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paracha de la semaine

VAYIKRA

24 MARS 2012

1ER NISSAN 5772

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

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19:59

LYON

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19:45

Marseille

18:37

19:40

     

ARCHIVES DE L'ANNEE 2002 A 2012 ARCHIVES

Le dévouement qu’on apprend des sacrifices

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Parle aux bnei Israël et tu leur diras : si un homme offre d’entre vous un sacrifice à Hachem, des bêtes du gros et du petit bétail vous offrirez votre sacrifice. » (Vayikra 1, 1-2)

Le Saint béni soit-Il S’est révélé à Moché dans la Tente d’assignation et lui a dit d’instruire les bnei Israël concernant les sacrifices ; dans les termes du verset : « si un homme offre d’entre vous », c’est-à-dire qu’apparemment, c’est lui-même que l’homme aurait dû sacrifier à Hachem. On peut expliquer que de même que la bête est égorgée, ce qui est pour elle une élévation devant Hachem, ainsi l’homme doit se préparer à être un sacrifice devant Hachem. En réfléchissant, on s’apercevra que ces choses ne sont pas du tout simples, car la bête est conduite à l’égorgement et sacrifiée sur l’autel même sans sa volonté, et contrairement à sa tendance naturelle. Or ce n’est pas le cas pour l’homme, qui possède des forces et des désirs, si bien qu’il n’y a aucune possibilité de l’obliger à se sacrifier pour Hachem son D. Comment peut-on, dans ces conditions, arriver à vouloir donner sa vie pour Lui ? Le Ramban explique que tout le but des sacrifices est que l’homme examine ce qui est fait à la bête, et se dise que c’est à lui que tout cela aurait dû lui être fait, mais que comme le Saint béni soit-Il est miséricordieux, Il a ordonné à l’homme d’offrir un sacrifice à la place, afin que la bête sacrifiée soit une expiation pour lui. Et quand il verra comment la bête est égorgée et que son sang coule, il en viendra immédiatement à des pensées de repentir et de regret, et cherchera le moyen d’apaiser Son créateur pour qu’on ne lui fasse pas ce qu’on fait à la bête. Depuis que le Temple a été détruit et que les sacrifices ont été interrompus, nous avons un double devoir de renoncer à notre volonté devant celle de Hachem, puisque nous n’avons plus de sacrifices pour expier nos fautes. On doit tout particulièrement s’habituer à accomplir les mitsvot en réfléchissant à la volonté de D., et non de façon automatique comme des gestes habituels. Nous devons tirer la leçon de l’histoire de Pin’has, qui a pris une lance à la main et tué d’un seul coup Zimri ben Salou et Kozbi bat Tsour, sans tenir compte du danger de cet acte. Comme à ce moment-là il ne désirait pas autre chose que d’accomplir la parole de Hachem et d’ôter la honte qui avait été commise en Israël, il n’a pas tenu compte du danger, et il était entièrement disposé à sanctifier le Nom de D. en public en donnant sa vie. Alors du Ciel, on a reconnu la pureté de ses intentions et on lui a donné une aide particulière, si bien qu’il a réussi à les tuer en un seul coup et à en sortir sans aucun dommage. Les Sages ajoutent que Pin’has était cohen, si bien qu’il lui était interdit de se rendre impur au contact d’un mort, et il a mérité qu’un grand miracle lui soit fait, car Zimri et la non-juive qui était avec lui sont restés en vie tant qu’il tenait la lance, et ne sont morts que lorsqu’il l’a posée. Il y a là de quoi nous enseigner que celui qui veut se purifier, on l’aide, et lorsque le Saint béni soit-Il voit que l’homme désire se sacrifier pour Lui, Il lui accorde une bénédiction spéciale afin qu’il puisse rester dans cette voie.

Rien n’est promis à personne

On sait que l’enseignement aux petits enfants commence par la parachat Vayikra, qui traite des sacrifices (Tan’houma 96 14). Et il faut comprendre pourquoi. En effet, les détails des sacrifices sont nombreux et très complexes, et on a l’impression qu’il serait plus judicieux de commencer par enseigner aux très jeunes élèves les parachiot qui traitent de la création du monde et des histoires des Patriarches, et ensuite seulement les sacrifices. L’explication en est que chez les très jeunes enfants, il y a une pureté qui va en disparaissant avec l’âge, grâce à laquelle un petit enfant est presque prêt à donner sa vie pour un bonbon, c’est pourquoi les Sages ont voulu mettre à profit cette innocence afin d’éduquer les petits au dévouement pour Hachem. Car de même qu’ils sont prêts à donner leur vie pour un bonbon, ils seront prêts à vivre pour la sanctification du Nom de D., or il n’y a rien qui pousse à l’abnégation plus que les sacrifices. L’enfant sait que tout ce qui arrive à la bête, il serait souhaitable que cela soit fait à l’homme, alors il s’habitue immédiatement à faire la volonté de Hachem avec un dévouement absolu pour qu’il ne lui arrive surtout pas ce qui est arrivé à la bête.

Tout homme au monde a été créé dans un but particulier, et quand il descend en ce monde, il doit remplir son rôle et atteindre le perfectionnement nécessaire.

Or c’est difficile : comment l’homme va-t-il savoir quel est le but auquel il a été destiné ? Le monde est rempli d’innombrables épreuves et difficultés, alors comment faire pour savoir quelles sont celles qui s’adressent spécifiquement à nous dans l’accomplissement de notre tâche ? On peut dire que c’est justement dans les choses où l’on ressent une réelle difficulté à servir Hachem qu’il faut investir toutes ses forces et toute son énergie. Par exemple, si quelqu’un trouve difficile de se lever tôt le matin pour aller prier avec un mynian, il est possible que du Ciel on lui ait donné cet obstacle parce que le but qu’il doit atteindre est de se renforcer dans la prière, et lorsqu’il arrive à se dominer pour faire la prière avec le public, il accomplit son rôle. Celui qui réfléchit constate que la vie est remplie d’épreuves et de malheurs. Il n’est assuré à personne que tout se passera pour le mieux pour lui et sa famille, personne ne sait quand un malheur peut se produire, que D. nous en préserve. C’est pourquoi chacun doit travailler à identifier ses points faibles dans le service de D. et se renforcer dans ces domaines-là jusqu’au dévouement total, et lorsque le Saint béni soit-Il s’aperçoit que l’homme s’efforce d’accomplir Sa volonté et de remplir son rôle, alors Il lui accorde une protection particulière.

HISTOIRE VECUE

Merci à Rav Eliahou

« Si un homme d’entre vous offre un sacrifice à Hachem » (Vayikra 1, 2)

Rachi s’interroge sur l’intérêt de la précision « un homme (adam) » et il répond : « De même que Adam, le premier homme, n’a rien offert de ce qui était volé puisque tout lui appartenait, de même vous ne devrez- rien M’offrir de ce qui est volé. »

Penchons-nous sur les paroles du gaon Rabbi David Batsri, directeur de la yéchivah « HaChalom », qui veut nous sensibiliser à l’importance de ne jamais toucher à l’argent qui ne nous appartient pas :

Durant de nombreuses années, le Richon LeTsion, Rav Mordekhaï Eliahou, utilisait en l’honneur des Jours Redoutables le siddour du tsaddik Rabbi Ya’akov de Darband, auteur de l’ouvrage « Ohalei Ya’akov », où la prière et les supplications (seli’hot) dans leur ensemble sont expliquées avec une grande profondeur selon la kabbala et les midrachim. Rav Mordekhaï Eliahou complimentait toujours cet auteur et affirmait que son commentaire reflétait sa grandeur dans tous les domaines de la Torah. Il a une fois raconté une histoire extraordinaire dans laquelle ils avaient tous deux été impliqués, et qui montre à quel point il faut faire attention à ne pas s’approcher de la fortune et de la richesse personnelle d’autrui.

Dans sa jeunesse, Rav Mordekhaï Eliahou était enseignant dans le quartier des Boukharim à Jérusalem et de nombreux chefs de famille se rendaient à ses cours de Torah. Il a une fois rapporté quelques explications du « Ohalei Ya’akov » sur la prière des Jours Redoutables et a alors remarqué qu’en entendant le nom de Rabbi Ya’akov, un des participants, un homme âgé du nom de Yo’hanenouf, s’était redressé et semblait tendu.

A la fin du cours, il s’était approché du Rav en lui disant : « Rabbi, j’ai connu Rabbi Ya’akov et il me reste même un souvenir de lui. Il était mon voisin et vivait dans la plus grande pauvreté. Un jour, il m’a demandé de lui prêter une certaine somme d’argent. J’ai bien entendu accepté, et il m’a donné de son côté un document de reconnaissance de dette. Puis ce tsaddik est décédé sans avoir eu le temps de s’acquitter de sa dette, et j’ai toujours ce document en souvenir. »

Ebranlé par cette nouvelle, Rav Eliahou a immédiatement questionné son interlocuteur : « Puis-je vous demander une faveur ? Déclarez s’il-vous-plaît maintenant que vous pardonnez à ce tsaddik pour ce prêt. Arrivé chez vous, vous écrirez sur l’acte de prêt : ‘Acquitté’ ou ‘Pardonné’. »

L’homme a demandé s’il devait en faire part à son épouse et le Rav a répondu : « Non, il n’y a pas lieu de lui causer de la peine. »

Rav Eliahou a raconté par la suite que le lendemain matin, après la prière de Cha’harit, il avait rencontré la femme en question qui l’attendait devant la synagogue. Elle lui avait demandé : « Rabbi, j’ai une petite question. J’ai rêvé de Rabbi Ya’akov, auteur de l’ouvrage « Ohalei Ya’akov », qui était notre voisin : il me disait que depuis son décès, on ne le laissait pas pénétrer au Gan Eden. C’est seulement cette nuit qu’on lui a permis d’y entrer par votre mérite. Il m’a demandé de vous remercier pour cette grande bonté... »

Puis elle a ajouté : « Je n’ai aucune idée de l’authenticité de ce rêve. Je ne sais pas pourquoi il s’est adressé précisément à moi. Je ne sais pas non plus pourquoi il n’était pas au Gan Eden durant des dizaines d’années ni pour quelle raison il a dû endurer tant de souffrances. Mais il m’a demandé de venir vous remercier pour la grande bonté que vous lui avez prodiguée et c’est donc ce que je fais. »

Entre temps le mari était également sorti de la synagogue. En voyant son épouse discuter avec le Rav, il était resté de côté afin de ne pas les déranger, mais le Rav lui a fait signe de s’approcher. Il lui a alors confié : « Je dois vous raconter le rêve que j’ai fait cette nuit. » Il s’agissait du même rêve que celui de sa femme.

Alors Rav Mordekhaï Eliahou a demandé à son disciple : « Bien. A présent, racontez à votre épouse ce qui s’est passé hier soir après le cours. » Le mari a donc confié à sa femme avoir déchiré la reconnaissance de dettes la veille et celle-ci s’est lamentée en s’écriant : « Malheur à nous qui avons causé une si grande souffrance à ce tsaddik durant des dizaines d’années ! »

Le Rav a alors répondu : « Heureux êtes-vous ! »

« Vous êtes méritants d’avoir prêté de l’argent à ce tsaddik lorsqu’il en a eu besoin et maintenant, grâce à vous, il a mérité d’entrer pur au Gan Eden. Heureux êtes-vous et heureux est votre sort ! » Le directeur de la yéchivah « Hachalom », Rabbi David Batsri, qui a raconté cette histoire extraordinaire, a conclu : « Evidemment dans le Ciel on est très pointilleux sur le nom de chacun. Lorsque la femme a dit au Rav qu’on l’appelait dans le Ciel ‘le sage Mordekhaï’, il a été stupéfait par l’histoire en elle-même mais également par le titre qu’on lui avait accordé en-Haut. »

C’est dans la grandeur d’un homme que l’on trouve son humilité : quand le Rav Eliahou racontait cette histoire, il omettait les mots « le sage Mordekhaï ». Il racontait cette anecdote uniquement pour enseigner l’importance d’être prudent avec l’argent des autres.

GARDE TA LANGUE

Sa faute est impardonnable

Quiconque va s’installer parmi des gens dont il sait qu’ils sont de nature à calomnier leurs amis est appelé « fauteur » même s’il ne les soutient pas. En effet, il transgresse en cela l’interdit de nos Sages d’éviter d’écouter des propos incorrects. A fortiori, s’il se tient prêt à écouter leurs paroles, sa faute est impardonnable et ceci lui sera gravé en-Haut dans le livre des souvenirs.

(‘Hafets ‘Haïm)

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Que viennent les purs pour s’occuper de pureté

« Parle aux enfants d’Israël et dis-leur : si quelqu’un d’entre vous veut présenter à D. une offrande de bétail, c’est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre offrande. » (Vayikra 1, 2)

Nos Maîtres ont demandé dans le Midrach (Tan’houma Tsav 14) : « Pourquoi les enfants commencent-ils leur étude de la Torah par le livre de Vayikra ? Parce que tous les sacrifices y sont mentionnés. Comme les enfants sont encore purs et ne connaissent pas la transgression, D. leur a ordonné de commencer par l’étude des sacrifices : que viennent les purs pour s’occuper de pureté. Je les considérerai comme M’ayant offert des sacrifices. » De nos jours, bien que le Temple soit détruit et que la notion de sacrifice n’existe plus, le monde ne pourrait subsister sans les enfants qui lisent la section des sacrifices. Ceci nous enseigne que tous les domaines de la Torah sont liés à ces parachiot, et c’est grâce à elles qu’Israël peut se maintenir même au sein des exils. En effet, même à notre époque où il n’y a plus de Temple et où nous n’offrons pas de sacrifices à D., notre étude des passages qui s’y réfèrent est considérée comme la réalisation de l’offrande, et Hachem nous accorde Son pardon.

Nos Maîtres ont enseigné (Mena’hot 110a) : « Quiconque étudie la partie de la Torah parlant du sacrifice expiatoire est considéré comme en ayant offert un, et de même pour le sacrifice de rachat. » C’est la raison pour laquelle nos anciens ont institué que les petits enfants commencent par étudier la section traitant des sacrifices, afin de les y habituer dès leur jeune âge et qu’ils sachent que lorsque quelqu’un faute sans avoir la possibilité d’offrir un sacrifice (étant donné l’absence de Temple), il lui suffit d’étudier la partie de la Torah correspondante pour être considéré comme ayant offert un sacrifice.

C’est pourquoi ce passage de la Torah débute par le mot « Vayikra ». Ce terme est à partager en deux et à lire : « Vay » « Kara ». La valeur numérique de « Vay », avec l’unificateur, est la même que « tov (bon) ». Or il n’y a de bon que D., comme il est dit « Sentez et voyez que Hachem est bon » (Psaumes 34, 9). De même, il n’y a de bon que la Torah (Berakhot 5a).

Quant à la valeur numérique de « Kara », elle est identique, avec l’unificateur, à celle de « Karav (s’approcher) », ce qui signifie que l’étude de la Torah nous permet de nous rapprocher de notre Créateur.

Le mot ‘Vay’ fait allusion au fait que même si parfois l’étude de la Torah est difficile, au milieu des souffrances et de la misère, de la vieillesse ou de la maladie, il nous incombe de persévérer. Comme l’a dit le Rambam dans « Hilkhot Talmud Torah » (1, 8) : « Chaque membre d’Israël a l’obligation d’étudier la Torah, qu’il soit pauvre ou riche, en bonne santé ou souffrant, jeune ou vieux démuni de forces, qu’il s’agisse d’un pauvre mendiant qui vit grâce à la charité ou d’un homme marié et père de famille. Chacun se doit de fixer un temps destiné à l’étude, tant le jour que la nuit, comme il est dit : « Tu en parleras jour et nuit. »

A LA SOURCE

« Il offrira un mâle sans défaut. Il le présentera au seuil de la Tente d’assignation, par sa volonté. » (1, 3)

Ce verset est expliqué dans l’ouvrage « Midrach Chemouël » à la lueur d’une anecdote rapportée dans le Midrach au sujet d’un bœuf qui ne se laissait pas tirer pour être offert en sacrifice. Un pauvre est alors venu avec un paquet d’une herbe qui fait éternuer les bêtes. Il lui en a tendu, la bête en a mangé, a été secouée, a craché une aiguille puis s’est laissée apporter en sacrifice. (Apparemment, il semble que ce bœuf refusait de se rendre vers l’autel à cause de l’aiguille coincée dans sa gorge. S’il n’avait pas éternué, il n’aurait pas été apte à être offert en sacrifice.)

C’est donc l’allusion qui se cache dans les mots du texte : « Il l’offrira sans défaut. » Et si nous demandons « peut-être a-t-il un défaut intérieur ? », la solution est : « il le présentera… par sa volonté » : si tu vois que la bête se rend de bon gré vers l’autel, elle est certainement cachère. En effet, si elle ne l’était pas, elle ne pourrait pas aller vers l’autel par sa propre volonté.

« Alors le cohen fera fumer le tout sur l’autel » (1, 9)

Le Midrach explique que l’expression « le tout » vient inclure les os, les tendons, les cornes et les sabots. Notre maître Rabbi ‘Haïm ben ‘Attar s’interroge dans son commentaire « Or Ha’Haïm » :

« S’il en est ainsi, pourquoi Avraham n’a-t-il pas offert l’agneau en sacrifice avec ses cornes, mais les a-t-il laissées comme chofar (la corne droite pour le chofar du Machia’h et la gauche pour le don de la Torah) ?

Rabbi Yitz’hak Ya’akov Weiss, chef du tribunal de Jérusalem, a répondu à cette question dans son livre « Min’hat Yitz’hak », en s’appuyant sur le « Keli Yakar », qui a expliqué pour quelle raison toutes les parties de l’animal doivent être apportés sur l’autel. Il a donc écrit que nous devons également offrir les cornes, car tout pécheur ressemble à quelqu’un qui a des cornes auxquelles nous pouvons nous heurter, il y a donc lieu des les joindre au sacrifice.

Mais le Or Ha’Haïm explique qu’en réalité, Avraham avait également apporté les cornes vers l’autel, mais comme son offrande ne venait pas expier une faute, la Providence divine a fait qu’elles en sont tombées, et il ne les a donc pas offertes.

« Si une personne veut présenter une offrande de farine » (2, 1)

« Qui a l’habitude de présenter une offrande de farine ? Le pauvre. D. a dit : « Je lui en tiens compte comme si c’était sa propre âme qu’il avait offerte » (Rachi).

Rabbeinou ‘Haïm Faladji a écrit dans son livre « Torah Ve’Haïm » (100a) que la Torah est comparée à un sacrifice : un homme pauvre qui apporte un sacrifice riche, comme c’est bon et agréable ! Il en est de même pour la Torah : quelqu’un qui ne pourrait pas étudier à cause de ses difficultés et ses souffrances et qui se forcerait tout de même à le faire est loué et glorifié. En revanche, une personne qui néglige la Torah alors qu’elle aurait la possibilité de s’y investir ne s’est pas acquittée de son devoir, à l’instar d’un riche qui offrirait un sacrifice de pauvre.

LA LUMIERE DU ZOHAR

« Si c’est un oiseau qu’on veut offrir en holocauste » (1, 14)

Rabbi Yossi a demandé : « Pourquoi les lois concernant l’holocauste diffèrent-elles selon les sortes d’animaux : du gros bétail, du petit bétail ou un oiseau ? Puisqu’il s’agit du même sacrifice (holocauste) et qu’on les brûlera tous de la même manière, pourquoi les distinguer l’un de l’autre ?

En réalité, quiconque en a les moyens offrira du gros bétail. S’il ne le peut pas, il prendra du menu bétail. Enfin, s’il n’en a pas non plus la possibilité, il offrira un oiseau. En effet, il est dit « Si cet homme est pauvre et que ses moyens sont insuffisants » : D. n’éprouve pas une personne au-delà de ses capacités. »

Rabbi Elazar a déclaré : « Le sacrifice est à l’image de la faute. » Un riche qui est parfois arrogant offrira un taureau, car il aura davantage tendance à fauter devant son Créateur. Un homme moyen offrira du petit bétail, car il n’a pas vraiment la volonté de fauter. Un pauvre, qui n’est pas arrogant du tout et dont la volonté est la moins affirmée, offrira le sacrifice le plus léger.

Les sacrifices sont reconnus individuellement. D. juge chaque personne de manière droite.

(Vayikra 5a)

SUR LA VOIE DE NOS PERES

L’humilité : fondement de toutes les vertus

« Il appela (Vayikra) Moché » (1, 1)

Selon le texte biblique, le « aleph » du mot « Vayikra » est plus petit que les autres lettres de la Torah. Notre maître Ya’akov Ba’al Hatourim explique que Moché, dans sa grande modestie, a voulu écrire « Vayiker el Moché » (Il rencontra Moché), comme cela a été le cas pour Bil’am, comme s’Il lui était apparu par hasard. Mais Hachem a ordonné d’écrire « Vayikra » et Moché a donc ajouté le « aleph » en minuscule.

Le Keli Yakar rapporte au nom du Yalkout que le « aleph » de « Vayikra » est petit. La lettre « aleph » fait référence à un langage d’étude comme dans « et je t’enseignerai (vaaelephekha) la sagesse » (Job 33, 33), pour insinuer que l’étude de la Torah se maintient uniquement chez celui qui se fait petit. Le machguia’h Rabbi Ye’hezkel Lewinstein a d’ailleurs déjà affirmé que l’orgueil est la source de tous les mauvais traits de caractère et que tous les défauts et le mal qui habitent une personne découlent de la suffisance. Mais il en est de même dans le bon côté : l’humilité est le fondement de toutes les vertus et la base de la perfection. Quiconque est doté de la qualité de modestie ne développe donc aucun défaut.

Voici ce qu’a raconté le gaon Rabbi Moché Mordekhaï Schlesinger :

Lors des deux dernières années de vie de Rabbi Ya’akov Israël Kaniewski, le Steipeler, des milliers de gens se rassemblaient dans la salle du collel « ‘Hazon Ich » à Bnei Brak à l’occasion du cours du Rav pour l’anniversaire de décès du ‘Hazon Ich, le 15 ‘Hechvan. Il s’agissait d’un moment particulièrement saint.

Vers le soir, le Steipeler déclarait avec modestie : « Il y a beaucoup de participants parce que le cours a lieu une fois par an… logiquement, s’il était hebdomadaire, il n’y aurait même pas un groupe de dix hommes pour faire le kaddich après… »

Le jour de Pourim, et plus particulièrement lors des dernières années de sa vie, le Steipeler recevait chez lui une assemblée aussi nombreuse que diversifiée, et qui comptait beaucoup d’enfants impatients de recevoir la bénédiction du Rav. Celui-ci m’a un jour confié :

« A Pourim, le ‘heder’ est fermé. Les petits enfants tournent donc autour des mamans et perturbent leur préparation du repas de Pourim et des michloa’h manot. C’est pourquoi les femmes envoient les enfants avec leur père chez un vieil homme qui reste toujours chez lui du fait de sa faiblesse pour qu’ils traînent là-bas quelques heures, allégeant ainsi leur tâche à la maison ce jour-là…»

Qu’il ne se plaigne pas !

Un jour, le tsaddik Rabbi Chemouël Eliahou de Zwelin dressait la table pour le soir du Chabbat. On est alors venu l’informer que tel ‘hassid, qui était un homme érudit, se trouvait en ce moment même à la maison d’étude et se plaignait de ne pas avoir été installé à une place honorable autour de la table…

Le Rav leur a répondu : « Qu’il ne se lamente pas ! Dites-lui que la mezouza, pourtant riche en Torah et en sainteté, ne se fâche pas d’être laissée près de la porte… »

Vous êtes le tsaddik !

Sur le chemin qui le menait vers Riminow pour rendre visite à Rabbi Mena’hem Mendel, Rabbi Leib de Primichlan a échangé de place avec son cocher afin qu’on ne le reconnaisse pas à son entrée dans la ville et que lui soient ainsi épargnés les honneurs accordés au Rav que ses hôtes lui réservaient. Il s’est donc muni du chapeau du cocher et a revêtu celui-ci de son shtreimel.

A l’approche de la ville, ils ont rencontré une grande assemblée de ‘hassidim, des disciples envoyés par Rabbi Mena’hem Mendel pour accueillir le tsaddik.

Naturellement, les élèves se sont hâtés vers le cocher portant le shtreimel et l’ont salué avec frisson et tremblement. Mais Rabbi Naftali de Ropschitz, qui se trouvait parmi eux, s’est immédiatement approché du « faux cocher » en s’adressant à lui avec un saint respect : « Bienvenue notre maître… »

Stupéfait, Rabbi Leib l’a alors questionné : « Comment m’avez-vous reconnu ? » Rabbi Naftali a répondu : « J’ai remarqué l’humilité et la soumission avec laquelle vous dirigiez le cheval et j’ai compris que vous étiez le tsaddik… »

HOMMES DE FOI

Récits sur les tsaddikim de la famille Pinto

La vie par le mérite de la charité

Rabbi ‘Akiva, originaire de la ville de Nice, a raconté l’histoire suivante à Rabbi David ‘Hanania Pinto : il habitait dans sa jeunesse à Mogador près de chez Rabbi ‘Haïm Pinto et il avait été désigné pour servir le Rav.

Un jour, alors que le Rav était assis près de chez lui, un juif est passé en transportant quelques coqs. Le Rav lui a demandé de la tsedaka, mais le passant a répondu : « Je n’ai rien à vous donner. » Rabbi ‘Haïm a alors répliqué : « Vous avez plusieurs coqs. Donnez-m’en un pour un pauvre. » Mais alors qu’il persistait dans son refus, tous les coqs qui lui appartenaient sont soudainement morts.

Il est donc venu implorer le pardon du Rav en ajoutant : « Rav ! Je me rends à présent à un repas et tous les coqs sont morts, je n’ai pas de quoi nourrir les participants ! » Rabbi ‘Haïm lui a conseillé : « Allez chez le cho’het, et là-bas, ils ressusciteront tous ! » C’est ce qui arriva.

Nous avons déjà entendu une histoire similaire qui était arrivée à Rabbi ‘Haïm Pinto « le grand ». Cela rejoint le précepte de nos Sages selon lequel « les actions des pères sont des exemples pour les enfants » : si les pères ont pu agir de la sorte, les enfants pourront aussi le faire.

Toujours au sujet de la force de la tsedaka, on raconte que Rabbi ‘Haïm a un jour rencontré Rabbi ‘Haïm Cohen. Le tsaddik lui a déclaré : « Je sais que vous avez aujourd’hui l’intention de prendre l’autobus. Sachez que tous les passagers du bus mourront. Donnez donc un peu d’argent à la tsedaka et vous serez épargné. » Rabbi ‘Haïm Cohen s’est alors exclamé : « Dans ce cas, informez tous les passagers de l’autobus pour que tous soient sauvés ! » Mais Rabbi ‘Haïm a répondu : « Tous les autres voyageurs ne me croiront pas. C’est pourquoi je m’adresse uniquement à vous pour vous indiquer la voie à suivre afin d’être protégé. »

C’est effectivement ce qui arriva : l’autobus tomba du haut d’une falaise et tous les passagers furent tués sur le champ, hormis Rabbi ‘Haïm Cohen qui avait été préservé de la mort par le mérite de la tsedaka.

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