Le but du sanctuaire, l’élévation des enfants d’Israël

Les Sages enseignent (Yalkout Chimoni, Téroumah 365): «Au moment où Moïse entendit: «Et ils me construiront un sanctuaire pour que Je réside au milieu d’eux» (Exode 25:8), il en fut très surpris. «Toi, dont le verset dit: «Toute la terre est pleine de Sa gloire», (Isaïe 6:3), Te contracteras-Tu dans les quarante-huit madriers du sanctuaire?» Lui demanda-t-il. Comment peut-on le concevoir?

C’est que tout homme doit apprendre à partir du sanctuaire comment s’élever. Afin d’habiter dans ce bas monde, l’Eternel ordonna à Moïse déjà dans le désert de Lui construire un sanctuaire... La question reste cependant posée: Pourquoi Dieu demanda-t-Il aux enfants d’Israël de Lui construire un sanctuaire et un Temple? Est-ce qu’en vérité Dieu résiderait avec les hommes sur la terre! «Alors que le ciel et tous les cieux ne sauraient le contenir?» (Chroniques II, 6:18). Qu’a-t-Il besoin d’une maison? Qu’a-t-Il besoin de nos offrandes?

On sait que tout homme se laisse généralement influencer par ce qu’il voit, et moins il a de personnalité, plus ce qu’il voit l’impressionne. Expliquons-nous:

Les enfants d’Israël fêtèrent Pessa’h même la deuxième année après leur sortie d’Egypte, comme il est écrit dans la Torah (Nombres 9). Pourquoi? Car ceux qui ont vécu cet événement et n’en ont pas seulement entendu parler, doivent raconter à leur descendance, tout au long des générations, l’essence de la fête de Pessa’h. Nos Sages enseignent (Pessa’him 116b): «Dans toutes les générations, chacun de nous doit se considérer comme s’il était lui-même sorti d’Egypte.» Nous trouvons en outre dans la Torah: «Moïse parla aux chefs des tribus» (Nombres 30:2), qui étaient les dirigeants d’Israël (Sifri id.), afin que tout le monde voie que grande est la récompense de celui qui partage les charges de son prochain (Avoth 6:6).

Ayant dit du mal de Moïse, «Miriam, sur de Moïse et Aharon, se trouva couverte de lèpre» (Nombres 12:9). Mais le peuple ne partit que lorsqu’elle eut été réintégrée dans le camp (id. 15) pour rappeler à tout le monde qu’elle avait attendu Moïse à côté du fleuve (Sotah 13a; Sifri, Nombres 12:14). Elle fut néanmoins punie pour avoir médit de Moïse (cf. Chabath 97a).

La Torah nous enjoint constamment d’accomplir les mitsvoth avec le maximum de dévouement, elle nous prodigue des conseils très judicieux pour notre vie quotidienne. Elle nous parle par exemple de Na’hchon, fils d’Aminadav, qui sauta le premier dans la mer (Sotah 37a; Pessikta deRabbi Eliézer 42), elle nous prescrit de ne pas nous prosterner devant les idoles des nations... de briser leurs monuments, etc. (Exode 23:24). On peut se demander à cet effet comment l’homme peut se prosterner devant des statues, alors qu’il sait que seul L’Eternel notre Dieu est réel? C’est la preuve que c’est la Torah qui témoigne de l’existence de Dieu, qui avertit les enfants d’Israël de s’abstenir de le faire: Dieu qui veille jalousement sur eux, ne veut pas qu’ils se conduisent comme les autres nations.

«Dieu ne dirigea pas le peuple par le pays des Philistins» (Exode 13:17), parce qu’Il ne voulait pas qu’il les imite. «L’homme tend généralement à imiter la conduite de son prochain», écrit à cet effet le Rambam (Hilkhoth Déoth 6:1,2). L’homme doit donc se rapprocher des Tsadikim et s’éloigner des méchants qui marchent dans les ténèbres; il ne doit pas se tenir dans la voie des pécheurs (cf. Kéthouboth 111b), ni habiter dans un endroit où on adore des idoles... En bref, si la Torah avertit les enfants d’Israël de ne pas se conduire comme les peuples au sein desquels ils vivent, c’est pour qu’ils ne se laissent pas influencer par leurs vices.

De même, la Torah nous avertit «d’établir un appui sur le toit de la maison que nous venons de contruire, pour éviter que la maison ne cause une mort» (Deutéronome 22:8). Si nous devons veiller à notre corps, combien doit-il en être de notre âme... Ceux qui regardent régulièrement la télévision mettent littéralement leur vie en danger: la vue ne souille-t-elle pas l’âme!

Le sanctuaire nous apprend donc à nous conduire dans la pureté et la sainteté; il nous inculque la modestie, nous élève spirituellement et nous rapproche de Dieu. Il nous donne le sentiment de nous trouver chez nous, à l’aise dans la Maison de Dieu... Et si nous faiblissons, nos prières et notre repentir passent par le Temple saint, comme il est écrit: «ils T’adressent leurs prières dans la direction de leur pays» (Rois I, 8:48). Il s’agit, enseigne le Talmud (Bérakhoth 30a) du Temple, d’où montent toutes nos prières vers le Saint, béni soit-Il.

«Une nuée divine couvrait le Tabernacle durant le jour...» (Exode 40:38), et toutes les pluies et tous les vents n’arrivaient pas à l’éteindre [tout comme la pluie n’éteignait pas le feu qui brûlait sur l’autel, et le vent ne parvenait pas à déranger la colonne de fumée qui s’élevait des sacrifices (Avoth 5:8).] Cette nuée permettait de voir les fleuves bleus comme le ciel, ainsi que le soleil (Yalkout Chimoni, Pékoudé, 426-427). De partout, affluaient Juifs et non-Juifs pour en saisir l’essence de près. Or maintenant que le Temple a été détruit, ce sont les Yéchivoth et synagogues qui servent de sanctuaire «en miniature» (cf. Méguilah 29a; Yé’hezkel 11:16).

Un Juif qui n’observait pas les mitsvoth voulait se convertir au christianisme.<%0> «Va à la Yéchivah lui suggérai-je, c’est là-bas que tu comprendras ton identité, que tu verras la lumière, celle de la Torah et des ordonnances divines, comme il est écrit: «la mitsvah est une lampe et la Torah une lumière» (Proverbes 6:23). Cherche à comprendre qui tu es, et quel rôle tu dois accomplir dans la vie...»

Le sanctuaire met particulièrement en relief la vertu de modestie, d’effacement et de soumission devant le Saint, béni soit-Il. On peut lire à cet effet dans la Michnah (Bikourim, 3:4): «Le ’halil, la flûte, jouait devant eux. Ils dormaient même dans la rue...» en d’autres termes, tout le ’halal, tout l’univers appartient au Saint, béni soit-Il, qui l’emplit de Sa gloire. «Elle joue devant eux» en d’autres termes, elle leur apprend à se soumettre à Dieu... L’homme doit se débarrasser de cette nuée qui le cache aux yeux de son Créateur: il retrouvera alors son identité réelle et Le servira avec plus d’enthousiasme.

«Qu’il est puissant le peuple qui habite ce pays!» (Nombres 13:28) s’exclamèrent les explorateurs. Ayant médit de la Terre d’Israël, ils furent sévèrement châtiés... Qu’en est-il alors de celui qui médit de son prochain, dont l’âme fait partie de la Divinité! Oser médire du sanctuaire, symbole même de la modestie, c’est vraiment faire preuve d’orgueil (cf. Erkhine 15b: Yalkout Chimoni, Chéla’h 743). La médisance est un péché très grave qui engendre la lèpre et la diphtérie (Chabath 33b).

En outre, la mort des jeunes d’Israël est aussi grave que la destruction du Temple, et même l’Eternel la déplore. Ils sont destinés à exhaler l’odeur du [cèdre] du Liban, c’est-à-dire du Temple saint (voir Bérakhoth 43b; Osée 14:7; Yalkout Chimoni, Vaet’hanane 816). Du Temple descendait le chéfa’ (un flux d’abondance) sur le monde entier, et sa destruction est déplorée jusqu’à nos jours. La mort des jeunes d’Israël, qui font régner la joie au sein de leur famille et dans le monde entier (cf. Vayikra Rabah 20:7), ressemble à la destruction du Temple, et ses conséquences sont similaires.

Abstenons-nous par conséquent de médire de notre prochain. Ce péché, extrêmement grave, a engendré la destruction du Temple, qui vise essentiellement à élever le niveau spirituel des enfants d’Israël.

 

 

«Et ils Me construiront un sanctuaire, pour que Je réside au milieu d’eux»
TABLE DE MATIERE
Les vertus du sanctuaire

 

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