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paracha de la semaine

MIKETS

24 DECEMBRE 2011

28 KISLEV 5772

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:39

17:54

LYON

16:42

17:52

Marseille

16:48

17:56

     

ARCHIVES DE L'ANNEE 2002 A 2012 ARCHIVES

LA CULTURE GRECQUE

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

Les Sages disent que les Grecs exigeaient des bnei Israël : « Ecrivez pour vous sur la corne du bœuf que vous n’avez pas de part au D. d’Israël. » Cela demande explication. Pourquoi écrire justement sur la corne du bœuf et non sur celle d’un autre animal ? L’explication en est que les Grecs savaient que la force des bnei Israël leur venait principalement de l’étude de la Torah, qui est pour eux l’essentiel, contrairement à l’opinion des Grecs selon laquelle le corps est l’essentiel. Et en particulier quand les bnei Israël se renforcent dans l’étude, aucun peuple ne peut les soumettre ni les troubler.

Les intiales des mots « corne de bœuf » (keren chor) forment le mot « cash » (paille), en allusion au verset (Ovadia 1, 18) : « La maison de Ya'akov sera un feu, la maison de Yossef une flamme et la maison d’Essav de la paille. »

Et les dernières lettres forment le mot « ner » (lampe), allusion au fait que la Torah est comparée à une lampe. Quant à la voix de la Torah, les Grecs savaient que lorsqu’il y a la « voix de Ya'akov », dans la Torah et les mitsvot, alors il n’y a pas les « mains d’Essav », elles n’ont plus aucun pouvoir, et se transforment en paille.

C’est pourquoi les Grecs voulaient que les bnei Israël écrivent sur une corne de bœuf que les mains d’Essav étaient l’essentiel et qu’ils reniaient le D. d’Israël. Du fait qu’ils écrivaient cela, leurs descendants seraient entraînés dans la même erreur, puisqu’ils verraient comment leurs ancêtres avaient témoigné par écrit qu’ils n’avaient pas de part au D. d’Israël. Et nous trouvons qu’une signature les a induits en erreur, à cause de Yérovam ben Nevat, qui craignait que les bnei Israël ne viennent en pèlerinage et voient Re’havam, le roi de Judée, assis (car dans la azara, seuls les rois de la maison de David avaient le droit de s’asseoir), alors que lui devait rester debout. Il s’est dit : tout le monde risquera de dire que Re’havam est le vrai roi et que je ne suis qu’un serviteur. Qu’a-t-il fait ? Il a érigé deux Veaux d’or et mis en garde les bnei Israël contre le fait d’aller en pèlerinage à Jérusalem (Sanhédrin 101b). Ensuite, il a installé un méchant auprès d’un tsaddik et leur a demandé : « Etes-vous prêts à signer votre approbation sur tout ce que je fais ? » Ils lui ont dit : oui. Il a repris : « Même d’adorer une idole ? » Le tsaddik a répondu : « A D. ne plaise ! » Le méchant a dit au tsaddik : « Peut-il te venir à l’esprit que quelqu’un comme Yérovam puisse adorer une idole ? Il veut simplement nous mettre à l’épreuve pour voir si nous acceptons ce qu’il dit. » Alors A’hiya HaChiloni aussi, qui avait sacré Yérovam, s’est trompé et a signé, et il est également écrit de Yéhou, qui était pourtant un grand tsaddik (II Melakhim 31) : « Il n’évita pas les fautes de Yérovam. » Qu’est-ce qui a provoqué cela chez lui ? Il a vu le sceau d’A’hia HaChiloni et s’est trompé.

Ici, le miracle a été que cette écriture que nos ancêtres avaient inscrite sur la corne du bœuf n’a servi à rien. Et quand les ‘Hachmonaïm sont devenus plus forts que les Grecs, l’inscription qu’ils avaient faite sur la corne du bœuf a été annulée, et il n’en est resté aucun résultat fâcheux, aucun juif n’a renié la vérité. C’est cela l’essentiel du miracle. C’est pourquoi nous n’évoquons pas du tout la guerre contre les Grecs, mais le miracle spirituel qui leur a été fait à l’époque des Grecs. Et comme nous le disons dans la prière : « Ils ont fixé ces huit jours de ‘Hanouka pour remercier et glorifier Son grand Nom. » Cela signifie que le Nom de Hachem ne s’était pas effacé chez eux à cause de ce qu’ils avaient écrit sur la corne du bœuf.

En vérité, pourquoi les Grecs voulaient-ils obliger le monde à croire en leur culture ? Qu’est-ce que cela pouvait bien leur faire qu’il y ait quelque part un peuple qui n’était pas disposé à croire la même chose qu’eux, à savoir que le monde est un phénomène naturel et qu’il n’a ni créateur ni maître, l’essentiel étant de profiter de la nature sans aucune limite, et de ne vivre que pour le corps ? La culture grecque semble ressembler à la corne du bœuf, elle ressemble à la corne qui n’a aucune compréhension, elle est simplement située au-dessus du cerveau, mais sans profiter en rien de la tête pour se demander où est la vérité.

Pour eux, il n’est nullement nécessaire de faire un examen de conscience et de se demander qui a créé tout cela, l’homme sur terre doit seulement profiter de tout le bon que le monde lui offre autant qu’il le désire, sans craindre quoi que ce soit, et sans utiliser son cerveau pour réfléchir. Il doit avoir une tête comme la corne, qui n’a aucune vitalité, et comme le bœuf, qui est fort, vigoureux et ne réfléchit pas. Il suffit d’être comme un animal qui n’a aucun avenir.

C’était cela tout le programme des Grecs, faire admettre leur connaissance de l’architecture, de la poésie etc., et pour vaincre, ils devaient soumettre le monde à leur autorité. En vérité, ils ont facilement réussi à imposer leur culture au monde entier.

Toutes les nations adorent des idoles qui n’ont rien de véritable, et en plus de cela elles n’ont aucune connaissance de la Torah, mais il n’en est pas ainsi des bnei Israël, dont la foi est différente. La foi en Hachem est gravée dans leur cœur, ils croient en un D. Un et unique, qui est au début et à la fin et en dehors de Qui il n’y a pas de D. L’âme qui se trouve en l’homme le rapproche et le relie à son Créateur, car elle-même fait pour ainsi dire partie de Lui. Le but du juif est d’être le « serviteur » de la sainte Torah et des mitsvot, d’éclairer l’âme, et de cette façon éclairer tous les mondes et donner de la satisfaction au Créateur. De plus, la Torah se trouve au centre de la vie du juif, si bien qu’il ne trouve aucun goût aux vanités de ce monde. A ses yeux, toute la création n’est là que pour servir Hachem, il ne cherche à en tirer aucun profit personnel. Et même lorsqu’il profite de ce monde et en jouit, il remercie et glorifie Hachem, et ne profite de rien sans bénédiction. En cela, les Grecs ont trouvé chez les juifs des concurrents à leur sagesse et à leur culture. Et comme toute leur sagesse repose sur un mensonge, à l’instar de la corne qui n’a ni vitalité ni sagesse, mais qui se tient simplement haut sur la tête et s’enorgueillit, les Grecs étaient prêts à fouler aux pieds la vérité, afin que les  bnei Israël ne les dérangent pas. Par conséquent, le miracle qui a eu lieu était qu’ils avaient presque le dessus, mais que le Saint béni soit-Il, dans Sa grande miséricorde, nous a sauvés de leurs mains et les a livrés aux mains des faibles, du petit nombre, des tsaddikim et des purs, si bien que les Grecs ont été punis. Quant à la beauté de la nature et du corps, cela n’influe en rien sur les bnei Israël. Mais en revanche, ces derniers n’imposent pas leur opinion à qui que ce soit : la Torah est posée dans un coin, celui qui la veut peut venir la prendre, et l’homme est libre de choisir le bien ou le mal.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Le mérite des tefilin

La vue de ce juif originaire de New-York, venu demander une bénédiction à Rabbi David ‘Hanania Pinto, ne cessait de faiblir. Les médecins ne savaient comment l’aider, comment lui rendre l’usage de ses yeux. C’est pourquoi il venait solliciter le Rav pour que D. lui envoie une guérison complète. Ce dernier lui a demandé s’il avait l’habitude de mettre les tefilin, mais il a répondu par la négative. Il ne les mettait pas.

Le Rav lui a alors suggéré : « Commencez à les mettre ; le mérite de mon ancêtre Rabbi ‘Haïm Pinto vous protègera et vous guérirez totalement. »

Plus tard, cet homme a raconté que dès le jour où il a commencé à mettre les tefilin, la vue lui est revenue et progressivement il a recommencé à voir comme tout un chacun.

A son retour à l’hôpital pour de nouveaux examens, les docteurs n’en croyaient pas leurs yeux et ont voulu savoir ce qui s’était passé.

« Quel médecin vous a guéri, l’ont-ils questionné, car normalement, vous ne pouviez pas recouvrer la vue ? » Avec une fierté toute juive, il leur a répondu : « le mérite de la mitsva de tefilin que le Rav Pinto m’a ordonné d’accomplir m’a guéri.

HISTOIRE VECUE

Le miracle de ‘Hanouka à Niedererschel

En consultant mon calendrier j’ai découvert avec une grande joie que dans quelques jours débutait ‘Hanouka, la fête de la lumière. J’ai décidé que même à Niedererschel (camp de travail situé au cœur de l’Allemagne), nous devions allumer les bougies de ‘Hanouka.

J’en ai immédiatement parlé à Bantsi, qui était devenu l’homme de confiance des occupants du bloc. Il a été enchanté par cette idée : « Oui, nous devons allumer les bougies de ‘Hanouka. Ainsi, nous accomplirons la mitsva et nous améliorerons également le moral dans le baraquement. C’est un bon projet mais nous devons absolument prendre des précautions ! »

Nous étions confrontés à deux difficultés principales : il fallait tout d’abord ‘organiser’ de l’huile mais aussi trouver un endroit d’où les lumières ne seraient pas visibles. Dans l’usine où nous travaillions l’huile ne manquait pas mais il n’était pas si simple d’en emporter, ne serait-ce que quelques gouttes, vers notre baraque pour lundi soir, première nuit de ‘Hanouka.

Nous savions que, d’après la halakha, nous n’avions pas l’obligation de mettre notre vie en péril pour accomplir cette mitsva. Mais une impulsion particulière brûlait dans le cœur de la plupart d’entre nous, nous poussant à nous sacrifier afin de pérenniser notre identité juive, malgré les circonstances difficiles qui étaient les nôtres. Par ailleurs, nous ressentions une telle détresse physique et spirituelle qu’à nos yeux, une petite bougie de ‘Hanouka pouvait réchauffer nos âmes et nous procurer l’espoir, la foi et le courage d’affronter tous les défis.

Nous avons alors décidé d’organiser un tirage au sort. Le premier qui serait désigné devrait se procurer l’huile ; le second serait responsable de la cacher jusqu’au lundi soir ; et ainsi de suite, chacun de nous était chargé d’une mission. J’étais le cinquième et j’étais donc chargé de fournir les mèches (pour l’allumage).

Grienwald, le premier désigné par le tirage au sort, a rempli son rôle à merveille. Il a réussi à convaincre le redoutable contremaître que sa machine fonctionnerait mieux si on la huilait chaque matin. Il a donc reçu un flacon ‘béni’ d’huile de lubrification. Nous avions à présent de l’huile qui tenait une place de choix dans la boîte à outils. Ainsi était également résolu le problème de la dissimulation de ce précieux liquide. Chacun de nous avait rempli son rôle parfaitement.

Lundi, vers le soir, j’ai posé l’huile dans la moitié vide d’une boîte de cirage. J’ai extrait quelques fils de ma fine couverture et je les ai transformés en mèche. Quand tout a été prêt, je me suis installé pour manger rapidement et j’ai convié nos camarades à participer à l’allumage de la première bougie de ‘Hanouka. Soudain, je me suis aperçu que nous n’avions pas pensé aux allumettes ! J’ai murmuré à Bantsi : « Chacun doit laisser un peu de soupe. » Bantsi a donc demandé à ses amis pourtant affamés d’agir ainsi, en leur expliquant la raison. En l’espace de cinq minutes, cinq parts de soupes ont été échangées contre une cigarette avec les occupants de la chambre d’à côté. Cette dernière a elle-même été troquée contre une boîte d’allumettes dans la cuisine, sans questions inutiles.

Après le repas, j’ai récité les trois bénédictions et une petite lumière de ‘Hanouka s’est mise à scintiller sous ma paillasse. Tous les habitants du bloc sans exception se sont joints à mes amis pratiquants pour fredonner les chants de ‘Hanouka.

Flottaient devant nous les images des soirs de ‘Hanouka avec nos parents, nos frères, nos sœurs, nos femmes et nos enfants… tous rassemblés autour des belles ‘hanoukiot d’argent, chantant joyeusement ‘hanérot halalou’, ‘ma’oz tsour’ et autres mélodies. Des larmes coulaient sur nos joues émaciées.

Puis chacun s’est assis sur son lit, plongé dans de profondes pensées. Pour un instant, il nous semblait que rien n’avait plus d’importance que cette petite flamme vacillante.

Mais hélas ! Le rêve s’est trop vite arrêté. Le cri « Ecoutez » nous a soudain ramenés à la réalité. Nous nous sommes prestement mis au garde-à-vous. Le petit « unterscharführer » se tenait muet à l’entrée de la pièce, comme il le faisait souvent lors de ses ‘visites surprises’ où il cherchait un prétexte, fût-ce le plus léger, pour nous flageller avec son fouet pour chiens. Soudain, il a reniflé et a hurlé : « Que se passe-t-il ici ? Je sens une odeur d’huile brûlée ! »

Pendant une seconde, mon cœur a cessé de battre. J’ai lancé un regard furtif vers la petite bougie de ‘Hanouka alors que l’officier se dirigeait déjà vers les paillasses, à la recherche de l’huile qui se consumait. Je n’osais pas me pencher pour éteindre la lumière avec mon pied, de peur que le chien ne me remarque et ne me saute dessus. J’ai regardé rapidement les visages pâles comme la mort qui m’entouraient. C’est également ce qu’a fait l’officier : il nous a scrutés, regardant chacun de nous dans le fond des yeux. Dans quelques instants, il atteindrait la rangée de nos lits et plus rien ne nous sauverait alors de ses mains cruelles.

Alerte ! Alerte !

Mais soudain… le hurlement d’une sirène annonçant une attaque aérienne s’est fait entendre. Le commandant s’est arrêté et au même moment, toutes les lumières du camp se sont éteintes. Le cri « Alerte ! Alerte ! » retentissait dans tout le camp. A la vitesse de l’éclair j’ai éteint la bougie avec ma chaussure et, suivant les instructions, nous nous sommes tous rués dehors.

« Une enquête sera encore menée ! Une enquête sera encore menée ! » s’écriait le commandant dans le tumulte des alarmes et des prisonniers qui couraient vers le terrain de rassemblement. Mais je ne m’inquiétais plus. Avec bonheur je me suis emparé de la petite ‘ménora’ et j’ai couru, sans la lâcher, hors du baraquement.

Pour nous, c’était un vrai miracle de ‘Hanouka. Un miracle de ‘Hanouka où nous avions perçu la main de D., même dans ce camp de travail perdu de Niedererschel.

Dehors, dans la nuit glaciale, brillaient les étoiles étincelantes. En entendant le bruit des bombardiers des alliés au-dessus de nos têtes, j’ai ajouté dans mon cœur la bénédiction « Qui a fait des miracles à nos pères, en ces jours-là, en ce temps-ci » (Histoire de S. B. Unsdorfer, Londres 5721).

GARDE TA LANGUE

Cela leur déplaira certainement

Dans le domaine du colportage, aucune distinction n’est faite entre raconter à Réouven ce qu’Untel a dit à son sujet ou le raconter à la femme ou aux proches de Réouven. En effet, cela leur déplaira et ils seront déçus de cette personne à cause de cela. Ainsi, même si on leur enjoint de ne rien révéler, ce sera du colportage.

(‘Hafets’ Haïm)

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le secret des bougies de ‘Hanouka

La lumière des bougies de ‘Hanouka que nous allumons doit évoquer pour nous le verset « La charité sauve de la mort » (Proverbes 10, 2). En effet, en aidant quelqu’un de pauvre, affecté dans son corps ou dépourvu de moyens, on ravive en lui une lueur de vie et d’espoir. On lui apporte du courage et un peu de quiétude, car même un peu de lumière peut repousser une grande obscurité. Nous trouvons une allusion à cette idée dans le terme « ‘Hanouka », qui a la même valeur numérique (avec le mot lui-même) que l’expression « la force de la générosité (koa’h nadav) ». Ainsi, en étant généreux avec autrui, on le remplit de force et on allume en lui une étincelle d’espoir. Dans le cas contraire, que D. nous en préserve, le mot « ‘Hanouka » a également la valeur numérique de l’expression « la force qui vole (koa’h ganav) ». En effet, en refusant d’aider les indigents, on déclare « Ma fortune est le fruit de mes seuls efforts » : une telle attitude revient à voler le pauvre, car l’argent et la richesse appartiennent à D., Qui par immense bonté nous les a donnés en gage afin d’aider les nécessiteux. Refuser d’agir ainsi revient à commettre un véritable acte de vol.

Selon la kabbala, ‘Hanouka est le moment où les livres des vivants et des morts se referment : c’est donc le moment de pratiquer la charité, car on peut craindre de ne pas avoir distribué durant l’année tout ce que nous aurions dû donner. Par le mérite de « la tsedaka qui sauve de la mort », nous pourrons être inscrits pour la vie, dans la paix. Ainsi, nous allumerons les bougies avec l’huile de ‘Hanouka : nous illuminerons les âmes éteintes des pauvres, car « l’âme de l’homme est une flamme divine », et en les soutenant matériellement, nous mériterons aussi la prospérité.

Il faut donner davantage chaque jour, selon le verset « Il faut lui donner, et lui donner sans que ton cœur ne le regrette » (Devarim 15, 10). Evidemment, nous ne serons pas tristes de donner et n’essaierons pas de nous en exempter. Tout comme Hachem ne cesse pas de nous combler même quand nous ne le méritons pas, nous aussi devons continuer à donner de bon cœur. Cela revient tout simplement à remplir notre rôle d’émissaire : D. nous a confié or et argent pour que nous les remettions aux personnes dans le besoin. Tel est le secret des bougies de ‘Hanouka.

A LA SOURCE

« Les sept beaux épis, ce sont sept années. Et les sept épis vides frappés par le vent d’est, ce seront sept années de famine. » (41, 26)

Pourquoi est-il écrit « ce sont sept années » concernant l’abondance, et « ce seront » au sujet des années de famine ?

Rabbi Chaoul Katzenelbögen de Vilna se pose la question et y répond. Il est rapporté dans une baraïta : « la famine a duré seulement deux ans, car dès son arrivée en Egypte, Ya’akov a béni le pays et la pénurie a pris fin. Quand les cinq autres années de famine ont-elles alors eu lieu ? Au temps de Ye’hezkel. »

C’est ce que nous suggère la Torah en utilisant le futur : « seront. » Le texte veut nous dire qu’à l’avenir, des années de famine surviendront. Quand cela ? A l’époque de Ye’hezkel.

« Yossef appela le premier né Ménaché : ‘Car D. m’a fait oublier toutes mes tribulations et toute la maison de mon père.’ Au second, il donna le nom d’Ephraïm : ‘Car D. m’a fait fructifier dans le pays de ma misère.’ » (41, 51-52)

Rabbi Meir Leibüsh, le Malbim, explique ainsi ce verset :

A travers les noms qu’il a choisis pour ses fils, Yossef s’est créé des signes afin de ne pas oublier, à son heure de gloire, ses jours de détresse. Telle est la bonne conduite à adopter. C’est d’ailleurs pour cette même raison que nous avons l’obligation de manger des matsot et des herbes amères la nuit de Pessa’h : afin de ne pas oublier l’exil même en période de liberté.

Et pour cause : l’exil n’est que l’antichambre de la liberté, et le mal est suivi du bien…

« Par’o surnomma Yossef Tsofnat Pa’anéa’h » (41, 45)

Le nom « Pa’anéa’h », fait-on remarquer dans l’ouvrage « Ha’amek Davar », est composé de deux racines : « pa’a », de la racine « apparence », et « na’h » dans le sens de « sérénité, plaisir ».

Après l’avoir élevé et glorifié, Par’o l’a surnommé ainsi car il s’émerveillait de la puissance de Yossef.

En effet, quiconque vit humblement pendant plusieurs années puis est soudainement hissé très haut a généralement du mal à supporter cette métamorphose, et il est très courant que cette personne perde la raison ou meure. Or Par’o a remarqué que Yossef est sorti de prison directement vers la grandeur, sans pour autant changer.

De même, de manière générale, quiconque est habitué à la passivité et à la soumission ne peut soudain devenir un dirigeant. Or Yossef a quitté la servitude pour endosser directement une immense responsabilité. Ainsi, Par’o a déduit que Yossef n’était pas un vil esclave : au contraire, c’était un être noble et élevé, qui n’avait pas encore pu mettre en pratique son potentiel. Voici donc l’enseignement qui se cache derrière le nom « Tsofnat Pa’anéa’h » : c’est un homme de belle apparence, capable de dominer, tout en restant simple et serein.

« Les frères de Yossef partirent à dix, pour acheter du grain en Egypte. » (42, 3)

Rabbi Its’hak Meir de Gour explique ainsi l’expression « acheter du grain (lichbor bar) » : détruire (lichbor) le désir de nourriture. En effet, il n’y a rien d’extraordinaire à ne pas être avide de nourriture là où il n’y en a pas. Mais tel n’est pas le cas justement en Egypte, une terre d’abondance…

« Or ils venaient de quitter la ville, ils en étaient à peu de distance, lorsque Yossef dit à l’intendant de sa maison : ‘Va, cours après ces hommes’. » (44, 4)

Rabbenou ‘Haïm Vital affirme que réciter la ‘tefilat haderekh’ avant de partir en voyage nous protège de tout dommage en chemin.

C’est la raison pour laquelle, souligne Rabbi Avraham Meir de Gour, Yossef a ordonné à son intendant de les poursuivre avant qu’ils aient quitté la ville et qu’ils aient pu dire la ‘tefilat haderekh’ : afin de les rattraper et de les ramener en Egypte.

C’est également pour cela que Yossef a enjoint à son assistant ‘Remplis de vivres les sacs de ces hommes, autant qu’ils en peuvent contenir’ : afin qu’ils ne puissent pas voyager rapidement et qu’il soit aisé de les poursuivre et de les rejoindre.

La lumière du Zohar

« Yossef se souvint alors des songes qu’il avait eus à leur sujet. » (42, 9)

De manière générale, nous nous souvenons des beaux rêves et ils se réalisent alors. Dans le cas contraire, tout comme le rêve nous a échappé, il sera oublié d’En Haut également.

En réalité, un rêve non résolu ressemble à une lettre non lue. De même, oublier un songe revient à ne l’avoir jamais fait.

Ainsi, quiconque oublie son rêve, ne le verra pas se réaliser. C’est la raison pour laquelle Yossef s’est souvenu de son songe et attendait toujours qu’il se réalise.

(Parachat Miketz 199b)

SUR LA VOIE DE NOS PERES

Réfléchir au bien qu’on peut faire

« Qu’on amasse toute la nourriture de ces années fertiles qui approchent ; qu’on emmagasine du blé sous la main de Par’o, pour l’approvisionnement des villes et qu’on le tienne en réserve. » (41, 35)

On rapporte au nom de Rabbi Avraham le ‘hassid que c’est la qualité de pitié et de miséricorde qui a incité Yossef à faire preuve de bonté envers le peuple égyptien qui traversait alors une période difficile. Yossef craignait que Par’o et ses ministres ne prennent pas la mesure de la famine qui s’annonçait et entraînent ainsi le peuple à sa perte.

Les grands érudits d’Israël au fil des générations ont toujours vécu selon le principe de la Torah : « Le monde est construit sur la bonté. » Plus récemment, nous avons pu admirer les comportements de Rabbi Israël Salanter qui, dès son jeune âge, comblait d’amour son prochain et aspirait à aider autrui de son mieux.

Il réfléchissait sans cesse aux moyens de faire du bien autour de lui et de procurer à chacun du bien-être. C’est dans cette optique qu’il s’est mis en danger et s’est sacrifié pour mettre en place des organismes de charité lors de l’épidémie de choléra à Vilna.

Il a consacré toute sa vie à la collectivité. Il se détachait de toutes ses préoccupations personnelles et n’avait aucun autre souci ni désir que ceux du peuple. Rien ne pouvait l’empêcher de se préoccuper des gens de sa communauté.

Déjà dans son enfance à Salant, son profond souci pour l’autre était connu. Il habitait dans une mansarde, y étudiait la Torah et recevait les repas de chez ses beaux-parents par l’intermédiaire de son beau-frère, qui était alors un jeune homme. Chaque matin, ce dernier lui apportait des gâteaux et un café.

L’anecdote suivante est citée dans le livre « Tnou’at Hamoussar » : Rabbi Israël a une fois confié au jeune homme qu’il y avait dans le Beit Hamidrach des personnes âgées, pauvres, et ayant du mal à mâcher. Il valait donc mieux leur servir les gâteaux, et lui se suffirait de pain ordinaire. Le Rav, conscient que les membres de sa famille n’approuveraient pas sa décision, a fait promettre au jeune homme de ne rien dévoiler. Dès lors, il a pris l’habitude pendant de nombreuses années de remettre les gâteaux aux pauvres vieillards tandis que lui se nourrissait de pain noir.

Revigorant

Lorsque l’Admour Rabbi Aharon Rokéa’h de Belz était encore un jeune homme, il a demandé à son assistant, un jour au retour du bain, de lui apporter un café et des gâteaux en précisant « que le café soit bon ». L’assistant, qui se tenait toujours à sa disposition et attendait l’occasion de pouvoir enfin faire plaisir à son maître, s’est réjoui, car pour la première fois le jeune Rabbi avait demandé un plaisir matériel, contrairement au reste du temps où il ne goûtait même pas aux plats qui lui étaient servis.

L’intendant est revenu, portant un joli plateau où était disposées une assiette pleine de gâteaux et une tasse de café fumante. Mais Rabbi Aharon l’a alors prié de l’apporter « au tailleur Untel »…

Bien que surpris qu’un tel honneur soit accordé au tailleur, il n’a pas osé poser de questions et s’est empressé d’accomplir sa mission.

En voyant le plateau que Rabbi Aharon lui avait expédié, le tailleur a été très ému et a expliqué :

« Lorsque j’étais au bain il y a une demi-heure, j’ai dit, lors d’un échange amical, qu’il serait vraiment agréable de boire une bonne tasse de café et de manger quelques gâteaux après un si bon bain…. Ce serait ‘revigorant’. » Le jeune fils du Admour a pris bonne note de ce souhait, et dès son retour à la maison, s’est empressé de ‘revigorer’ ce juif (« Beme’hitsatam »).

Voici une autre histoire merveilleuse sur la qualité de ‘hessed : pendant les jours d’hiver et de froid, le gaon Rabbi Abba Sviatitski, Rav de Kossova, avait l’habitude de marcher, tôt le matin, dans les ruelles vides de la ville. Il scrutait les toits en bois de chaque maison juive afin d’y découvrir un certain ‘secret’.

Quel était-il ? Chaque toit avait sa propre cheminée. Une cheminée qui ne dégageait pas de fumée était le signe que le fourneau n’avait pas été allumé à l’intérieur de la maison et révélait donc l’indigence extrême de l’habitant qui ne pouvait même pas acheter de bois pour réchauffer sa demeure. Les membres de la famille devaient avoir terriblement froid… Qui se soucierait d’eux si ce n’est le Rav de la ville ?

Rabbi Abba savait exactement ce qui lui restait à faire. Le soir, à l’approche de la tombée de la nuit, il se munissait d’une hache et se rendait dans la réserve de bois de sa cour.

Il coupait quelques bûches sèches et en faisait des paquets. Puis au plus profond de la nuit, alors que tous dormaient, il se dirigeait silencieusement vers la maison concernée devant laquelle il posait secrètement le bois avant de repartir (« Péer Hador »).

 

 
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