Les vertus de l’étude régulière de la Torah

Le premier verset de la sidrath ‘Ekev nous apprend que celui qui fixe (‘EKeV/KeV’A) des heures pour l’étude de la Torah, entend tout ce que le Saint, béni soit-Il, lui ordonne et accède ainsi à la joie qu’implique le terme Véhayah (Béréchith Rabah 42:4; Pessikta Rabah 5:6). Il est alors prêt à se dévouer corps et âme à l’accomplissement de toute mitsvah, même celle fixée par nos rabbins. C’est ce que nous tirons de l’épisode suivant raconté par le Talmud (‘Irouvin 21b): Nos Sages enseignent: Rabbi Akiva était emprisonné. Rabbi Yéhochoua’ Hagarsi lui apportait de l’eau et de la nourriture quotidiennement. Un jour, le garde de la prison lui fit remarquer que sa ration d’eau d’aujourd’hui était supérieure à celle qu’il lui apportait habituellement. Il en versa la moitié. Rabbi Akiva se plaignit à Rabbi Yéhochoua’: Ne sais-tu pas que je suis vieux et que ma vie dépend de la tienne? Il lui raconta ce qui était arrivé. Donne-moi de l’eau pour que je me lave les mains demanda Rabbi Akiva. Rabbi Yéhochoua’ lui dit: S’il n’y en a pas assez pour boire, crois-tu qu’il y en a pour se laver les mains? Celui qui s’en abstient est passible de mort d’après les Sages. Il vaut mieux mourir de soif plutôt que trangresser les paroles de mes amis, les Sages. Rabbi Akiva s’abstint de manger jusqu’à ce que Rabbi Yéhochoua’ lui donna l’eau pour se laver les mains.

Mais si, à Dieu ne plaise, on ne fixe pas des heures pour l’étude de la Torah, mais qu’on se contente d’apprendre de-ci de-là de ses camarades ce qui est permis et interdit, on agira chaque fois différemment parce qu’on n’a pas totalement clarifié la loi, et on sera dans un doute constant.

La première des choses à faire est d’annuler son ego devant son maître, d’accéder à l’aspect de ‘Ekev. Les deux parties sont alors emplies de joie: le maître est content de voir son disciple se soumettre à lui et écouter sa voix; l’élève prend plaisir à ce qu’il apprend de son maître et en éprouve de la joie. Il ressent qu’il est son ‘Akev. Tout empli de joie (VéHaYaH), il ressent la grandeur de l’Eternel (YHVH), qui est le Premier et l’Ultime.

D’ailleurs, le terme même de ‘AKeV implique une idée de fin: en effet, la lettre qui précède ‘ayin est samakh; celle qui précède kof est péh, et celle qui précède beth est aleph; on obtient SéFA ou sof, qui est la fin. Si Ta loi n’avait fait mes délices, j’aurais succombé dans ma misère (Psaumes 119:92), s’exclamait le Roi David. Il ressentait que s’il ne s’engageait pas régulièrement dans l’étude de la Torah, il n’éprouverait aucune joie dans la vie et serait comme un indigent perdu et dépourvu de tout. C’est essentiellement l’étude de la Torah qui le remplissait de joie dans toutes les situations difficiles où il se trouvait.

Nous connaissons des gens qui étudient la Torah mais n’ont pas cette joie de vivre qui caractérise le Juif pieux. Ils se demandent alors pourquoi la Torah ne les aide pas à se débarrasser de leur mélancolie ou même de leur dépression. La réponse est très simple: c’est parce qu’ils ne consacrent pas chaque jour des heures à étudier la Torah...

Grâce à l’étude régulière de la Torah dans la soumission, on ne ressent aucun manque au plan matériel. La Guémara cite le cas de Rabbi ‘Hanina ben Dossa qui se contentait d’une mesure de caroube de la veille du Chabath à l’autre (Ta’anith 10a; Zohar III, 216b). Mais comment peut-on être empli de joie si on est soumis (aspect de ‘Ekev)? Si le médecin prescrit au malade un médicament amer et difficile à avaler, il le prendra avec joie s’il prend conscience du fait que sa guérison en dépend. Il en est de même dans le service divin. Le mauvais penchant s’efforce constamment de faire oublier à l’homme l’objectif de son existence ici-bas pour qu’il soit débiteur dans le monde futur: l’homme devient alors malade, la jalousie le ronge, il s’emplit d’orgueil, aspire aux plus grands honneurs et médit d’autrui. Il ne se débarrassera de tous ces défauts que par l’étude constante de la Torah, en faisant preuve du maximum d’humilité, qui est diamétralement opposée à ces graves défauts. Il verra alors combien sa joie s’intensifiera dans ce monde-ci comme dans le monde futur.

A notre grand regret, le Juif de nos jours convoite constamment ce qu’il n’a pas: il ne se contente plus d’une petite maison ou d’une subsistance quotidienne moyenne... Et quand il voit qu’il ne peut pas accéder au standard de vie de son prochain, il détruit de ses propres mains la paix de son foyer. Nous connaissons personnellement le cas d’un Juif qui a divorcé de sa femme parce qu’il n’avait pas assez d’argent pour acheter le réfrigérateur de la même marque que son voisin, Dieu nous préserve!

La Guémara enseigne que le fils de David (le Messie) ne viendra que lorsqu’on n’aura plus un sou en poche (Sanhédrine 97a). C’est un signe évident de grâce du Saint, béni soit-Il, car comme on le sait, la cupidité détruit le monde. Quand dans l’avenir, l’argent n’aura plus aucune valeur, la jalousie, l’orgueil et la haine disparaîtront de la surface de la terre. Mais en attendant ces temps messianiques, la plupart de nos frères vivent dans la gêne du fait que chacun convoite ce que possède son prochain. Il n’en est pas de même de celui qui s’engage assid-ment dans l’étude de la Torah: l’argent ne signifiant pas grand chose pour lui, il est constamment empli de joie, soumis à son Créateur. Pour lui, les meilleures affaires en bourse, c’est exclusivement l’étude intensive de la Torah.

Nos Sages enseignent aussi que le Machia’h ne viendra que quand toute la génération sera coupable ou innocente (Sanhédrine 98a; Tana Débé Elyahou Zouta 16; Pessikta Rabah 16:16). La disparition du concept d’argent entraînera dans son sillage celle de la jalousie, de l’orgueil, de la convoitise, etc. La génération sera exempte de tout péché, et tout le monde affluera vers les synagogues et maisons d’études pour entendre la parole de Dieu. Celui qui marche et avance constamment dans ses dévotions sur ses talons, (‘Ekev) aura le mérite d’entendre la Torah du Dieu tout-puissant (Admour de Gour dans son livre Lev Sim’hah).

 

 

Fixer des heures pour l’étude de la Torah
TABLE DE MATIERE
La Torah,  la crainte de Dieu et leur récompense dans le monde futur

 

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