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Rabbi Yitz’hak Mena’hem Dantziger • Le Admor d’Alexander

Le dernier Rabbi des ‘hassidim d’Alexander fut le tsadik Rabbi Yitz’hak Mena’hem Dantziger, qui disparut au moment de l’Holocauste. Il était né de Rabbi Chemouël Tsvi, auteur de Tiféret Chemouël sur la Torah, en 5640 (1880).

Depuis sa plus tendre enfance, il avait une intelligence extraordinairement vive. Il était merveilleusement assidu dans l’étude de la Torah. A un âge encore jeune, le jeune Yitz’hak Mena’hem fit connaître par ses actes qu’il était né pour la grandeur. Quand il commença à mettre les tefilin, il se maria avec la fille d’un juif honorable de la ville de Lodz. Quand le beau-père vint à Alexander, il fut accueilli par le grand-père du fiancé, Rabbi Ye’hiel, le premier Rabbi d’Alexander, qui lui demanda : « Comment considérez-vous le fiancé ? » Le beau-père répondit innocemment : « Quelle question, c’est votre petit-fils ! » Le grand-père répondit : « Vous vous trompez ! Il n’est pas seulement un « petit-fils », mais il est par lui-même un Rabbi. »

Quand  il eut quarante-quatre ans, son père mourut, et la même année, en 5684 (1924), il devint Admor de milliers de ‘hassidim qui affluèrent chez lui de tous les coins du monde.

Les ‘hassidim disaient que s’était accomplie chez le Rabbi la parole de Rabbi Elazar ben Azaria : « Je semble avoir soixante-dix ans », car au moment où il commença à diriger la communauté, sa barbe était noire, et au bout de quelques jours apparurent des cheveux blancs qui lui donnaient l’air d’avoir soixante-dix ans.

Son amour pour tout juif ne connaissait pas de limites. Il avait toujours l’habitude de dire qu’il est interdit de mépriser un juif, et tout juif était précieux à ses yeux, c’est pourquoi il se consacrait à ramener à Dieu les juifs qui s’étaient éloignés de la source de la Torah.

Jour et nuit, sa maison était remplie de gens qui venaient lui rendre visite et lui demander conseil. Quand un juif entrait avec une pitka, et que le Rabbi la regardait et voyait qu’on lui demandait de prier pour un malade grave, il poussait un soupir, et ce soupir fendait le cœur de tous ceux qui se trouvaient là.

Rabbi Yitz’hak Mena’hem était, outre sa grandeur en Torah, grand également par le caractère, et en particulier il excellait dans l’humilité. Il était extrêmement modeste, et se conduisait humblement avec tout homme. Quelqu’un a entendu de ses oreilles l’histoire suivante : pendant les premiers temps de sa tâche de Rabbi, il arriva que vienne le voir un ‘hassid qui s’appelait comme lui, Yitz’hak Mena’hem. L’assistant, qui avait besoin de ce ‘hassid, appela tout haut : « Yitz’hak Mena’hem, viens ici ! » Le Rabbi, qui était occupé à ce moment-là dans une conversation avec quelqu’un, se tourna vers lui et dit : « Oui, oui, un moment, je ne vais pas tarder à finir ». L’assistant fut effrayé de ce qu’il avait fait et vint rapidement auprès du Rabbi pour lui demander pardon, en disant qu’il n’avait certainement pas voulu dire l’honorable Rabbi. Le Rabbi le regarda d’un air doux et indulgent, et dit : « N’aies pas de peine ! Qu’est-ce que tu crois, que parce que vous m’avez fait Rabbi j’ai déjà oublié mon nom ? »

Il émerveillait tous ses ‘hassidim par sa mémoire extraordinaire. Parfois passaient devant lui plusieurs centaines de ‘hassidim qui avaient des requêtes diverses, et il connaissait toutes les blessures de leur cœur, se souvenait de tous par leur nom, et donnait une réponse claire à chacun.

Une fois, le Rabbi eut l’occasion d’aller à Berlin, et il rencontra quelqu’un qui avait étudié chez lui à Lodz quarante ans plus tôt. Il lui demanda s’il se souvenait de ce qu’il avait étudié chez lui, et il s’avéra que lui, le Rabbi, se souvenait et lui rappela tous les commentaires qu’il avait composés à cette époque.

Des milliers de juifs venaient le trouver. De loin et de près on venait vers son beith midrach. Certains venaient écouter sa prière, car elle transperçait les cieux et poussait ceux qui l’entendaient à revenir à Dieu. Des gens très riches et de célèbres négociants venaient également lui demander conseil dans les affaires, et le Rabbi leur donnait son avis, car il était très versé dans les affaires de ce monde. Mais surtout, beaucoup de gens venaient le Chabat et les fêtes écouter les paroles de Torah qu’il donnait à sa table.

Pendant dix-huit ans, Rabbi Yitz’hak Mena’hem fut le Admor de la ville d’Alexander, proche de Lodz. Et à son époque il y avait, éparpillées dans la ville, vingt-cinq synagogues et maisons d’étude des ‘hassidim et de leurs adeptes. Il veillait beaucoup à prier à la synagogue et en communauté, et se souciait toujours de ce que ses 'hassidim observent la prière en commun. Dans des conversations avec ses 'hassidim et dans des lettres qu’il leur envoyait, dans d’autres villes, il soulignait toujours l’importance de la prière communautaire.

Dans ces lettres, il demandait à ses ‘hassidim « que tous ceux qui prient chez les ‘hassidim se fixent comme règle immuable de venir tous les jours prier avec la communauté, car c’est un principe et une base de la solidité du judaïsme. » Il les appelait également à fixer des temps d’étude pour la Torah, et que chaque synagogue soit une maison de rassemblement des Sages. Il désirait intensément que les jeunes gens étudient là-bas tous les jours.

Rabbi Yitz’hak Mena’hem ne se contenta pas d’être le Admor de milliers de 'hassidim, mais dès qu’il fut nommé dirigeant de la communauté, il fonda une grande yéchivah, dans laquelle il investit beaucoup d’énergie et de force. Il surveillait de près chaque jeune garçon. Grâce à son énergie et à son activité, la yéchivah se développa beaucoup, et connut un grand succès. Elle donna beaucoup de rabbanim et de grands de la Torah qui occupèrent des postes importants. Un jour, le Rabbi s’exprima en disant que toute sa vitalité provenait de la yéchivah.

Ainsi, il vivait une vie active tout en élevant une famille exemplaire. Il était père de dix enfants, huit garçons et deux filles. Ses fils et ses gendres étaient de grands talmidei ‘hakhamim.

Pendant l’Holocauste, il passa d’Alexander à Varsovie avec toute sa famille. Dans le ghetto il porta la souffrance de ses frères, et participa à la douleur de toute la communauté juive. Et le 23 Elloul 5702 (1942), il fut mené au camp d’extermination de Treblinka, où il fut tué avec une foule d’autres juifs par les Allemands, que leur nom soit effacé, à l’âge de soixante-trois ans.

 

 
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