Le sang et la mezouza symbolisent le service de D.

« Hachem passa pour frapper l’Egypte et vit le sang sur le linteau et sur les deux montants des portes, Hachem passa par-dessus la porte, et l’ange destructeur n’eut pas la permission de venir dans leur maison pour frapper. » Le Créateur du monde, Qui a tout créé, Qui connaît les pensées de chacun et ce que projette chacun, Qui sonde les reins et les cœurs, a-t-Il besoin du signe du sang sur les montants des portes pour passer par-dessus les maisons des bnei Israël sans tuer les premiers-nés ?

Nos Sages ont dit (Pessa’him 74a) : « Comment fait-on griller le sacrifice de Pessa’h ? On amène une broche de grenadier, on l’enfile dans sa bouche jusqu’au rectum et on met les entrailles à l’intérieur. » C’est étonnant : En quoi le sacrifice de Pessa’h diffère-t-il, quand on sacrifie les entrailles, des sacrifices pour lesquels les entrailles ne font pas partie du sacrifice, mais sont sacrifiées séparément par les cohanim qui les enlèvent ?

Les Sages ont également enseigné : « Les bnei Israël ont attaché le sacrifice de Pessa’h aux pieds du lit ; les Egyptiens entendaient l’agneau qui bêlait, ils serraient les dents parce qu’on égorgeait leur dieu, et ils n’avaient rien le droit de dire. » Cela demande explication : pourquoi le Saint béni soit-Il avait-Il ordonné aux bnei Israël d’attacher le sacrifice de Pesa’h aux pieds du lit ? N’auraient-ils pas pu l’attacher à tout autre endroit ? Ils auraient pu l’attacher auprès de la porte de la maison, là où les gens l’auraient vu, et non à l’intérieur de la maison, où personne ne le voit.

Autant que la crainte des hommes

Cela signifie qu’il y a deux façons d’accomplir les mitsvot. Certains disent : Je ne vais pas rajouter des sévérités inutiles de peur qu’on se moque de moi, il me suffit que dans mon cœur, je croie en Hachem. D’autres accomplissent toutes les mitsvot mais sans conviction, ils les accomplissent par habitude.

En ce qui concerne la première catégorie, ceux qui craignent l’opinion des autres, notre maître Ya'akov Ba’al HaTourim zatsal dit au nom de Yéhouda ben Teima : « Sois audacieux comme le tigre, léger comme l’aigle, cours comme la gazelle et sois fort comme le lion pour faire la volonté de ton Père des Cieux. » Il a donné le détail de quatre attitudes dans le service du Créateur en commençant par audacieux comme le tigre, parce que c’est un grand principe dans le service de Hachem. En effet, parfois l’homme veut faire une mitsva mais évite de la faire à cause des gens qui se moqueraient de lui, c’est pourquoi il enseigne de se montrer audacieux contre les moqueurs et de ne pas éviter de faire la mitsva. Rabbi Yo’hanan ben Zakaï a dit à ses élèves : « Puisse votre crainte du Ciel être aussi grande que votre crainte des hommes ! »

En ce qui concerne la deuxième catégorie, ceux qui ne font les mitsvot que de l’extérieur, mais sans prêter attention à ce qu’ils font, les Sages ont dit (Sanhédrin 106b) : « Le Saint béni soit-Il veut le cœur », ainsi qu’il est écrit : « L’homme voit ce qui se montre aux yeux et Hachem voit ce qui est dans le cœur. » Cela signifie que parfois, l’homme accomplit les mitsvot et ne sent pas qu’il les a accomplies, comme un singe à qui on apprend à sauter et qui ne sait pas ce qu’il fait.

Celui qui a honte devant les moqueurs finit par en arriver à la faute, parce qu’il craint les hommes et ne craint pas le Roi des rois. Les Sages ont dit que les bnei Israël en Egypte avaient négligé la mitsva de la circoncision, pour trouver grâce aux yeux des Egyptiens, c’est pourquoi il a changé leur cœur pour leur faire détester son peuple.

Les détacher de l’idolâtrie

Quand les bnei Israël ont attaché l’agneau aux pieds du lit, les Egyptiens regardaient à l’intérieur des maisons, voyaient leur idole attachée au lit, criaient et demandaient aux bnei Israël ce que c’était que cet agneau et pourquoi ils l’attachaient aux pieds du lit. Ils leur répondaient : notre D. nous a ordonné d’égorger l’agneau en Son honneur.

Nos Sages ont dit dans la Aggada : quand le Saint béni soit-Il a dit à Moché d’égorger le sacrifice de Pessa’h, il a répondu : Maître du monde ! Comment vais-je pouvoir faire cela ? Ne sais-Tu pas que le bélier est le dieu des Egyptiens, ainsi qu’il est dit « allons-nous égorger l’idole des Egyptiens sous leurs yeux sans qu’ils nous lapident ? »

Le Saint béni soit-Il lui a répondu : « Par ta vie ! Les bnei Israël ne sortiront pas d’ici avant d’avoir égorgé l’idole des Egyptiens sous leurs yeux, pour leur faire savoir que leur idole n’est rien. » Nous trouvons que cette nuit-là, le Saint béni soit-Il a frappé les premiers-nés des Egyptiens, et cette nuit-là les bnei Israël ont égorgé le sacrifice de Pessa’h et l’ont mangé. Les Egyptiens voyaient leurs premiers-nés morts et leur idole égorgée, sans pouvoir rien faire. Comme les bnei Israël s’étaient révoltés contre l’idole des Egyptiens, immédiatement est entré dans leur cœur en abondance la foi en Hachem, et l’idolâtrie a été extirpée de leur cœur. Prendre l’agneau ne servait qu’à les détacher de l’idolâtrie et les habituer aux mitsvot, comme l’ont dit les Sages sur le verset « Détachez-vous et prenez – détachez-vous de l’idolâtrie et attachez-vous aux mitsvot. »

C’est un principe. Il est impossible à l’homme d’avoir deux attitudes à la fois, car à ce moment-là il ne réussira ni dans une chose ni dans l’autre. Celui qui croit en Hachem n’a pas honte des hommes, mais celui qui craint les hommes parce qu’il a honte, c’est qu’il ne croit pas vraiment totalement en Hachem.

C’est pourquoi le Saint béni soit-Il a ordonné aux bnei Israël de mettre le sang sur les deux montants et le linteau, car le sang est une allusion à l’intériorité, le sang est l’âme. Le Saint béni soit-Il voulait dire en allusion aux bnei Israël que l’essentiel du service de Hachem est qu’il vienne de l’intérieur de l’âme, du profond du cœur. Le service de Hachem qui est extérieur n’est pas accepté, et par le fait que l’homme étudie la Torah et accomplit les mitsvot en faisant attention à ce qu’il fait, il s’ensuit qu’il aimera Hachem de tout son cœur et de toute son âme.

De plus, même celui qui sert Hachem uniquement intérieurement et a honte devant les autres, son service n’est pas agréé, parce que de cette façon il enlève de lui-même la crainte de Hachem pour craindre les hommes. C’est pourquoi les bnei Israël ont reçu l’ordre de mettre le sang, qui, comme nous l’avons dit, fait allusion à l’intériorité, sur les montants et le linteau à l’extérieur, pour nous insinuer que pour servir Hachem il faut les deux choses, il est impossible d’en choisir une au détriment de l’autre. C’est aussi la réponse à la question de savoir pourquoi le sacrifice de Pessa’h est différent de tous les autres sacrifices, puisqu’on le sacrifie avec ses entrailles. C’est pour nous enseigner que pour arriver au niveau de serviteur de Hachem, l’homme doit servir son Créateur à la fois dans l’intériorité du cœur et dans l’extériorité.

 

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