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paracha de la semaine

TOLDOT

26 NOVEMBRE 2011

29 HECHVAN 5772

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:43

17:54

Lyon

16:44

17:51

Marseille

16:49

17:54

ARCHIVES DE L'ANNEE 2002 A 2012 ARCHIVES

L’ESSENCE DU VETEMENT

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Il s’approcha, l’embrassa, sentit l’odeur de ses vêtements, le bénit et dit : Voyez ! Le parfum de mon fils ressemble à celui d’un champ béni par Hachem » (Béréchit 27, 27).

Le Midrach rapporte que lorsque Ya’akov est rentré auprès de son père Yitz’hak, celui-ci a senti dans les vêtements de son fils une odeur particulière. Il faut se demander quelle odeur il a senti, et quelle était la signification de cette odeur ? Je me suis dit que « begued » a la valeur numérique de neuf, ce qui fait dix avec le mot lui-même. Cela correspond aux dix sefirot qui émanent de la lumière infinie, à savoir Hachem. Des vêtements de Ya’akov émanait un arôme spirituel considérable, qui symbolise le rapport étroit qu’il y avait entre lui et les dix sefirot, et les dix Paroles qui sont la base de toute la Torah. La raison en est que toute l’essence de Ya’akov était la sainte Torah, à laquelle il était attaché de toutes ses forces, de tout son cœur et de toute son âme.

A un niveau plus profond, on peut expliquer que même les vêtements de Ya’akov avaient le parfum de la Torah qui était en lui. En effet, le vêtement représente la Torah, car de même que le vêtement réchauffe, la Torah réchauffe l’homme. Et si le rôle du vêtement est d’éliminer le froid, Ya’akov a totalement éliminé le mauvais penchant qui s’appelle « froid », ainsi qu’il est dit à propos d’Amalek (qui est aussi le yetser hara) : « qui t’a refroidi en chemin ». Ya’akov était chaleureux dans le service de D., et c’est de là que provenait toute sa vitalité, ainsi qu’il est dit « Ya’akov était un homme intègre (tam) installé dans les tentes », et le mot « tam » est formé des mêmes lettres que met (« mort »), car il se tuait littéralement dans la tente de la Torah.

C’est ce qu’a dit Yitz’hak : « La voix est la voix de Ya’akov », quand la voix est la voix de Ya’akov, quand il fait entendre sa voix dans la Torah, à ce moment-là il n’y a pas les mains d’Essav, elles ne peuvent pas déranger, car la chaleur est plus forte que le froid. Quand Ya’akov voudra porter atteinte à Ya’akov ou à sa descendance à l’aide de sa main, ses mains se brûleront immédiatement au feu de la voix de la Torah de Ya’akov. Le mot « bigdo » (son vêtement) a la même valeur numérique que le Nom youd-hé, qui symbolise le monde à venir, créé avec la lettre youd, et ce monde-ci, créé avec la lettre hé, ainsi qu’il est écrit : « Les cieux sont à Hachem, et la terre Il l’a donnée aux hommes ». Le travail de l’homme consiste à relier l’un des mondes à l’autre, à unir le youd avec le hé, en vivant en ce monde-ci avec le monde à venir. On arrive à cela en prenant à la spiritualité de la Torah un plaisir infini, et de cette façon on fait régner le Nom Y-A-H sur le monde, ainsi qu’il est écrit : « Car en Y-A-H Hachem est le rocher des mondes ». C’est ce que signifie l’odeur qu’a perçue Yitz’hak dans les vêtements de Ya’akov.

Et puisque nous en sommes arrivés là, il y a lieu de comparer l’essence du vêtement de Ya’akov quand il est entré chez son père au vêtement dont le premier homme a été revêtu après la faute. Quand il a fauté et qu’il a senti qu’il était nu, le Saint béni soit-Il l’a fait sortir du Gan Eden, alors il s’est senti vraiment séparé de Lui. Seul le vêtement que lui avait donné D. le reliait encore à son Créateur, car le vêtement représente la sainte Torah, qui habille, réchauffe et relie l’homme aux dix sefirot, comme nous l’avons expliqué plus haut.

De plus, le Saint béni soit-Il a confectionné à Adam une ceinture, qui séparait la partie supérieure du corps de la partie inférieure, ce qui vient faire allusion au fait que l’homme a le choix de distinguer entre le bien et le mal, ou de les mélanger et de vivre selon ses instincts. En effet, avant la faute il n’existait pas de choix, car on voyait clairement où était le bien, comme il est écrit qu’ils étaient nus et n’avaient pas honte d’eux-mêmes ; c’est seulement après la faute que le bien et le mal se sont trouvés ensemble et mélangés. Le rôle de l’homme est de « se séparer du mal et faire le bien », et le vêtement, qui symbolise la Torah et le lien avec Hachem, est le moyen pour atteindre ce but.

Quoi qu’il en soit, le premier homme avait pu porter ce vêtement alors qu’il était encore dans le Gan Eden, car il y était resté après la faute jusqu’à la sortie du Chabbat. C’est pourquoi quand Ya’akov est rentré chez son père revêtu du vêtement d’Essav (qui, comme on le sait, l’avait volé à Nimrod, qui l’avait pris à Adam), ce vêtement avait une odeur de Gan Eden. C’est pourquoi Yitz’hak a humé dans le vêtement de son fils le niveau du premier homme dans le Gan Eden, par l’intermédiaire de ce vêtement, et il a senti le rapport de son fils avec le Saint béni soit-Il, avec la Torah et avec les dix sefirot. Et cette réalité a donné un grand plaisir à Yitz’hak, au point que l’esprit saint a reposé sur lui.

Contrairement à Ya’akov, Essav avait aussi porté le vêtement du premier homme, mais il s’en dégageait une odeur de Guéhénom, parce que tout son corps était imprégné de saleté et d’impureté, à cause des fautes qu’il commettait. Ce qui n’était pas le cas du corps de Ya’akov, qui était entièrement consacré à Hachem, et méritait que les vêtements du premier homme qu’il portait lui ajoutent encore de la sainteté, au point qu’il avait l’air de marcher dans le Gan Eden. C’est pourquoi lorsqu’il a porté les vêtements du premier homme, il s’en est dégagé une odeur de Gan Eden.

C’est l’essentiel de Ya’akov, qui faisait très attention à ce que le Satan ne laisse pas en lui la plus petite impression. Il luttait avec une force immense pour conserver ses qualités, au point que la poussière montait jusqu’au ciel, parce qu’il ne permettait pas à la poussière de s’attacher à lui. Et lorsque le Satan l’a touché à la cuisse, le soleil s’est immédiatement levé, allusion au fait que le Saint béni soit-Il l’avait guéri même de cette atteinte-là, car lorsque l’homme lutte de toutes ses forces contre le mal, Hachem vient à son aide et le guérit. Il en tirer la leçon que le rôle de l’homme est de se secouer et de se débarrasser de la poussière du mauvais penchant, pour qu’elle ne s’attache pas à lui et ne le dérange pas dans son service de D. Inversement, il doit s’attacher à la poussière des Sages, c’est-à-dire leurs bonnes actions et leurs paroles, qui s’appellent de la poussière, ainsi qu’il est dit : « Attache-toi à la poussière de leurs pieds. »

HISTOIRE VECUE

Votre nom en dit long à votre sujet !

« Essav dit à Ya’acov : « Fais-moi avaler, je te prie, de ce rouge, de ce mets rouge, car je suis fatigué. » » (Béréchit 25, 30)

Dans la Guemara (Yoma 83b), nos Sages attirent notre attention sur l’obligation de procéder à l’ablution des mains à la fin du repas. Ils traitent longuement de ce sujet, lui accordent une importance particulière et vont jusqu’à dire que négliger cette mitsva a déjà entraîné la mort.

La Guemara raconte à ce sujet une terrible histoire : Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda et Rabbi Yossi sont une fois partis ensemble en voyage.

Or Rabbi Méïr avait l’habitude d’analyser le nom de chaque personne. Vendredi vers la fin de l’après-midi, les trois voyageurs se sont arrêtés en chemin dans une auberge. Dès leur arrivée, ils se sont renseignés sur le nom de l’aubergiste.

« Kidor », leur a-t-il répondu.

Rabbi Méïr, habitué à cerner quelqu’un en fonction de son nom, s’est dit : « Je peux en déduire que cet homme est un impie puisqu’il est dit ‘car c’est une génération (ki dor) aux voies obliques’ (Devarim 32). »

Avant l’entrée du Chabbat, Rabbi Yéhouda et Rabbi Yossi ont confié leurs bourses à Kidor, tandis que Rabbi Méïr a préféré cacher la sienne près de la tombe du père de l’aubergiste.

Cette même nuit, le père de Kidor est apparu en rêve à son fils en lui disant : « Viens prendre la bourse qui est au-dessus de ma tête. » Au matin, l’aubergiste a fait part de son rêve à ses hôtes. Ils lui ont répondu qu’il n’y avait pas lieu de prêter attention aux rêves du vendredi soir. Mais malgré tout, Rabbi Méïr, prudent, s’est rendu au cimetière et a repris sa bourse dès la sortie du Chabbat.

Le lendemain, Rabbi Yéhouda et Rabbi Yossi sont venus récupérer leurs biens auprès de l’aubergiste, mais à leur grande stupéfaction, Kidor leur a répondu avec arrogance et audace : « Je n’ai jamais reçu de bourse de qui que ce soit ! »

En entendant cela, Rabbi Méïr s’est exclamé : « Pourquoi n’avez vous pas vérifié si le nom de l’aubergiste était bon ou mauvais ? » et ses amis ont répliqué : « Pourquoi ne nous as-tu pas informé qu’il fallait agir ainsi ? »

Rabbi Méïr leur a alors répondu :

« Bien que j’aie coutume d’appréhender chacun selon son nom, cela ne reste qu’une intuition. Par exemple, quand j’ai appris qu’il se nommait Kidor, j’ai immédiatement fait le lien avec le verset ‘car c’est une génération (ki dor) aux voies obliques’ et j’ai préféré me méfier de lui. Mais je ne pouvais pas en être certain et vous le présenter comme une personne incorrecte, sans scrupule, et ainsi vous rendre réticents à lui confier vos bourses. » Plus tard en circulant dans la ville, les trois voyageurs ont aperçu l’aubergiste qui s’amusait avec ses amis.

En l’observant, ils ont discerné sur sa moustache les restes d’un plat de lentilles qu’il venait certainement de consommer. Immédiatement, les Rabbanim se sont rendus chez Kidor et ont dit à son épouse :

« Votre mari vous charge de nous rendre les bourses qu’il nous garde depuis la veille du Chabbat. Il nous a même donné un indice : aujourd’hui, vous lui avez préparé un plat de lentilles... »

La femme de Kidor, face à la requête des Sages et à la véracité de l’indice, est allée chercher les bourses cachées et les leur a restituées.

Lorsque Kidor est rentré chez lui, son épouse lui a raconté que trois Sages étaient venus demander leur « gage » et lui avaient même donné un indice entendu de la propre bouche de Kidor au sujet du plat de lentilles. « Qu’as-tu fait ? » a-t-il alors demandé, paniqué. « Je leur ai rendu leurs biens » a naturellement répondu sa femme. Submergé par la colère, il a alors tué son épouse.

Sur ce, la Guemara conclut : c’est pourquoi nos Sages ont affirmé que « négliger l’ablution des mains à la fin du repas peut entraîner la mort. » En effet, si Kidor avait procédé à maïm a’haronim comme le préconisent nos Sages, et qu’il avait nettoyé sa moustache, les trois Rabbanim n’auraient pas su qu’il avait mangé des lentilles et en conséquence, sa femme n’aurait pas été tuée. Mais puisque Kidor a négligé cette mitsva et n’a pas pris la peine d’accomplir les préceptes des Sages, ce drame a pu avoir lieu et il a tué sa femme.

Un raisonnement perfide

Dans son livre « Chaarei Yéchoua », le tsaddik Rabbi Yéhochoua Attiya tente d’expliquer pourquoi Essav a demandé à Ya’acov « Fais-moi avaler, je te prie, de ce rouge, de ce mets rouge. » Pourquoi Ya’acov a-t-il dû lui verser le plat dans la bouche ? Même exténué, Essav ne pouvait-il pas se servir lui-même ?

En réalité, Yitz’hak évitait que l’on fasse entrer des lentilles chez lui de peur que cela n’entraîne des conséquences fâcheuses :

Essav l’impie ne veillait évidemment pas à accomplir la mitsva de maïm a’haronim (alors que les patriarches accomplissaient toute la Torah). Il désirait ardemment manger des lentilles et elles lui étaient si chères qu’il a accepté de vendre son droit d’aînesse pour pouvoir en goûter.

Puis, lors du deuil pour Avraham, on a cuit des lentilles à la maison (car c’est un plat d’endeuillés). Essav craignait que Ya’acov ne l’autorise pas à en goûter (car ce dernier obéissait à son père), c’est pourquoi il a mis en place un stratagème. Il a demandé à son frère « Fais-moi avaler, je te prie, de ce rouge, de ce mets rouge », comme pour dire « Je ne veux pas manger ce plat en me servant moi-même de peur de me salir les mains et la bouche. Alors prends la marmite et verses-en le contenu directement dans ma bouche. » Ainsi, il n’y aura plus la crainte de devoir se nettoyer la bouche après le repas et les choses ne vont pas dégénérer comme le décrit le verset : « négliger la mitsva de maïm a’haronim peut entraîner la mort. »

Mais Essav a même élaboré son raisonnement encore davantage en se disant : « Si malgré tout, ma bouche se salit par les lentilles (‘de ce rouge, de ce mets rouge’), j’ai le prétexte d’être à présent harassé. Or de manière générale, une personne fatiguée a la peau plus rouge et on ne devinera donc pas que j’ai mangé des lentilles… »

GARDE TA LANGUE

Des querelles

Il s’agit de médisance même si l’on ne parle pas en présence de celui qui est visé, comme si, par exemple, quelqu’un dit à son ami « J’ai entendu que Réouven parlait ainsi de Chim’on. » En effet, en circulant de l’un à l’autre, ces discussions sont susceptibles de provoquer des querelles entre Réouven qui a parlé, et celui au sujet duquel on a parlé.

(‘Hafets ‘Haïm)

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Au bout du compte, le yetser hara devra abandonner

« Yitz’hak se remit à creuser les puits » (26, 18)

Pour quelle raison Yitz’hak a-t-il fait le sacrifice de revenir pour creuser des puits qui l’avaient déjà été par son père Avraham ? Pourquoi n’a-t-il pas fait une pause en attendant de trouver un puits non revendiqué par les Philistins ? Le Zohar nous explique la signification de cette attitude : les patriarches ont creusé des puits afin que tout un chacun puisse en boire. Ainsi, des gens viendraient chez eux et ils pourraient leur enseigner la Torah. C’est d’ailleurs pour cette raison que les Philistins avaient comblé les puits et s’étaient battus pour eux : ils étaient les émissaires du mauvais penchant, qui lutte contre l’enseignement de la Torah et tente de l’annihiler. Mais Yitz’hak ne s’est pas laissé impressionner par les embûches du mauvais penchant. Au contraire, « il se remit à creuser les puits (…) Ils ont creusé un autre puits (…) Il a creusé un autre puits. » Yitz’hak n’a pas interrompu sa mission mais il a poursuivi son chemin malgré tous les obstacles, comme il est écrit (Proverbes 24, 16) : « Le juste tombe sept fois, et se relève. »

Puis une fois qu’il a creusé le troisième puits, il est écrit : « On ne le disputa pas, il le nomma Re’hovot. » Cela nous enseigne que si quelqu’un surmonte les obstacles du mauvais penchant, ce dernier finira par l’abandonner et il pourra servir Hachem dans la tranquillité (Re’hava).

A LA SOURCE

 « Il mangea et but, se leva et ressortit. » (25, 34)

Ce verset est expliqué de manière allusive dans le livre « Ets ‘Haïm » :

Immédiatement après avoir mangé et bu, il s’est levé et est reparti sans réciter la bénédiction de la fin du repas. Ainsi le verset conclut : « C’est ainsi qu’Essav dédaigna le droit d’aînesse (habekhora) », [« aînesse (bekhora) » étant composé des mêmes lettres que « bénédiction (berakha) »] : il n’a pas dit de bénédiction sur son repas.

Puis juste après on trouve : « Il y eut la famine dans le pays. » Cela fait allusion à ce qu’ont dit nos Sages dans la Guemara (Berakhot 35b) : quiconque mange sans réciter de bénédiction est considéré comme quelqu’un qui vole D., ce qui entraîne une réduction des biens qu’Il nous prodigue.

 « Cet homme devint grand, puis sa grandeur alla croissant et enfin il fut très grand. » (26, 13)

Le « Kaf Ha’haïm » nous livre une jolie explication sur la répétition du texte au sujet de la grandeur d’Yitz’hak : « Cet homme devint grand, puis sa grandeur alla croissant et enfin il fut très grand. »

La grandeur d’une personne ne peut perdurer que si elle vient graduellement, petit à petit. En revanche, si cette supériorité arrive en une seule fois et que la personne se hisse soudainement au-dessus de tout le peuple, tant sur le plan financier que dans le domaine du pouvoir, il est probable que cette élévation ne persistera pas, soit à cause du mauvais œil, soit pour une toute autre raison. Ainsi, à travers le verset « Cet homme devint grand, puis sa grandeur alla croissant et enfin il fut très grand », le texte nous indique que la grandeur d’Yitz’hak a subsisté éternellement car elle lui est parvenue graduellement. C’est pourquoi il a mérité de bénéficier d’une excellence permanente : « Et enfin il fut très grand. »

 « On se querella encore à son sujet. II lui donna le nom de Sitna. » (26, 21)

Le ‘Hida écrit dans son ouvrage « Pnei David » que celui qui viendrait dérober à un pauvre quelque chose que celui-ci a eu en vue le premier est appelé « impie ». Rachi ajoute qu’il en est de même quant à un objet dont on ne connaît pas le propriétaire : si une personne le trouve et que quelqu’un d’autre vient le lui prendre, ce dernier est considéré comme « impie ». Mais le Ran précise que telle sera la loi uniquement s’il s’agit d’un pauvre. Par contre, si un homme riche se lance dans un projet qui pourrait lui être fructueux et qu’une autre personne le lui dérobe, elle ne sera pas considérée comme impie car le riche ne manque pas de biens.

Ainsi, lorsque Yitz’hak a creusé les premiers puits, les bergers de Guerar ont déclaré qu’il était riche alors qu’eux étaient pauvres et manquaient d’eau. Yitz’hak ne rentrait donc pas dans la catégorie du « pauvre qui a vu quelque chose en premier. » Mais à présent, c’est par pure volonté de nuire qu’ils reviennent se quereller, car ils ont déjà reçu de l’eau. C’est pourquoi Yitz’hak a nommé ce puits « Sitna » : « querelle ».

 « Puis Rivka prit les vêtements d’Essav... lesquels étaient sous sa main dans la maison » (27, 15)

N’avait-il pas plusieurs femmes ? Pourquoi les confiait-il à sa mère ? Rachi répond : « parce qu’il connaissait leur mauvaise conduite et se méfiait d’elles. »

Rabbi El’hanan Wasserman affirme que même les impies finissent par reconnaître que tout homme empreint de la crainte de D. et qui accomplit les mitsvot est une personne de valeur. Ainsi Essav, qui avait plusieurs femmes en mesure de lui garder ses plus beaux vêtements, ne les leur a pas confiés mais a préféré les donner à sa mère, d’un cœur serein et rassuré.

Il s’avère donc que même les impies sont conscients que la crainte de D. est une qualité. Mais à leurs yeux, elle représente uniquement une qualité, pas davantage.

Or le roi Chelomo nous a transmis (Ecclésiaste) qu’il n’en est pas ainsi : « Il craindra D. et gardera Ses commandements, car c’est tout l’homme. »

Cela signifie que la crainte de D. est l’étalon de la qualité de l’homme, et quiconque n’en est pas empreint n’est même pas un homme ! Il est juste un animal comme les autres.

La lumière du Zohar

« Yitz’hak fut saisi d’une frayeur extrême » (27, 33)

Rabbi Yéhouda dit : à cause de cette peur qu’il avait infligée à son père, Ya’akov a été puni par l’histoire de Yossef. En effet, quand les frères lui ont dit « Nous avons trouvé ceci », il a été saisi d’une grande frayeur.

Yitz’hak a demandé « Qui est donc (eifo) ? », et c’est par ce mot-là aussi (« eifo ») que Ya’akov a été puni en perdant Yossef. Effectivement, celui-ci avait demandé au sujet de ses frères « Où (eifo) font-ils paître leur bétail ? » Bien que Hachem ait accepté les bénédictions données par Yitz’hak, Ya'akov a néanmoins été puni.

(Parachat Toldot 144a)

SUR LA VOIE DE NOS PERES

Combien le jugement est profond et redoutable !

 « Ya'akov fit cuire un potage » (Béréchit 25, 29)

Etait-ce l’habitude de Ya’acov, homme intègre installé dans les tentes de la Torah, de cuire un potage ?

Nos Maîtres expliquent dans le midrach : Yitz’hak avait à sa disposition de nombreux serviteurs et servantes, mais quand Ya’akov revenait tard de la maison d’étude, ces derniers dormaient déjà et il ne voulait pas les déranger ou les contrarier en leur demandant de le servir... alors il préparait son repas lui-même. Notre père Ya’akov, qui incarnait la mida de vérité, la droiture et la perfection dans le service de D., nous a enseigné une part importante des lois de bonne conduite. Il nous a transmis l’importance de veiller à ne pas contrarier ou à ne pas importuner notre prochain quel qu’il soit, même s’il est notre employé et que sa mission est de nous servir. A travers une histoire racontée dans la Mekhilta (paracha 18) nous trouvons un comportement fin et délicat dont nos Sages ont fait preuve.

« Alors que Rabbi Yichmaël et Rabbi Chim’on étaient emmenés pour être mis à mort, Rabbi Chim’on a confié à Rabbi Yichmaël : « Rabbi ! Je souffre terriblement de ne pas savoir pour quelle raison je suis condamné à mort. » Son ami lui a alors répondu :

« Ne t’est-il jamais arrivé de recevoir quelqu’un pour une question ou un jugement et de le faire patienter jusqu’à que tu aies terminé ta boisson, fini de te chausser ou de mettre ton talit ? Or la Torah a averti : ‘Si souffrir, tu fais souffrir’ : cette répétition nous enseigne qu’infliger une légère douleur est aussi répréhensible qu’en provoquer une grande. » « Rabbi, tu m’as consolé » a alors répondu Rabbi Chim’on.

Comme le souligne le gaon Rabbi Yerou’ham Leivovitz dans son ouvrage « Da’at Torah », on apprend d’ici combien le jugement divin rigoureux peut être redoutable. En effet, si par le simple fait de laisser attendre quelqu’un on entre dans le cadre de « Je vous tuerai par l’épée », qu’en sera-t-il si l’on est responsable d’un tourment plus conséquent ? Ainsi, il faut à chaque instant surveiller ses faits et gestes afin de n’infliger aucun chagrin à autrui. Rabbi Yerou’ham nous secoue par des paroles pénétrantes qui sont encore d’actualité : « Je n’ai pas pour habitude de fermer la porte de la pièce où je reçois du monde, bien que cela me fasse perdre un peu de temps et me cause une certaine désorganisation. Mais je serais incapable d’accepter cette cruauté qui ferait patienter les jeunes gens pendant des heures sans raison, avec toutes les conséquences négatives qui en découleraient. De nos jours, les salles d’attente que nous avons aménagées et dans lesquelles les gens doivent patienter, et même parfois s’installer longtemps avant de pouvoir rencontrer la personne, me paraissent être une transgression de l’interdit « Tu ne feras pas souffrir. »

La disposition des chaises

Le gaon Rabbi Moché Feinstein s’efforçait de ne jamais déranger un membre de sa famille ou un de ses disciples. Dans ses dernières années, alors qu’il était âgé et qu’il lui devenait difficile de marcher, sa fille la Rabbanit Tendler avait pris l’habitude de disposer une rangée de chaises pour que son père y prenne appui en marchant depuis son lit pour aller boire son café du matin, ou bien vers sa chambre d’étude. Tous les matins, on trouvait les chaises placées comme il faut autour de la table, et chacun croyait qu’un autre membre de la famille les avait remises en place. Mais il s’est avéré par la suite que le « membre de la famille » en question n’était autre que Rabbi Moché lui-même, qui ne souhaitait déranger personne en lui imposant de remettre les chaises à leur place !

Il va le licencier

Le livre « Méïr Einei Israël » décrit le comportement du ‘Hafets ‘Haïm, qui prenait garde à ne pas causer le moindre préjudice à qui que ce soit. Quand les livres de « Michna Beroura » ont été imprimés à Varsovie, l’auteur, qui n’était autre que le ‘Hafets ‘Haïm, se rendait lui-même à l’imprimerie afin de corriger les épreuves déjà prêtes. Rabbi Na’hman Chlomo Grinspan rendait souvent visite au ‘Hafets ‘Haïm à l’imprimerie. Un jour, il a trouvé ce dernier contrarié. Son regard exprimait la détresse et la colère, il soupirait de douleur de temps en temps en observant les pages fraîchement imprimées. Déconcerté, le Rav Grinspan lui a alors demandé ce qui lui causait un tel désarroi.

En lui montrant les tirages, le ‘Hafets ‘Haïm s’est exclamé : « Ces pages ne sont pas ordonnées correctement ! L’ouvrier a inversé les pages et cela me chagrine profondément. » « Ce n’est pas si grave, on peut aisément les remettre dans le bon ordre » a tenté de le calmer Rav Grinspan.

Mais le ‘Hafets ‘Haïm a répondu, étonné :

« Crois-tu que je m’inquiète pour mon propre dommage ? Que D. préserve ! Je crains (et la chose est très probable) que l’imprimeur ne licencie son employé en apprenant que celui-ci ne sait pas classer les pages correctement. Or c’est un père de famille, avec des enfants en bas âge qu’il doit nourrir ! Comment faire à présent pour qu’il ne subisse pas les conséquences de son erreur ? Dissimuler les faits à l’imprimeur serait également interdit ! Le ‘Hafets ‘Haïm ne s’est alors calmé que lorsque l’imprimeur, lui a promis en topant qu’il n’arriverait aucun mal à l’employé à cause de cette histoire...

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

La sanctification de Son nom

Près de la ville de Mogador, un Arabe algérien possédait un hôtel qui lui procurait des revenus confortables. Quand les relations entre le Maroc et l’Algérie se sont refroidies, des soupçons ont commencé à peser particulièrement sur cet homme d’affaires, et les autorités l’ont sommé de fermer son hôtel. Le propriétaire, qui connaissait la grandeur et la sainteté du tsaddik, s’est alors rendu avec son épouse sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto le jour de sa hilloula pour implorer qu’on lui accorde à nouveau l’autorisation d’ouvrir l’hôtel. Il a également demandé aux juifs présents de prier pour lui : ‘de même que D. accomplit des miracles pour les juifs, qu’Il en accomplisse aussi en faveur des Arabes !’ Le lendemain, il a reçu une lettre des autorités gouvernementales l’informant qu’il était le seul à pouvoir maintenir un hôtel à cet endroit-là et que celui-ci resterait toujours ouvert. La lettre était accompagnée d’une copie de l’autorisation de fonctionnement de l’hôtel. Bien entendu, l’immense joie qui a empli la demeure de ce propriétaire a franchi toutes les frontières, et ce jour-là, le nom de D. a été sanctifié au sein de tous les peuples du voisinage.

 

 
Table de matière
 

 

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