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Rabbi ‘Haïm Kapoussi Zatsal

« Le pieux Rav notre maître Rabbi ‘Haïm Kapoussi ba’al haness, qui était dayan, est devenu aveugle, et on murmurait sur lui qu’il avait dû prendre des cadeaux corrupteurs. Il dit en public qu’il avait entendu ce qu’on racontait sur lui, qu’il avait accepté des cadeaux corrupteurs, et que si c’était vrai, que se yeux restent à jamais voilés, mais que s’il était absolument innocent, que ses yeux recommencent à voir comme autrefois. Sa prière fut exaucée, et la vue lui revint.

Et moi, le jeune, j’ai vu sa signature quand il était aveugle. Il signait approximativement et on ne reconnaissait presque pas les lettres, comme chez quelqu’un qui ne voit pas. Et j’ai vu sa signature ensuite : « Hachem m’a fait un miracle, ‘Haïm Kapoussi », d’une écriture droite. Jusqu’à aujourd’hui, quiconque profère un faux serment sur sa tombe est puni. Que son mérite nous protège. »

C’est ainsi que le ‘Hida, dans son livre « Chem HaGuedolim », fait l’éloge du gaon ‘Haïm Kapoussi, qui est né à Alger d’une famille qui avait été exilée du Portugal en 5151. On obligeait ces réfugiés à porter un vêtement qui se terminait par un capuchon pointu, « kapousson ».

Rabbi ‘Haïm Kapoussi lui-même partit à Alexandrie, qui était à cette époque le centre économique de l’Egypte. Ensuite il passa d’Alexandrie à Damiat en Egypte. Il parle dans ses écrits de ses nombreux déplacements et de son absence de tranquillité : « Même maintenant, alors que je suis exilé de chez moi, sans mes ustensiles ni mes livres, mes mains sont impuissantes et mes yeux aveugles, et par-dessus tout mon cœur se fait du souci, comme l’eau recouvre la mer. C’est ainsi que prie celui qui est exilé, entouré de frayeurs de tous côtés, au cœur tremblant et triste, qui se sent menacé. »

Il allait dans l’obscurité

Rabbi ‘Haïm Kapoussi reçut l’essentiel de sa Torah de Rabbi Ya'akov Beirav zatsal, le plus grand des sages d’Erets Israël à l’époque qui a suivi l’expulsion d’Espagne, qui avait appris la kabbala de la bouche du Ari.

Rabbi ‘Haïm correspondait en halakha avec les grands de sa génération. Les plus célèbres d’entre eux sont Rabbi David Zimra (le Ridbaz), qui était à la tête du judaïsme d’Egypte, Rabbi Ya'akov Castro et Rabbi Betsalel Ashkenazi (auteur de « Chita Mekoubetset »). Il correspondit beaucoup avec Rabbi Méïr Gabisohn.

Une partie de ses responsa ont été publiées dans le livre Tachbets, les Responsa de Rabbi Betsalel Ashkenazi, les Responsa du Maharam Galanti et d’autres. Le surnom « Ba’al Haness » accompagnait partout le nom de Rabbi ‘Haïm Kapoussi, à cause d’une histoire qui était arrivée. Un employé de la douane avait reçu des prêts pour son maître le douanier. Comme l’employé juif n’avait pas l’habitude de jurer, il fit vœu de ne plus manger de viande ni de boire de vin si la dette n’était pas acquittée. Quelques années passèrent, et l’employé ne réussissait pas à rembourser sa dette. Les créanciers voulaient l’obliger à accomplir son vœu, mais Rabbi ‘Haïm décréta qu’il pouvait revenir dessus, parce qu’étant donné la pauvreté de l’employé, c’était quelque chose d’inévitable, et il n’avait certainement pas fait le vœu en pensant à cela. Ce verdict en faveur de l’employé provoqua un mauvais renom à Rabbi ‘Haïm Capoussi, à la suite de quoi éclata une grande controverse.

Un des sages qui se conduisaient avec mépris envers Rabbi ‘Haïm alla jusqu’à faire allusion à sa cécité en lui appliquant le verset : « Il allait dans l’obscurité »…

Rabbi ‘Haïm lui envoya une réponse détaillée sur tous ses arguments contre sa décision, et tint également compte de l’allusion à sa cécité, « sur le fait que vous avez écrit « il allait dans l’obscurité », je vous demande de lire la fin du verset : « qu’il fasse confiance dans le Nom de Hachem ». En Lui mon cœur a confiance, même si je vais dans l’ombre de la vallée de la mort aucun mal ne m’adviendra, et si je suis assis dans l’obscurité, Hachem est ma lumière.

Que Sa volonté soit que mes yeux s’ouvrent

Comme à l’habitude dans une controverse, le feu du mauvais penchant s’étendit même jusqu’aux sages de la génération. Cette triste histoire atteignit son summum quand on répandit dans le public le bruit que la cécité de Rabbi ‘Haïm provenait des cadeaux corrupteurs qu’il avait reçus. Il y avait même une preuve de la Torah dans les paroles du verset : « car les cadeaux corrupteurs aveuglent les yeux des sages ». Quand cette grave accusation fut connue de Rabbi ‘Haïm, il demanda à toute la communauté de se rassembler dans la synagogue le Chabat. Il commença à dire des paroles de Torah d’actualité, puis passa au sujet principal : « Je sais que certains racontent sur moi que j’ai pris des cadeaux corrupteurs, et Hachem sait que je suis entièrement pur de cette faute, et elle n’est pas en moi. Et maintenant, s’il y a quelqu’un à qui j’ai pris quoi que ce soit ou pour qui j’ai déformé le verdict, qu’il m’en accuse devant Hachem et devant toute cette sainte assemblée.

Là, Rabbi ‘Haïm éleva le ton et dit : « Pour que ce soit pour moi un témoignage, je prie Hachem le D. de justice que si c’est vrai et si je suis coupable, que mes os se rabougrissent, et que je ne puisse pas descendre de l’estrade. Et si je suis innocent, puisse être Sa volonté que mes yeux s’ouvrent, que la vue me revienne, et que toute la communauté sache qu’il y a un D. de justice et de vérité. » Un frisson parcourut le cœur des fidèles en entendant ces paroles. Effectivement, à leur grande stupéfaction, sa prière fut exaucée. Ses yeux s’ouvrirent immédiatement et il regarda autour de lui, en appelant chacun par son nom. Il descendit de l’estrade et salua par son nom tous ceux qu’il rencontrait. Et à partir de ce moment-là, il signait : « Hachem m’a fait un miracle, ‘Haïm Kapoussi ».

Après le grand miracle qui lui était arrivé, il consacra la plus grande partie de son temps à écrire un livre sur la Torah, « Beor Ha’Haïm », en allusion à la lumière des yeux qui lui était revenue.

Les habitants du pays aussi

Après son décès, le 12 Chevat 5391, le lieu de son tombeau devint sacré pour les juifs d’Egypte, car quiconque avait besoin d’être sauvé venait prier sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Ba’al Haness et méritait de voir des miracles et des merveilles.

Dans le récit de voyages de Rabbi Ya'akov Sapir, « Even Sapir », il décrit ce qu’il a entendu et vu en Egypte sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Kapoussi, et voici ce qu’il dit :

« Pendant les dix jours de techouva, je suis allé au cimetière, mais il n’y a pas de beaux tombeaux, juste ce qui est l’habitude. J’ai vu ici une tombe sur laquelle se trouve une grosse pierre qui est entièrement mouillée d’huile, des libations que chacun fait dessus, quiconque a une supplication à présenter. »

« Avant la visite du saint tombeau, observe Rabbi Ya'akov Sapir, on enlève ses chaussures de loin, et on rampe jusqu’à la tombe sur les mains et les genoux, car elle est extrêmement sainte. »

Il y a une autre coutume que Rabbi Ya'akov a entendue des juifs qui font la visite, que lorsqu’ils veulent prononcer un serment grave, ils jurent par le nom de Rabbi ‘Haïm, et même les habitants non-juifs du pays respectent son nom et font jurer les juifs par son nom.

 

 
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