La vertu de notre Maître Moïse

On peut se demander pour quelle raison, contrairement à tout autre être humain, Moïse a réussi à «monter vers Dieu» (Exode 19:3).

S’il a pu se rapprocher de l’Eternel à ce point, c’est qu’«il était fort humble, plus humble qu’aucun homme sur la face de la terre» (Nombres 12:3). C’est ainsi qu’accusé de cohabiter avec une femme mariée, il se tut et ne réagit pas du tout à la calomnie (Sanhédrine 110a; Chémoth Rabah 1:32). Ce roi et chef des prophètes, s’affligeait du sort de l’ensemble du Peuple d’Israël, comme il est écrit: «Moïse, devenu grand, se rendit vers ses frères, et fut témoin de leurs pénibles travaux» (Exode 2:11). Il faisait tout pour leur venir en aide, et comme nous l’avons vu, il avait même pitié des animaux (Chémoth Rabah 2:2, Zohar II, 20b, 21a; Mé’am Lo’ez p. 40). Nous savons enfin que, lorsque Eldad et Médad prophétisèrent dans le camp et prévirent qu’il allait mourir et que Josué allait le remplacer, il ne fut pas jaloux et ne se mit pas en colère. Au contraire, il dit à Josué, son serviteur: «Puisse tout le peuple de l’Eternel se composer de Prophètes» (Nombres 11:26-29).

Même après sa mort, Moïse fit preuve d’humilité. «Nul n’a connu sa sépulture jusqu’à ce jour» (Deutéronome 34:6); ni hilloulah, ni vente de bougies, ni forains... Il ne voulait même pas que les gens se dérangent pour venir se recueillir sur sa tombe.

Si Moïse avait une telle importance aux yeux de l’Eternel, pourquoi alors malgré ses cinq cent quinze prières (valeur numérique de vaéth’hanane) (Dévarim Rabah 11:6), bien qu’il demandât aux cieux et à la terre, aux montagnes, aux collines et au grand océan d’invoquer la miséricorde divine en sa faveur, (Tan’houma, Vaéth’hanane 6) n’eut-il pas le mérite d’entrer en Erets Israël?

Il nous semble que c’est parce qu’il s’était mis en colère contre les enfants d’Israël qui demandaient de l’eau. «Ecoutez donc, rebelles...», leur dit-il (Nombres 20:10). Il éprouva certainement de la miséricorde pour eux, les enfants d’Israël lui pardonnèrent sans aucun doute, mais un homme d’une stature pareille ne doit pas s’irriter: l’Eternel est d’une grande sévérité envers les Tsadikim (Yébamoth 121b; Vayikra Rabah 27:1).

En outre, comme nous l’avons vu, si Moïse était entré en Terre d’Israël, il aurait construit le Saint Temple, et comme l’air d’Erets Israël rend intelligent (Bava Bathra 158b), [il aurait été conçu de telle façon qu’]il n’aurait jamais été détruit. Comme il n’a pas réussi à entrer en Erets Israël, nul ne connaît son lieu de sépulture... Le Temple ayant été détruit, pour mériter la Rédemption, les Juifs doivent compter exclusivement sur le Saint, béni soit-Il, et non sur l’homme (cf. Lev Sim’hah du Admour de Gour, section Pin’has, selon une interprétation du Maharcha).

Après la mort de Moïse et celle des Prophètes, les enfants d’Israël entrèrent en Terre Sainte, mais ils se mirent à adorer des idoles et cessèrent d’étudier la Torah. Ils en arrivèrent ainsi à médire les uns des autres et à se haïr. Ils n’étaient ni conciliants ni avenants et ne voulaient se plier qu’aux lois strictes de la Torah concernant le bien d’autrui... (Bava Metsia’ 30b). Si donc ils avaient observé la Torah, le Temple n’aurait pas été détruit, et la Rédemption serait venue, au plus vite, de nos jours! Amen!

 

Ne crois pas en toi-même...
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