfait et irréprochable.

Nous avons là témoignage indiscutable de ce que la Torah veut nous enseigner la vraie foi, car toutes les souffrances et toutes les fautes sont causées par un manque de foi et une croyance erronée dans les opinions et les lois des nations, ainsi que la peur de ce qu’elles vont penser et dire de nous... tout cela à cause de la faiblesse humaine, du mauvais penchant, qui éloigne l’homme de sa foi en D. le Tout-Puissant.

Quiconque se trouve dans la peine ou préoccupé par un problème, va prier avec une concentration toute particulière, et avec une grande foi afin que sa prière soit entendue. Si sa prière est effectivement agréée, combien cet homme sera heureux de voir que ses vœux se sont réalisés! Combien il faut donc se désoler qu’on ne prie pas chaque jour avec une telle intensité et une telle foi! N’est-ce vraiment que lorsque l’on souffre qu’il faut prier avec intensité, sachant que l’on sera exaucé? L’homme peut voir ses demandes exaucées chaque jour, s’il prie avec intensité, avec émotion, en vidant son cœur avec une foi pure et simple.

Le manque de foi provient du mauvais penchant qui trouble l’homme et tente de le priver de son âme. Il faut le vaincre comme il est dit: « Ils eurent foi en D. et en Moshé Son serviteur » (Shemot 14:31), et c’est alors qu’un être reçoit toutes les bénédictions et que tous ses désirs se réalisent. Qu’il en soit toujours ainsi!

 

 

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