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Rabbi Nissim Yaguen Zatsal

La lumière du tsadik Rabbi Nissim Yaguen a commencé à se répandre en Amérique, où il est arrivé par un grand dévouement sur le pont d’un bateau qui allait d’Eretz Israël en Amérique. Il allait à la yéchivah de Lakewood, qui était alors placée sous la direction de Rabbi Schneor Kotler zatsal. Il y arriva avec l’encouragement de ses maîtres, qui avaient reconnu en lui l’étoffe de la grandeur. La yéchivah de Lakewood était l’endroit qui convenait le mieux pour celui qui finit par faire progresser le monde de la techouva.

Ses cours profonds en moussar devinrent célèbres à Jérusalem après son mariage, quand il établit des vaadim spéciaux qui attiraient des jeunes gens de la yéchivat Beit HaTalmud, de la yéchivat ‘Hevron et d’autres qui les suivaient avec ardeur.

Son assiduité dans l’étude de la Torah était célèbre. Avec Rabbi Yitz’hak Abadi il parcourait la mer de la Torah avec une attention et une acuité toutes particulières, et il s’est élevé à des niveaux supérieurs. Ses opinions étaient pesées et droites, et il n’a jamais accepté d’écouter ni d’accepter des autres une opinion dans l’étude qui n’était pas droite et conforme à la vérité de la Torah.

Pendant la période qui était consacrée au repos de l’après-midi, au moment où tout le monde se reposait pour reprendre des forces en vue de l’après-midi et du soir, Rabbi Nissim se retirait dans son coin et étudiait le Maharal en profondeur. Plus tard, il raconta que pendant cette heure de repos, il avait mérité de terminer tous les livres du Maharal qui l’avaient éclairé de la lumière du sens de la vie, ainsi que de l’éclat du contenu et de la signification particulière des Aggadot des Sages dispersées dans le Talmud, reflétées par le Maharal.

Après son mariage, il étudia dans le collel du Rav Unterman où il se consacra à l’étude de l’enseignement, de la rabbanout et de la dayanout. Plus tard, il eut une grande influence comme machguia’h dans la yéchivat Ohel Moed pour les jeunes, et ensuite comme Roch Yéchiva de la yéchivat Or Samea’h à Guivat Ada et à Zikhron Ya'akov, ce qui menait tout naturellement au monde de la techouva. Il fut parmi les fondateurs du mouvement de techouva Arakhim, qui était alors presque le seul dans ce domaine.

Pour la communauté

Ce qui était au sommet de ses préoccupations était sans aucun doute d’être au service de la communauté. Pour donner à un juif le mérite de faire une seule mitsva, il pouvait faire de grandes distances. Une fois, il entendit qu’une femme de Beit Shean avait proclamé que si le Rav Yaguen lui apportait de quoi se couvrir la tête, elle se couvrirait la tête. Sans plus tarder, il alla de Jérusalem à Beit Shean pour que la femme se couvre la tête selon la religion juive.

Le Rav Yaguen était régulièrement accompagné en tout lieu, en Israël et dans le monde, partout où il arrivait, d’un objet qu’on appelait « la valise des premiers secours ». Elle ne contenait pas de garrots ni de pansements, cela on pouvait se le procurer presque partout. La valise contenait les premiers secours dans un domaine totalement différent, des tefilin, des mezouzot, du matériel pour vérifier les mezouzot, des talitot, des kipot, des rasoirs électriques, des cassettes, des articles qui avaient paru dans les journaux sur la faillite de l’éducation laïque, et d’autres choses.

Quand on l’interrogea un jour sur la nécessité de cette éternelle valise à l’époque des envois rapides partout en Israël et dans le monde, il répondit que parfois l’étincelle juive s’allumait, et que dans ce cas la rapidité était indispensable pour profiter de l’occasion qui parfois ne reviendrait plus.

L’intelligence dans le ‘hessed

Ses nombreuses préoccupations ne l’empêchaient pas de se plonger dans l’étude. Les heures tardives de la nuit le revivifiaient quand il voguait sur la mer de la Torah. Pendant ses dernières années, il prit sur lui de terminer tout le Talmud en profondeur. Il y consacrait un certain temps tous les jours, et tous les quelques mois il réunissait ses fils et ses gendres pour faire une fête de siyoum d’un traité.

Un jour, il partit vérifier des détails sur un certain jeune homme dans l’une des grandes yéchivot. Il vit un avrekh qui étudiait la Torah avec beaucoup de sérieux et d’assiduité. Dès le premier regard, il perçut que les vêtements du avrekh ne convenaient pas à sa position : son veston était usé, ses chaussures déchirées et tout en lui criait une grande pauvreté. Son étonnement grandit considérablement quand il apprit sa grandeur comme un talmid ‘hakham extraordinaire dans la Torah et la crainte du Ciel. Il alla se renseigner auprès du Roch Yéchiva, qui lui répondit qu’il connaissait la situation matérielle terrible du avrekh.

Le Rav Yaguen ne laissa pas passer. « Demain, je veux vous rencontrer à Gueoula à tel endroit à telle heure », dit-il au avrekh. Le lendemain, ils se rencontrèrent à Gueoula et à la fin de cette rencontre le avrekh s’en alla avec de grands biens : deux complets, un chapeau neuf, des vêtements, des chaussures et tout le reste. Tout cela sur le compte du Rav Yaguen, qu’il ne connaissait absolument pas !

Il avait appris le ‘hessed chez son père le Rav Ya'akov Yaguen chelita et sa mère la défunte rabbanit Ra’hel. Un jour, il demanda au collel un livre de prières. Deux personnes entendirent ce qu’il demandait et les deux voulurent profiter de la mitsva de ‘hessed. La première était plus rapide et apporta le sidour. Le Rav le prit et le cacha dans son manteau en attendant de recevoir le deuxième sidour. Il accorda aux deux une égale attention.

Quand tu feras monter les lumières

Quand il tomba malade et dut s’aliter en pleine force de l’âge, il souffrit beaucoup de ne pas pouvoir continuer son travail sacré et s’exprima plusieurs fois en disant qu’il était « un ouvrier au milieu du jour et n’avait pas encore terminé son travail ». Malgré ses grandes souffrances, il continua son travail et son assiduité dans l’étude de la Torah à la yéchivat Kol Ya'akov qui est aujourd’hui sous la direction de ses fils et de ceux qui prolongent sa voie.

A la fin du Chabat Beha’alotkha, la triste nouvelle de son décès se répandit. Que son mérite nous protège.

 

 
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