La rigueur de la justice divine

« Personne ne connaît la rigueur de la justice divine, comme il est dit (Devarim 1:17): Car la justice est à D. » (Béréchith Rabah 65:12). Un autre Midrach (cité par le Néfesh Ha’hayim I:7) ajoute: « D. dit à Moshé: va dire à Israël que Mon Nom est Celui Qui est ». De même que tu es avec Moi, de même Je suis avec toi. Et David dit: « C’est l’Eternel qui te garde, l’Eternel qui est à ta droite comme ton ombre tutélaire » (Téhilim 125:5), de même que si tu te joues de ton ombre, ton ombre se joue de toi, et si tu pleures, ton ombre pleure devant toi, si tu es fâché ou content, elle te rend la pareille, de même D. est semblable à ton ombre, comme tu es avec Lui, Lui est avec toi.

Il est écrit (Béréchith 32:4): « Ya’akov envoya des messagers au-devant, vers Essav son frère » et Rachi rapporte le Midrach (Béréchith Rabah 75:4): « Ces messagers sont des anges ». Ensuite il est écrit « Ya’akov fut fort effrayé et plein d’anxiété... je suis peu digne de toutes les faveurs et les bienfaits que Tu as témoignés envers Ton serviteur » et nos Sages expliquent (Chabath 32a; Ta’anith 20b; Rachi ad. loc.): « Mes mérites sont diminués puisque Tu m’as favorisé de tant de bienfaits, c’est pourquoi je crains qu’une faute que j’aurais commise depuis Ta promesse ne puisse causer ma défaite devant Essav ».

Le Chaarey Torah remarque: « Comment Ya’akov était-il parvenu à un si haut degré d’attachement à D., pour que des anges le servent et qu’il les envoie au devant d’Essav comme s’ils étaient des hommes sous ses ordres? »

Et il ajoute: « Un homme tel que Ya’akov qui avait des anges à son service à qui il donnait des ordres, a-t-il à craindre d’avoir commis une faute quelconque et que lui et ses enfants soient vaincus par Essav? C’est étonnant! Ya’akov, dont le portrait est gravé sur le Trône Céleste (Béréchith Rabah 82:2), qui est resté attaché à D. au point d’avoir des anges pour messagers, pour qui les mondes supérieurs sont familiers, craindrait d’avoir commis quelque faute, et malgré la promesse que D. lui fit de le protéger partout où il irait (Béréchith 28:15), de tomber, avec ses enfants, sous le pouvoir d’Essav, ce qui mettrait en danger tout l’avenir du peuple juif! Est-ce possible? Même si la volonté de D. avait pu se réaliser autrement, par une autre voie, est-il possible que le fondement du peuple juif sur la base des trois Patriarches et des douze tribus soit remis en question? »

De plus, il semble que Ya’akov ignorait quelle faute il avait commise, puisque rien n’est dit à ce sujet. Est-il possible qu’une faute infime (puisqu’elle est ignorée de Ya’akov, cet homme si pieux) ait pour conséquence une punition aussi sévère? C’est une chose terrible, qu’il faut expliquer.

A propos du verset: « Il prit ses onze enfants » (Béréchith 32:23), les Sages demandent (Béréchith Rabah 76:9): « Où était Dina? » Et ils répondent: « Elle était enfermée dans une arche, loin des regards d’Essav ». Ya’akov en fut puni, car elle aurait pu corriger Essav, et elle fut enlevée par Chekhem ». A ce moment-là, lorsque Ya’akov a caché Dina pour la dérober aux yeux d’Essav, il ignorait que cela lui serait compté comme une faute, mais « D. examine avec rigueur les actes des hommes vertueux » (Yébamoth 121b). Ya’akov pensait que cacher Dina était plus important que compter sur l’aide spirituelle qu’elle aurait pu apporter à Essav, à ce niveau il y avait un choix à faire. Ya’akov n’a fait qu’utiliser son libre arbitre.

Et ainsi, avant de rencontrer Essav, Ya’akov a caché Dina dans une arche. Il ne pouvait pas savoir que cela lui serait compté comme une faute, et que D. examinait chacun de ses actes avec rigueur. Ya’akov sait bien qu’ »Une mauvaise pensée n’est pas assimilée à un acte » (Kidouchin 40a). Il ne pensait pas avoir mal agi en cachant Dina, et il a donc pu continuer à donner des ordres aux anges, comme il l’avait fait jusque-là.

Mais, au plus profond de lui-même, Ya’akov avait le sentiment, d’avoir commis une faute qu’il ignorait... une frayeur indicible remplit son cœur, d’avoir quelque chose à corriger. Il en est ainsi non seulement pour Ya’akov mais pour tous les hommes pieux en tout temps. Bien qu’ils ne commettent pas de fautes, ils ont dans le cœur une peur constante de la moindre faute, comme il est écrit: « Il n’est pas d’homme juste sur terre qui fasse le bien et ne faute pas » (Kohéleth 7:20), et ils ont toujours peur. Mais « D. veille sur les âmes de Ses pieux serviteurs, Il les délivre de la main des pervers » (Téhilim 97:10), pour qu’il ne leur arrive aucun mal.

Ya’akov, ressentant de la peur en son cœur, craint d’avoir commis une faute quelconque qu’il ignore ou qu’il ne considère pas comme une faute, mais qui le livrera, lui et ses enfants, entre les mains d’Essav.

Cela répond aux questions posées par le Chaarey Torah  . D’une part Ya’akov ne sait pas avec certitude qu’il a fauté, et il continue donc à employer les anges à son service. Mais cette peur indicible le talonne, et il craint la rigueur de la justice divine concernant l’intention qui l’a motivé quand il cacha Dina dans l’arche, d’autant plus que les anges à son service représentent une récompense qu’il reçoit en ce monde, en soustraction de ses mérites. S’il est fautif, la chaîne des générations sera interrompue et le peuple juif devra se perpétuer autrement... à cause d’une faute qui peut effectivement causer une punition sévère puisque D. juge sévèrement les hommes pieux.

Si Yaacov n’avait pas cherché à protéger Dina et qu’il s’en était remis avec confiance à D., il n’aurait pas eu peur d’Essav, mais s’il  a caché sa fille par crainte d’Essav, c’est qu’il avait failli dans sa foi en D. et doutait de Sa promesse de veiller sur lui en tout. Combien cela nous laisse perplexes!

Ya’akov ne voulait pas à juste titre que sa fille épouse cet homme méchant, et en cela il n’a pas commis de faute, c’est pourquoi il ne comprend pas d’où lui vient cette peur. Mais D. savait que Dina aurait pu amener Essav à un repentir sincère et ni elle, ni Ya’akov, ni aucun autre membre de la famille n’auraient subi de dommage. Tous auraient été épargnés de tout malheur puisque la promesse de D. est effective et Il les protège. Et par conséquent la faute de Ya’akov, bien que minime, est très grave aux yeux de D. et, pour une telle faute, l’homme risque de perdre de nombreux bienfaits et même le fruit des efforts de toute sa vie tant la justice divine est rigoureuse.

C’est une chose terrible. Nous sommes des êtres pétris de matière qui retourne à la poussière qui se dissipe comme la fumée. Notre vie est comme un rêve passager et notre faible esprit est incapable de comprendre la rigueur de la justice de D., surtout en ce qui concerne les saints Patriarches, dont Ya’akov est le plus important. Nous savons que la nuit de la sortie d’Egypte, D. nous a ordonné d’asperger le sang du sacrifice de Pessa’h sur les linteaux de nos portes afin que l’ange exterminateur ne pénètre pas dans nos maisons et ne nous touche pas (Chemoth 12:23). Il faut se demander pourquoi?  D. a-t-Il besoin de ce signe de sang pour distinguer entre une maison juive et une maison égyptienne? Les Sages nous enseignent (Baba Kama 60a): « Lorsque le décret d’extermination est prononcé, il n’y a pas de différence entre le juste et le coupable ». Rachi ajoute (ad. loc.) que « Les esprits destructeurs et malfaisants ont la permission d’agir la nuit ». Justement la nuit de la rédemption, peut-être à cause d’une faute quelconque que l’on ignore et que l’on ne ressent pas, l’ange destructeur a la permission d’agir, dans l’obscurité (qui symbolise les fautes et les transgressions). Non seulement il ne distingue pas entre le juste et le coupable mais le châtiment commence par les justes. De plus, penser commettre une faute même sans la réaliser, est en soi une faute. Cela s’applique spécialement aux Patriarches, les grands de ce monde, car justement à cause de leur grandeur D. est très sévère à leur égard.

En étudiant de près les paroles de nos Sages, nous découvrons que même sans commettre de faute précise, l’homme peut perdre de nombreux bienfaits à cause de la sévérité de la justice divine. Le roi H’izkya aurait pu être le Messie (Sanhédrin 98b) mais... lorsque Sanh’ériv et sa puissante armée furent vaincus en une nuit (ibid. 95a, Tana D’Bey Eliyahou Rabah 7), le roi n’a pas tout de suite chanté les louanges de D. pour cette victoire, et c’est pourquoi il fut puni, et n’eut pas le mérite de devenir le Messie. Sans doute, le roi H’izkya se réjouissait de la défaite de Sanh’ériv, car toute la nuit et tout le jour, Israël célébra avec une joie immense cet événement, mais il fut puni de son manque d’empressement à louer D.  A la chute de Sanh’ériv, il avait le devoir de louer D. immédiatement. Pour ne l’avoir pas fait, il fut puni d’une punition très sévère, à cause de laquelle nous souffrons encore de l’exil.

Il faut éclairer d’autres points concernant la rigueur de la justice divine envers Ya’akov:

1. En ressentant une peur indicible au fond de son cœur, Ya’akov s’est demandé ce qui pouvait en être la cause. Mais il n’a pas pensé que le fait de cacher Dina aux yeux d’Essav pouvait lui être reproché et serait considéré comme un manque de foi. A ce moment-là, avant de rencontrer Essav, il pria D. de veiller sur lui: « Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d’Essav, car je crains qu’il ne m’attaque et ne frappe tous ceux qui m’accompagnent, la mère et les enfants, et Tu as dit: Je te comblerai de faveurs... » (Béréchith 32:12-13). Comment Ya’akov peut-il prier à ce moment-là pour que D. le sauve, lui et sa famille, alors qu’il craint d’avoir commis une faute quelconque qu’il doit corriger, bien qu’il ne sache pas laquelle? N’aurait-il pas dû plutôt prier concernant cette faute?

2. Cette même nuit, Ya’akov traversa le Jourdain avec toute sa famille, et puis il retourna seul sur l’autre rive. Pourquoi? Les Sages disent (‘Houlin 91a) qu’il était allé chercher de menus objets oubliés. Nous savons que les esprits destructeurs règnent la nuit (Rachi, Chemoth 12:23). Comment se fait-il que Ya’akov ne craigne pas de traverser tout seul le Jourdain pour chercher ces menus objets?

3. Les Sages disent: « Ya’akov a traversé le Jourdain pour combattre l’ange d’Essav », et il est écrit (Béréchith 32:25): « Un homme lutta avec lui jusqu’à l’aube », et « La poussière qu’ils soulevèrent avec leurs pieds atteignit le Trône céleste » (‘Houlin 91a; Béréchith Rabah 77:3). Si Ya’akov avait tellement peur d’Essav, comment se fait-il qu’il n’ait pas eu peur de l’ange d’Essav, avec lequel il lutta de nuit, alors que les anges destructeurs ont la permission de nuire?

4. « Chimon et Lévi sont des frères, leurs armes sont des instruments de violence » (Béréchith 49:5). Lorsque Dina fut enlevée et violée par Chekhem, fils de H’amor, Chimon et Lévi attaquèrent la ville de Chekhem au moment où ses habitants s’y attendaient le moins, et ils tuèrent tous les hommes (ibid. 34:25), afin de libérer leur sœur Dina. A ce moment-là Chekhem promit à Dina de l’épouser et c’est ce qu’il fit par la suite (Béréchith Rabah 80:11), et de sa relation avec Chekhem est née Osnat (qui sera plus tard la femme de Yossef). Lorsque Yossef, devenu gouverneur de l’Egypte, emprisonna Chimon pour le séparer de Lévi (Béréchith 42:24), pourquoi Chimon et Lévi n’ont-ils pas attaqué Yossef comme ils ont attaqué la ville de Chekhem? Et pourquoi Yossef retient-il justement Chimon et non Lévi, car si son intention était de les séparer pour qu’ils ne complotent pas de le tuer comme ils ont tué ensemble les habitants de Chekhem, il aurait pu prendre Lévi comme prisonnier. Pourquoi a-t-il choisi d’arrêter Chimon?

5. Lorsque Léah attendait son septième enfant, elle savait qu’elle enfanterait un garçon, et « elle se fit justice à elle-même » (Brach’oth 60a): « Si c’est un garçon, dit-elle, ma sœur ne sera même pas l’égale d’une des servantes (qui avaient chacune deux fils alors que Ra’hel n’avait pas encore d’enfants). Léah pria et l’enfant qu’elle portait fut miraculeusement changé en fille, Dina. Cela est indiqué dans le verset (Da’ath Zkénim, Béréchith 30:21): « Elle enfanta une fille et la nomma Dina ». Il n’est pas écrit « elle conçut et enfanta une fille », ce qui nous permet de déduire que c’était une fille au moment de la naissance, mais pas au moment de la conception... Il nous faut donc dire que Léah voulait rendre à sa sœur la bonté qu’elle lui avait manifestée en lui confiant les signes de reconnaissance la nuit de ses noces, lorsque Laban remplaça Ra’hel par Léah (Midrach Hagadah 30:22). Il faut expliquer le rapport entre le fait que Ra’hel a donné à sa sœur les signes de reconnaissance et la prière de Léah pour que cet enfant soit une fille. Quel est le secret de la prière de Léah en faveur de sa sœur?

Nous allons expliquer tous ces points clairement.

C’est justement parce que Ya’akov, dans le fond de son cœur, craignait d’avoir commis une faute qu’il ignorait, qu’il pleura devant D. et pria pour être sauvé des mains d’Essav, ce qui lui permettrait de corriger toutes ses fautes, même celles qui n’ont fait qu’effleurer sa pensée.  D. accepta sa prière et Il l’a effectivement sauvé des mains de son frère « qui ne se comporte pas envers lui en frère, mais en ennemi » (Rachi ibid. 32:12). Parce que sa prière fut agréée, il retrouva ses forces, sa peur disparut, et c’est pourquoi il réussit, de nuit, en un temps où les dangers sont nombreux, à retourner sans dommage de l’autre côté du Jourdain. La foi et les forces physiques et spirituelles lui permettant de se mesurer à l’ange d’Essav lui furent restituées, et il put alors bondir, tel un lion, dans son combat contre l’ange d’Essav.

Malgré cela, la rigueur de la justice planait sur Ya’akov parce qu’il avait  caché sa fille Dina et  empêchée d’amener Essav à se repentir. Il en fut puni et Dina fut enlevée par Chekhem, le fils de H’amor. Si la moindre faute, le moindre mouvement, peuvent avoir des conséquences aussi graves, cela montre combien une faute marque l’âme, et combien le jugement est sévère.

« C’est un temps d’angoisse pour Ya’akov, mais il en sortira triomphant » (Yérémia 30:7). C’était un temps d’angoisse pour Ya’akov lorsque sa fille Dina fut enlevée par Chekhem, mais il fut sauvé de cette angoisse, et ce malheur engendra quelque chose de bon car « Osnat est née de cette union interdite entre Dina et Chekhem, la fille adoptive de Poutiphar, grand-prêtre de Honne » (Pirkey D’Rabbi Eliézer 38). Poutiphar et sa femme étaient stériles, ils n’avaient pas d’enfants et ils avaient adopté Osnat pour fille. Yossef épousa Osnat (Béréchith 41:45), tandis que Chimon épousa Dina, ce qui créa des liens encore plus proches entre Chimon et son frère Yossef. C’est la raison pour laquelle Yossef a retenu Chimon plutôt que Lévi, il voulait atténuer la rigueur du jugement, autant le sien que celui de Chimon à cause de l’union de Dina avec Chekhem. Chimon lui-même, alors prisonnier dans la maison de Yossef, ne pouvait rien dire, et ne voulait pas lutter contre Yossef (bien qu’il ignorât que c’était son frère Yossef) car tout au fond de son cœur, il savait que la sentence était atténuée.

Nous pouvons à présent expliquer la prière de Léah et celle de Ra’hel, et le don des signes de reconnaissance. Ra’hel a remis à sa sœur les signes de reconnaissance bien qu’elle désirât de tout cœur épouser Ya’akov et avoir des enfants de lui. En échange, Léah pria de tout cœur en faveur de sa sœur Ra’hel et demanda que l’enfant qui devait naître soit une fille, ce qui est une chose incroyable! Les Matriarches voulaient enfanter le plus de tribus possible (Béréchith Rabah 72:5), et Léah prie justement pour le contraire! Elle prie de ne pas minimiser la part d’héritage de sa sœur. Et voilà qu’elles sont toutes deux liées l’une à l’autre, Léah donne naissance à Dina, et Ra’hel donne naissance à Yossef qui épousera la fille de Dina. C’est ainsi que la rigueur du jugement fut atténuée et Yossef enfanta deux des tribus d’Israël, comme il est écrit (Béréchith 48:5): « Ephraïm et Menaché seront comme Réouven et Chimon », car Ephraïm a droit aussi à l’héritage des tribus d’Israël, et il est dit « Ephraïm est pour moi un fils chéri, un enfant choyé... » (Yérémia 31:20).

Nous constatons d’une part combien la sentence peut être sévère, puisque Ya’akov fut puni d’avoir caché Dina, et d’autre part combien une bonne intention est importante puisque l’intention de Ya’akov fut récompensée et c’est justement la fille née de cette union interdite qui a épousé Yossef le Juste, fondement du monde (Zohar I, 59b) et donné naissance à Menaché et à Ephraïm qui est appelé « l’enfant choyé ». Ainsi, le lien entre les enfants de Léah et ceux de Ra’hel est renforcé, un lien qui malgré la rigueur du jugement a multiplié les tribus d’Israël, et c’est ce que disent les Sages (Pessa’him 54b): « Sept choses sont cachées », l’une d’elle étant la sentence, car les hommes sont incapables, vu la faiblesse de leur entendement, de la comprendre. Mais D. du fond même de la sentence, apporte la rédemption, la bénédiction, et la prospérité au peuple juif.

 

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