Le peuple d’Israël est au-dessus de la nature par le mérite de la Torah

Il est écrit : « Cinq d’entre vous en poursuivront cent, cent d’entre vous poursuivront une myriade, et vos ennemis tomberont devant votre épée » (Lévitique 26, 8). Nous apprenons de ce verset que lorsque les benei Israël sont attachés à la Torah et aux mitsvoth, cela leur confère un pouvoir surnaturel, au point que cinq en poursuivent cent, et cent une myriade. Mais quand ils sont loin de la Torah et des mitsvoth, un seul non-juif poursuit cent juifs, comme nous l’avons vu à cause de nos nombreux péchés en Allemagne nazie et en Pologne, où un seul Allemand gardait cent juifs sans aucune crainte, et deux Allemands seulement gardaient un camp entier de juifs, lesquels étaient paralysés, sans aucune force pour lever le bras ou la tête.

Le même chose reste vraie aujourd’hui : quand je marche dans les rues de New-York je vois comment certains non-juifs nous regardent en se moquant de nous, ce qui n’a pas toujours été le cas ! C’est un signe que l’antisémitisme grandit de jour en jour, même vis-à-vis des Israéliens, et les non-juifs prétendent faussement que les juifs se seraient emparés de tous les trésors de l’Amérique, et qu’ils règnent sur toutes les branches du commerce mondial.

Mais tout le monde sait qu’il n’y a que quelques millions de juifs dans le monde alors qu’il y a de nombreux millions de non-juifs, et que les juifs ne dominent pas le commerce mondial, car les juifs ne sont qu’une infime minorité parmi les riches. Pourquoi donc le monde entier accepte-t-il ce mensonge que les juifs possèdent toutes les richesses et que des trésors royaux leur appartiennent, sans se préoccuper du fait que la plupart d’entre eux sont vraiment pauvres et n’auraient pas de quoi vivre si Dieu ne les prenait en pitié, que seul un petit pourcentage est riche, et que ceux-là donnent largement à la tsedakah ? Comment les non-juifs peuvent-ils mentir comme cela, et construire l’antisémitisme sur ce genre de propos ?

Lorsque les benei Israël suivent les voies de Dieu, les peuples du monde les regardent avec le respect qui convient, les estiment, c’est une sanctification du Nom de Dieu, et les nations reconnaissent que c’est par le mérite d’Israël que le monde subsiste et qu’il y a de l’abondance (Yérouchalmi Guittin fin du ch. 5). Mais quand ils s’écartent du droit chemin, les nations ont soudain l’impression qu’ils sont très nombreux. S’il y a un seul juif qui a une boutique, ils disent qu’une centaine de juifs ont des boutiques, si deux juifs ont des boutiques ils prétendent qu’il y en a deux cents, et cent boutiques juives deviennent dix mille. Ainsi naît l’antisémitisme, car les juifs paraissent des myriades aux yeux des non-juifs, et ils ont l’impression qu’ils dominent le commerce. Ils se trouvent donc punis par l’intermédiaire des nations.

Par conséquent, quand les benei Israël s’attachent à Dieu et à ses mitsvoth, ils sont au-dessus de la nature, personne ne peut leur causer de tort, et un seul en poursuit mille et cent une myriade.

Et si nous avons raison, nous pouvons ajouter que lorsqu’ils suivent le droit chemin, Dieu introduit dans la nature un élément surnaturel et élève les benei Israël au-dessus de la nature. En effet il est écrit : « Car mille ans sont à tes yeux comme le jour d’hier » (Psaumes 90, 4), verset que les Sages ont interprété ainsi : un jour du Saint béni soit-Il vaut mille ans (Sanhédrin 97a, Béréchith Rabah 8, 2). Il y a de quoi s’étonner : 1) Qu’est-ce que cela change si un jour du Saint béni soit-Il vaut mille ans ou plus, que ce soit pour Lui ou pour nous ? 2) Et s’il en est ainsi, pourquoi le jour du Saint béni soit-Il doit-il être si long ? Et s’il doit être long, pourquoi est-il limité à mille ans ?

Voici ce qu’on peut dire à ce propos. Le Saint béni soit-Il a partagé la Création en six jours, et chaque jour Il se manifestait comme dirigeant du monde (Otioth de Rabbi Akiva, 1), Il se révélait à la Création pour montrer qu’Il est Un et n’a pas de semblable, Il exigeait que toute créature s’engage à le reconnaître comme dirigeant et roi du monde, et chaque jour Il en ressentait une grande satisfaction et un grand plaisir. Mais Il avait prévu qu’Adam allait fauter avant le Chabath, ce qui a effectivement été le cas (Sanhédrin 38b), et qu’il allait encourir la mort. Comment allait-Il donc détruire ce monde qu’Il avait créé, et à qui Il avait donné la Torah, but de la Création (Pessa’him 68b, Nédarim 32a) ? Qu’allaient devenir le monde et la Torah ? Qui allait l’étudier ?

C’est pourquoi en ces circonstances l’Eternel a jugé bon d’allonger sa journée jusqu’à mille ans. En réalité, le temps n’a pas de signification pour Lui, mais quand nous parlons d’une de Ses journées, cela signifie que l’immense plaisir qu’Il tirait de la Création équivaut à mille ans de ce qu’éprouverait l’homme s’il vivait aussi longtemps et que toutes ses journées soient remplies de plaisir. Dans ce sens, un jour de Dieu est comme mille ans de l’homme, car ce terme désigne l’ampleur du plaisir qu’Il obtient de la Création (et particulièrement de la Torah qu’elle contient). Et même si l’homme faute, le repentir lui rend un plaisir égal à mille ans.

La Guemara (Chabath 68b) évoque une idée du même genre à propos du verset « Je suis l’Eternel ton Dieu » (Exode 20, 2) : toute parole qui sortait de la bouche du Saint béni soit-Il se divisait en soixante-dix langues, ce qui est impossible à un homme ordinaire et ne peut se concevoir que chez Dieu. Il en va de même du jour du Saint béni soit-Il, qui est unique et pourtant comparable à mille ans de la vie de l’homme, dans le domaine du plaisir provoqué par l’étude et les mitsvoth.

Pour expliquer les choses plus en profondeur, on sait qu’il y a deux mitsvoth dans la Torah, le respect dû aux parents et le fait de renvoyer l’oiseau du nid avant de prendre les oisillons, à propos desquelles il est dit : « pour que tu sois heureux et que tes jours se prolongent » (Deutéronome 22, 7). Les Sages ont dit sur ce verset : « Pour que tu sois heureux dans le monde qui est entièrement bon et que tes jours se prolongent dans le monde qui est entièrement long » (Kidouchin 39b, ‘Houlin 142a). Ce qui n’est pas le cas de ce monde-ci, qui est court et rempli de souffrances, et où il n’y a aucune prolongation des jours ni des années.

Que signifie une prolongation des jours dans le monde à venir ? Si un juste disparaît de ce monde, et que deux jours plus tard vient le Machia’h, son temps dans le monde à venir n’a duré que deux jours. Est-ce que cela s’appelle vraiment « prolonger » ? Où est donc cette récompense que Dieu lui a promise de prolonger ses jours dans le monde à venir ?

D’après ce qui précède, on comprend parfaitement que la journée du Saint béni soit-Il est semblable à mille ans d’une sensation de plaisir infini, comme un jour qui serait entièrement long, sans limites. Par conséquent, quand l’homme se trouve dans le monde à venir pendant deux jours, même si le Machia’h vient presque immédiatement après, il aura joui des plaisirs du monde à venir comme s’il avait passé deux mille ans d’infinité, de l’ordre de « Aucun œil ne l’a vu, Dieu, si ce n’est Toi » ; et même s’il ne passait que quelques heures dans le monde de vérité, ce serait aussi pour lui une satisfaction et un plaisir valant de nombreuses années, car dans ce monde-là, le sentiment de la royauté et de la sainteté du Saint béni soit-Il est si long et si considérable que l’homme a l’impression d’un plaisir absolument infini.

De plus, sa récompense dans le monde à venir est en proportion de son travail en ce monde, multipliée par cent fois et plus, afin qu’elle soit le plus vaste possible. Par exemple, quand quelqu’un vit cinquante ou soixante-dix ans en ce monde en étudiant la Torah et en pratiquant les mitsvoth, c’est comme s’il avait étudié cinquante mille ou soixante-dix mille ans, dont le Saint béni soit-Il le récompense de chaque instant, et il est dit d’une récompense de ce type : « Combien grande est Ta bonté (Mah rav touvkha) que Tu réserves à ceux qui Te craignent » (Psaumes 31, 20).

On peut expliquer que l’homme relève du mah (le mot Adam (« homme ») a la même valeur numérique que mah (« quoi »), et le Tétragramme a aussi la même valeur numérique quand on écrit ses lettres en ajoutant des aleph) (Zohar Ruth 102b). Le Saint béni soit-Il a en réserve pour l’homme une récompense qui peut être désignée par mah, et qu’il ne peut ni concevoir ni décrire. Car s’il étudie la Torah, Dieu multiplie cette récompense tant et plus, le jour étant divisé en heures, en minutes et en secondes, par conséquent combien de millions et de milliards de secondes de plaisir infini l’homme reçoit dans le monde à venir ! Les Sages ont bien dit : « Il n’y a pas de récompense à une mitsvah en ce monde » (Kidouchin 39b), car le Saint béni soit-Il multiplie cette récompense dans le monde à venir.

La récompense est donc au-dessus de la nature et de la logique, car les benei Israël sont également au-dessus de la nature quand ils s’occupent de Torah et de mitsvoth et marchent dans le droit chemin. Alors ils sont plus forts que les nations du monde, et l’abondance vient également dans le monde par leur mérite.

 

La Torah et les mitsvoth aboutissent à la sainteté et annulent les désirs et les kelipoth
Table de matière
L’ampleur de la responsabilité mutuelle chez les benei Israël

 

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