La Paracha de la semaine en format PDF

la Paracha en PDF

paracha de la semaine

Vaet'hanane

4 Août 2012

16 Av 5772

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

21:08*

22:22

Lyon

20:49*

21:58

Marseille

20:40

21:46

* On allumera selon sa communauté

ARCHIVES DE L'ANNEE 2002 A 2012 ARCHIVES

Nous avons la clef de la réparation du monde

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Que je passe, je Te prie, et que je voie le bon pays » (Devarim 3, 25)

Moché supplie Hachem de le laisser entrer en terre sainte. Il a fait 515 prières, ce qui est la valeur numérique de « vaet’hanan », et pourtant sa supplication n’a pas été acceptée, et le Saint, béni soit-Il n’a pas consenti à le laisser entrer en terre promise. En vérité, pourquoi a-t-Il refusé de façon aussi catégorique d’accepter la prière de Moché, alors que les Sages ont dit (Yébamot 64a) qu’Il aspire à la prière des justes ? Pourtant ici, Il a mis fin à sa prière en disant : « Assez, ne Me parle plus de cela », ce qui est très surprenant. Et même s’il avait été décrété contre lui qu’il ne rentrerait pas dans le pays à cause de la faute des eaux de Meriva, pourquoi le Saint, béni soit-Il ne lui a-t-Il pas permis de le parcourir un peu, juste pour contempler sa beauté et y accomplir les mitsvot qui dépendent de l’installation dans le pays, quitte à l’en faire sortir immédiatement après ?

Mais il faut apprendre de là un grand principe parfaitement clair : absolument personne n’est capable de comprendre les calculs du Saint, béni soit-Il, et personne n’a la moindre notion ni compréhension de la profondeur des pensées du Créateur du monde, que Son Nom soit loué. S’Il ne désirait pas accéder à la requête de Moché, c’était certainement pour son bien et d’une grande utilité. En effet, les voies de Hachem nous sont cachées, et Lui seul sait exactement ce qui est bon pour l’homme et ce qui n’est pas bon pour lui. Cela représente pour nous tous une grande remontrance, car parfois nous prions et supplions instamment le Saint, béni soit-Il de nous accorder ce que nous demandons, et à notre grand regret nous sommes obligés de constater que notre prière n’a donné aucun résultat et que rien ne nous a été accordé. Nous avons même l’impression que pour ainsi dire les portes du Ciel sont hermétiquement fermées devant nous, et par erreur, nous tombons dans le désespoir, en croyant que le Créateur est loin de nous et ne s’intéresse pas à nos supplications. Cette idée est ancrée dans l’erreur, car en vérité Il aspire à notre prière, désire entendre notre voix, et si malgré tout nous voyons que notre prière n’est pas exaucée et que nous n’avons pas encore mérité le salut, il faut savoir avec certitude que c’est pour notre bien, parce que seul Hachem sait ce qui est bon pour l’homme et ce qui est mauvais pour lui. Qui est plus grand que Moché, dont le Saint, béni soit-Il n’a pas exaucé la prière, pour des raisons connues de Lui seul et qui nous sont cachées !

C’est le sens de ce que lui a dit Hachem, « Rav lekha » (Assez !), le mot « Rav » indique que Moché sera « Rav », c’est-à-dire qu’il enseignera aux bnei Israël ce qu’il y a à savoir sur la prière, et ils apprendront de lui que la prière n’est pas toujours exaucée, car parfois ce que nous demandons n’est pas pour notre bien. Et de même que la prière de Moché n’a pas été acceptée, il est possible que parfois la prière d’un autre juif ne le soit pas, parce qu’elle n’est pas pour son bien.

En une occasion où je me trouvais à Toronto pour encourager la communauté, j’ai soudain hésité à la fin de la semaine à partir pour New York et à y passer le Chabbat. C’était tout à fait incompréhensible, parce que logiquement, il aurait mieux valu que je reste à Toronto pour Chabbat à cause du mariage de l’un de ceux qui soutiennent financièrement nos institutions, c’était donc très utile pour nos institutions et pour le monde de la Torah. Mais Hachem me dictait de partir à New York, et les Sages ont dit (Souka 53a) : les jambes conduisent là où le Saint, béni soit-Il le désire. Effectivement, quand je suis arrivé à New York, on m’a reçu avec de grands honneurs, j’ai donné des cours sur le renforcement des remparts de la religion, et je les ai soutenus par les paroles du D. vivant. Au moment du cours, j’ai remarqué que bien que la synagogue ait été un bâtiment des plus splendides, elle ne contenait pas encore d’Arche susceptible de renfermer honorablement les sifrei Torah. Quand j’ai demandé ce que cela signifiait, les responsables m’ont répondu qu’ils avaient l’intention de construire un heikhal beau et imposant, comme il convient à une synagogue aussi magnifique, mais qu’ils ne possédaient pas encore la somme nécessaire. Je me suis immédiatement dit que c’était apparemment pour cela que du Ciel on m’avait envoyé là. Je suis tout de suite passé de la pensée à l’acte, j’ai rassemblé toute la communauté et j’ai parlé de l’honneur de la Torah, en disant que c’était une grande mitsva très importante de donner de l’argent pour le heikhal. A ma grande stupéfaction, il n’a fallu que quelques minutes pour que la somme nécessaire de cent cinquante mille dollars soit rassemblée.

Et comme j’avais mérité une mitsva aussi importante, la mitsva d’embellir et d’honorer la maison de Hachem, Il m’a accordé un cadeau merveilleux absolument inappréciable, un cadeau spirituel précieux et important, et dès que j’ai quitté cet endroit j’ai eu l’idée d’une belle solution supplémentaire au problème que j’ai exposé ci-dessus : pourquoi le Saint, béni soit-Il a-t-Il obstinément refusé d’accéder à la demande de Moché, qu’est-ce qui aurait bien pu arriver si Moché était entré dans le pays et l’avait un peu observé ? Voici ce qu’il m’est venu à l’esprit d’expliquer, avec l’aide du Ciel : les Sages ont dit (Zohar Béréchit) que le Saint, béni soit-Il a pris la Torah comme modèle pour créer le monde. Ils ont également dit (Béréchit Rabba 11) qu’Il avait envisagé de créer les âmes des bnei Israël encore avant de créer le monde. C’est-à-dire que le peuple d’Israël a été témoin de la Création, et a mérité de voir de ses yeux comment Hachem a créé le monde à l’aide de la sainte Torah. Le centre de l’univers et l’origine de la création du monde a commencé à partir du « even hachetiya », la pierre de fondement qui se trouve dans le Saint des saints, l’endroit le plus sacré. Comme l’ont dit les Sages (Yoma 54a), il y avait là une pierre, qui s’appelait la pierre de fondement parce que c’est à partir d’elle que le monde s’est affermi. Par conséquent, à première vue, quand le Saint, béni soit-Il a regardé la Torah, Il a créé la pierre de fondement qui est le début de la création. Et cela étant, il y a dans cet endroit-là une abondance extraordinaire de sainteté et de pureté, parce que c’est la première fois que le Saint, béni soit-Il a observé la Torah pour créer quelque chose du monde. Et quand Moché a dit : « Que je traverse, je Te prie, et que je voie le pays », il ne voulait pas simplement dire se promener ; mais l’essentiel de sa demande était d’arriver à l’endroit le plus sacré, la pierre de touche, en le contemplant il aurait amené la réparation du monde, et alors la délivrance serait déjà arrivée pour le monde. Là-dessus, Hachem n’était pas d’accord, car Il préférait que la réparation du monde soit amenée par le travail des bnei Israël sur eux-mêmes, c’est-à-dire qu’ils se renforcent dans les mitsvot, étudient la sainte Torah et se rapprochent de Hachem, réparant ainsi le monde par leurs propres forces, sans que ce soit Moché qui fasse le travail pour eux. C’est pourquoi Il lui a dit : « Cela suffit, ne Me parle plus de cela. »

LES PAROLES DES SAGES

Encouragement pour la période des vacances, propice à l’élévation dans la Torah

Ils sont devenus des géants en Torah…

« La veille de Pessa’h 5745, raconte Rabbi Moché Morde’haï Schlesinger (dans ‘Les perles de notre maître le Kehilot Ya’akov’), j’ai fait part au Steipler de deux remarques sur son ouvrage ‘Kehilot Ya’akov’. Il y a réfléchi, a fourni quelques explications, puis a dit soudain : ‘Certains jeunes gens pensent que la période des vacances est une période laissée à l’abandon et durant laquelle l’étude est facultative. Mais c’est une erreur. Nous ne sommes à aucun moment exemptés de l’étude de la Torah tant que nous en sommes capables.

Je sais, a-t-il ajouté, que nombre des grands en Torah le sont devenus justement parce qu’ils ont veillé à poursuivre leur étude pendant les vacances. Cela s’explique de deux façons. Tout d’abord nous bénéficions d’une plus grande aide divine en étudiant à une période où les autres négligent de le faire. Par ailleurs, pendant les vacances, nous pouvons davantage étudier ce qui nous tente. Pendant l’année, nous devons nous plier au programme de la yéchiva, alors que durant les vacances, nous pouvons choisir dans toute la Torah, entre ‘Zeraïm’, ‘Mo’ed’, ‘Kodachim’, ‘Taharot’, trouver de nouveaux commentaires, les mettre par écrit et évoluer dans la Torah. J’ai ainsi en tête plusieurs brillantes figures de Torah qui ont atteint leur niveau grâce à leur persévérance dans l’étude pendant la période des vacances. »

Comme une compagnie d’éléctricité

Le gaon Rabbi Yéhouda Tsadka avait l’habitude de dire : « Il est écrit dans la Guemara (Meguila 3b) : ‘On apprend d’ici qu’il est permis d’interrompre son étude pour venir écouter la Méguila.’ Mais sur quoi se sont basés les responsables de yéchivot pour autoriser la fermeture complète de la yéchiva pendant trois semaines ? Il répondait : La Guemara raconte (Berakhot 35b) que Rava a demandé à ses élèves de ne pas venir étudier en Nissan et en Tichri, afin de veiller à préparer leur subsistance de toute l’année durant cette période (de sorte qu’ils n’en soient plus préoccupés le reste de l’année), mais nous n’avons jamais vu qu’il les ait libérés de sa maison d’étude pour des vacances. »

Il illustrait ainsi ses paroles : « Si, comme nos Sages l’ont expliqué, le verset ‘Pour les juifs il n’y avait que joie’ fait référence à la Torah, nous, les saintes yéchivot, sommes comparées à la « centrale électrique » d’une compagnie d’électricité, dont la mission est de produire du courant et de la lumière en permanence. Avez-vous déjà vu une compagnie d’électricité prendre un jour de vacances ? »

Un jour, Rabbi Yéhouda Tsadka était installé à la synagogue auprès d’un homme érudit qu’il a entendu proclamer avec émotion et concentration : « Il est une chose que je demande à Hachem, que je réclame instamment, c’est de séjourner dans la maison de Hachem tous les jours de ma vie. » Alors, il s’est immédiatement tourné vers lui en lui disant : « Vous venez de vous engager à ne plus prendre de vacances ! Vous avez dit explicitement ‘de séjourner dans la maison de Hachem tous les jours de ma vie.’ »

Pas beaucoup

Dans sa jeunesse, le Rav Kovaleski était proche du ‘Hazon Ich.

A la fin de la « période d’étude » de l’hiver, il est allé saluer son Rav avant de rentrer chez ses parents. Le ‘Hazon Ich lui a donné quelques bouteilles de vin pour que son élève puisse accomplir la mitsva de la joie de la fête.

Puis il a ajouté : « Il existe une autre façon de se réjouir pendant la fête, qui réside dans le verset ‘Les préceptes de Hachem sont droits : ils réjouissent le cœur.’ N’oublie pas de les accomplir même pendant les vacances. »

« A quelle dose ? » a demandé le disciple.

« Pas beaucoup, lui a répondu le Rav, quatre heures l’après-midi et quatre heures le soir. »

Quand le Rav Kovaleski a raconté cette histoire quelques temps plus tard, il a affirmé avoir agi ainsi, mais en modifiant l’ordre : en effet, il avait étudié deux heures au réveil avant cha’harit, deux heures après la prière, deux heures avant min’ha et ‘arvit et deux heures le soir.

Un vrai repos

Lorsqu’il a atteint un âge avancé, Rabbi Moché Ye’hiel Epstein, le Admor de Ozharov, est parti pour l’été dans une maison de repos à Jérusalem. Dans la même résidence logeaient quelques Rabbanim et d’autres grands en Torah, qui suivaient attentivement le comportement du Rabbi et s’émerveillaient de son intense assiduité.

L’un d’eux, qui était machguia’h d’une yéchiva, a dit à son collègue : « C’est incroyable ! Ce Admor déjà âgé est venu ici soi-disant pour se reposer, mais il ne cesse d’étudier jour et nuit ! »

Il n’a eu de cesse avant d’avoir demandé à Rabbi Moché Ye’hiel : « Rabbi, je vous en prie, peut-on appeler cela du repos ? » et le Rav a répondu : « Evidemment ! Pour ma part, tant qu’on ne me dérange pas pendant mon étude, j’appelle cela de la détente. »

La demande du Professeur Yanouchkovitch

Pendant la terrible maladie de Rabbi Na’houm Pertsovitch, directeur de la yéchiva de Mir, son état de santé s’est particulièrement dégradé durant les semaines de vacances, comme l’ont témoigné les membres de sa famille. Il n’y avait pas de cours, il n’y avait pas d’élèves… mais les douleurs, elles, étaient bien là et s’intensifiaient.

Rabbi Na’houm l’a lui-même une fois fait remarquer. C’était une des rares fois où il parlait de lui-même, et même à ce moment-là, il l’a fait juste en passant, au cours d’une quelconque discussion.

Un jeune élève était parti le voir car il était l’objet de terribles et insupportables douleurs. Le Rav a compati, puis l’a consolé en lui donnant un exemple vivant :

« Tiens, regarde-moi. Bouger ma main me fait à chaque fois beaucoup souffrir. Mais l’essentiel est que nous soyons en vie, que nous puissions étudier ! »

Rabbi Hillel Kagan avait l’habitude de rappeler les propos adressés par Rabbi Tarfon à son disciple Rabbi Akiva : « S’éloigner de toi [l’étude] revient à s’éloigner de la vie ! » (Kidouchin 66b). Il racontait aussi que le Professeur Yanouchkovitch de Vilna avait soigné personnellement son maître le gaon Rabbi Chim’on Chkop à la fin de sa vie. Il lui avait alors conseillé de cesser de faire ses cours, qui lui demandaient trop d’efforts et de concentration, ce qui pouvait nuire à son cœur, qui était faible.

Alors Rabbi Chim’on a répondu en souriant : « Professeur, toutes vos instructions et vos conseils visent un seul et même but : me sauver la vie. Mais pour ma part, si je ne donne pas de cours, à quoi me sert la vie ? C’est cela ma vie ! Quand un Rav est passible d’exil, on exile sa yéchiva avec lui, car il y a une mitsva de vivre… »

GARDE TA LANGUE

Il vaut mieux les éviter

Nous devons faire très attention à ne pas nous tenir en compagnie d’un groupe constitué, et si nous sommes obligés de le faire, il faudra écourter le temps qu’on y passe. Même si cette assemblée est composée uniquement de personnes dignes et correctes, mais que l’une d’entre elles est mauvaise, elle abîme tous les autres, et c’est pourquoi il vaut mieux éviter ce genre de groupe. Si, pour une raison ou pour une autre nous sommes contraints de rester en leur compagnie, nous nous efforcerons de garder le silence.

(Cha’ar Hatevouna)

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Comment parvient-on à aimer Hachem ?

« Tu aimeras Hachem, ton D., de tout ton cœur » (Devarim 6, 5)

Nos Sages ont demandé dans le traité Berakhot (61b) au nom de Rabbi Eliezer : « Pourquoi le verset ajoute-t-il ‘de toute ta puissance’ puisqu’il dit déjà ‘de toute ton âme’ ? De plus, s’il dit ‘de toute ta puissance’, pourquoi ajouter ‘de toute ton âme’ ? En réalité, l’injonction ‘de toute ton âme’ s’adresse à une personne qui donne plus d’importance à son corps qu’à son argent, tandis que ‘de toute ta puissance’ concerne celui qui donne davantage d’importance à ses biens qu’à son corps. »

Mais comment est-il possible d’atteindre un degré si élevé d’amour pour D. ?

Il faut s’inspirer de l’amour qu’un père porte à son fils et de celui d’un fils pour son père. En voyant l’amour dont son père fait preuve à son égard, les sacrifices qu’il concède et les soucis quotidiens qu’il affronte, un enfant voit s’ancrer en lui un solide et profond amour pour son parent.

Telle est exactement la voie à suivre pour développer un amour de D. En sentant combien D. nous aime, en constatant qu’Il nous fait vivre à chaque seconde et nous fournit tout ce dont nous avons besoin tant dans le domaine de la subsistance que dans celui de la santé et de tant d’autres, nous verrons naître et grandir en nous un puissant amour pour le Créateur et nous comprendrons que nous ne pouvons pas être ingrats face à notre bienfaiteur. Alors, nous déciderons immédiatement d’accomplir Sa volonté de plein gré et d’un cœur entier et d’observer Ses commandements au point d’être prêts à nous sacrifier pour Lui.

Ainsi, observer la bonté dont Hachem fait preuve à notre égard nous permettra de L’aimer « de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre puissance ».

A LA SOURCE

« Selon ce que m’a ordonné Hachem » (4, 5)

Rabbi Yitz’hak a dit : Si quelqu’un connaît des paroles de Torah, il ne devra pas en priver les bnei Israël, mais plutôt les leur enseigner d’un visage avenant, tout comme Moché avait dit : « Voyez, je vous ai enseigné des lois et des statuts, selon ce que m’a ordonné Hachem. »

Dans le « Midrach ‘Hadach », nos maîtres ont mis l’accent sur les mots « selon ce que m’a ordonné Hachem » : tout comme Il me l’a enseigné, je vous l’enseigne et vous le transmettrez à votre tour aux autres.

« Vous disparaîtrez rapidement » (4, 26)

Imaginons une personne qui emprunte un objet à son ami en lui promettant de le lui rendre rapidement : au bout de combien de temps doit-elle lui rendre l’objet ?

Dans son livre « Ta’ama Dekra », Rabbi ‘Haïm Kanievski tranche que « rapidement » correspond à un petit peu moins de vingt heures et demi.

La source de cette affirmation se trouve dans la Guemara (Guittin 85a) :

« Rav A’ha bar Ya’akov a dit : ‘Nous apprenons de là que ‘rapidement’ pour Hachem équivaut à huit cent cinquante-deux ans.’

Or puisque un jour chez Hachem correspond à mille ans (« Aussi bien, mille ans sont à tes yeux comme la journée d’hier quand elle est passée ») et que « rapidement », pour Lui, est égal à 852 ans, « rapidement » correspond, pour nous, à vingt heures, 483 parties, 50 secondes et 24 tiers…

« Il t’a fait sortir sous ses yeux, par Sa toute-puissance, de l’Egypte » (4, 37)

Le gaon Rabbi Aharon Leib Steinman soulève la question suivante dans son ouvrage « Ayélet Hacha’har » : apparemment, l’expression « par Sa toute-puissance » demande à être expliquée ! D. n’a évidemment pas besoin d’une grande force pour faire sortir Son peuple du pays d’Egypte ! Que signifie donc cette expression ? Il y a deux réponses possibles :

Premièrement, aux yeux de la plupart des gens, une opération consistant à faire sortir six-cent mille serviteurs du royaume de Par’o était perçue comme irréalisable. Une « toute-puissance » était donc nécessaire, d’où l’expression du verset. Deuxièmement, les bnei Israël étaient enfoncés jusqu’au quarante-neuvième degré d’impureté. Pour être sauvés de l’Egypte, il leur fallait un grand mérite, et c’est la « toute-puissance » avec laquelle Hachem a fait sortir le peuple d’Israël.

« Honore ton père et ta mère, comme te l’a prescrit Hachem ton D. » (5, 15)

La mitsva qui consiste à honorer ses parents, écrit le « ‘Aroukh Hachoul’han », est une mitsva rationnelle qui s’est répandue dans toutes les nations et civilisations. Même les renégats la respectent naturellement et par raison. Pourtant, les bnei Israël ont l’obligation d’accomplir une mitsva rationnelle non pas par raison mais pour obéir à l’ordre de D.

C’est pourquoi il est dit dans les commandements donnés dans notre paracha : « Honore ton père et ta mère, comme te l’a prescrit Hachem ton D. » En d’autres termes, ne les honore pas parce que ton esprit te l’ordonne, mais parce que « Hachem te l’a prescrit », à savoir pour obéir aux ordres de D. et non parce que la logique exige le respect des parents.

La lumière du Zohar

« Dans ta détresse, quand tu auras essuyé tous ces malheurs, après de longs jours tu reviendras à Hachem ton D., et tu écouteras Sa voix » (4, 30).

Rabbi Yitz’hak a expliqué que l’expression « dans ta détresse » vient nous enseigner que le meilleur repentir est celui qui arrive avant que la justice ne s’installe dans le monde, car lorsque la rigueur sévit déjà dans ce monde, il est extrêmement difficile d’y échapper et de la neutraliser. Dès que la ‘justice’ commence sa mission, elle ne l’abandonne pas avant d’avoir achevé son œuvre. Lorsque son travail est achevé et que l’humanité s’est repentie, alors tous les mondes s’en trouvent ‘réparés’, comme il est dit : « Tout ceci t’arrivera à la fin des temps. » Il est également dit : « Tu reviendras vers Hachem ton D… car D. est miséricordieux… à la fin des temps. » Que veut dire ici ‘à la fin des temps’ ? Il s’agit d’inclure la Chekhina, qui se trouve aussi en exil et en souffrance avec les bnei Israël sans jamais les abandonner.

C’est pourquoi bien que D. ait créé la rigueur dans le monde, Il préfère ne pas en faire usage, afin que les bnei Israël reviennent spontanément à Lui et qu’Il puisse leur prodiguer Ses bienfaits dans ce monde-ci et dans le monde à venir. Sachons que rien ne résiste au repentir.

(Nasso 122a)

SUR LA VOIE DE NOS PERES

Entre la convoitise et le désir

« Ne convoite pas la femme de ton prochain, et ne désire pas la maison de ton prochain, ni son champ, ni son esclave ni sa servante, ni son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. » (Devarim 5, 17)

A première vue, on pourrait penser que la convoitise et le désir correspondent à une seule et même chose et ne sont que des synonymes. Mais Rachi l’interprète autrement et il est expliqué dans la Mekhilta que l’emploi d’un langage redoublé vient rendre coupable pour le désir d’une part, et pour la convoitise d’autre part.

La différence entre les deux notions est expliquée dans le Séfer Hamitsvot du Rambam : si l’on voit quelque chose de beau chez son ami et qu’on le désire par la pensée, on transgresse l’interdiction « ne désire pas », mais si de plus on s’efforce de convaincre son ami de vous le vendre ou autres formes de pression, on transgresse l’interdiction « ne convoite point ».

Désirer et convoiter toute chose qui semble nous manquer perturbe notre service divin et nous empêche d’étudier la Torah convenablement, avec calme et sérénité. Reprenons les termes du « Beer Maïm ‘Haïm » : « Quiconque désire et convoite le luxe et les biens superflus ne verra pas de limite à sa fatigue. Jour et nuit, il ne cessera de courir dans les maisons, les cours, les marchés et les rues en surveillant chaque recoin. Même son peu de prière et de service divin ne sont pas corrects, car il les réduit autant que possible. Sa bouche et son cœur ne sont pas en adéquation : sa bouche profère des prières et des supplications, alors que son cœur prévoit déjà ce qu’il va faire après la prière. Il est constamment rempli d’agitation. »

Le désir du chandelier

Un murmure a traversé l’assemblée des fidèles ce Chabbat-là à la grande synagogue de Francfort. Quelques minutes avant la sortie du séfer Torah, deux juifs connus comme des vauriens sont entrés dans la grande salle. Ils étaient réputés pour être des voleurs et des individus ne sachant pas suffisamment différencier leur argent de celui des autres.

Ceux qui, parmi les présents, étaient doués d’un esprit vif, pouvaient aisément comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une visite ordinaire à la synagogue, mais que ces deux-là étaient pleins d’émotion. Le gabaï les a reçus chaleureusement et avec joie, leur a attribué une place et les a même honorés d’une montée à la Torah. A la fin de la prière, l’un d’eux est monté sur une chaise et a demandé l’attention de l’assemblée. « Vous vous demandez tous certainement ce que nous faisons ici, a-t-il déclaré. La nuit dernière, il nous est arrivé quelque chose d’extraordinaire qui nous a décidés à changer nos manières d’agir et à rejoindre le chemin de nos ancêtres. » La tension était à son comble, tous étaient à l’écoute. « Il nous est très difficile de raconter cette histoire, a-t-il ajouté, mais nous avons pensé que l’exposer en public nous permettra peut-être d’expier nos fautes. » Voilà ce qu’ils ont raconté : en passant en pleine nuit près de la maison du Rav de la ville, Rabbi Pin’has Halévi Horowitz, auteur du « Haflaa », ils ont vu sur le rebord de la fenêtre un resplendissant chandelier de Chabbat, impressionnant de grandeur et de beauté. Tous deux savaient qu’en grimpant légèrement, ils pourraient s’en emparer. Alors qu’ils se trouvaient sur le rebord de la fenêtre et qu’ils s’apprêtaient à saisir le chandelier, le Rav est entré dans la pièce. Comprenant ce qui était en train de se produire, il a dit aux bandits : « Notre ville est entourée d’un eirouv, si bien que vous n’ajouterez pas la transgression de porter à celle d’avoir volé. Cependant, puisque le chandelier est un objet mouktsé, je vous informe que je m’en dépossède et que vous pouvez venir le prendre dès la fin de Chabbat. »

Stupéfaits, les voleurs ont baissé les yeux et se sont enfuis. Ils n’arrivaient pas à croire que le Rav était prêt à se déposséder ainsi de son bien uniquement pour leur éviter de tomber dans l’interdit de mouktsé ! Ils ont procédé à un long examen de conscience durant toute la nuit, en analysant combien ils seraient prêts à s’investir pour le Créateur… et la métamorphose a été complète. Quelques années plus tard, le gaon Rabbi ‘Haïm de Brisk a raconté cette anecdote à ses élèves. Après que ceux-ci se sont émerveillés du noble acte du « Haflaa », le Rav leur a demandé pourquoi, d’après eux, il avait préféré se déposséder de son chandelier plutôt que de le leur offrir. Les élèves ont émis diverses suppositions, puis Rabbi ‘Haïm a expliqué : si le Rav avait déclaré offrir son bien aux voleurs, ceux-ci auraient transgressé pendant tout Chabbat le commandement négatif « Ne convoite pas. » En effet, le chandelier ne leur aurait pas encore appartenu et ils auraient donc convoité la richesse d’autrui et prévu de s’en emparer. En revanche, lorsqu’il s’est dépossédé du chandelier, celui-ci n’appartenait plus à personne et ne faisait donc plus l’objet de l’interdiction de « Ne convoite pas. »

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Le saint tsaddik et kabbaliste Rabbi Yéhouda Pinto, surnommé Rabbi Hadan, à l’occasion de sa hilloula le 16 Av

Rabbi Yéhouda Pinto, surnommé Rabbi Hadan, fils du tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto le grand, s’est fait connaître par le mérite de sa grandeur en Torah et en kabbala, ainsi que par son empressement à accomplir les mitsvot. L’enseignement du Tanna « Sois courageux comme la panthère, léger comme l’aigle, rapide comme la gazelle et fort comme le lion pour accomplir la volonté de ton père qui est dans le Ciel » s’accomplissait en lui. Rabbi Hadan s’appliquait à étudier avec assiduité les ouvrages de kodech jour et nuit. Indépendamment du fait qu’il était un grand tsaddik et pouvait produire délivrances et miracles, nombreux étaient ceux qui venaient lui demander une bénédiction. Sa sagesse et sa vivacité d’esprit dans tous les domaines de la vie attiraient les hautes personnalités des villes et du pays. Des représentants étrangers et des ambassadeurs se rendaient chez lui et faisaient la queue devant la porte de son bureau afin de recevoir un conseil et un avis intelligent sur des sujets d’actualité. Rabbi Hadan usait de sa sagesse pour conseiller efficacement quiconque en avait besoin, tant dans le domaine spirituel que matériel. Il priait pour que chaque membre des bnei Israël soit traité avec miséricorde et connaisse le salut. Les qualités de bonté et de soutien à autrui qu’il avait héritées de son père l’emplissaient totalement. On raconte par exemple à son sujet qu’il partageait toute sa richesse entre les indigents. Il veillait scrupuleusement à ne pas aller se coucher s’il lui restait une pièce dans la poche : il s’empressait de la donner à un mendiant. Il se chargeait de procurer aux garçons en âge de fêter leur bar mitsva un talit, des tefilin, des vêtements et des produits alimentaires afin d’organiser une fête complète, sans manque et soucis superflus. Puis au moment de leur mariage, Rabbi Hadan s’occupait de l’importante mitsva de « hakhnassat kala ». Que son mérite nous protège.

 

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