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Le Doyen des kabbalistes : Rabbi Yitz’hak Kadouri

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« Le relieur » était le surnom le plus utilisé à Jérusalem il y a de cela une génération et-demi pour désigner celui qui, plus tard, s’est fait connaître comme le plus ancien des kabbalistes dans le monde, pour qui la Torah n’avait aucun secret : le Gaon et tsaddik Rabbi Yitz’hak Kadouri. Lorsqu’il a cherché à gagner sa vie en travaillant afin de pouvoir se consacrer à la Torah autant qu’il le désirait, il a été soutenu par la direction de la yéchiva « Porat Yossef », qui l’a installé entre les murailles de la vieille ville de Jérusalem, après qu’il se fut engagé à relier tous les livres de la yéchiva et à recopier lui-même de rares ouvrages qui étaient arrivés à sa bibliothèque. Le Rav se procurait par ses propres moyens le matériel pour la reliure, et le salaire qu’il recevait se limitait à deux lires : l’une pour sa participation au groupe des kabbalistes, et une autre pour son rôle de relieur. Il étudiait chaque ouvrage avant de le relier, et il est devenu l’un des hommes les plus versés de la vieille ville dans la connaissance de nombreux livres. Plus d’une fois, des étudiants de la yechiva se sont rendus chez lui pour consulter des livres.

A cette époque, il étudiait toute la journée avec un groupe des kabbalistes, puis lorsqu’il rentrait chez lui le soir il s’adonnait un peu à son travail de reliure. Mais il n’allait se coucher qu’après avoir lu Tikoun ‘Hatsot. Il a fait preuve d’ascétisme durant toute sa vie, même en ce qui concerne la parole : il ne proférait jamais de mauvaises paroles sur son prochain et évitait tous ceux qui parlaient trop.

L’année 5706 a été marquée par les conflits incessants entre les juifs et les Arabes à Jérusalem et ses alentours. Les juifs de la vieille ville ont beaucoup souffert des attaques des Arabes : les bâtiments de la yéchiva étaient devenus une forteresse, car les émeutiers essayaient sans arrêt de porter atteinte à la yéchiva. Plus les jours passaient, plus Rabbi Yitz’hak Kadouri cherchait un moyen de sauver les livres de Torah de la yéchiva et la bibliothèque d’anciens ouvrages qui se trouvait chez lui. En effet, tout laissait penser que la vieille ville de Jérusalem allait bientôt tomber entre les mains des Jordaniens. Puis est arrivé le dernier jour de la famille Kadouri dans la vieille ville, la veille de la chute de l’ancien quartier juif. Le Rav s’est enfermé dans son bureau, si malheureux de devoir quitter ses livres, après que tous ses efforts pour envoyer ce trésor d’ouvrages vers la nouvelle ville de Jérusalem s’étaient avérés vains. Peu de temps après, les soldats jordaniens ont pris le contrôle de la maison, et toute la yéchiva « Porat Yossef », ainsi que les maisons alentour, ont été brûlées. En apprenant la disparition des précieux livres, Rav Kadouri a éclaté en sanglots. Après le décès en 5710 du chef des kabbalistes de Jérusalem, Rabbi Ephraïm HaCohen, il a été décidé que Rav Yitz’hak Kadouri occuperait cette fonction. A cette période, la yéchiva « Porat Yossef » avait déjà été fondée à nouveau dans le quartier de Guéoula à Jérusalem, mais les kabbalistes avaient décidé de s’installer à la yéchiva « Beth- Kel », située Rue Rachi. Ainsi, les dirigeants de la yéchiva « Porat Yossef », les Guéonim Rabbi Yéhouda Tsadka et Rabbi Ben Tsion Abba Chaoul, ont consacré une pièce du bâtiment à Rabbi Yitz’hak, qui y a reçu du monde chaque jour pendant des années, avant de créer, bien plus tard, la yéchiva « Na’halat Yitz’hak ». Dans ses écrits, il attaque vigoureusement ceux qui étudient la kabbala pratique sans rien comprendre à ses secrets.

IL avait reçu le secret des amulettes qu’il écrivait pour la guérison et la réussite du kabbaliste Rabbi Yéhouda Petaya zatsal. Il était également très versé dans le domaine des intentions requises à avoir pendant la prière. Tous les autres secrets de la kabbala que des imposteurs en tout genre expérimentaient, soi-disant en les comprenant, lui étaient étrangers. Durant des années, il a lutté contre ceux qui maniaient les « serments » et les « sorts ». Quant à lui, comme nous l’avons déjà dit, il s’occupait uniquement des prières et des supplications et recopiait les versions qu’il avait reçues des kabbalistes des générations précédentes. Un des seuls écrits ayant été publié à ce sujet est celui qu’il a rédigé pour le livre « Tamim Tihiyé » du Gaon Rabbi Ya’akov Hillel, directeur de la yéchiva « ’Hevrat Ahavat Chalom ». Dans cet écrit, il précise que les seules versions d’amulettes autorisées à être écrites sont celles de Rabbi Yéhouda Petaya, « car il est expert dans le langage de la supplication de la miséricorde, et il connaît les noms parfaitement. »

Durant sa vie, Rabbi Yitz’hak Kadouri a écrit plusieurs livres de kabbala qui contenaient essentiellement diverses versions d’amulettes, mais il refusait de les imprimer et de les diffuser et les laissait uniquement à ceux qui connaissaient la sagesse cachée. Même quand certaines personnes venaient lui demander directement une amulette pour la guérison ou la réussite, il la donnait à condition de lire un chapitre de psaumes pendant une durée donnée, et insistait sur le fait que sans le parfait respect du Chabbat, l’amulette ne servirait à rien.

Pendant des dizaines d’années, sa maison a été grande ouverte, et il consacrait des heures à recevoir des gens venus lui demander un conseil avisé ou une bénédiction, et lui demander de prier pour la réussite et la guérison. Malgré le nombre d’individus sauvés par ses bénédictions, Rav Kadouri est resté discret dans ses voies, consacrant la majorité de son temps à étudier la Torah et ses secrets.

 

 
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