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Rabbi Yonathan Eibechütz • Auteur de “Yaarot Dvach”

Rabbi Yonathan est né vers 5450 (1690) à Cracovie, dans une famille de rabbanim qui remontait à Rabbi Nathan Shapira, auteur du “ Mégalé Amoukot ”, et au saint Ari.

A l’âge de trois ans, son père, Rabbi Nathan Neta, Rav de la ville d’Eibechütz, le fit entrer au ‘héder. Le maître lui enseigna les lettres de l’alphabet, et en arrivant au P, il se tourna vers ses élèves et demanda :

– Comment appelle-t-on cette lettre quand il y a en dessous un tserei ?

– “ Peh ”, répondirent tous les élèves à l’unisson.

– N’avez-vous aucune question à poser, mes chers enfants ? ajouta le maître.

Les enfants se turent, seul le petit Yonathan sauta sur ses pieds et s’écria :

– Oui, pourquoi faut-il un tseiré sous la lettre peh, même sans, nous lirions tout de même peh ?

Le maître regarda Yonathan avec satisfaction et dit :

– Honte à vous, vous mériteriez une punition, ce petit bout de chou qui vient d’arriver aujourd’hui au ‘heder en sait plus long que vous.

– A propos de punition, répondit en riant le petit Yonathan (qui n’avait pas encore appris à respecter son maître), il me semble que le Rabbi mérite aussi une punition...

Le maître demanda pourquoi avec un sourire.

– Parce qu’il aurait dû poser cette question avant, quand nous avons appris la lettre “ hé ”, répondit l’enfant en souriant.

Il perdit sa mère étant encore enfant, et son père avant d’arriver à la bar mitsva. A partir de ce moment-là, il se mit à errer d’un endroit à l’autre, parfois sous la protection de grands de la Torah. Un maître comme Rabbi Méïr Eisenstadt, auteur du “ Panim Méirot ” le garda pendant plusieurs années chez lui à Prousnitz, et son proche parent, Rabbi Eliezer Ettinguen, le reçut dans sa yéchivah à Halicho.

Outre ses grands talents, Rabbi Yonathan se faisait remarquer par une assiduité sans bornes. Avec la même ferveur qu’il mettait à l’étude de la Guemara et des décisionnaires, il étudiait aussi le Zohar et les écrits du Ari au point de les savoir par cœur. Il connaissait également la philosophie, l’astronomie, les sciences naturelles et la médecine, et possédait plusieurs langues.

A l’âge de dix-huit ans, il était déjà connu comme un gaon, et on lui proposa d’être Rav dans la communauté de Yongvontslo en Bohème. Après y être resté pendant trois ans, il alla s’installer à Prague.

En 5510 (1750), Rabbi Yonathan fut choisi pour diriger la communauté d’Altona, Hambourg et Vedsbeck, ce qui était alors considérée comme l’un des postes les plus importants et les plus honorifiques d’Allemagne. Il y resta jusqu’à son dernier jour, le 21 Elloul 5524 (1764).

Loin de rester enfermé dans la tente de la Torah, Rabbi Yonathan était mêlé à la vie publique et se souciait du bien-être de la communauté. Il avait des relations amicales avec des personnalités politiques et discutait avec des évêques et des prêtres. Sous son influence, on permit l’impression du Talmud, qui avait été interdite jusque là par les papes.

Il nous est resté de nombreuses histoires et légendes sur sa sagesse et ses discussions avec toutes sortes d’ennemis d’Israël dont il fermait la bouche par ses vives reparties.

Rabbi Yonathan, le Rav de Prague, était un grand sage et un esprit extrêmement fin. Le roi du pays avait entendu parler de lui, et l’appelait souvent au palais pour bavarder avec lui et jouir de sa sagesse. Les ministres du roi, qui détestaient Israël, étaient jaloux de lui et cherchaient sans cesse des moyens de rabaisser le Rav aux yeux du roi, mais il trouvait toujours le moyen de leur répondre en réduisant leurs propos à néant.

Un jour, Rabbi Yonathan sortit de chez lui pour aller prier à la synagogue. A ce moment-là le carrosse du roi passa dans la rue. Le roi ordonna à son cocher de s’arrêter, et demanda au Rav de venir. Il s’approcha du carrosse, s’inclina devant le roi et dit : “ Vive le roi ! ”

Le roi lui demanda alors : “ Où allez-vous, honoré Rabbi ? ”

“ Je ne sais pas, votre Majesté ”, répondit Rabbi Yonathan.

“ Vous ne savez pas ? répéta le roi très en colère. Comment quelqu’un peut-il ne pas savoir où il va ? ”

“ C’est ainsi, votre Majesté, je ne sais pas. ”

Cette réponse irrita fortement le roi, qui crut que ce juif se moquait de lui. Il appela un garde et lui ordonna de le mener en prison. Le garde s’exécuta, et le roi poursuivit sa route.

Quelques heures plus tard, il ordonna à l’un de ses serviteurs d’aller sortir le Rav de la prison et de le lui amener.

Quand Rabbi Yonathan se présenta devant le roi, celui-ci lui demanda : “ Comment avez-vous osé me mentir ? Est-ce que vous ne saviez pas où vous alliez ? ”

“ Je me garderais bien de mentir, votre Majesté ”, répondit Rabbi Yonathan. “ Je n’ai dit que la vérité. Si le roi m’avait demandé où j’avais l’intention d’aller, je lui aurais répondu : je voudrais aller à la synagogue. Mais il m’a demandé où j’allais, et cela en vérité je ne le savais pas. La preuve en est que je croyais aller à la synagogue, et qu’à la fin on m’a emmené en prison. ”

Ce genre d’histoire sur la sagesse de Rabbi Yonathan et son intelligence se sont transmises de père en fils, mais c’est surtout pour ses livres qu’il est connu comme un gaon.

Il a écrit de nombreux ouvrages en halakhah et en aggada, dont les plus connus sont “ Ourim Vétoumim ” sur le Choul’han Aroukh ‘hochen michpat, “ Kreti Oufleiti ” sur le Tour Yoré Déa, “ Yéaroth Dvach ” qui comprend les cours qu’il a prononcés le Chabath et les fêtes, et encore beaucoup d’autres.

 

 
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