La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Mikets

15 Décembre 2012

2 Tévèt 5773

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:36

17:45

Lyon

16:39

17:44

Marseille

16:45

17:47

ARCHIVES DE L'ANNEE 2002 A 2012 ARCHIVES

Par’o n’a pas laissé passer l’occasion

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

Après que Yossef a interprété le rêve de Par’o, ce dernier et ses serviteurs ont décidé à l’unanimité de le nommer chef du pays d’Egypte, comme il est dit (Béréchit 41, 39-40) : « Et Par’o dit à Yossef « C’est toi qui seras le chef de ma maison ; tout mon peuple sera gouverné par ta parole. »

Bien que Yossef ait été un esclave, et que d’après les usages égyptiens un esclave ne puisse pas régner, ils ont néanmoins accepté de le couronner, car ils ont donné du crédit à l’interprétation du rêve qu’il proposait. Or, selon cette dernière, l’Egypte se trouvait en danger d’anéantissement durant les sept années de famine qui se profilaient. Ils n’avaient donc pas d’autre choix que d’attribuer un poste élevé à Yossef, et de lui remettre le sceptre de la direction afin de ne pas disparaître par manque de nourriture.

Ainsi, quand les années de famine sont arrivées, (Béréchit 41, 55) « Par’o répondit à tous les Egyptiens : « Allez chez Yossef, ce qu’il vous dira, vous le ferez. » A ce sujet, nos Sages expliquent (Béréchit Rabba 91, 5) que Yossef leur a alors demandé de se circoncire. Ils étaient obligés de lui obéir, car sans lui, le pays d’Egypte aurait été effacé de la surface de la terre en ces sept années de famine.

Il nous faut mieux comprendre cette idée : Par’o, roi d’Egypte, grand impie et gouvernant de la puissance impure de cette époque, avait dit à son propre sujet (Ezéchiel 29, 3) « Mon fleuve est à moi, c’est moi qui me le suis fait ! » Il était aussi loin de la foi en D. que l’est est éloigné de l’ouest ! Comment lui, ainsi que ses magiciens et ses sorciers impurs, ont-ils pu croire aux saintes paroles du tsaddik Yossef, qui leur annonçait que le rêve de Par’o était un signe de la providence, qui faisait précéder le remède à la plaie, afin que les Egyptiens ne périssent pas à cause des sept années de famine à venir ?

Plus encore, comment comprendre que Par’o, cet impie qui se prenait pour un dieu, pour le créateur et le tout-puissant, se soit soumis à Yossef au point d’avouer aux membres de son peuple son incapacité à les aider, et de leur dire « Allez chez Yossef, ce qu’il vous dira, vous le ferez » ? Tentons d’expliquer cela : nos Sages ont dit (Roch Hachana 10b) : « Yossef est sorti de prison à Roch Hachana, jour du Jugement, jour de prière, et jour où nous faisons régner D. sur nous. »

Très certainement, Yossef était imprégné d’une sainteté supplémentaire ce jour-là, et sa prière est montée au Ciel, faisant résider sur lui la présence divine et lui donnant l’apparence éclatante d’un ange de D. Son aspect extérieur lui conférait également splendeur et majesté, comme il est dit (Béréchit 41, 14) : « Il se rasa et changea de vêtements. »

Ainsi, un filet de grâce et de bonté a été envoyé du Ciel, installant autour de lui une aura de sainteté et de pureté. C’est de cette manière que l’esprit impur a disparu de ce lieu : des paroles authentiques ont alors pu émaner de la bouche de Par’o, et celui-ci a reconnu l’évidence et la Providence divine. Il a admis que Hachem est installé sur le trône céleste, qu’Il veille sur Ses créatures, et qu’Il lui avait envoyé précisément ces rêves-là pour qu’il puisse faire précéder le remède à la plaie en anticipant les sept années de famine à venir.

C’est pour cette raison que Par’o et ses serviteurs ont décidé à l’unanimité d’accepter Yossef comme gouverneur, et de suivre tous ses conseils. De même, en constatant que l’impureté avait quitté cet endroit, Yossef a saisi l’opportunité offerte par D. pour sortir de prison, et a proposé : « Donc, que Par’o choisisse un homme prudent et sage. »

Nous apprenons d’ici combien la présence d’un tsaddik et sa parole peuvent susciter la foi auprès de ses voisins, et à quel point un peu de lumière peut repousser beaucoup d’obscurité. Ainsi, lorsqu’on devient apte à recevoir la lumière, toute l’impureté se dissipe. De même, lorsque la foi s’éveille en quelqu’un, l’hérésie disparaît immédiatement de son cœur, et la personne devient attentive aux paroles du tsaddik qui l’aident à progresser dans le droit chemin.

Très souvent, des renégats éloignés de la Torah viennent me voir, et s’installent dans mon bureau face à une bibliothèque remplie de livres saints, dans une pièce où les murs sont recouverts de portraits de tsaddikim, et dans laquelle règne une atmosphère de sainteté. Puis dès que l’on commence à discuter, ils se mettent à pleurer d’émotion, ou baissent le regard de honte et de regret, car ils se trouvent dans une atmosphère de sainteté, face à une personne qui est consciente de la vérité, c’est-à-dire qui croit en D. et qui tente de toutes ses forces d’influencer les autres dans cette voie. Mais puisque le mensonge n’a pas de fondement (Chabbat 104a), le repentir s’éveille en eux dès qu’ils se trouvent face à une vérité stable, même pendant cette période difficile.

J’ai vu dans le livre Marganita que Rabbi Méïr s’est posé la question suivante : dans le récit du rêve de Par’o, il est dit (Béréchit 41, 1) : « Il se voyait debout sur le fleuve. » Mais quand Par’o a raconté le rêve à Yossef, il lui a dit (ibid. 17) : « Dans mon rêve, je me tenais au bord du fleuve. » Pourquoi Par’o s’est-il éloigné de la vérité en racontant son rêve, et a-t-il dit « au bord du fleuve » ? Il répond qu’en réalité, Par’o a voulu tester Yossef, pour voir s’il remarquerait le mensonge.

Ceci rejoint ce que nous avons dit : Par’o a compris qu’il se tenait face à un homme saint, qui, par ses paroles et sa majesté, pouvait chasser toute l’obscurité et l’impureté de ce lieu. Ainsi, tous se sentaient dépendants de lui pour le meilleur ou pour le pire. Or Yossef, le tsaddik, proclamait qu’il n’y a rien d’autre que D. (ibid. 16) : « Ce n’est pas moi, c’est D. qui saura tranquilliser Par’o. »

Alors pour vérifier qu’il ne rêvait pas, qu’il n’était pas dans l’illusion, et se trouvait réellement face à un homme saint, Par’o a modifié la version de son rêve en disant « au bord du fleuve », alors qu’il s’était vu « sur le fleuve ». Ce dernier élément était pourtant un bon signe pour sa royauté, car il est dit (Keritot 5b) : « On oint les rois sur une source afin que leur royauté se prolonge. »

Or en racontant son rêve, il a dit « au bord du fleuve », allusion au fait qu’il se trouvait au bord de sa royauté, dans l’impossibilité de tenir bon et de poursuivre son règne. Et effectivement, Yossef a ressenti ce changement, et a dit que pour donner le remède avant la plaie, le règne de Par’o devait se poursuivre et que pour que le pays d’Egypte ne soit pas ébranlé par la famine, il fallait qu’un homme prudent et sage dirige le pays.

HISTOIRE VECUE

Le miracle de ‘Hanouka de la famille Schweike

L’histoire se passe vers la fête de ‘Hanouka, moment où deux familles ont téléphoné à la famille Schweike de Buenos-Aires avec la même requête : « Podamos recivir su casa para Chabbat ? » (Est-ce que nous pouvons recevoir votre appartement pour Chabbat ?)

Il était question de deux Chabbatot suivis, et pourtant ils ont volontiers accepté. Sur le moment, ils ne se sont pas aperçus du fait que les deux Chabbatot étaient le premier et le huitième jour de la fête de ‘Hanouka : le 25 Kislev était cette année-là un Chabbat.

« Nous avons d’abord hésité, ont raconté les membres de la famille (l’histoire a été publiée in extenso dans « Ich LeReehou »). Comme on le sait, il y a une mitsva d’allumer les bougies chez soi, et pas seulement de se joindre à quelqu’un d’autre, surtout qu’il était question d’une mitsva qui ne se présente qu’une fois par an, avec la bénédiction de « Chehe’heyanou »…

« Nous aurions beaucoup aimé rester chez nous le Chabbat, mais d’un autre côté, nous avions déjà accepté de donner notre appartement à ces gens.

Nous avons continué à hésiter sur la conduite à tenir, jusqu’à ce que Papa décide qu’il valait mieux donner l’appartement aux invités. Ledit Chabbat est arrivé, nous avons donc bien rangé la maison et nous l’avons laissée aux invités. »

L’atmosphère de Chabbat dans le quartier de la rue Aquador où se trouve la grande synagogue de la ville rappelle celle d’un quartier orthodoxe ordinaire. De nombreux juifs se rendent à la synagogue et les habitants regardent avec une curiosité non-dissimulée cette communauté de fidèles qui marchent joyeusement et avec bonheur vers la synagogue du quartier.

Et voilà qu’après la prière d’arvit du vendredi soir, l’invité découvre à la synagogue le propriétaire de l’appartement, le Rav Schweike.

Il l’a abordé pour le remercier avec émotion de la possibilité qui lui avait été donnée de se trouver chez lui pour Chabbat. Entre temps, le Rav Schweike avait découvert que son invité était un « sofer » habile, très connu et demandé.

L’invité ayant terminé ses remerciements, il dit qu’il s’était promené dans la maison et s’était aperçu que quelques-unes des mezouzot avaient été fixées à l’envers.

« Non seulement ce n’est pas valable, mais c’est vraiment dangereux », dit-il. Pour preuve de ses dires, il parla de plusieurs personnes qui avaient eu des ennuis considérables, et tout à coup on avait découvert qu’une mezouza chez eux avait été posée à l’envers par erreur.

Ce même vendredi soir, le Rav Schweike s’adressa à sa famille, et demanda avec une émotion non-dissimulée : « Dites-moi, qu’est-ce qui se serait passé si nous avions renoncé à la mitsva de l’hospitalité et si nous étions restés à la maison pour y allumer les lumières de ‘Hanouka ? Pendant combien de temps encore aurions-nous été obligés de perdre la mitsva de mezouza ? »

GARDE TA LANGUE

Juge ton prochain équitablement

Si quelqu’un sait que ce qu’on lui a raconté est vrai, mais qu’il y a plusieurs façons de l’interpréter, et que le locuteur a adopté un point de vue péjoratif, si bien que la personne dont il parlait en sortait avilie, c’est une mitsva pour lui d’écouter afin de pouvoir adopter le point de vue positif. Celui qui transgresse, s’abstient de juger favorablement et se montre d’accord avec celui qui a parlé défavorablement, non seulement a transgressé « juge ton prochain équitablement », mais il est également compris parmi ceux qui « croient du lachon hara », parce que du fait qu’il n’a pas jugé favorablement, les paroles insultantes lui sont aussi attribuées.

(‘Hafets ‘Haïm)

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

La sainte Torah protège le monde à jamais

Lors de la guerre menée par les Hasmonéens contre les Grecs, ceux-ci ont combattu non seulement des Grecs non-juifs, mais aussi des hellénisants juifs imprégnés de la culture étrangère. Toutefois, ces deux combats n’étaient pas comparables : en effet, les Hasmonéens ne pouvaient pas traiter de la même manière les impies grecs qui cherchaient à les souiller et à leur faire oublier la Torah, et les hellénisants juifs, car il est dit (Yé’hezkel 33, 11) : « Par ma vie, dit le Seigneur D., Je ne souhaite pas que le méchant meure, mais qu’il renonce à sa voie et qu’il vive ! Revenez, revenez de vos voies mauvaises, et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? » Ainsi ne les recherchaient-ils pas pour les tuer, mais pour les mener au repentir.

Comment les justes éveillaient-ils les impies au repentir ? En les incitant à étudier la Torah plutôt que la sagesse grecque. Juste après avoir vaincu leurs ennemis, les Hasmonéens sont entrés dans le Temple pour allumer la Menora. Or celle-ci fait allusion à la Torah, comme nos Sages ont expliqué (Sota 21a) au sujet du verset « Car la mitsva est une bougie, la Torah une lumière » (Proverbes 6, 23) : tout comme la bougie n’éclaire que momentanément, la mitsva ne protège que de manière temporaire. La lumière quant à elle éclaire indéfiniment, et il en est de même pour la Torah.

Dès que les impies se sont rapprochés de la Torah, sa lumière les a propulsés vers une meilleure voie. Le nombre d’hellénisants a diminué de jour en jour jusqu’à devenir quasiment nul, car ils se sont tous repentis grâce à la lumière de la Torah et se sont éloignés de la culture grecque.

C’est pour cela que d’après Beit Chamaï, le miracle principal était le repentir des hellénisants. Les tsaddikim ont vaincu le royaume grec, et la Torah a vaincu la sagesse grecque. Puisque le miracle a eu lieu par l’intermédiaire de la Torah, symbolisée elle-même par la lumière de la bougie, Beit Chamaï préconise de diminuer progressivement le nombre de bougies, allusion au fait que l’impureté des hellénisants a diminué au fil du temps avant de disparaître complètement. Les Hasmonéens ont institué pour la première année après cette guerre l’allumage d’une bougie en souvenir de l’événement : c’est grâce à la lumière de la Torah que les impies se sont repentis, et la fiole d’huile a purifié leur cœur.

Beit Hillel en revanche s’appuie sur le précepte de nos Sages selon lequel il faut toujours s’améliorer et ne jamais régresser. Ainsi, il en est de même pour les bougies de ‘Hanouka. Et tout comme les impies étaient de plus en plus nombreux à se repentir chaque jour et à progresser dans la spiritualité, le nombre de bougies doit également augmenter de jour en jour. En effet, l’éclat de la Torah est allé en s’intensifiant, au point d’éclairer au maximum et de faire disparaître l’influence de la sagesse grecque.

A LA SOURCE

« Il manda tous les magiciens de l’Egypte » (41, 8)

Pourquoi D. n’a-t-Il pas fait en sorte que le maître échanson se souvienne tout de suite de Yossef ? Pourquoi a-t-Il laissé Par’o faire appel aux magiciens ?

A cette question, nos Sages répondent dans « Midrach Hagadol » : afin que Yossef arrive en dernier et que toute la gloire lui revienne. Hachem a dit : Si Yossef arrive en premier et interprète correctement le rêve, il ne sera pas spécialement admiré. En effet, les magiciens pourront prétendre : « Si Par’o avait fait appel à nous, nous aurions également fourni l’explication juste du rêve ! » Alors D. a attendu qu’ils se donnent du mal et qu’ils effrayent Par’o avant que Yossef vienne l’apaiser.

A ce sujet, Chelomo a dit (Proverbes 29, 11) « Le sot lâche toute sa mauvaise humeur » : il s’agit des conseillers de Par’o ; « le sage finit par la calmer » : il s’agit de Yossef, comme le lui a déclaré Par’o « Il n’y a pas plus intelligent et prudent que toi. »

« La terre, pendant les sept années de fertilité, produisit d’abondantes moissons » (41, 47)

Notre saint Rav auteur du « No’am Elimelekh » trouve ici une allusion extraordinaire : nous devons absolument nous éloigner de toute forme d’avarice (abondantes moissons se dit ‘‘Kematsim’’ et avare se dit ‘‘Kamtsan’’ en hébreu). Comme cela est enseigné dans « Séfer Hayachar » de Rabbeinou Tam, si un homme est avare, ce n’est certainement pas le seul mauvais trait de caractère qu’il possède. C’est simplement celui qui domine le reste. C’est pourquoi une telle personne ne peut pas servir D.

Tel est le sens de l’expression « la terre produisit » : pendant les sept années de fertilité, Yossef réparait la terre, il remédiait à l’avarice de ce peuple. C’est ce que signifie « d’abondantes moissons (likmatsim) » : personne n’échappe vraiment à ce défaut. Si l’on n’est pas entièrement atteint, on l’est du moins en partie. Quant à ceux qui ne le sont pas du tout, ils doivent fuir ce trait de caractère.

« Yossef appela le premier-né Ménaché : ‘‘Car D. m’a fait oublier (nachani) toutes mes tribulations et toute la maison de mon père.’’ » (41, 51)

Rabbi Méïr Sim’ha HaCohen, auteur de « Mechekh ‘Hokhma », s’interroge : pourquoi n’est-il pas écrit « car il a dit, ‘‘car D. m’a fait oublier’’ » comme c’est en général le cas dans la Torah, et par exemple pour Léa « Elle le nomma Reouven ‘‘parce que, dit elle, le Seigneur a vu’’ » ?

En réalité, Yossef s’était engagé à ne pas révéler en public que Par’o ignorait l’hébreu. C’est pourquoi il s’est retenu de donner l’explication de ce nom, et de dire à haute voix « Car D. m’a fait oublier ». Il s’est contenté de le penser.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar, le Or Ha’Haïm

« Et ma coupe, la coupe d’argent » (44, 2)

Il nous faut comprendre quelle était la motivation qui a poussé Yossef à agir ainsi. A la réponse « pour les faire souffrir », répliquons qu’il a l’air de leur avoir pardonné et d’être en paix avec eux car il partage un repas en leur compagnie !

En réalité, Yossef avait trois raisons : tout d’abord, pour que leur soit pardonnée la faute du vol qu’ils avaient commis sur sa personne, il les soupçonnait afin que l’humiliation serve à expier leur vol passé. En second lieu, il voulait voir s’ils étaient prêts à se sacrifier pour leur frère Binyamin. Ainsi, l’entente entre les frères serait reconnue et leur faute leur serait pardonnée. Et enfin, en faisant des allusions à un vol, il espérait leur faire comprendre que quelqu’un ici était au courant de leurs actions passées. Il avait d’ailleurs déjà commencé ce processus de révélation, comme il est dit (ibid. 43, 33) « Ils se mirent à table devant lui, le plus âgé selon son âge etc. »

LES CEDRES DU LIBAN

L’ange Raphaël - Rabbi ‘Haïm ‘Hizkiya Medini, auteur du « Sdé ‘Hemed »

Le Gaon Rabbi ‘Haïm ‘Hizkiya Medini, fils de Rabbi Raphaël Eliahou Medini, qui était un érudit et un orateur à travers les collelim de Jérusalem, est né à Jérusalem en l’an 5592. Enfant, il a reçu son éducation religieuse de son père, de son frère Rabbi Chemouël et des grands maîtres de l’époque : Rabbi Yitz’hak Koubo, Rabbi Yossef Nissim Bourla etc. Après son mariage, Rav Medini est resté plongé dans le monde de la Torah, soutenu matériellement par son père.

En l’an 5613, alors qu’il était âgé de vingt-et-un ans, son père est décédé à Bagdad lors d’une mission qu’il menait là-bas. Se retrouvant dans une situation financière désastreuse, il n’a eu d’autre choix que de se rendre à Constantinople, capitale de l’empire ottoman et important centre de Torah, pour se faire aider par des proches parents qui y résidaient. Après un bref séjour à Izmir, le Rav s’est installé à Istanbul, et durant les treize années suivantes il y a enseigné, occupé la fonction de dayan, et s’est forgé la réputation d’un érudit.

La visite d’un juif fortuné originaire de la péninsule de Crimée a ensuite constitué un tournant dans son existence : il a été sollicité pour occuper la fonction de Rav de la communauté à Karasou-Bazar, qui était la plus importante communauté dans la péninsule, sous la domination de la Russie tsariste. Avec le temps, il est devenu la personnalité rabbinique la plus imposante de la région. L’état spirituel de cette communauté était au plus bas lorsque le Rav y a pris ses fonctions, et il s’en est rendu compte dès le début. Pendant plus de trente ans où il a œuvré là-bas, il s’est occupé de faire évoluer le niveau spirituel et moral de ce milieu, de faire disparaître les coutumes non fondées sur la halakha, et de rapprocher les membres des véritables coutumes sépharades.

Il a également fondé une yéchiva qui s’est développée pour devenir une institution éducative menant diverses activités. Il profitait de ses moments libres pour composer des écrits halakhiques dont certains ont été édités. Rav Medini et ses disciples (Rabbi Nissim Tsa’htsir, Rabbi Raphaël Labok et Rabbi Avraham Nissim Achkénazi) ont traduit les livres de religion et d’éducation en « tatar », langue locale, et les ont diffusés.

La Crimée, aussi isolée soit-elle, était un lieu d’une grande importance. La ville d’Odessa, qui était située à proximité et où résidaient des dizaines de milliers de juifs, était le premier centre culturel : y circulaient les courants de la haskala, du socialisme et du nationalisme. Evidemment, ces nouveaux courants ont également atteint les membres de la communauté du Rav, qui a dû s’y confronter.

En 5659, alors qu’il était âgé de soixante-sept ans, Rav Medini a quitté son poste pour rentrer en Israël et profiter de l’atmosphère du pays durant le restant de ses jours. Il était alors déjà très réputé, et connu comme l’un des géants de la génération. Il s’est installé à ‘Hevron, aspirant à terminer ses écrits. Environ deux ans plus tard, suite au décès du Rav de la ville de ‘Hevron, le Rav Ra’hamim Yossef Franco, il a accepté d’occuper cette place à son tour. La population de la ville de ‘Hevron (sépharades et ashkénazes, dont la  plupart étaient de ‘hassidim de tendance ‘Habad) comptait alors mille cinq cent âmes. Rav Medini consacrait le plus clair de son temps au développement du système éducatif religieux dans cet endroit. Ainsi, il a créé une yéchiva dont il assumait la totalité des frais. Cette yéchiva, où il enseignait régulièrement Torah et halakha, a été appelée « Sdé ‘Hemed », du nom de son œuvre écrite impressionnante.

En 5664, le Rav Medini a été mêlé à une polémique concernant la création d’une école qui devait être un compromis par rapport au Talmud Torah de la ville, et il a contribué à obtenir un accord. A ce moment-là, il était déjà malade, et il est décédé à l’âge de soixante-treize ans, le 24 Kislev 5665.

Il est connu à travers le monde entier grâce à son œuvre « Sdé ‘Hemed ». Cet écrit est une sorte d’encyclopédie sur des centaines de thèmes traités dans le Talmud : il rapporte pour chaque sujet des dizaines d’approfondissements et de controverses des A’haronim. Cette série de livres, qui révèlent une érudition impressionnante, suscite une grande admiration pour l’auteur. En effet, il est difficile d’imaginer que ce travail d’écriture et de compilation d’informations a été mené sans aucun moyen technologique. Mais la persévérance et la mémoire du Rav l’ont emporté, et l’ont mené à la réussite.

Il est important de souligner qu’il a précisé être venu au monde sans aucun don particulier. Mais D. lui a ouvert les trésors de la sagesse lorsque, suite à des calomnies dont il a fait l’objet, il s’est abstenu avec humilité de répondre.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

L’histoire suivante sur la force de la prière et de la bénédiction des tsaddikim nous a été racontée par Rabbi David ‘Hanania Pinto, qui était concerné personnellement.

« Comme de nombreuses années s’étaient passées sans qu’il ait eu d’enfants, Rabbi Méïr Afriat avait déversé nombre de prières et de supplications pour mériter une descendance. Puis une nuit, Rabbi ‘Haïm Pinto lui est apparu en rêve et lui a promis qu’avec l’aide de D. il tiendrait bientôt un petit garçon dans ses bras, et que son petit-fils David ‘Hanania serait alors installé sur le siège du prophète Elie.

Peu de temps après, la bénédiction du tsaddik s’est pleinement réalisée : neuf mois plus tard, Rabbi Méïr a eu un garçon. A l’occasion de la circoncision, il m’a fait l’honneur de m’offrir le siège du Sandak selon les recommandations de mon grand-père qui lui avait annoncé la bonne nouvelle en rêve. »

 

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