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Rabbi Chlomo Hacohen De Vilna

Rabbi Chlomo Hacohen, le doyen des rabbanim de Vilna, occupa le poste de rabbin pendant près de quarante ans. Il était célèbre dans toute la diaspora par ses commentaires ‘Hechek Chlomo sur le Talmud et ses ouvrages Binyan Chlomo et Atsei Berochim, responsa sur des problèmes concrets dans tous les domaines de notre sainte Torah.

Rabbi Chlomo Hacohen est né dans la Jérusalem de Lituanie (Vilna) en 5588 (1828) de Rabbi Israël Moché Hacohen, dont la lignée remontait aux cohanim de la famille d’Eli Hacohen. Son père, qui était grand en Torah et en crainte du Ciel, se consacra à faire l’éducation de son fils Chlomole. Comme il le raconte lui-même, il a étudié avec son père la Torah écrite, la Michnah et tout le Talmud de Babylone. Pendant une courte période il a étudié chez son frère Rabbi Betsalel Hacohen, auteur de Réchit Bikourim. A l’âge de dix-sept ans, il avait terminé tout le Talmud.

Encore enfant, à l’âge de douze ans, il avait déjà commencé à correspondre avec les grands de la génération sur des questions de halakhah, et tous prophétisaient qu’il deviendrait l’un des grands de la Torah. Il était extrêmement assidu et ne bougea pas de la tente de la Torah pendant toute sa vie. Il émerveillait tous ceux qui le voyaient par sa bonne conduite. Il était juste et droit, modeste, et fuyait les honneurs.

Rabbi Israël Méïr, auteur du « ‘Hafets ‘Haïm », qui s’était lié d’amitié avec lui depuis sa jeunesse, avait l’habitude de raconter son incroyable assiduité. Il disait : « Son amour de la Torah atteignait le don de soi. » Il racontait que lorsque Rabbi Chlomole avait treize ans, il était tombé sérieusement malade, et que les médecins l’avaient mis en garde contre l’étude, car son cœur était fragile et son système nerveux très affaibli. L’étude de la Torah exige de grands efforts et elle est épuisante. Les médecins avaient souligné que si le garçon ne les écoutait pas, il mourrait certainement. Rabbi Chlomole avait écouté cette mise en garde et répondu : « Si je n’étudie pas la Torah, je mourrai de chagrin, car je ne peux pas vivre sans elle. Il vaut donc mieux mourir de l’étude de la Torah que de son absence ! » en conséquence de quoi il fit ce qu’il lui plaisait, continua à se montrer assidu dans l’étude, et par la grâce de Dieu il guérit. Quand le ‘Hafets ‘Haïm racontait cette histoire, il était très ému et répétait plusieurs fois avec enthousiasme les paroles de Rabbi Chlomole : « Mieux vaut mourir de l’étude de la Torah que de son absence » (voir le livre du Rav Moché M. Yachar, « Le ‘Hafets ‘Haïm »).

Après avoir guéri de sa maladie, il se mit à étudier la Torah chez de grands maîtres. Il séjourna d’abord auprès du célèbre gaon Rabbi Yitz’hak Chirwint, qui comptait parmi les plus grands rabbanim de Vilna. Ensuite il entra au beit midrach de Rabbi Ya’akov Barith, où il étudia plusieurs années, et où il traversa tous les Arbaa Tourim avec le Choul’han Aroukh et ses commentateurs, anciens et plus récents, au point de les connaître par cœur. Après le décès de Rabbi Ya’akov Barith, son élève Rabbi Chlomo Hacohen continua à donner des cours pendant de nombreuses années.

En 5625 (1865), il fut nommé Rav et décisionnaire principal de Vilna. Son nom était connu dans tous les environs comme celui d’un des maîtres de la halakhah, et on commença à s’adresser à lui de toute la diaspora avec des questions à trancher. Des auteurs s’adressèrent à lui pour lui demander sa recommandation pour leurs livres, et on trouve encore aujourd’hui des centaines de livres portant la recommandation de Rabbi Chlomole de Vilna. Heureux était l’auteur qui l’obtenait, car Rabbi Chlomo ne se contentait pas de donner une recommandation pour faire plaisir à l’auteur : il traversait presque chaque livre, et ajoutait aussi dans sa recommandation des remarques et des commentaires sur les sujets abordés. On trouve ses recommandations non seulement dans des ouvrages de halakhah ou de aggada, mais aussi dans des biographies et des histoires sur les grandes figures d’Israël.

Tout ce qu’il écrivait était marqué d’une grande originalité, et dans ses commentaires ‘Héchek Chlomo sur le Talmud, on peut trouver des points de vue tout à fait particuliers. Il abordait aussi tous les événements de la vie avec un regard totalement neuf.

On raconte que quand Rabbi Yitz’hak El’hanan Spektor, le Rav de Kovno, atteignit soixante-quinze ans, tous les grands d’Israël lui envoyèrent leurs vœux.

Rabbi Chlomo Hacohen, qui était un de ses grands amis, lui envoya aussi une lettre très courte, où il était écrit : « La bénédiction du cohen au cohen ». Celui qui lut ce mot fut très surpris de cette formulation, car tout le monde savait que Rabbi Yitz’hak El’hanan n’était pas cohen !

Le Rav, qui connaissait Rabbi Chlomo et son style, dit à ses proches : « Je m’étonne que vous ne compreniez pas cette bénédiction de mon grand ami Rabbi Chlomo Hacohen ! La valeur numérique de cohen est exactement soixante-quinze. Ce que Rabbi Chlomo veut dire est extrêmement simple : la bénédiction du cohen au cohen – c’est-à-dire à celui qui a soixante-quinze ans... »

Rabbi Chlomo Hacohen n’était pas actif dans les affaires de la communauté, mais restait toujours enfermé dans les quatre coudées de la halakhah. Le plus grand plaisir de sa vie était d’étudier la Torah et de jouir d’elle avec tous ceux qui venaient chez lui. Et beaucoup de gens venaient ! Quiconque entrait, qu’il soit Rav, élève de yéchivah ou simple talmid ‘hakham, connaissait le plaisir de passer du temps avec lui et d’entendre ses paroles de Torah. Il recevait tout le monde aimablement, et parlait avec chacun autant qu’il le désirait.

A l’apparition du mouvement des « Amants de Sion », Rabbi Chlomo Hacohen s’y intéressa et donna son accord. A cette époque, il écrivit une lettre demandant qu’on vienne en aide aux paysans et aux vignerons de notre Terre sainte : « Jusqu’à présent, une dizaine de villages se sont établis dans notre Terre sainte, et c’est une grande mitsvah de venir à leur aide, de les soutenir, de leur donner de quoi vivre et de leur assurer des bases solides ; le mérite de cette mitsvah est extrêmement grand, et une mitsvah en entraîne une autre. Il faut également se souvenir du fonds de Rabbi Méïr Ba’al NaNess et recueillir des dons pour lui aussi, car il nous est également très précieux et très saint. De Sion Dieu vous bénira, et vous mériterez de voir Son retour à Sion dans la miséricorde, rapidement et de nos jours, amen. » Son travail pour les « Amants de Sion » en Russie montre son grand amour pour Erets-Israël, qui avait conquis son cœur et son âme.

Et en vérité, là où était la grandeur de Rabbi Chlomo Hacohen, nous trouvons également sa modestie. Jamais il ne rechercha les honneurs. Il se comportait comme un homme simple et ordinaire, et ne sentait nullement qu’on lui devait le respect à cause de sa Torah. Quand il venait à la synagogue et que les gens se levaient en son honneur, il pensait qu’ils voulaient accomplir la mitsvah de se lever devant un vieillard. Il ne lui venait même pas à l’idée qu’on l’honorait à cause de sa Torah et de sa valeur.

Rabbi Chlomo Hacohen vécut jusqu’à un âge avancé. Le 29 Kislev 5666 (1906), ce gaon et tsaddik  rendit son âme en pureté, dans la ville de Vilna, où il avait vécu et agi toute sa vie.

 

 
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