La force des Bnei Israël par le mérite des Tsaddikim

Il est écrit (Chemot 27, 20) : « Et toi, ordonne aux bnei Israël et qu’ils t’apportent de l’huile d’olive pure concassée pour le luminaire afin d’alimenter les lampes en permanence. » Il y a des questions à poser. Pourquoi le verset commence-t-il par les mots « Et toi, ordonne », et n’est-il pas dit comme partout ailleurs dans la Torah : « Hachem parla à Moché », ou « Hachem dit à Moché de dire » ? Il y a une autre question. On devait amener cette huile pour un usage sacré, allumer la Menorah, par conséquent apparemment on aurait dû écrire : « Qu’ils M’apportent de l’huile d’olive pure », comme il est effectivement écrit dans la parachat Terouma (Chemot 25, 2) : « Qu’ils prennent pour Moi une offrande », et non « « qu’ils t’apportent » ?

De plus, il est dit (Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 231, 1) : De tout ce dont on profitera en ce monde, qu’on n’ait pas l’intention d’en profiter soi-même mais que ce soit pour le service du Créateur, ainsi qu’il est écrit (Michlei 3, 6) : Connais-Le dans toutes tes voies. Les Sages ont dit (Avot 2, 12) : « Que toutes tes actions soient pour le Nom du Ciel », même les choses qui n’ont pas de rapport direct avec une mitsva, comme manger, boire, se promener et tout ce qui est nécessaire au corps, que tout soit pour servir le Créateur ou en vue de quelque chose qui soit utile à ce service. C’est-à-dire que dans les choses les plus matérielles nous devons penser uniquement à Hachem.

Et il faut comprendre comment il est possible d’exiger d’un homme d’être entièrement concentré de toute sa pensée uniquement sur le Créateur du monde, comme dans le verset (Michlei 3, 6) : « Connais-Le dans toutes tes voies ». Un homme est fait de matière. Comment peut-il penser toute la journée uniquement au Créateur ? De plus ; un homme qui vit dans une grande proximité au mauvais penchant, comment peut-il surmonter ses désirs naturels et vaincre tous ses appétits ?

En outre, quelqu’un qui est très riche et travaille toute la journée et investit tout son temps pour améliorer ses affaires et augmenter ses bénéfices, comment lui demander de comprendre que tout ce qu’il a appartient au Saint béni soit-Il, et qu’il ne doit pas croire qu’il a fait sa fortune par ses propres forces ? C’est impossible que dans toutes les situations où quelqu’un peut se trouver en ce monde on exige de lui que tout soit vanité des vanités et sans aucune existence réelle ?

Mais loué soit le Nom de Hachem, qui ne dresse jamais de piège à aucun homme. Selon les forces de chacun, le Saint béni soit-Il le met à l’épreuve, et jamais il n’envoie à quelqu’un une épreuve qui dépasse ses forces. Nous avons déjà cité à ce propos le ‘Hidouchei HaRim dans son explication de l’enseignement des Sages (Guittin 65a, Kidouchin 69a) : « les lois concernant l’esclave hébreu ne sont en vigueur que lorsque le yovel est en vigueur », car on ne donne pas à l’homme du Ciel une épreuve qu’il n’est pas capable de surmonter. Mais l’homme a l’impression que l’épreuve est très lourde et n’a pas de fin, tout cela par la puissance du mauvais penchant qui représente à l’homme que l’épreuve est terrible pour l’amener au désespoir. Et alors, l’homme simple abandonne complètement sa façon de vivre spirituelle et tombe dans la faute.

C’est pourquoi nous sommes étonnés : avons-nous vraiment la force de surmonter cette terrible épreuve de l’abandon de sa propre volonté avec abnégation ? Est-ce que nous pouvons nous relier à Hachem à ce point-là, alors que nous avons des soi-disant épreuves ? C’est pourquoi, dit le Saint béni soit-Il à Moché (Chemot 27, 20) : « Toi tu ordonneras et ils t’amèneront », c’est-à-dire que pour que les bnei Israël arrivent au niveau de prendre pour Moi, de prendre même eux-mêmes et de le livrer entièrement au service de la sainteté et d’annuler de leur cœur les désirs matériels, il faut avant tout qu’il y ait « et toi ». L’explication en est que d’abord, les bnei Israël doivent apprendre de toi que c’est toi qui as une influence spirituelle, par le fait que tu leur enseignes la Torah et la crainte du Ciel. Car étant donné qu’ils te voient accomplir ton service, ils apprennent de toi comment s’incliner devant Moi, et comment ils doivent Me servir avec dévouement jusqu’à ce qu’ils arrivent eux-mêmes au niveau de « qu’ils prennent pour Moi », parce qu’en voyant quelqu’un de saint qui sert Hachem, ils apprennent de lui et sont influencés par lui, au point que rentre dans leur cœur un feu sacré et qu’ils brûlent d’être eux aussi pris par Hachem de tout leur cœur et de toute leur âme.

Ce n’est pas pour rien que Hachem a pris Moché Rabbeinou comme exemple pour le peuple d’Israël. Car le tsadik de la génération vaut autant que tout Israël, ainsi que le disent les Sages (Mekhilta de Rachbi, Chemot 18, Tan’houma Béchala’h 10) : Moché vaut autant que tout Israël. Il a la force de les influencer et de répandre sur eux de sa gloire, et aussi d’être craint par eux, comme dans l’enseignement de Avot (4, 12) : Que la crainte de ton maître soit comme la crainte du Ciel. Mais pour que tout le monde soit rassemblé autour du tsadik et reçoivent son influence, il faut « et toi ». Le « et » pour ajouter quelque chose, à savoir que c’est seulement quand le tsadik est au niveau de « qu’ils prennent pour moi » qu’il est pris par Hachem et l’aime de tout son cœur, et alors le tsadik a le pouvoir d’épancher son influence sur d’autres, et de cette façon les âmes des bnei Israël s’attachent à lui, c’est-à-dire « qu’ils t’amènent », et lui fait connaître à tout le monde une immense progression spirituelle.

Le juste de la génération mérite que le Saint béni soit-Il parle par sa voix, parce que le tsadik est attaché de tout son être à Hachem et qu’il influence la génération, et ils apprennent de lui à craindre Hachem en le regardant et en voyant sur son visage la lumière de la face de la Chekhinah, et c’est la volonté su Saint béni soit-Il que nous lui soyons attachés par une grande flamme d’enthousiasme avec dévouement. De plus, le tsadik de la génération, par son influence sur les bnei Israël, peut et sait les faire sortir de l’angoisse vers la profusion et de l’esclavage vers la délivrance. De quoi est-il question ? Ce Chabat est Chabat Zakhor, où figure l’ordre d’effacer la descendance et le souvenir d’Amalek. Que s’était-il passé alors ? Moché Rabbeinou avait appelé Yéhochoua bin Noun son disciple et lui avait dit de sortir lutter contre Amalek, et il est effectivement dit : « Et Yéhochoua affaiblit Amalek et son peuple par le glaive ». ce qui veut dire que par la force du tsadik de la génération, les bnei Israël ont pu vaincre Amalek. S’il en est ainsi, aujourd’hui aussi ces choses sont d’actualité. Le tsadik de la génération peut nous aider à vaincre Amalek, le mauvais penchant, mais nous devons nous attacher au tsadik. Si nous nous conduisons ainsi, nous mériterons tout ce qui est bien, dans le monde matériel et dans le monde spirituel.

 

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