La Torah conduit à la reconnaissance de Dieu

On peut lire dans les Psaumes (68:19): «Tu es remonté dans les hauteurs, après avoir fait des prises.» En d’autres termes, Moïse est monté dans les cieux «vers Dieu» (Exode 19:3) pour «capturer» la Torah.

C’est qu’avant le don de la Torah, on pouvait arriver à la reconnaissance de Dieu par soi-même, en ressentant la protection divine individuelle. C’est le cas de nos Patriarches Avraham, Isaac et Jacob qui ont accompli toute la Torah (Yoma 28b; Vayikra Rabah 2:9). C’est pourquoi, c’est leur mérite (et non celui de la Torah qu’ils ont accomplie) qui nous protège tout au long des générations.

Après avoir assisté à de nombreux miracles en Egypte, la division de la Mer Rouge et la victoire sur Amalek, après avoir consommé la manne, après que le Saint, béni soit-Il, eut ouvert devant eux les Univers supérieur et inférieur, et leur eut révélé Sa gloire (Pessikta Rabah chap. 20 fin), après s’être débarrassés du mauvais penchant et purifiés, les enfants d’Israël avaient cessé d’être des hommes, ils avaient accédé au niveau «des fils du Très-Haut» (Psaumes 82:6). Ils ne pouvaient plus vivre dans ce monde matériel: leur âme s’était attachée à celle de Moïse qui était montée au Ciel. C’est la signification de l’enseignement de nos Sages: «Moïse équivaut à l’ensemble du Peuple d’Israël» (Mékhilta, Béchala’h 15a; Tan’houma, id. 10). Se trouvant en haut du Mont Sinaï, il les a fait monter à son niveau. D’ailleurs, la valeur numérique de ‘alita lamarom (tu es monté en haut) est équivalente à celle de vé’imo hé’élah béné Israël (il a fait monter avec lui les enfants d’Israël); et les lettres de ChéVI (du verset : «tu es monté en haut et tu as capturé une prise  Chévi, la Torah) forment le mot Cham Béné Israël (les enfants d’Israël (étaient) là-bas).

Contrairement à la conception de nos Patriarches que nous avons vue plus haut, les enfants d’Israël étaient curieux de savoir ce qui se passait dans les sphères célestes. On peut donc dire qu’ils ont accédé à des domaines auxquels n’avaient pas accédé nos Patriarches. C’est pourquoi, après le péché du veau d’or, l’Eternel dit à Moïse: «Va, descends, car ton peuple... s’est corrompu» (Exode 32:7). En d’autres termes, toute ta grandeur ne doit servir que les intérêts des enfants d’Israël (Bérakhoth 32a). Je ne te l’ai accordée que pour qu’ils se rattachent à toi, et te donnent la force de monter au Ciel avec eux. Mais maintenant qu’ils se sont corrompus, qu’ils se sont écartés de la voie que Je leur avais prescrite, c’est bien dommage pour les niveaux sublimes auxquels ils ont accédé lors de la traversée de la Mer Rouge et du don de la Torah. Au lieu de les exploiter, ils ont dévié du bon chemin et tout perdu. Descends alors des cieux; il t’est interdit désormais d’y rester. Quant à eux, il leur est dorénavant interdit de s’intéresser à ce qui les dépasse: ils doivent rester en place, continuer à vivre sur la terre matérielle.

Nous voyons ici que l’étude et l’accomplissement de la Torah conduit à la reconnaissance et à l’amour de Dieu. Après le don de la Torah, le penchant du mal a redoublé d’efforts pour dissuader l’homme de croire en la protection divine... Comment en arrivera-t-il alors à reconnaître l’Eternel, et comment s’engagera-t-il dans l’étude de la Torah? C’est la Torah elle-même qui constitue le meilleur remède contre le mauvais penchant, et c’est son étude assidue qui fait croire en la protection divine... L’homme qui étudie la Torah dans un but intéressé, finira par l’étudier dans un but désintéressé, pour l’amour même de l’étude (Pessa’him 50b; Kalah 8; Yérouchalmi, ‘Haguigah 1:7). Ce qui compte essentiellement, c’est la persévérance, l’assiduité dans l’étude : l’homme en arrivera ainsi à la reconnaissance de Dieu.

A ce point, nous pouvons comprendre cet enseignement de la Guémara (Bava Metsia’ 85b). Comment en arriver à propager vraiment la Torah en Israël si elle est menacée d’être oubliée, à Dieu ne plaise! Rabbi ‘Hanina dit: «Je ramènerai la Torah grâce à la discussion dialectique.» Rabbi ‘Hiya lui répondit: «Je chasserai les cerfs, en ferai consommer la viande aux orphelins, et avec leurs peaux je façonnerai des parchemins et écrirai dessus la Torah pour l’enseigner aux enfants d’Israël.» Qu’elles sont grandes les œuvres de ‘Hiya, s’exclama Rabbi, à cet effet.

On peut se poser la question: Pourquoi Rabbi ‘Hiya n’irait-il pas recueillir directement des fonds dans ce but?

C’est que, d’après nous, pour s’élever dans l’étude de la Torah, il faut faire la chasse au mauvais penchant, et l’égorger. Dans son livre ’Hachabah léTovah, Rabbi Baroukh Henikh d’Alexander explique, qu’«on l’égorge au côté nord de l’autel, devant l’Eternel» (Lévitique 1:11)... Sinon, à la moindre embûche on faiblit, et c’est de cette façon que l’on peut s’élever dans la Torah sans encombre: s’il manque par exemple à l’avion le plus perfectionné la moindre pièce, ou si le pilote commet la moindre erreur au vol ou à l’atterrissage, l’appareil peut s’écraser et causer la mort de centaines de personnes. De même le plus grand érudit de la Torah peut, à cause de la plus petite faille, se détériorer et entraîner à sa suite un grand nombre de personnes, s’il ne veille pas assez à rectifier un de ses mauvais traits, ou s’il ne craint pas assez le Ciel.

Mais si on égorge le mauvais penchant par l’étude assidue de la Torah pour l’amour de Son Nom, on arrive à la reconnaissance et à l’amour de Dieu, et on se conforme tout au long de sa vie à Sa volonté.

 

La vertu de notre Maître Moïse
TABLE DE MATIERE
 La Maison de Jacob, ce sont les femmes avec la garantie des enfants

 

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