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paracha de la semaine

Nitsavim Vayelekh

24 SEPTEMBRE 2011

25 ELLOUL 5771

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

19:29

20:34

Lyon

19:19

20:21

Marseille

19:17

20:17

ARCHIVES DE L'ANNEE 2002 A 2012 ARCHIVES

La préparation au jour du jugement, en pensée et en action

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D., vos chefs de tribus, vos anciens, vos préposés, tout homme d’Israël (Devarim 29, 9).

Ce verset, que l’on lit en général le dernier Chabbat de l’année, avant Roch Hachana, fait apparemment allusion au jour du jugement. En vue de Roch Hachana, le jour du jugement, l’homme s’éveille et implore le Créateur dans sa prière de lui pardonner et de racheter tous les péchés qu’il a commis pendant toute l’année. En effet, il a le sentiment qu’il ne peut pas se tenir en jugement dans son état de saleté intérieure, avec les taches laissées par toutes ses fautes graves ou moins graves, or il désire sortir innocent du jugement et mériter une bonne année.

Mais comment veut-il que Hachem accepte sa prière et lui pardonne toutes ses fautes alors qu’il est encore en pleine révolte et ne se repent pas de tout son cœur ? Comment s’imagine-t-il qu’il va mériter une bonne année, alors qu’il n’a pas résolu en lui-même de ne plus jamais fauter ?

Effectuer un changement véritable

On doit donc se repentir totalement de tout son cœur et de toute son âme, c’est-à-dire regretter sincèrement ses fautes, et prendre la résolution de ne plus y revenir. Cette résolution doit avoir une telle force que Celui qui voit tout ce qui est caché puisse témoigner qu’on ne commettra plus jamais ces fautes-là, comme l’écrit le Rambam dans les Hilkhot Techouva. C’est seulement ainsi que Hachem écoutera notre prière et pardonnera nos fautes. Et quand on se présentera en jugement le jour venu, Hachem verra le changement qui s’est opéré en nous, nous déclarera innocent et nous accordera une bonne année, remplie de bénédictions.

Cela se trouve en allusion dans le verset « vous vous tenez tous aujourd’hui, etc. ». Le mot « atem » (vous) est composé des mêmes lettres que « emet » (vérité), et sur le mot « hayom » (aujourd’hui), les Sages ont dit qu’il s’agissait du jour du jugement. Cela signifie que quand on se présente devant Hachem pour être jugé sur tous ses actes, c’est-à-dire à Roch Hachana, il faut s’armer de la vérité. En effet, devant le Saint, béni soit-Il, il n’y a pas de mensonge possible, et il est impossible de Le suborner, Il rétribue le tsaddik en fonction de sa vertu et le méchant en fonction de sa méchanceté, chacun selon la façon dont il s’est comporté.

Comment oserait-on se tenir en jugement devant Hachem en état mensonge et de tromperies, et Lui demander pardon alors qu’on ne s’est pas encore véritablement repenti ? Comment n’aurait-on pas honte de dire des prières alors qu’on n’a pas encore véritablement décidé en soi-même de ne plus fauter ? On se tiendrait là comme un menteur et un trompeur, alors comment Hachem, Qui est vérité, pourrait-Il pardonner les fautes et nous innocenter ? C’est là-dessus que le verset « vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D. » vient nous mettre en garde. Hachem doit percevoir le « atem » (vous), à savoir la vérité qui est en vous, si vous êtes comme vos chefs de tribu, vos Anciens et vos préposés, car les dirigeants spirituels des bnei Israël sont les tsaddikim de la génération, ils se tiennent en techouva totale et véritable, c’est pourquoi tout juif doit prendre exemple sur eux, et se présenter au jugement avec la vérité dans le cœur. Cela lui permettra certainement d’être déclaré innocent, comme les chefs de tribus, les tsaddikim de la génération.

Garder sa stabilité

Cela peut nous permettre de comprendre la juxtaposition des parachiot Nitsavim et Vayélekh. Si nous sommes en marche, alors « Vayélekh » (littéralement : il ira) ne relève pas de la même chose que « Nitsavim » (littéralement : nous sommes debout dans une attitude stable). La véritable stabilité de l’homme se manifeste uniquement quand il est stable et véridique envers lui-même, quand il ne se ment pas à lui-même, ce qui n’est le cas que lorsqu’il marche et progresse sur le chemin de la vérité, qui est la Torah, la voie de D., ainsi qu’il est dit (Vayikra 26, 2) : « Si vous marchez dans Mes voies », ou encore (Téhilim 119, 45) : « Je marcherai bien au large. »

Marcher dans le chemin de la vérité, le chemin de la Torah, le chemin de Hachem, c’est cela la stabilité la plus solide du monde humain. Et c’est également le rapport entre les parachiot Nitsavim et Vayélekh. Vous vous tenez stables et véridiques avec vous-mêmes uniquement quand vous marchez dans le chemin de la vérité, le chemin de la Torah, le chemin de Hachem.

Si nous avons raison, cela permet également de comprendre le verset (Devarim 30, 14) : « Car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour la faire ». Les commentateurs objectent que les Sages ont dit (Avot 1, 17) : « Ce n’est pas l’étude qui est l’essentiel mais l’action », alors au nom de quoi est-il important d’ajouter « dans ta bouche et dans ton cœur » ? Il suffit que la chose soit proche de toi pour la faire, puisque l’essentiel est l’action !

L’explication en est que lorsqu’on se concentre sur la Torah dans le but de l’accomplir, D. joint une bonne pensée à l’action (Kidouchin 40a), et c’est considéré comme si on l’avait accomplie, même si dans les faits on ne s’est pas encore consacré à l’étude. Mais cela, c’est uniquement quand le but de l’étude est l’acte à accomplir, quand le « dans ta bouche et dans ton cœur » ont comme objectif de faire correctement, c’est-à-dire que « dans ta bouche et dans ton cœur » représente la préparation à l’accomplissement de la mitsva, afin qu’elle soit parfaite. Ce qui n’est pas le cas quand ce n’est pas une préparation : alors l’acte n’est pas égal à la bouche et au cœur, il est comme un corps sans âme, parce que la pensée ne se joint pas à l’action.

On le comprend parfaitement d’après ce que nous avons expliqué, que la préparation à l’action consiste à conserver sa stabilité, à marcher dans le chemin de la vérité, le chemin de la Torah, le chemin de Hachem, à s’attacher à la vérité sans se leurrer soi-même, et sans se présenter devant Hachem pour Lui demander pardon alors qu’il n’y a dans le cœur aucune trace de changement. C’est cela la préparation au jour du jugement pour en arriver à l’action, dans le cœur et dans la bouche, l’action de demander pardon de toutes ses fautes au Créateur du monde. Alors Hachem pardonne, car il est dit (Téhilim 34, 19) : « Hachem est proche de ceux qui ont le cœur brisé, et Il sauve ceux qui sont abattus. »

LES PAROLES DES SAGES

Un jour avant sa mort

Seules quelques personnes connaissaient son nom véritable. C’était un vieil homme solitaire, vêtu de vêtements rapiécés, qui vivait sa vie tranquillement en marge de la société. Il était notoirement taciturne, et ne parlait presque à personne. Sa voix était profonde et agréable, et elle réussissait à chaque fois à étonner ceux qui l’entendaient, mais on ne l’entendait que lorsqu’il était chalia’h tsibour, deux jours par an, pour l’anniversaire de la mort de ses parents, ou quand il était appelé à monter à la Torah.

Quand ceux qui se levaient tôt arrivaient à la synagogue, il était déjà là, enveloppé de son talit et couronné de ses tefilin, en train d’attendre la prière des vatikin. Quand ils quittaient la synagogue après la fin du Chabbat, il était encore assis à sa place, en général penché sur un livre quelconque : un ‘Houmach, des Michnayot ou le Ein Ya'akov. Personne ne savait quand il dormait. Sa maison ne comportait qu’une seule pièce, et se trouvait à la lisière de la rue des tailleurs. Des juifs au bon cœur lui fourraient de temps en temps quelques pièces dans la poche, et des femmes tsadkaniot avaient l’habitude de lui envoyer par leurs enfants de la nourriture cuite à la maison. Le surnom que tout le monde lui donnait était long et très bizarre, Chouv yom e’had (littéralement : « Repens-toi un jour avant »). Dans les faits, les gens disaient cela en un seul mot, ce qui donnait un « mot » encore plus bizarre, « Chouvyome’had ».

A la question de sa personnalité mystérieuse et de son passé secret s’ajoutait l’énigme de ce curieux surnom. Et malgré tout, il semble que sa présence dans le paysage local, aussi bien que ce surnom inhabituel, avaient été acceptés avec un naturel total. Les tracas de la vie quotidienne occupaient les habitants du village beaucoup plus que la question de l’identité de Chouvyome’had.

Un jour, la nouvelle se répandit que Chouvyome’had était mort. D’un seul coup, toute l’attention se porta sur son personnage. C’était comme si les quatre-vingt seize années de sa vie n’avaient pas suffi à l’explication du mystère, et une véritable usine de rumeurs se mit à fonctionner. De nombreuses suppositions planaient dans l’air, depuis « guer tsedek » jusqu’à « tsaddik caché ». Même quand le Rav du village appela la communauté à participer à l’enterrement du défunt pour lui accorder les derniers honneurs, cela ne contribua pas à verser de la lumière sur sa véritable personnalité.

La communauté répondit à l’appel du Rav et vint à l’enterrement. Près de la tombe fraîchement creusée, le Rav se mit en devoir de dire une oraison funèbre. Un grand silence se fit, car on attendait avec une curiosité tendue ce qui allait peut-être se révéler, ce qui fut effectivement le cas.

Pendant près de quarante ans, le défunt a vécu parmi nous, commença le Rav. J’ai entendu l’histoire très particulière de sa vie de la bouche de mon prédécesseur, qui a quitté ce monde il y a quelque vingt-cinq ans. Le véritable nom du défunt était Shraga Feibish, Reb Shraga Feibish fils de Reb Yéhouda Leib, natif de tel village.

Un beau jour, Shraga Feibish, qui était alors un jeune homme, décida que le village était trop petit pour lui et que la vie entre les ruelles où il avait grandi ne le satisfaisait pas. Il se leva donc et partit pour les grandes villes, où il fit des affaires qui prospérèrent rapidement.

Mais le verset « Yéchouroun engraisse en regimbe » s’accomplit en lui. Avec la réussite vint un appauvrissement spirituel, et petit à petit Shraga Feibish rejeta le costume traditionnel pour porter des vêtements modernes, puis il se donna un nouveau nom, et se mit à vivre sans plus aucun lien avec la tradition. Rien de tout ce qu’il avait appris ni de l’éducation qu’il avait reçue ne fut capable de l’arrêter.

A chaque fois qu’il se rappelait ses amis qui étaient restés au village, il ressentait envers eux un profond mépris. Une immense fierté submergeait son cœur d’avoir eu le courage de briser ce cadre et de se frayer un chemin vers la vraie vie.

Au plus fort de la prospérité de ces affaires, Shraga Feibish passa en chemin par notre village. Il rentra à l’auberge pour y passer la nuit, et quand il se réveilla le lendemain matin, tout son corps était brûlant de fièvre. Au cours des deux jours suivants, son état empira. Un médecin fut appelé à son chevet, mais tous ses efforts furent vains. De minute en minute ses forces le quittaient, et il sentait que ses heures étaient comptées. Il demanda à ce qu’on fasse venir le Rav, mon prédécesseur.

Quand le Rav arriva à son chevet, Shraga Feibish avait du mal à parler. En quelques mots, il raconta sa vie au Rav et lui donna le nom de sa ville natale et le nom de ses parents, qu’il avait abandonnés. Le Rav l’écouta, puis lui dit : « Nos Sages nous ont enseigné « Repens-toi un jour avant ta mort. » Cela signifie qu’on doit se repentir chaque jour, de peur que le lendemain ne soit le jour de sa mort. Que se passe-t-il si le jour de la mort arrive tôt et qu’on n’ait pas eu le temps de se repentir ? Les Sages ont encore dit : « Celui qui veut se purifier, on l’aide. » Si quelqu’un prend sur lui fermement de faire une techouva totale, du Ciel on l’aide à le faire, et on prolonge aussi sa vie. Prenez sur vous maintenant de faire une techouva totale, et peut-être que vous mériterez la miséricorde divine. » C’est ainsi que le Rav se sépara du malade.

Personne ne peut savoir ce qui se passa dans la tête et le cœur de Shraga Feibish, mais le fait est que ce jour-là même il commença à aller mieux. Il ne rentra pas chez sa famille dans la grande ville mais resta au village, et c’est ici qu’il a passé tout le reste de sa vie. Ses actes ont prouvé qu’il avait effectivement suivi le conseil du Rav et avait décidé d’être un vrai ba’al techouva. L’histoire, qui avait été connue à l’époque des habitants du village, avait fini par être oubliée avec le temps, et tout ce qui en était resté était le surnom qui s’était attaché à lui.

Ce matin, termina le Rav, la techouva de Reb Shraga Feibish a apparemment été complétée, et il est monté à la yéchiva céleste. « Là où se tiennent les ba’alei techouva, même les plus grands tsaddikim ne peuvent pas se tenir. »

GARDE TA LANGUE

Ceux qui L’aiment

Si en évitant de dire du lachon hara on ne doit pas subir de dommages financiers mais seulement des humiliations, c’est certainement interdit, et il n’y a aucun doute à avoir à ce sujet. Il faut savoir qu’à cause de cela on sera considéré comme ceux qui aiment Hachem, et on aura le visage qui brille comme la lumière du soleil, ainsi que le disent les Sages : « Ceux qui sont insultés et n’insultent pas, qui s’entendent humilier et ne répondent pas, c’est d’eux que l’Ecriture dit : « Ceux qui L’aiment sont comme le soleil qui sort dans toute sa puissance. »

(‘Hafets ‘Haïm)

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Les anges se hâteront

Dans le moussaf des yamim noraïm, Rabbi Amnon de Mayence a institué le passage : « Les anges se hâteront, la peur et le tremblement les saisiront, et ils diront : voici le jour du jugement pour juger toute l’armée des cieux. »

Or il faut comprendre : si les hommes craignent le jour du jugement parce qu’ils ont fauté et ne savent pas s’ils vont sortir innocents du jugement ou non, pourquoi les anges du service le redouteraient-ils ? Ils ne commettent aucun péché ! Je voudrais expliquer que les Sages ont dit (Sota 3b) : « Quiconque fait une mitsva, elle le précède en ce monde-ci et marche devant lui dans le monde à venir, ainsi qu’il est dit (Yéchayah 58, 8) : « Ta valeur marche devant toi. » Et quiconque commet une faute, elle l’accompagne en ce monde-ci et marche devant lui au jour du jugement, ainsi qu’il est dit (Iyov 6, 18) : « Leurs voies les accompagnent, elles montent dans le chaos et se perdent », ou encore (Zohar III, 83b ; Chela parachat Akev) : « Quand quelqu’un fait une mitsva en ce monde-ci, cela crée un bon ange protecteur dans le monde à venir, qui le défendra plus tard, ainsi qu’il est dit (Iyov 33, 23) : « S’il y a pour lui un ange en sa faveur, un entre mille, pour dire à l’homme sa droiture ». Et s’il commet une faute en ce monde, cela crée un ange accusateur qui plus tard, au jour du jugement, viendra l’accuser. » Nos Sages ont encore dit (Yoma 20a) : Le mot « HaSatan » a la valeur numérique de trois cent soixante-quatre. Pendant trois cent soixante-quatre jours il a le droit d’accuser, le jour de Kippour il n’a pas le droit d’accuser. Mais même si le Satan n’accuse pas, tous ces anges destructeurs qui ont été créés par les fautes commises sont encore en haut pour l’accuser. Que fait le Saint, béni soit-Il ? Il inspire à ces anges-là une grande terreur, et comme ils ont peur, ils ne peuvent pas ouvrir la bouche pour accuser. C’est de ces anges-là que Rabbi Amnon parle dans son poème. Tout à coup, la crainte les saisit et ils ne peuvent plus accuser les bnei Israël. Et pour que les anges du service ne disent pas (Berakhot 20b) : « Maître du monde, il est écrit dans Ta Torah (Devarim 10, 17) : « Il ne fait pas de faveurs et ne prend pas de cadeau corrupteur », et maintenant Tu fais une faveur aux bnei Israël, ainsi qu’il est écrit (Bemidbar 6, 26) : « Hachem élèvera Son visage vers toi. » Du fait que Tu nous inspires de la terreur au jour du jugement, c’est une faveur que Tu fais à Israël ! Il leur répond : « Est-ce que Je fais des faveurs à Israël, alors que J’ai écrit dans la Torah (Vayikra 23, 27) : « Le dix de ce septième mois est le Jour des expiations, ce sera pour vous une convocation sainte, et vous vous mortifierez », et eux font attention à manger et boire le 9 pour mieux se mortifier le 10. En effet, la nature humaine est qu’il est plus difficile de bien manger un jour et de jeûner le lendemain que de jeûner deux jours consécutifs, car la nourriture qu’on a pris le premier jour ouvre les entrailles, qui souhaitent avoir la même chose le lendemain. Et comme ils se conduisent ainsi, Je leur fais une faveur et J’effraye les anges du service, car Je suis assuré qu’ils vont se repentir et ne reviendront jamais à leurs fautes.

C’est pourquoi les Sages ont dit : « Quiconque mange et boit le neuf, l’Ecriture le lui compte comme s’il avait jeûné le 9 et le 10. » En effet, comme on a mangé le 9, le jeûne du 10 vaut autant que deux jours, et mérite une double récompense, car si l’on n’avait mangé que peu le 9, le jeûne du 10 n’aurait pas été si difficile, on reçoit donc une grande récompense.

A LA SOURCE

Une bonne récompense

« Vos enfants, vos femmes et vos étrangers » (29, 10)

Pourquoi a-t-on amené les enfants ?

Quand Rabbi Elazar ben Azaria a été installé à son poste, il a dit dans son discours d’inauguration: « Vous vous tenez tous aujourd’hui, vos enfants et vos femmes. » Les hommes sont venus pour écouter, les femmes pour recevoir la récompense de leur dérangement, pourquoi les enfants sont-ils venus ? Pour donner une récompense à ceux qui les amènent.

C’est de là que provient la coutume d’amener les petites filles à synagogue, pour donner une récompense à ceux qui les amènent, augmenter la récompense de ceux qui font Sa volonté, pour accomplir ce qui est écrit : « Hachem désire, pour Sa justice » (Yéchayah 42, 21).

Rabbi Yéhochoua leur a dit : N’est-ce pas là une grande nouveauté ? J’ai presque soixante-dix ans et je n’avais pas mérité d’entendre cela jusqu’à aujourd’hui. Heureux es-tu, Avraham, que Rabbi Elazar ben Azaria soit sorti de toi ! La génération de Rabbi Elazar ben Azaria n’est pas orpheline !

(Mekhilta DeRabbi Yichmaël)

Le libre arbitre

« Regarde, J’ai placé devant toi » (30, 15)

Le Saint, béni soit-Il décrète ce que sera l’homme avant sa formation, s’il sera faible ou fort, pauvre ou riche, petit ou grand, laid ou beau, gros ou maigre, méprisé ou orgueilleux, et ainsi de toutes ses caractéristiques.

Mais s’il sera tsaddik ou racha, cela est remis uniquement entre les mains de l’homme lui-même, ainsi qu’il est dit : « Vois, J’ai placé devant toi aujourd’hui la vie et le bon, la mort et le mal », et plus tard il est dit : « Choisis le bien, pour que tu vives. »

(Midrach Tan’houma)

Israël est jeune

« Renforce-toi et prends courage » (31, 7)

A ce moment-là, les forces de Moché augmentèrent et il a encouragé Yéhochoua devant tout Israël, ainsi qu’il est dit : « Moché appela Yéhochoua et lui dit devant tout Israël : renforce-toi et prends courage. » Il lui dit : « Ce peuple que je te remets est encore à l’état d’agneaux, ce sont encore de petits enfants. Ne sois pas sévère avec eux et ne te fâche pas de tout ce qu’ils font, car même leur Maître n’est pas sévère avec eux pour tout ce qu’ils ont fait. En effet, il est dit : « Israël est jeune et Je l’aime » (Hochéa 11, 1).

(Sifri Devarim)

« Voici que tes jours approchent de leur terme » (31, 14)

Rabbi Yéhochoua de Sakhnin a dit au nom de Rabbi Lévi : Au moment où le Saint, béni soit-Il a dit « tes jours approchent de leur terme », Moché ressemblait à une femme enceinte emprisonnée, qui a eu un enfant en prison, l’a élevé en prison, et y est morte.

Un jour, le roi est passé devant la porte de la prison, et cet enfant s’est mis à pleurer, en disant : « Sire, je suis né ici, j’ai grandi ici, et je ne sais pas pour quelle faute ! » Le roi lui a répondu : « A cause de la faute commise par ta mère. »

De même, au moment où le Saint, béni soit-Il a dit à Moché : « Voici que tes jours approchent de leur terme », il a répondu : « Maître du monde ! Pour quelle faute ? » Il lui a dit : « A cause de la faute du premier homme. »

(Midrach Zouta Kohélet)

« Rassemblez-vous autour de moi » (31, 28)

Rabbi Yéhochoua de Sakhnin a dit au nom de Rabbi Lévi : les deux trompettes qu’il y avait à l’époque de Moché ont été cachées. Un verset dit : « Tu sonneras avec elles et on se rassemblera autour de toi (Bemidbar 10, 3), et un autre verset dit : « Rassemblez autour de moi tous les Anciens de vos tribus. »

Où étaient donc les trompettes ? On est obligé de dire qu’elles avaient déjà été cachées du vivant de Moché. Le Saint, béni soit-Il a dit : « Pourquoi, quand il sera mort, ses fils sonneraient-ils de la trompette ? Ils ne sonneront pas, car « il n’y a pas de pouvoir le jour de la mort » (Kohélet 8, 8). »

Rabbi Elazar a dit au nom de Rabbi Simon : le Saint, béni soit-Il a fait un grand honneur à Moché en lui disant : Fais « pour toi » deux trompettes, pour toi et non pour Yéhochoua.

(Kohélet Rabba)

LE SOUVENIR DU TSADDIK EST UNE BENEDICTION

Rabbi ‘Haïm Pinto le grand, que son mérite nous protège, en l’honneur de sa hilloula le 26 Elloul

« Je continuerai à me tenir devant le Saint, béni soit-Il en prière après ma mort, comme je l’ai fait dans ma vie, je ne vous abandonnerai pas dans ma mort, de même que je ne vous ai pas abandonnés dans ma vie. » Ce furent là les dernières paroles de notre maître le tsaddik habitué aux miracles, Rabbi ‘Haïm Pinto le Grand, que son mérite nous protège, après avoir parlé devant un groupe de ses disciples les plus fidèles, d’une voix retentissante, sur le service et la crainte de D. Et quand arriva le 26 Elloul 5605, son âme sainte sortit pour monter au Ciel.

Outre la fidèle promesse du tsaddik, nous faisions déjà confiance à ce qu’avaient dit nos Sages : « Les tsaddikim sont plus grands dans leur mort que dans leur vie », et tous les ans nous méritons d’entendre encore et encore des histoires de miracles qu’il a opérés, qui sont pour nous une rosée de foi dans le Créateur du monde et Ses serviteurs. Le grand tsaddik Rabbi Yossef Benvenisti zatsal, de Jérusalem, descendant du gaon auteur de « Knesset HaGuedola », est venu plusieurs fois au Maroc comme émissaire du collel des Sépharadim de Jérusalem, pour faire une collecte chez les juifs du Maroc en faveur de ceux qui étudient la Torah et des familles nombreuses.

Pendant son séjour au Maroc, il n’a pas manqué même un seul jour d’aller sur la tombe de Rabbi ‘Haïm le Grand, que son mérite nous protège, à Mogador, pour y prier. De plus, même une fois rentré à Jérusalem, il envoyait tous les mois une lettre à son petit-fils qui vivait au Maroc, avec une certaine somme d’argent, pour qu’il le bénisse à côté de la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto. Il a agi de cette façon jusqu’à la fin de sa vie. On raconte à ce propos qu’en une certaine occasion, quelques habitants de Jérusalem ont demandé à Rabbi Yossef : « Pourquoi faites-vous tout cela ? Pourquoi respectez-vous tellement la mémoire de Rabbi ‘Haïm Pinto ? »

Voici ce qu’il leur a répondu : « Sachez avec certitude que celui qui a le mérite des ancêtres, c’est celui qui sait ce que signifie le mérite des ancêtres, et celui qui ne l’a pas ne sait pas combien il est important. Moi, qui ai également le mérite des ancêtres, je connais sa valeur, c’est pourquoi j’envoie de l’argent en rachat pour qu’on prie pour moi sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège. » (Séfer Chenot ‘Haïm)

Garder l’enthousiasme

Nous avons eu la chance d’entendre de la bouche de notre maître Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita en plusieurs occasions des histoires sur la puissance du tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto le Grand, que son mérite nous protège, le jour de sa hilloula. « Nous voyons concrètement des miracles et des merveilles, des délivrances et des réussites exceptionnelles, chez tous les juifs qui viennent se presser autour de la tombe du tsaddik, et tous ceux qui prient en demandant une bénédiction par le mérite de la Torah et de la sainteté de Rabbi ‘Haïm. Pendant la hilloula, on voit l’immense sincérité de tous ceux qui viennent. D’un côté arrivent ici des gens cultivés, honorables, dont la vie est remplie de matérialité dans l’ensemble. Mais par ailleurs, lorsqu’ils viennent sur la tombe, tout se transforme en spiritualité. A côté de la tombe ils s’effacent totalement et deviennent autres, ce qui est un signe qu’en profondeur, ils sont bons et honnêtes.

« Quand quelqu’un se tient là, il voit les tombes, et sait que c’est la fin de tout homme, alors il se dépouille totalement de son matérialisme et devient entièrement spirituel. Et en fin de compte, quand la hilloula se termine et que chacun rentre chez soi, il s’en va de là avec un sentiment spirituel et une élévation dans la sainteté. Le mauvais penchant commence alors son travail, et tente de lui faire oublier toute la spiritualité qu’il a acquise à la hilloula. Maintenant, cela ne dépend plus que de nous, nous avons l’obligation de le vaincre, comme dans le verset « Quand tu sortiras en guerre contre ton ennemi et que tu feras des prisonniers », c’est-à-dire qu’il faut s’efforcer de le capturer avant qu’il ne nous domine. C’est seulement par la Torah que nous pouvons facilement vaincre le mauvais penchant. Il le sait bien, c’est pourquoi il essaie sans cesse de nous faire trébucher. C’est ce que dit le verset « tu feras des prisonniers », cette guerre doit être continuelle, il faut tout le temps faire des prisonniers, et pas seulement une minute ou deux et c’est tout. Le mauvais penchant sait que le temps viendra où l’élévation s’éteindra, au bout de quelques jours le bonheur spirituel diminuera.

Alors, il attend le bon moment. C’est pourquoi on doit sans cesse s’élever, et sans cesse garder précieusement ce qu’on a reçu de spiritualité à la hilloula du tsaddik. Cette sainteté dont chacun profite à côté de la tombe du tsaddik le jour de la hilloula, en particulier au bout de quelques jours d’élévation dans la Torah et les mitsvot, et en écoutant des histoires sur les tsaddikim, cette sainteté doit lui rester en permanence, dans la chaleur et l’enthousiasme. Il faut y ajouter de jour en jour comme ce feu perpétuel de l’autel qui ne s’éteignait jamais. Certes, c’est difficile, et il faut pour cela beaucoup d’aide du Ciel, sinon il est impossible de vaincre le yetser qui essaie de nous faire tomber. C’est pourquoi il est dit « et que Hachem ton D. le livre entre tes mains », grâce à l’aide qui nous vient de Hachem, toute la sainteté restera, et on continuera toute sa vie à s’élever spirituellement.

Si c’est blanc, il est pur

Voici une histoire merveilleuse, qui enseigne la puissance de la sainteté de Rabbi ‘Haïm :

L’un des riches d’Essaouira avait vendu son appartement à un autre juif de la ville. Le vendeur et l’acheteur avaient convenu entre eux tous les détails de la vente en accord avec la halakha. Une fois que l’acheteur eut payé comptant le prix de l’appartement, il y rentra pour l’habiter.

Au bout de quelques jours, le vendeur ouvrit une fenêtre dans son appartement, qui se trouvait à côté de celui qu’il avait vendu, en direction de l’appartement de l’acheteur, si bien qu’il pouvait voir tout ce qui se passait chez ce dernier.

L’acheteur vint le trouver en le suppliant instamment de fermer cette nouvelle fenêtre, car il tenait à l’intégrité de sa vie privée, sans compter que cela comportait halakhiquement un « hezek reiya », un dommage causé par ce qu’on voit. Mais toutes ses sollicitations tombèrent dans l’oreille d’un sourd, et le vendeur ne voulait rien savoir. Dans son affliction, l’acheteur s’adressa à Rabbi ‘Haïm Pinto, et convoqua le vendeur en din Torah chez lui. Les deux se présentèrent devant le Rav, et chacun lui exposa ses arguments.

Quand ils eurent fini de parler, le Rav vit clairement que l’acheteur avait raison, parce que la fenêtre lui causait un « dommage causé par ce qu’on voit ». C’est pourquoi il ordonna au vendeur de boucher sa fenêtre et de revenir à la situation précédente. Le riche écouta ce verdict et pâlit. Il était profondément vexé de ce que Rabbi ‘Haïm ait donné raison à l’acheteur. Il obéit au décret et boucha sa fenêtre, mais dans sa méchanceté, il rédigea un faux document selon lequel l’acheteur lui devait une grosse somme d’argent, et le cacha pour le trouver en temps utile.

Quelques années passèrent, et l’acheteur de l’appartement eut un fils. A ce moment-là il n’avait aucun revenu, et ne savait pas comment se procurer ce qu’il fallait pour le repas de la circoncision. Et comme si cela ne suffisait pas, il n’avait pas non plus de meubles chez lui pour pouvoir inviter des gens.

Il marchait de long en large l’air soucieux, et sans qu’il y fasse attention ses jambes le menèrent au marché local. Il avait en poche deux réals marocains, qui ne commençaient même pas à suffire. Mais il plaça sa confiance en Hachem, et Le pria de l’aider et de lui envoyer le salut. Quand il arriva au marché, alors qu’il faisait les cent pas avec tristesse, une femme passa devant lui avec un âne chargé d’herbes odoriférantes. Avec les deux réals qu’il avait, il lui acheta tout son chargement, et rentra ainsi chez lui avec le paquet d’herbes.

En arrivant, il trouva son frère, qui en voyant les herbes s’aperçut tout de suite que son frère avait fait une excellente affaire, et qu’il n’en était absolument pas conscient. Ces herbes avait une valeur plusieurs dizaines de fois supérieures au prix qu’il les avait payées au marché. Il prit immédiatement ce chargement et courut au marché des herbes odoriférantes, où il le vendit très cher. Ensuite il se dépêcha de rentrer chez son frère pauvre, le père du bébé, avec une bourse en main. Celui-ci courut immédiatement au marché pour acheter tout ce qu’il fallait pour le repas de fête. Il put aussi acheter des meubles, et il lui resta encore beaucoup d’argent, ce qui lui permit d’ouvrir un commerce. Hachem était avec lui, il s’enrichit petit à petit, et ses affaires s’avérèrent rapidement florissantes. Il devint très riche. Pendant tout ce temps-là, son voisin surveillait ce qui se passait, et quand il vit qu’il avait maintenant les moyens, il se dit que le moment était venu de faire sortir son faux document. Il le tira donc de sa cachette et l’emmena chez Rabbi ‘Haïm pour exiger le remboursement de la « dette ».

Le voisin fut stupéfait de cette demande mensongère, et expliqua au Rav qu’il n’avait jamais rien eu à voir avec son voisin. Il ne lui avait jamais emprunté d’argent, et à l’exception de l’achat de l’appartement, il n’avait jamais fait la moindre transaction financière avec lui.

Rabbi ‘Haïm réfléchit quelques instants. L’un montrait un document en disant que son voisin lui devait de l’argent, et l’autre protestait que c’était absolument faux. Que faire ?

Il les convoqua en jugement, et leur dit : « Rentrez chez vous maintenant, et revenez demain matin, alors je vous donnerai mon verdict. »

Le matin, les deux voisins arrivèrent chez Rabbi ‘Haïm, campant sur leurs positions respectives.

Rabbi ‘Haïm demanda au riche :

« Donnez-moi le document, et je vérifierai sa validité dans l’Arche sainte. Si demain des points apparaissent dessus, il est exact, et il y a une dette. Mais si l’écriture a disparu du document et qu’il est absolument vierge, alors il est mensonger, jamais il n’y a eu de transaction entre vous. » C’est ce qui se passa. Rabbi ‘Haïm plaça le document à l’intérieur de l’Arche sainte, et le lendemain, les deux plaignants se représentèrent devant le Rav. Celui-ci sortit le document de l’Arche, et leur montra à tous deux qu’il était vierge ! « S’il est blanc, il est pur, dit Rabbi ‘Haïm au falsificateur (en paraphrasant un din ayant trait à la lèpre). L’autre personne est pure, et vous avez falsifié le document pour lui soutirer de l’argent par ruse. Avouez votre faute et reconnaissez que vous êtes coupable, autrement vous serez immédiatement puni par le Ciel. » Effectivement, le riche reconnut sa faute avec consternation, et depuis il n’essaya plus jamais de persécuter son voisin. (Cheva’h ‘Haïm)

 

 
Table de matière
 

 

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