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Rabbi Yitzikel Micheworsk

Reb Yitzikel vint au monde le 12 Tevet 5642 (1882) dans un petit village proche de Gerlitz. Il était le fils de Rabbi Naftali Elimélekh Gewitzman et son épouse la Rabbanite Hannah Brendel. Par son père, il descendait d’une impressionnante lignée de Rabbanim. On raconte de son grand père, Rabbi Avraham Gewitzman de Gerlitz qu’il était un Tsaddik Nistar. Même dans les paroles apparemment les plus futiles, par exemple lorsqu’il réjouissait les jeunes mariés, un observateur attentif pouvait remarquer qu’il savait sous-entendre des réflexions fort profondes et qu’il poursuivait ainsi son service divin. Rabbi Haïm de Tsanz disait de son disciple Rabbi Avraham Gerlitzer qu’il ne savait ce que signifiait fauter et qu’il était aussi innocent qu’un enfant de un an.

Le jour de son Brit, son père lui donna le nom de Itshak en souvenir du Tsaddik de Lublin et son oncle le Chiniver Rebbe lui ajouta le nom de Moché (en souvenir de Moché Rabbénou qui faillit être noyé dans le Nil) car au moment de sa naissance sa mère fut en difficulté et seules les prières du Tsaddik de Chinov le sauvèrent. L’enfant reçut donc le nom de «Moché Itshak».

Très jeune, il se distingua par son comportement exceptionnel et sa Kédoucha. On raconte que le Rav Avraham Haïm Horowitz qui aperçut l’enfant alors qu’il avait 8 ans. Demanda : «Qui est cet enfant ? La Chékhina éclaire son visage !».

Un peu plus tard la famille quitta Gerlitz pour aller vivre à Chinov. L’enfant vécut presque constamment chez son oncle le Chiniver Rebbe. Un jour, s’amusant dans le Beith Hamidrach, comme le font les jeunes enfants, il alla se cacher sous le Talith de son oncle. C’était l’office de Minha, une veille de Chabbat. Le Chiniver Rebbe Commençait la répétition de la Amida. Lorsque l’enfant perçut la voix du Rebbe qui tremblait et semblait lancer des flammes, il fut surpris d’une si grande frayeur qu’il se sauva en courant et n’osa approcher le Rebbe pendant plusieurs jours. En l’an 5654 (1894), à l’âge de douze ans, son oncle l’envoya étudier à Tama, chez Rabbi Moché Apter. Le 12 Tevet 1895, l’enfant célébra sa Bar Mitzva. Ses Téfiline n’étant pas tout à fait prêts, on lui fit mettre ceux de son oncle. Des années plus tard, Reb Yitzikel disait combien il en avait été ému et affirmait qu’il n’aurait plus le courage en l’inconscience de se revêtir des Téfiline du Rebbe. Le même jour on le fiança à Rachel, la fille de Rav Yssakhar Dov Hacohen Glanz de la ville de Chinov et lui-même issu d’une illustre famille de Rabbanim. Le 6 Tevet 5659 (1899), le Chiniver Rebbe quitta ce monde-ci. Reb Yitzikel était alors âgé de 17 ans et il parlera de lui jusqu’à la fin de ses jours.

A Roch Hodech Nissan 1899, quelques mois après le décès de son oncle, fut célébré le mariage de Reb Yitzikel et de Rachel sa promise. A cette époque, il ne cessa de s’élever en pureté et sainteté, jeûnant plusieurs jours d’affilé et étudiant la Torah nuit et jour.

Le jour du 9 Av 5674 (1914), éclata la première guerre mondiale. Les ville de Pologne et Galicie se transformèrent en champs de bataille; Les soldats russes chassant devant eux l’armée autrichienne s’attaquèrent partout aux juifs. Les cosaques se distinguèrent par leur cruauté. La ville de Chinov souffrit terriblement de l’invasion. Elle fut presqu’entièrement détruite.

Un jour, alors que Reb Yitzikel avait commencé à réciter la Amida dans le sous-sol de sa demeure, sa fille Bila pénétra dans la pièce qui possédait un accès par la rue. Elle vit soudain un cosaque qui hurlait en réclamant quelque chose à son père et celui-ci poursuivait tranquillement sa prière. Le cosaque, fou de rage s’apprêtait à poignarder le Rebbe par derrière. Elle poussa un tel hurlement de frayeur que le cosaque, lui-même pris de peur, se sauva à toutes jambes. A cette époque, Reb Yitzikel décida de quitter Chinov et partit s’installer à Pchworsk. Là il commença à tenir table ouverte les Chabbat et jours de fêtes. Les Hassidim affluèrent. Malheureusement, en 1930, alors que Reb Yitzikel était en voyage, un terrible incendie détruisit plus de 50 maisons juives de Pchworsk, y comprit la maison de Reb Yitzikel, le Beït Hamidrach des Hassidim et la seule imprimerie du village.

Le 16 Elloul 5699 (1939), éclata la seconde guerre mondiale. Le jour de Roch Hachana 5700 (1939), les nazis s’emparèrent de Pchworsk. Ils mirent le feu à la splendide synagogue, non sans avoir auparavant profané les Sifreï Torah qui s’y trouvaient. Le même année, au lendemain de Kippour, les juifs furent chassés de la ville et contraints de fuir en zone russe. Ils parvinrent la veille de Souccot, dans le village russe de Oulchitza, en majorité peuplé de juifs. Reb Yitzikel y vécut environ sept mois jusqu’à son exil en Sibérie.

Durant l’hiver 1940, les Russes proposèrent à tous les habitants de Galicie ainsi qu’à tous les réfugiés qui avaient fui l’avancée allemande, de recevoir un passeport ainsi que la citoyenneté soviétique. Bien sûr, tout le monde se demanda ce qu’il était préférable de faire. Reb Yitzikel ordonna à ses Hassidim de ne point s’inscrire.

Un soir de Chabbat, en juin 1940, les fonctionnaires russes firent une rafle dans toutes les maisons juives de Galicie et, munis de leur listes, ils firent sortir de leurs maisons, en pleine nuit, tous ceux qui avaient refusé la nationalité soviétique. Ils furent tous conduits à la gare de chemin de fer la plus proche où des trains les attendaient pour les conduire en Sibérie. Les exilés considérèrent ce décret comme un très grand malheur qui s’abattait sur eux. Malgré tout, Reb Yitzikel maintenait que ce jour ne pouvait apporter que du bien puisque c’est ce jour-là que voilà fort longtemps le décret de Haman avait été annulé et que les juifs avaient échappé à sa haine. Personne ne comprit Reb Yitzikel . Mais un an plus tard en 1941, les allemands envahirent l’est de la Galicie et envoyèrent à une mort certaine tous ceux qui avaient échappé à l’exil.

De leur coté, les juifs exilés en Sibérie souffrirent terriblement de la faim, du froid et de toutes sortes de services, mais la plupart d’entre eux finirent par en réchapper. Ils comprirent alors ce

que Reb Yitzikel leur avait dit : «Le 23 Sivan  est un jour favorable pour Israël!». Après la guerre, le gouvernement polonais demanda à la Russie de libérer tous les citoyens polonais qui étaient retenus sur son territoire.

En Iyar 1946, Reb Yitzikel reprit le chemin du retour. Le voyage en train dura plusieurs semaines. A son retour en Pologne, il s’installa à Breslau (en Silésie). Mais il n’y avait la ni Mikvé, ni Beït Hamidrach, et Reb Yitzikel allait souvent passer plusieurs semaines à Cracovie où il finit par s’installer en Elloul 1947.

A Cracovie, il arriva quelque chose extraordinaire. Il se tenait souvent debout à étudier toute la nuit dans la «Ezrat Nachime» du Beith Hamidrach. Dans la nuit du 8 Nissan, il se mit à étudier debout comme à son habitude. Soudain, au milieu de la nuit, il voulut jeter un coup d’oeil sur la Guémara dont il allait faire le Siyoum (conclusion) le matin à la mémoire de son père Zal. Il s’assit, et à ce moment précis une balle passa juste au-dessus de sa tête. Reb Yitzikel échappa de justesse à la mort. Il s’avéra plus tard après enquête, qu’un voisin non-juif qui habitait face au Beith Hamidrach, ne supportait pas le spectacle de ce juif qui étudiait toute la nuit et sa haine antisémite était telle qu’il avait décidé de le tuer.

Reb Yitzikel séjourna en Pologne jusqu’en 1949. Il s’installa ensuite à Paris jusqu’en 1957, puis à Anvers où il se fixa et passa les dernières années de sa vie. Il quitta ce monde le jour de Kippour 5737 (1976). Reb Yitzikel avait eu trois filles et un fils.

A la Levaya de Reb Yitzikel, se pressaient des dizaines de milliers de personnes venues précipitamment du monde entier. Chacune avait à l’esprit le souvenir de la piété et de la sainteté de cet être hors du commun et il nous faudrait certainement plusieurs ouvrages pour raconter tous les miracles, les prodiges, et la manière tout à fait exceptionnelle dont il servait Hakadoch Baroukh Hou en étant sans cesse attentif au moindre détail.

 

 

 
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