L’homme est fait pour la Torah, les bonnes actions et la sainteté de la parole

Il est écrit dans la parachat Tazri’a : « Quand une femme devient féconde (de la racine « semer) et enfante un fils » (Lévitique 12, 2), et dans la parachat Metsor’a : « Voici la loi concernant le lépreux (...) le cohen le verra (...), le cohen ordonnera qu’on apporte pour l’homme qui se purifie deux oiseaux purs vivants, du cèdre, de l’écarlate et de l’hysope (...) et le huitième jour il prendra deux agneaux » (Ibid. 14, 2-10).

Cela demande explication. Quel est le lien entre la parachat Tazri’a et la parachat Metsor’a (qui, comme on le sait, sont lues ensemble la plupart du temps) ? De plus, quel est le lien entre la parachat Tazri’a et la parachat Chemini ? Il faut aussi expliquer pourquoi c’est justement le cohen qui séquestre la plaie, ainsi qu’il est écrit : « Le cohen séquestrera l’homme pendant sept jours » (Ibid. 13, 26), et non pas le lépreux lui-même, ainsi que la raison pour laquelle c’est précisément le huitième jour qu’il doit apporter son sacrifice et non à n’importe quel autre moment.

Eclaircissons tous ces points. Comme on le sait, la lèpre attaque l’homme en punition de la faute de la médisance : MeTSoR’A (« lépreux ») rappelle phonétiquement MoTSi R’A (« celui qui propage le mal ») (Arakhin 16b, Tan'houma Metsor’a 1), si bien que son châtiment est mesure pour mesure. Cela signifie que le même corps qui a attaqué autrui en paroles sera à son tour attaqué, ce corps qui a abîmé autrui sera abîmé et méprisé devant tout le monde, il restera solitaire, installé en dehors du camp (Lévitique 13, 46), et il ne pourra parler avec personne. C’est comme une femme en état d’impureté qui est interdite à son mari pendant sept jours, ainsi qu’il est écrit : « Elle sera pendant sept jours dans son impureté » (Ibid. 15, 19) : elle ne se purifiera que la huitième nuit, après avoir compté sept jours ; de même pendant sept jours le lépreux n’a le droit de s’approcher de personne, et il ne peut se purifier que le huitième jour, par l’intermédiaire du cohen, qui est le juste, et de nul autre. En outre, de même que seule l’eau du mikvé a le pouvoir de purifier la femme impure, seul le cohen est habilité à purifier le lépreux de son impureté, à l’exclusion de toute autre personne.

C’est cela le lien entre le lépreux et la femme qui a enfanté un fils : ils deviennent tous deux impurs pendant sept jours, car dans le monde, l’homme ressemble à une femme dont le rôle est de semer pour donner une plante vivace ; Il doit lui aussi semer uniquement de bonnes choses. J’ai vu dans Noam Elimélekh le passage suivant sur la parachat Tazri’a : « L’homme doit aller d’échelon en échelon, c’est-à-dire qu’au début on doit améliorer son caractère et ses fautes de jeunesse, tout cela portant le nom de « féminin », puis on arrivera à la sainteté supérieure, qui s’appelle « masculin », pour devenir un instrument parfait et rempli de la sainteté de Dieu. »

Essayons d’expliquer de quoi il s’agit. Les fautes et défauts de la jeunesse sont comparés à une femme qui sème et engendre de mauvaises choses pour l’homme, à savoir que même s’il s’agit d’un homme grand en Torah, s’il n’a pas réparé ses fautes et défauts de jeunesse, il retombera dedans, ce qui le laissera dans une grande imperfection. Or on ne peut les réparer qu’en les extirpant. A quoi cela ressemble-t-il ? A un homme qui a dressé une belle table pleine de mets succulents et appétissants, mais posés sur une nappe sale, si bien que cette nourriture dégoûte. C’est pourquoi l’essentiel est d’améliorer la nappe et la base (les fautes de jeunesse), ce qui permet d’arriver au « masculin », à savoir à la perfection de la sainteté, que l’homme engendre après l’enfantement de la « femme » qui est en lui.

Le but de l’existence de l’homme est en effet de « semer » des bonnes choses, des mitsvoth et des bonnes actions, et de se garder de l’impureté, qui est le mauvais penchant. Celui-ci essaie à toute force, depuis le moment de sa naissance, de le faire succomber, ainsi qu’il est écrit : « Le penchant du cœur de l’homme est mauvais depuis sa jeunesse (NéouRav) » (Genèse 8, 21), mot qui est lu par le Midrach comme signifiant : depuis qu’il s’agite (NiN’aR) pour sortir des entrailles de sa mère (Béréchith Rabah 34, 10, Kohélet Rabah 9, 22, Tan'houma Béchala’h 3). C’est seulement lui, le mauvais penchant, qu’on appelle abject, infâme, méprisable, etc. (Soukah 52, Zohar III 102a) qui essaie de déraciner l’homme du monde avant qu’il arrive à terminer son perfectionnement pendant les soixante-dix ans qui lui sont impartis (voir Psaumes 90, 10). L’homme doit donc le vaincre pour arriver à la sainteté et au monde à venir, qui relève du huitième jour, au-delà de la nature, par la Torah et les bonnes actions. C’est cela le mikvé d’Israël dont parle la Guemara : « De la même façon que le mikvé purifie ceux qui sont impurs, Dieu purifie Israël » (Yoma 8, 9). Par la Torah qui le purifie, l’homme arrivera au monde à venir, car « les paroles de Torah, étant pures, ne peuvent pas contracter d’impureté » (Bérakhoth 22a).

Le roi Salomon a dit aux Sages d’Israël (Baba Batra10b) à propos des paroles de son père David « Il a prodigué généreusement aux pauvres, sa droiture se dresse à jamais » (Psaumes 112, 9) que cela ressemble à des semailles : on sème de bonnes choses. Par conséquent l’homme doit vivre avec l’impur (le mauvais penchant), en faisant attention à ne pas se laisser entraîner par lui, mais sans cesser d’accumuler de bonnes actions, et aspirer à ce que ses actes atteignent la grandeur des actes de ses pères (Tana Debei Eliahou Rabah 25), tout en se gardant de toute impureté, pour qu’à la fin de sa vie, après soixante-dix ans, il se trouve sur le chemin de la perfection.

Disons par conséquent que l’homme ressemble en tout à la femme en ce qui concerne son perfectionnement sur terre. En effet, la femme est impure pendant sept jours, car elle a apporté la mort au monde en éteignant la lumière du monde (Tan'houma 58a). Elle a été la cause de ce que la vie de l’homme soit réduite à soixante-dix ans, c’est pourquoi sa réparation est d’être impure pendant sept jours (un jour pour dix ans). De même, son mari apprendra pendant ses soixante-dix ans à s’éloigner du mauvais penchant pour arriver à la perfection du huitième jour qui est le monde à venir. Ce n’est pas pour rien que l’homme lui aussi ne se purifie qu’après être arrivé à la perfection, qui est exprimée par le huitième jour. C’est pourquoi la Torah a dit « Le huitième jour on circoncira la chair de son excroissance » (Lévitique 12, 3), ce qui signifie que pendant toute sa vie, ayant en permanence la perspective de la mort présente devant ses yeux (puisque l’homme ne connaît pas l’heure de sa mort), il doit en permanence se circoncire – ainsi il sera toujours prêt pour le huitième jour. « Repens-toi un jour avant ta mort », dit Rabbi Eliezer (Avoth 2, 10), car tu peux mourir demain, l’heure de sa mort est cachée à l’homme (Pessa’him 54b). Il passera ainsi ses soixante-dix ans à se perfectionner. Et même s’il meurt jeune, Dieu le lui comptera comme s’il avait complété ses soixante-dix ans à condition qu’il se soit perfectionné chaque jour, Dieu ajoutant les bonnes pensées aux actes (Kidouchin 40a). Le huitième jour, ce sont les quatre-vingts ans que le Psalmiste appelle « force, victoire » (Psaumes 90, 10), à savoir la perfection et la victoire sur le mauvais penchant après soixante-dix ans, moment où il n’a plus aucune emprise. Tout cela est valide quand l’homme s’efforce de racheter les fautes de sa jeunesse : il arrivera alors à la perfection et au monde à venir. Son but doit être de lutter contre l’impureté pour arriver à la victoire des quatre-vingts ans, alors il engendrera et enfantera un mâle, qui évoque la perfection.

En revanche, s’il passe tous les jours de sa vie en futilités et en médisances, avec une petite parole déplacée il risque de semer et d’engendrer une grande kelipah qui peut nuire à tous les soixante-dix ans que Dieu lui a accordés, car une mauvaise parole a beaucoup de conséquences ; un mot de rien du tout peut engendrer tout un monde, quand on raconte une petite chose et que l’auditeur en rajoute, jusqu’à ce que l’histoire soit complètement déformée. Mais par contre, « quand une femme « sème » », c’est le bon côté, par lequel on peut améliorer toutes ses années, car « tout le travail de l’homme est dans sa bouche » (Ecclésiaste 6, 7). De même qu’une mauvaise parole peut en un instant détériorer toute une vie, la réparation consiste à aller trouver le cohen, à savoir demander pardon à la personne dont on a parlé, car dans les fautes qu’on commet envers autrui on n’est pas pardonné par Dieu avant d’avoir été pardonné par celui qu’on a lésé (Yoma 85b). Or le cohen représente le tsaddik (voir Sanhédrin 21a), et le ‘Hafets ‘Haïm affirme (Chemirath Halachon Cha’ar Hazekhirah ch. 7 au nom du Midrach Cho’her Tov 42) que quand on parle de quelqu’un, on prend toutes ses fautes et on lui donne toutes ses mitsvoth. Il devient donc tsaddik. La réparation consiste à aller chez le cohen, à savoir le tsaddik, qui est celui dont on a parlé, car c’est uniquement en obtenant le pardon du cohen (de la personne en question) qu’on sera totalement purifié.

C’est absolument stupéfiant ! L’homme risque de porter atteinte à la Torah qu’il étudie, et elle en souffre beaucoup, elle pleure sur celui qui abîme l’image de Dieu en son prochain et gâche les années de sa vie. Le mot MeTSOR’A (« lépreux ») est formé des lettres TSa’AR (« douleur ») M et O (vav), allusion à la douleur de la Torah qui a été donnée en quarante jours (valeur numérique de Mem) (Mena’hoth 99b), tandis que le vav désigne les six jours de la Création qu’il a endommagés. C’est pourquoi le lépreux (Metsor’a) est impur pendant six jours, et le septième jour le cohen vient voir s’il est guéri de sa faute. Ensuite, il apporte des oiseaux. Pourquoi des oiseaux ? Il y a de nombreuses explications. Voici celle que je me permets de proposer : l’oiseau entend toute proclamation du tribunal céleste (voir Baba Batra 4b, Avodah Zarah 10a) ; il est d’ailleurs écrit : « l’oiseau du ciel transmet la voix » (Ecclésiaste 10, 20). Or le lépreux, qui dit du mal d’autrui, a porté atteinte à tout l’univers, créé en six jours pour l’homme et pour la Torah (Pessa’him 68b, Nédarim 32a, Béréchith Rabah 1, 5), et les a véritablement blessés avec cette langue qui parle avec arrogance (Psaumes 12, 4), manifestement poussé par l’orgueil qui l’habite. Il a aussi gâché toutes les années de sa vie. Donc, pour qu’il sache si sa faute a été pardonnée, outre le fait de demander pardon au cohen (celui dont il a parlé), il doit apporter des oiseaux, car seuls les oiseaux savent, ayant ententendu la proclamation qu’on a faite en haut à son sujet, c’est pourquoi ils constituent son sacrifice d’expiation.

Il doit en tirer la leçon que l’oiseau possède un plus grand mérite que lui, puisque Dieu lui a donné cette faculté d’entendre ce qui se proclame. Tout cela doit l’inciter à l’humilité, pour qu’au moment où il offre son sacrifice, on déclare dans le ciel que sa faute est pardonnée. L’homme doit s’élever, et alors il sera comme l’oiseau : de même que celui-ci entend les proclamations et gazouille, l’homme a lui aussi la faculté de pouvoir entendre les proclamations célestes, comme on le raconte sur les plus grands des Richonim et des A’haronim, ainsi que sur le Ba’al Chem Tov et d’autres encore. Mais c’est  uniquement quand la voix de son chant se fait entendre dans la Torah. Il est en effet écrit : « la voix est la voix de Jacob » (Genèse 27, 22), ce qui signifie que quand la voix de Jacob gazouille dans les synagogues et les maisons d’étude, les mains d’Esaü sont sans pouvoir (Béréchith Rabah 65, 20). Le langage ne doit pas être utilisé pour dire des choses interdites.

Si c’est vrai, cela nous permet de comprendre le commentaire des Sages sur le verset « je donnerai la plaie de la lèpre dans la maison du pays que vous posséderez » (Lévitique 14, 34), à savoir que c’est une bonne nouvelle de voir sa maison frappée de lèpre, car on doit alors la démolir, et on y découvrira les trésors qu’y ont cachés les Amorréens (Horayoth 10a, Vayikra Rabah 17, 6). Cela demande à être expliqué : qu’il y a de bon là-dedans ? En fin de compte, les plaies restent tout de même la marque qu’on a dit du mal d’autrui !

Mais ce que nous avons dit jusqu’à présent permet de le comprendre parfaitement, car Dieu ne souhaite pas repousser à jamais celui qui est banni de Sa présence (II Samuel 14, 14), Il ne laisse sombrer aucun juif, et même quand la faute est très grave, Il lui donne un moyen de se racheter. C’est cela la bonne nouvelle et le grand trésor pour l’homme qui a dit du mal : il doit demander pardon à celui qu’il a offensé (le cohen), le tsaddik qui a pris toutes ses mitsvoth, et alors il retrouvera le trésor de ses mitsvoth, qui lui reviendront, il apprendra l’humilité de l’oiseau et de l’hysope, et il méritera par là d’entendre les proclamations du ciel.

Tout ceci nous permet de saisir l’affirmation de nos Sages : « Quand une femme « sème » la première, elle engendre un fils » (Bérakhoth 60a, Zohar III 42b), ainsi qu’il est dit : « Quand une femme « sème » et enfante un fils » (Lévitique 12, 2). Il s’agit de comprendre en quoi ce verset est une preuve que la femme a « semé » la première, ce qui a eu pour résultat la conception d’un fils. Peut-être est-ce son mari qui a « semé » le premier, ce qui lui a valu un fils ?

Il semble que là réside le lien avec la parachat Chemini. Chemini (« huitième ») fait allusion à la circoncision du garçon le huitième jour (voir Mena’hoth 43b), et c’est cela « Quand une femme devient féconde et enfante un fils », comme nous l’avons écrit ci-dessus. C’est pourquoi il est écrit qu’elle devient féconde et non qu’elle engendre (voir Zohar début de Tazri’a), et en réalité tout est lié, car l’essentiel de la fécondité doit être le désir d’enfanter un mâle, qui atteindra la perfection le huitième jour, c’est-à-dire dans le monde à venir. On sait ce qu’ont dit les Sages à propos d’Abraham (Nédarim 31b) : il n’était pas considéré comme parfait avant de s’être circoncis, et c’est également le lien entre la parachat Tazri’a et la parachat Chemini.

De plus, le mot ATSéRet (dans Chemini Atséret) vient d’une racine signifiant « retenir, exclure », comme dans « la femme est exclue pour nous (ATSouRah) » (I Samuel 21, 6). Cela veut dire que l’homme doit consacrer toute sa vie à atteindre le jour qui est entièrement consacré à Dieu, le huitième jour, au-delà de la nature. Or ce n’est qu’en réparant le passé, les défauts et les péchés de sa jeunesse, qu’on arrive au huitième jour, qui est le jour de la circoncision et de la perfection. Mais ce n’est pas simple, car le mauvais penchant trouble l’homme pendant toute sa vie, par conséquent s’il veut s’arrêter devant Dieu le huitième jour, il doit retenir sa bouche et sa langue de dire du mal, comme dans le verset « Celui qui garde sa bouche et sa langue protège son âme du malheur » (Proverbes 21, 23). Alors, quand il triomphe du mauvais penchant et retient sa bouche, il mérite d’être fixé devant Dieu. Et il est possible que ce soit justement la raison pour laquelle après Pessa’h et Soukoth, où la fête dure sept jours, il y a une continuation pendant toute l’année au moyen du huitième jour.

Voilà donc l’enseignement des plaies, à propos desquelles il est écrit : « Si la plaie paraît plus profonde que la peau du corps » (Lévitique 13, 3), ce qui signifie que la plus petite parole de médisance peut être considérée comme profonde et très grave, plus que ne le croit celui qui l’a proférée. Seule la personne dont il a parlé peut sentir quel dommage cela lui a causé. Ce n’est pas pour rien qu’elle seule peut voir si le médisant s’est véritablement amendé. Une fois que le cohen a constaté qu’il est vraiment pur, celui qui a parlé doit s’abaisser une fois pour toutes en décidant de ne jamais retomber dans cette faute. En effet, même si l’autre lui a pardonné, la trace de la blessure ne s’en va pas complètement, de même qu’il est impossible de rendre la vie à l’oiseau qui gazouille une fois qu’il a été égorgé, et en cela il constate combien en vérité l’oiseau est plus important que lui.

Et c’est ce qui est écrit : « Quand une femme « sème » » (Lévitique 12, 2). L’homme peut « semer » des mitsvoth et des bonnes actions, mais s’il dit du mal d’autrui, tout ce qu’il a semé était en vain, car il reste impur toute sa vie. C’est pourquoi l’essentiel est d’arriver au huitième jour. Dans la phrase « Quand on fut (VaYéhi) au huitième jour » (Ibid. 9, 1), l’expression VaYéhi indique comme toujours un malheur (Méguilah 10b), car on n’arrive à la perfection que par la souffrance en ce monde (« Ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans la joie » (Psaumes 126, 2)). Il semble que toute la différence entre l’homme et la bête soit dans le don de la parole. Or de même que d’un côté il s’est senti semblable à l’oiseau, de l’autre il ressent combien l’oiseau lui est supérieur puisqu’il entend les proclamations faites dans le ciel. Quand on égorge l’oiseau, l’annonce selon laquelle Dieu l’a pardonné sort de sa bouche.

Nous comprenons maintenant parfaitement pourquoi il faut mettre le lépreux à l’écart : par sa parole, il a porté atteinte à son âme, au point de risquer de nuire à son entourage, c’est pourquoi il doit être enfermé et isolé en dehors du camp (Lévitique 13, 46). Le mot isolé (BaDaD) est de la même racine que hitBoDeDouth (« méditation solitaire »), attitude qui permet de se repentir. On sait que dans cette forme de solitude, l’homme fait un examen de conscience total. Ce mouvement de l’âme est évoqué par les initiales du mot BaDaD : Bekhol Derakheikha Daheou (« Connais-Le dans toutes tes voies ») (Proverbes 3, 6), car une retraite dans la solitude permet de réparer tous ses actes et d’arriver à une certaine connaissance de Dieu.

Ces notions permettent d’expliquer le passage de Noam Elimélekh sur les versets en question : au début il est questions des plaies de l’homme, ensuite des plaies des vêtements et enfin des plaies des maisons, ce qui présente une difficulté, car les plaies viennent punir une faute, et que Dieu, qui est le Miséricordieux, ne s’attaque pas à l’homme en premier lieu (Ruth Rabah 2, 10). Par conséquent il aurait fallu parler d’abord de la plaie des vêtements, puis de celle des maisons, et enfin seulement de celles du corps.

A mon humble avis, cela s’explique ainsi : quand quelqu’un est affligé d’une mauvaise langue, il porte atteinte à la Création, à la Torah et à l’homme, par conséquent il faut s’éloigner de lui au maximum pour qu’il cesse de nuire à son entourage. Même ses vêtements et sa maison sont dangereux, à plus forte raison sa personne, car la médisance l’a rendu tellement impur que cette impureté risque d’être contagieuse et d’atteindre l’intellect et le cœur d’autrui. C’est pourquoi au début, c’est son corps qui devient impur, car c’est lui l’instrument de la faute, puis ses vêtements, et enfin toute la maison. Mais quand il se reprend et garde sa bouche et sa langue, il protège son âme des malheurs et redevient entièrement pur, blanc et clair comme le soleil, alors il peut se rapprocher de Dieu.

 

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