Le septième jour de Pessa’h, source de la foi

Pourquoi le dernier jour de Pessa’h a tellement plus de valeur que tous les autres jours de la fête et pourquoi le Saint, béni soit-Il, n’a pas tué tous les Egyptiens chez eux le premier soir de la fête.

C’est qu’en ce jour, le Peuple d’Israël se réjouit du couronnement de l’Eternel. «Il vint chercher un peuple au milieu d’un autre peuple» (Deutéronome 4:34), ce qui constitue en soi un miracle grandiose. Des coins les plus reculés d’Egypte, l’Eternel fit sortir même ceux qui n’auraient jamais rêvé être libres, même ceux qui se considéraient comme non-Juifs et esclaves (car sans Torah on ressemble à un animal). Le terme Ra’MSes fait d’ailleurs allusion à l’Egypte, le pays le plus impur (RA’ Samakh Mem le mauvais Satan), du royaume des forces du mal, l’Eternel fit sortir Samekh (soixante) myriades d’enfants d’Israël pour qu’ils reçoivent la Torah qui leur a été donnée au bout de mem (quarante) jours (Ména’hoth 99 b) et qui transforma en sainteté toute cette impureté.

Tout cela se déroula le premier jour de Pessa’h, mais le septième jour de la fête fut tout différent: Dieu se vengea de ses ennemis, et fut couronné Roi de l’Univers, comme il est écrit: «L’Eternel régnera éternellement à tout jamais!» (Exode 15:18).«Vous n’avez pas à craindre l’ange des Egyptiens, dit Moïse aux enfants d’Israël, car c’est l’Eternel qui endurcit le cœur des méchants pour vous poursuivre et faire périr l’Egypte» (Tan’houma, Béchala’h 7). Les mécréants avaient porté atteinte à Son honneur en demandant: «Qui est l’Eternel pour que j’obéisse à Sa voix?» (Exode 5:2), alors qu’aujourd’hui ils proclament (id. 15:11): «Qui T’égale parmi les forts, Eternel? (Yalkout Chimoni, Béchala’h 250). Nos Sages expliquent que l’Eternel régnera sur tout l’univers, à condition que les enfants d’Israël fassent preuve de stabilité (Hithyatsévou), et ainsi «donnent de la force» à Dieu pour qu’Il venge l’atteinte portée à Son honneur par les nations. Car si Son Nom est déshonoré, c’est parce que notre étude de la Torah et notre crainte du Ciel sont insuffisantes.

C’est ce qu’a dit Moïse aux enfants d’Israël: «Regardez la délivrance que l’Eternel va vous (LaKheM) accorder en ce jour»: le septième jour de Pessa’h, l’Eternel a été désigné comme MéLeKh (remarquons la similitude des lettres) d’Israël et du monde entier. Les enfants d’Israël se sont unis en ce jour au Saint, béni soit-Il, Maître absolu de l’Univers (Othioth deRabbi Eliézer 1), car il n’est point de Roi sans peuple (Kad Hakéma’h). Mais cet attachement ne sera parfait que s’ils persévèrent dans l’étude de la Torah, l’accomplissement de préceptes divins et la crainte du Ciel. Le jour où «Israël vit l’Egyptien gisant sur le rivage de la mer» (Exode 14:30) fut un grand jour pour l’Eternel qui régna sur le monde entier. Ce désir ardent de recevoir la Torah au bout de quarante jours attacherait les enfants d’Israël au Saint, béni soit-Il.

D’ailleurs, le nom même de la fête (ChéVi’I cheL Pessa’h) fait allusion à cet attachement; les deux chin de CHéVi’I CHeL, ont la même valeur numérique (600) que kécher (lien, attachement  à Dieu), et chéker (mensonge): les six cents chars d’élite de Pharaon qui ont été anéantis grâce à l’attachement des enfants d’Israël à Dieu... ’Ain et veth de chévi’i, font allusion au Nom saint redoutable de Dieu dont la guématria est 72, et fait allusion à la clémence de Dieu (’Hessed, clémence = 72). Les lettres youd et lamed totalisent 40, les quarante jours que les enfants d’Israël ont dû attendre pour recevoir la Torah, et youd enfin, qui fait allusion aux dix commandements qui correspondent aux dix séfiroth ou incarnations divines (voir Tikouné Zohar 17:31).

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi Dieu a interrompu Moïse dans sa prière (dont le verset ne fait d’ailleurs pas mention). En conseillant aux enfants d’Israël «d’attendre et de voir le salut de l’Eternel» il adressait à Dieu une prière en Lui demandant de les sauver. Mais l’Eternel l’interrompit et lui demanda: «Pourquoi ces cris? Ce n’est pas le moment de prier: chaque instant qui retarde le moment où Je règnerai sur tout l’Univers compte beaucoup. Demande donc aux enfants d’Israël d’avancer: en d’autres termes, incite-les à se renforcer et à avancer dans leur étude de la Torah, qui les confortera bien plus que la prière, car il est écrit: «Sur trois choses le monde subsiste: la Torah, la prière et la bienfaisance» (cf. Pirké Avoth 1:2; Pirké deRabbi Eliézer 16). L’étude de la Torah mentionnée la première passe avant la prière, car ce n’est que par elle qu’on peut arriver à la seconde. Exhorte-les à se préparer activement à la réception de la Torah, et à accomplir les mitsvoth qu’ils peuvent. Ce sont elles qui les sauveront des Egyptiens: «qu’ils n’ajoutent rien à ce que Je leur prescris et qu’ils n’en retranchent rien» (Deutéronome 4:2).

C’est ce qui expliquerait le «repas du Machia’h», organisé à la sortie du septième jour de Pessah par les ’Hassidim, ou les cérémonies de la Mimounah des Juifs du Maroc et d’Afrique du Nord. Comme l’expliquait notre très vénéré père, de mémoire bénie, bien que nous n’ayons pas été libérés au mois de Nissan, nous avons la Emounah (la foi d’où le terme mimounah) en la Rédemption prochaine.

Ces traditions sacrées accentuent notre foi en Dieu et en la Rédemption qui conduira le monde à son état de perfection sous le règne de l’Eternel. Le septième jour de Pessa’h où nos ancêtres L’ont couronné en Egypte lors du passage de la Mer Rouge, est propice à toute amélioration spirituelle de notre part. Soumis comme un esclave à son maître et roi, promettons-nous d’accéder aux niveaux les plus élevés.

Si l’Eternel ne nous a pas libérés le jour de Son couronnement, c’est par notre faute, nous n’avons pas fait preuve d’assez de constance dans notre service divin... Mais si, dès la sortie de la fête nous nous réjouissons de notre Roi, continuons à Le servir, croyons en la Rédemption prochaine et à l’avènement de notre Machia’h intègre.

 

Attendez et vous verrez le salut de l’Eternel
Table de matière
Seule la foi en Dieu conduit à la Rédemption

 

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