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Rabbi Moche ‘Haïm Luzzato – Le Ram’hal

Vers l’an 5467 est né à Padoue en Italie Rabbi Moché ‘Haïm Luzzato, connu sous l’acronyme de Ram’hal, de Rabbi Ya'akov qui était d’une famille connue, un grand talmid ‘hakham qui faisait beaucoup de bien.

Son amour et sa soif pour la Torah ne connaissaient aucune limite. Ainsi par exemple on raconte que lorsqu’il était jeune, il avait déjà commencé à étudier la kabbala et les écrits du Arizal, dans lesquels il manifestait une extraordinaire compétence.

Il apprit l’essentiel de sa Torah de son maître le gaon Rabbi Yéchayah Bassan zatsal, qui était le Rav de Padoue. Rabbi Yéchaya connaissait les forces immenses que possédait son élève, et il le guida dans sa sagesse dans la Torah révélée et dans la kabbala.

Malgré son jeune âge, le Ram’hal était compétent en kabbala et savait préparer des yi’houdim pour Hachem. Ainsi, nous le trouvons à Roch ‘Hodech Sivan 5687 dans une pièce isolée, en train de s’élever et de se sanctifier, et selon son habitude il faisait des yi’houdim pour le Créateur.

Et voici que tout à coup, sans y prendre garde, ses yeux se fermèrent et le sommeil le saisit, mais pas pour longtemps. En se réveillant, un frisson lui passa dans le corps. Une voix se fit entendre à son oreille, qui lui dit : « Je suis venu dévoiler des secrets cachés du roi saint ! »

Le Ram’hal s’assit sans bouger et un tremblement le saisit. Au bout de quelques secondes, il reprit ses forces et se prépara à la suite. Et la voix continua et lui dévoila des secrets de la Torah.

Avec des mains tremblantes, le Ram’hal inscrivit immédiatement ce que ses oreilles avaient entendu, et continua à étudier avec une grande émotion.

Le lendemain, à l’approche de l’heure où il avait entendu la voix la veille, il se sanctifia pour s’y préparer. Et effectivement, il mérita que la voix se fasse de nouveau entendre, et elle lui fit de nouvelles révélations.

Ainsi la voix apparut tous les jours. Au bout de quelques jours, la voix ajouta qu’elle était un ange maguid envoyé par le Ciel, et que maintenant il dirait au Ram’hal certains yi’houdim, qu’il devait faire à chaque fois qu’il voudrait demander que l’ange apparaisse pour l’aider à comprendre des passages difficiles de la Torah.

Pendant trois mois, l’ange se révéla à lui tous les jours, et à partir de ces révélations le Ram’hal a écrit trois livres. A la fin de cette époque, l’ange donna au Ram’hal un certain nombre de tikounim supplémentaires, pour mériter également l’apparition du prophète Eliahou. Cette semaine-là, il mérita effectivement l’apparition d’Eliahou. En plus du Maguid, il se révélait à lui régulièrement, étudiait avec lui, et il lui révélait aussi des secrets.

Sa grande compétence en kabbala attirait autour de lui des talmidei ‘hakhamim, mais justement ces révélations éveillèrent contre lui la colère des rabbanim de Venise, qui l’accusèrent d’être un faux messie et voulurent même excommunier et détruire ses livres. Par l’intermédiaire de son maître Rabbi Yéchaya Bassan, on arriva à un compromis et ses œuvres furent ramassées et placées dans un coffre qui resta chez son Rav.

Cacher ses œuvres

Il y eut une grande effervescence quand l’un de ses disciples importants envoya des lettres où il parlait de la grandeur du Ram’hal et de ses actes. Beaucoup des sages de la génération, qui se souvenaient du mouvement du sabbatéisme, craignaient que le Ram’hal éveille un mouvement messianique. A la tête de ses opposants se trouvait le gaon Rabbi Moché Heguiz zatsal. Le Ram’hal, qui était certain que sa voie était juste, lui envoya de nombreuses lettres pour le prouver. Ces lettres furent conservées et imprimées dans le livre « Iggerot HaRam’hal ». Mais quand il comprit qu’il ne pouvait pas convaincre ses opposants, comme il voulait recommencer à étudier la Torah et à écrire en paix, il accepta de cacher ses écrits.

La grande pression qui fut exercée contre lui du côté de ses opposants conduisit à la décision du Ram’hal de partir à Amsterdam en Hollande, où il dirigea la grande yéchiva et fit de nombreux élèves, tout en continuant à correspondre avec ses élèves de Padoue et son maître Rabbi Yéchayah Bassan.

Il serait allé à pied

A Amsterdam, Rabbi Moché ‘Haïm Luzzato écrivit son célèbre « Messilat Yécharim », qui traite du service de Hachem et de l’amélioration des midot, d’après l’ordre qui a été établi dans l’enseignement du Tanna Rabbi Pin’has ben Yaïr. Plus tard, le livre devint une pierre de touche du mouvement du moussar, et beaucoup de grands de la Torah et de la ‘hassidout le tenaient en grande estime. Le gaon Rabbi Eliahou zatsal de Vilna a dit que si le Ram’hal avait vécu à son époque, il serait allé le trouver à pied pour recevoir de lui un enseignement de moussar.

Rabbi Moché ‘Haïm a aussi écrit « Chivim Tikounim », soixante-dix tikounim pour le dernier verset de la Torah « aux yeux de tout Israël » (d’après les « Tikounei HaZohar » rédigés par Rabbi Chimon bar Yo’haï, qui consiste en soixante-dix tikounim pour le mot « Béréchit » qui commence la Torah).

Les autres livres du Ram’hal traitent de la kabbala, du moussar, de poésie et autres : « Adir BaMarom », « Or HaGanouz », « Da’at Tevouna », « ‘Hoker OuMekoubal », « Layécharim Tehila », « HaMaamarim », « Migdal Oz » et « Séfer Yécharim ». Toutes ses œuvres se caractérisent par la clarté et la beauté du langage.

Le soleil se coucha

Au bout de huit années à Amsterdam, le Ram’hal décida de réaliser son aspiration profonde à monter en Terre Sainte. Le Ram’hal, son épouse et son fils unique plus quelques élèves, parmi lesquels Rabbi Yékoutiel Gordon, partirent en Terre sainte et habitèrent Akko. Le Ram’hal allait parfois à Jérusalem.

Une de ces fois-là, c’était environ quatre ans après son arrivée, une épidémie éclata à Jérusalem alors qu’il s’y trouvait. Il rentra rapidement à Akko, mais le décret avait été pris et l’épidémie le poursuivit jusque là, et lui, sa femme et son fils unique furent emportés.

C’était le 26 Iyar 5506, il avait quarante ans, et il est enterré près de la tombe du Tanna Rabbi Akiba, dans la ville sainte de Tibériade.

 

 
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