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Rabbi Mena’hem Azaria De Pano

« Si vous n’avez pas vu le lion, vous avez vu sa couche »…

C’est ainsi, par cette courte phrase, que les contemporains du gaon Rabbi Mena’hem Azaria zatsal, ou comme on le connaissait davantage sous le surnom « le Rama de Pano », le décrivaient, pour exprimer l’estime et l’admiration que ressentaient pour lui tous les grands de la génération, de Pano en Italie jusque dans la lointaine Pologne. Ce géant parmi les géants, le Rav de tous les kabbalistes des pays du Maghreb, avait étudié la Kabbala auprès de notre maître le Ari zal. Il éclairait la terre et ses habitants par l’éclat de ses enseignements purs qui brillaient comme des diamants, en traçant un chemin clair et droit dans la mer de la kabbala. Là où l’on trouve sa grandeur on trouve également sa modestie et sa grande humilité, telle qu’elle s’exprime dans ses nombreux écrits. Ainsi par exemple, il signait ainsi : « Moi, poussière de la terre, que les rabbanim appellent « mem ayin ». C’est mon nom en initiales : « ma’avir avon » (qui ne tient pas compte de la faute), et c’est mon souvenir : « mo’hel elbon » (qui pardonne l’insulte). »

Il descendait d’une lignée pure et sainte. Rabbi Mena’hem Azaria est né en 5308 de Rabbi Yitz’hak Berakhia, qui faisait partie des familles les plus nobles d’Israël, et qui étaient les princes de Pano. Encore très jeune, on disait déjà de lui que c’était un homme en qui était l’esprit de D., par sa sagesse, son intelligence et sa compréhension de la Torah, dans son ensemble et dans tous ses détails, la Torah dévoilée et la kabbala. Il n’a absolument rien laissé de côté à quoi il n’ait pas réfléchi pour le comprendre aussi à fond que possible, et sa sagesse dépassait celle de tout l’Orient. Il connaissait la physique, l’astronomie et la philosophie, et en avait pris le meilleur dans sa recherche de compréhension de tous les trésors de la Torah.

Quand il arriva à l’âge du mariage, il épousa la fille du gaon Rabbi Yitz’hak Pava de Mantoue, qui était connu comme un homme parfait par sa Torah, sa sagesse, sa piété et son caractère élevé. Rabbi Yitz’hak excellait en outre dans la bonté et la générosité, et sa maison était largement ouverte à tous. Il distribuait de l’argent généreusement pour tout ce qui concernait la sainteté. Dans les Responsa du Rama, nous trouvons une réponse qu’il a écrite à un sage qui n’était pas d’accord avec Rabbi Yitz’hak Pava, dans laquelle il tente de le convaincre de renoncer à son opinion en faveur de l’opinion de la Torah exprimée par son beau-père : « Car même au moment où il se montre indulgent alors que tout le monde se montre sévère, il convient de l’écouter. A plus forte raison quand il se montre sévère avec de bonnes raisons. »

Rabbi Mena’hem Azaria resta quelques années auprès de Rabbi Yitz’hak Pava de Mantoue, pendant lesquelles il étudia avec son beau-père en absorbant le Talmud et les décisionnaires. En même temps, il commença à aborder la kabbala, avec l’aide de son oncle le kabbaliste Rabbi Ezra de Pano zatsal, à qui il resta reconnaissant pendant toute sa vie, et dont il dit : « Par le mérite de mon maître Rabbi Ezra de Mantoue et sa droiture, il m’a fait entrer dans ma jeunesse dans le jardin de cette merveilleuse sagesse. »

L’image a disparu

Dans son livre « Assara Ma’amarot », le Rama donne une explication intéressante sur la contradiction entre les paroles du Midrach sur le Zohar à propos du jour de la mort de Moché. Il est dit dans le Midrach que Moché a écrit 13 rouleaux de la Torah le jour de sa mort, alors qu’il est dit dans le Zohar qu’il est mort au moment de min’ha de Chabat. Le Rama répond à cela que la mort de Moché a commencé en réalité dès la veille du Chabat. Alors, « son image et ressemblance d’en bas a disparu ». Le même jour, il a effectivement écrit treize rouleaux de la Torah, alors qu’au moment de min’ha de Chabat, c’est l’image d’en haut qui a disparu.

Il a instauré de nombreuses coutumes dans sa communauté, dont certaines sont restées dans les communautés juives jusqu’à aujourd’hui. Son disciple, auteur de « Ma’avar Yabok », Rabbi Aharon Berakhia de Modène zatsal, écrit que grâce à lui, la coutume s’est répandue à Venise de se lever chaque jour à l’aube pour dire les seli’hot. Le Rama était le premier pour toute chose de sainteté. Ensuite, beaucoup d’individus dans les communautés italiennes se sont habitués à se lever à l’aube tous les jours. On lui attribue également la coutume de lire le livre des Psaumes trois fois pendant la période de « chovavim », pendant un « ta’anit dibour » (jeûne de la parole). La segoula de cette lecture est que celui qui la pratique est considéré comme s’il avait jeûné soixante-cinq mille six cents jeûnes.

La merveilleuse vie de Rabbi Mena’hem Azaria de Pano prit fin le 4 Av de l’année 5380. Il avait soixante-douze ans à sa mort.

 

 
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