La Paracha de la semaine en format PDF

la Paracha en PDF

ARCHIVES

paracha de la semaine

VAERA

12 JANVIER 2013

1er CHEVAT 5773

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:58

18:11

Lyon

17:00

18:07

Marseille

17:06

18:11

ARCHIVES DE L'ANNEE 2002 A 2012 ARCHIVES

L’orgueil qui a empêché le repentir

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

Dans notre paracha, le Ramban rapporte ce que nos Sages ont dit dans le Midrach (Chemot Rabba 13, 3) au sujet du verset « Car moi-même J’ai appesanti son cœur » (Chemot 10, 1). Rabbi Yo’hanan dit : « Nous voyons ici un prétexte pour les hérétiques, selon lequel D. ne laisserait pas la possibilité de se repentir. » Mais Rabbi Chim’on ben Lakich réplique : « Que les hérétiques soient réduits au silence, mais ‘‘Il se trouve en présence de railleurs’’ (Michlei 3, 34). En effet, D. avertit l’homme une première, puis une deuxième, puis une troisième fois. Mais s’il ne revient pas vers D., Il ferme les portes du repentir pour lui faire payer ses fautes. Il en a été de même pour Par’o : Hachem lui a envoyé Moché à cinq reprises et Par’o n’a pas prêté attention aux avertissements, alors Il lui a dit : ‘‘Tu t’es endurci et tu as appesanti ton cœur, Je vais donc ajouter de l’impureté à celle que tu as déjà.’’ »

Pour expliquer les paroles du Midrach, le Ramban dit : « D. a envoyé dix plaies à Par’o et à son peuple. En ce qui concerne la moitié de ces plaies, Par’o les a reçues parce qu’il était fautif. En effet, le verset prouve qu’il s’est lui-même endurci, car il est écrit ‘‘Par’o a endurci son cœur, il a appesanti son cœur.’’ Il a refusé de renvoyer les bnei Israël en l’honneur de Hachem. Mais lorsque les plaies sont devenues trop difficiles à supporter, son cœur s’est attendri et il a décidé de libérer les bnei Israël, non pour obéir à l’ordre de D., mais à cause de l’intensité des plaies. C’est à ce moment-là que Hachem a endurci son esprit et son cœur pour manifester Son nom. »

D’après le Ramban, Par’o aurait dû laisser partir les bnei Israël en l’honneur de D. et pour accomplir Sa volonté. Il aurait dû prendre conscience, par l’intermédiaire des plaies, de la grandeur et de la puissance de D., et revenir vers Lui afin d’accomplir Sa volonté. Comme nous l’avons déjà expliqué ailleurs, Hachem a choisi d’envoyer la plaie de l’obscurité après toutes les autres plaies, et juste avant la mort des premiers-nés, car (Rachi) « à cette période, il y avait des impies au sein du peuple d’Israël qui ne voulaient pas sortir d’Egypte, et ils sont tous morts pendant les trois jours d’obscurité. » Pourquoi Hachem a-t-Il attendu jusqu’à ce moment-là pour les punir ? Parce qu’Il espérait qu’en voyant la main de D. et les grandes plaies déjà envoyées, ils reconnaîtraient la grandeur de Hachem et la bonté qu’Il octroie à Son peuple, et qu’ils comprendraient qu’il n’y a rien à attendre des Egyptiens, ces personnes basses et dévoyées. Alors ils se repentiraient et voudraient quitter le pays d’Egypte comme des dignes bnei Israël emplis de la crainte de D. Mais Hachem leur avait déjà envoyé huit plaies et ils ne s’étaient toujours pas détournés de leurs mauvaises voies, restaient rebelles et ne voulaient pas quitter l’Egypte. Alors Il a envoyé l’obscurité et ils sont tous morts pendant les trois premiers jours. De même, Par’o aurait dû apprendre des miracles et des prodiges réalisés par D. afin de se repentir, mais puisqu’il ne l’a pas fait, D. a endurci son cœur.

Afin de bien réfléchir

Ainsi, D. n’a pas empêché Par’o de se repentir, Il a seulement appesanti son cœur afin qu’il ne se repente pas du fait de l’intensité des plaies. Il est très surprenant que Par’o ne se soit pas repenti, alors que les Egyptiens avaient déjà reconnu la présence de D. et savaient que tout était en Son pouvoir, comme l’avaient dit les magiciens : « C’est le doigt de D. » (Chemot 8, 16).

De même, à propos de la plaie de la grêle, il est dit « Ceux des serviteurs de Par’o qui révéraient la parole de Hachem » (Chemot 9, 20), et après la plaie, Par’o lui-même a avoué à Moché et Aharon (ibid. 27) « J’ai péché, cette fois. Hachem est juste, et c’est moi et mon peuple qui sommes coupables. » De plus, les midrachim expliquent qu’avant chaque plaie, Moché avertissait Par’o pendant une période de vingt-quatre jours pour lui donner le temps de réfléchir et de se repentir entre chaque plaie (Chemot Rabba 9, 12). C’est pourquoi il est très étonnant qu’il ne se soit pas repenti.

L’orgueil: un obstacle au repentir

En réalité, Par’o ne s’est pas repenti parce qu’il se considérait comme un dieu. En effet, comme il est rapporté dans le midrach (Chemot Rabba 9, 8), nos Sages déduisent du verset « Rends-toi chez Par’o le matin, quand il se dirige vers le Nil » qu’il se prenait pour un dieu et se vantait de ne pas avoir de besoins naturels. C’est pourquoi il se rendait au Nil discrètement le matin. Comme il est dit (Yé’hezkel 29, 3) : « Voici, Je m’en prends à toi, Par’o, roi d’Egypte, grand crocodile, couché au milieu de tes fleuves, toi qui dis : ‘‘Mon fleuve est à moi, c’est moi qui me le suis fait !’’ » : du fait de son orgueil et pour ne pas devoir se soumettre à D., il ne s’est pas repenti.

Nous retrouvons cette même attitude chez les hommes : même s’ils croient en D., savent qu’ils agissent mal et voudraient vraiment se repentir, leur orgueil les en empêche. Mais chacun de nous doit se rendre compte que D. a créé l’univers et que Lui seul peut agir, tant dans les mondes supérieurs que dans les mondes inférieurs. C’est pourquoi il faut observer Ses commandements et respecter Sa volonté afin de mériter de revenir vers D., comme il est dit « Que son cœur comprenne, qu’il s’amende et il sera guéri ! »

LES PAROLES DES SAGES

La délicatesse des sentiments

La plus perfectionnée des créatures, l’homme, a reçu en cadeau à la naissance tout un système de comportements, qu’on a l’habitude d’appeler « midot ». Nous lisons dans le livre d’Iyov (11, 12) « L’homme naît comme un âne sauvage », il naît avec tout un chargement de midot, dont certaines peuvent lui valoir le nom d’« âne sauvage », et c’est par cela que se mesure le travail qu’il doit accomplir sur terre : affiner ses midot par l’étude de la Torah (J’ai créé le mauvais penchant, Je lui ai créé la Torah comme antidote), et purifier son nom, au point que l’on puisse dire « Heureuse celle qui l’a enfanté ! »

Dans notre paracha, la Torah nous enseigne une sensibilité très fine des méandres de l’âme : la reconnaissance, même envers un objet inanimé qui n’a aucune sensation ni aucun sentiment. Ainsi, Moché a reçu l’ordre de ne pas frapper le fleuve qui l’avait protégé après sa naissance, de ne pas frapper le sable où il avait enterré l’Egyptien, et ainsi de suite. C’est une délicatesse de sentiments que la Torah nous enseigne et enracine en nous pour toutes les générations.

On raconte sur le tsaddik et kabbaliste Rabbi Salman Moutsafi zatsoukal qu’il était très sévère envers lui-même en ce qui concerne la cacherout et la pureté de la maison. Entre autres, il vérifiait lui-même toutes les parties des poulets, de crainte qu’il n’y ait quelque chose qui les rendent taref, et là-dessus il ne comptait pas sur sa femme.

Mais à côté de cette sévérité, il veillait à manifester beaucoup de respect à son épouse, c’est pourquoi il avait l’habitude de rentrer à la cuisine exactement au moment où elle ouvrait le poulet et le vidait, à chaque fois avec une excuse différente : une fois pour boire quelque chose, une fois pour se laver les mains, une fois pour proposer son « aide » dans le nettoyage du poulet. Quand il avait constaté que tout était en ordre, il retournait à son étude, l’essentiel étant que cela ne soit pas interprété comme la plus petite atteinte à l’honneur de sa femme.

Il m’a quittée depuis longtemps

Voici une autre histoire extraordinaire, qui met en jeu une femme :

A l’époque du communisme en Russie, quand il était interdit aux juifs de pratiquer leur culte, le gaon Rabbi Yé’hezkel Abramski zatsal continua à étudier, sans s’interrompre un seul instant. Cela parvint aux oreilles des communistes, qui vinrent chez lui pour l’emprisonner et l’envoyer en Sibérie. Quand les policiers frappèrent à sa porte, la rabbanit comprit que c’était grave. Elle le cacha immédiatement, et quand elle ouvrit la porte et que les policiers lui demandèrent où était le maître de maison, elle leur répondit : « C’est mon mari que vous cherchez ? Il n’est pas à la maison, il m’a quittée depuis longtemps et il m’a laissée seule. Ce n’est pas ici qu’il faut le chercher. » Les policiers trouvèrent que ces paroles sonnaient vrai, et s’en allèrent sans faire aucun mal au Rav d’Israël. Ensuit, la rabbanit Abramski, comme elle l’a raconté elle-même, prit les chaussures de son mari et les embrassa avec émotion, disant qu’elle ressentait le besoin de lui demander pardon des choses terribles qu’elle avait fait sortir de sa bouche, comme s’il l’avait abandonnée. Bien qu’elle ait dit ces choses en un moment de véritable danger pour la vie, une femme de valeur comme elle sentit qu’elle ne s’était pas bien conduite.

Et elle embrassa les chaussures de son mari le gaon pour demander pardon à l’honneur de la Torah et de ceux qui l’étudient.

S’émerveiller de la façon dont la table est mise

On raconte sur le Saba de Kelem zatsal que les soirs de Chabbat, quand il rentrait de la prière d’arvit, il avait l’habitude de rester un certain temps à côté de l’entrée de la maison et de contempler tous les préparatifs qu’on avait faits en l’honneur du Chabbat.

Pendant de longues minutes, il regardait la table et les beaux couverts, et s’émerveillait de toutes les sortes de bonnes choses, pour ne pas être ingrat envers sa femme qui avait tellement travaillé pour lui, et reconnaître ce qu’elle avait fait pour lui.

Le « guett » qui n’a pas été donné

Il y a de nombreuses années arriva chez le Rav Eliachiv zatsal un juif qui voulait qu’on lui organise un « guett ». Quand le gaon lui demanda pourquoi il voulait détruire son foyer, il répondit qu’il avait un grand reproche à faire à sa femme. Quand elle terminait de se servir du peigne, il y restait des cheveux, et bien qu’il lui ait dit plusieurs fois d’enlever ces cheveux après s’être peignée, elle oubliait toujours de le faire…

Quand le Rav Eliachiv entendit ces reproches, il émit une seule phrase : « Apparemment, vous avez une vie trop facile. » Ce qui signifiait : si vous avez le temps de lui en vouloir pour des sottises pareilles, c’est un signe clair que vous vivez dans une grande abondance, et qu’il ne vous manque rien. L’homme était à peine sorti de chez le gaon, il se trouvait encore sur le seuil, qu’il se cassa la jambe et fut conduit à l’hôpital. Au début, beaucoup de personnes de sa famille vinrent l’aider, mais la seule qui continua à lui rendre visite et à l’aider constamment fut sa femme. Oui, celle-là même qui oubliait d’enlever ses cheveux du peigne.

Et que se passa-t-il avec le « guett » ? En sortant de l’hôpital, en pleine santé, le mari ferma le dossier. Du Ciel, on lui avait montré le plus clairement du monde qui était la personne la plus proche de lui, et qui était vraiment prêt à l’aider dans les mauvais moments.

C’est effrayant. Comment un homme est-il capable, même en étant chez lui, détendu et en paix, et non hospitalisé, d’oublier tout ce que sa femme fait pour lui ? Comment ce juif avait-il oublié tout l’immense travail d’élever les enfants et d’avoir la lourde charge de leur éducation, qui repose essentiellement sur les épaules de la femme ? Il faut vraiment être particulièrement mauvais pour lui en vouloir d’une chose aussi mesquine que l’histoire du peigne !

Chacun devrait réfléchir tous les jours aux qualités de sa femme, de ses parents et de sa famille, et à tout ce qu’il doit leur manifester comme appréciation et reconnaissance.

GARDE TA LANGUE

Toutes sortes de dommages

Si quelqu’un sait que ce qu’on lui a raconté est vrai, mais qu’il y a plusieurs façons de l’interpréter et que le locuteur a adopté un point de vue péjoratif, si bien que la personne dont il parlait en sortait avilie, c’est une mitsva pour lui d’écouter afin de pouvoir adopter le point de vue positif. Celui qui transgresse, s’abstient de juger favorablement et se montre d’accord avec celui qui a parlé défavorablement, non seulement a transgressé « juge ton prochain équitablement », mais il est également compris parmi ceux qui « croient du lachon hara », parce que du fait qu’il n’a pas jugé favorablement, les paroles insultantes lui sont aussi attribuées.

(‘Hafets ‘Haïm)

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Il règne sur tout

Dans le récit de la Torah, nous lisons que Moché a été envoyé à plusieurs reprises auprès de Par’o, à chaque fois qu’il fallait l’avertir de la survenue d’une plaie. Il se sentait parfaitement à l’aise au palais, car D. était avec lui et lui inspirait ses paroles. En effet, il ne parlait que sur l’ordre de D., comme il le précise lui-même à chacune de ses interventions : « ainsi a parlé Hachem... ». Les mots ‘‘Mitsraïma’’ et ‘‘Chekhina’’ ont la même valeur numérique. Cela nous indique que la Chekhina était présente même en Egypte et que tout se faisait sur ordre de D. Un grand secret de la Torah nous est révélé ici : même dans le lieu le plus impur du monde, l’Egypte, appelée ‘‘nudité de la terre’’, le nom divin était présent ! Oui, nous le savons, D. règne sur tout ! En Egypte, D. a demandé à Moché de réaliser des miracles et des prodiges aux yeux de Par’o. Le premier d’entre eux est la transformation des eaux du Nil en sang à l’aide du bâton, comme il est écrit : « Je vais frapper, de cette verge que j’ai à la main, les eaux du fleuve, et elles se convertiront en sang », puis « Moché et Aharon ont agi ainsi, comme D. l’avait ordonné. » Mais plus loin, nous lisons que : « Les devins égyptiens en ont fait autant par leurs prestiges », c’est-à-dire qu’ils ont également transformé les eaux en sang. Rachi explique que pour cela, ils ont fait intervenir les démons.

On peut en être surpris. Comment les démons, eux-mêmes créés par D. (au crépuscule), ont-ils pu aider les devins à réaliser le même miracle que Moché ? N’ont-ils pas craint de profaner ainsi le nom de D. ? On apprend de là que le travail de toute créature dans ce monde est de se parfaire, car les hommes viennent au monde imparfaits et chacun peut choisir de bien ou mal agir. D. ne contraint personne à respecter Sa volonté ! Quiconque veut mal se comporter peut le faire; il décide alors de transgresser la volonté divine.

A LA SOURCE

Voici les noms des enfants de Lévi (6, 16)

Contrairement aux autres tribus à propos desquelles il est écrit « Voici les souches de leur famille paternelle », pour Lévi on trouve : « voici les noms ».

Le Chlah Hakadoch explique : Lévi savait qu’il n’allait pas être exilé, mais il a voulu s’associer à la souffrance du reste de son peuple. Qu’a -t-il fait? Il a choisi les noms de ses enfants en faisant référence à l’exil: Guerchon ‘‘parce qu’ils sont étrangers dans un pays qui n’est pas le leur’’, Kéhat car ‘‘leurs dents sont agacées (Kéhot)’’ et Merari car ‘‘ils (les Egyptiens) leur ont rendu la vie amère’’. C’est pourquoi le verset dit : « voici les noms des enfants de Lévi .»

Nous devons apprendre de là qu’il y a lieu de s’associer à la souffrance de la communauté, même si elle ne nous touche pas directement.

Les enfants d’Ouziel sont Mishaël, Eltsafan et Sitri (6, 22)

Nous entendons souvent de la bouche de gens avisés, de même que nous lisons sur les panneaux jalonnant les rues et recouvrant les autobus, que la venue du Machia’h est imminente.

Le livre « Chalchelet Hakabala » raconte que le sage Rabbi Avraham Halévy, qui a vécu en l’an 5276, a une fois fait une chéélat ‘halom sur la date de la fin des temps. La réponse a été l’énoncé du verset ci-dessus qui, découpé comme suit « Mi chaal véél tsafan vé sitri », signifie : « Qui ose questionner sur des sujets secrets que D. a cachés ? »

Il a refusé ( maèn) de laisser partir le peuple (7, 14)

Le mot ‘‘Maèn’’ est composé des mêmes lettres que ‘‘Amen’’.

L’auteur du Yochia Tsion trouve que cette correspondance donne une extraordinaire allusion. La délivrance ultime est retardée parce qu’on néglige de répondre Amen à la bénédiction de « hama’hazir Chekhinato letsion (qui ramène Sa Chekhina à Sion) ». En effet, au lieu de répondre Amen à cette bénédiction puis de lire Modim, comme on devrait le faire, on enchaîne souvent directement sur l’énoncé de Modim.

De même, négliger de répondre Amen à la bénédiction « Celui qui étend sur nous la tente de paix » retarde notre rédemption. C’est pourquoi il y a lieu d’être très vigilant dans ce domaine.

Les grenouilles se retireront de toi et de tes demeures (8, 7)

La prière de Moché a permis de renvoyer les grenouilles des maisons de Par’o et de ses serviteurs. Ce ne sera pas le cas lorsque les serpents seront envoyés par Hachem contre les bnei Israel dans le désert, faisant de nombreuses victimes parmi le peuple. Lors de cet épisode, la prière de Moché n’a pas eu d’effet, mais Hachem lui a conseillé : « Fais toi-même un serpent et place le au haut d’une perche : quiconque aura été mordu, qu’il le regarde et il vivra! » Le ‘Hafets ‘Haïm explique cette différence : il existe une réparation pour toutes les fautes, sauf pour la médisance. En effet, il est impossible de se débarrasser de l’accusateur qui naît de cette faute, car sa bouche ne veut pas se taire, tout lachon hara’ étant réalisé avec la bouche. Or, du fait que les serpents ont été envoyés en punition de la médisance proférée par le peuple contre Hachem et Moché, la prière ne pouvait suffire à les neutraliser. Il fallait que D. donne le moyen de guérir les hommes touchés par les morsures de ces serpents, comme il est écrit : « Fais toi-même un serpent et place-le au haut d’une perche : quiconque aura été mordu, qu’il le regarde et il vivra ! »

La vie dans la Paracha

« Va ( Bo) chez Par’o » (9, 1)

Retenons cette règle : à chaque fois que D. donne un ordre à Moché sous la forme « Va chez Par’o’ », Il lui demande d’entrer auprès du roi sans demander d’autorisation, même si sa résidence était gardée, comme c’est le cas pour tout monarque. Les Sages disent qu’en effet, malgré les nombreux gardes armés, les lions et les chiens qui surveillaient le palais, Moché y entrait sans être inquiété.

A mon avis, l’avertissement que Par’o donnera plus tard à Moché en disant : « Garde-toi de reparaître à ma vue » (10, 28) vient confirmer l’interprétation de nos maîtres.

En effet, pourquoi Par’o avait-il besoin de mettre Moché en garde ? Il lui suffisait d’ordonner à ses sentinelles de l’empêcher d’entrer ! On apprend de là que, par un miracle extraordinaire, ni ces hommes ni même ces lions ne faisaient obstacle au passage de Moché. Par Son ordre, D. dit à Moché de rentrer auprès de Par’o sans craindre le moindre obstacle sur son chemin. De même, lorsque Par’o allait vers le Nil, D. disait à Moché « Va (lekh) chez Par’o », car il pouvait atteindre le roi sans craindre d’être empêché par des gardes. Toutefois, ce n’était pas a priori un moment convenable pour rejoindre le roi qui allait alors se soulager dans le Nil, c’est pourquoi D. devait lui ordonner d’aller malgré tout à la rencontre de Par’o.

LES CEDRES DU LIBAN

L’ancien des kabbalistes : Rabbi Yitz’hak Kadouri

« Le relieur » était le surnom le plus utilisé à Jérusalem il y a de cela une génération et-demi pour désigner celui qui, plus tard, s’est fait connaître comme le plus ancien des kabbalistes dans le monde, pour qui la Torah n’avait aucun secret : le Gaon et tsaddik Rabbi Yitz’hak Kadouri. Lorsqu’il a cherché à gagner sa vie en travaillant afin de pouvoir se consacrer à la Torah autant qu’il le désirait, il a été soutenu par la direction de la yéchiva « Porat Yossef », qui l’a installé entre les murailles de la vieille ville de Jérusalem, après qu’il se fut engagé à relier tous les livres de la yéchiva et à recopier lui-même de rares ouvrages qui étaient arrivés à sa bibliothèque. Le Rav se procurait par ses propres moyens le matériel pour la reliure, et le salaire qu’il recevait se limitait à deux lires : l’une pour sa participation au groupe des kabbalistes, et une autre pour son rôle de relieur. Il étudiait chaque ouvrage avant de le relier, et il est devenu l’un des hommes les plus versés de la vieille ville dans la connaissance de nombreux livres. Plus d’une fois, des étudiants de la yechiva se sont rendus chez lui pour consulter des livres.

A cette époque, il étudiait toute la journée avec un groupe des kabbalistes, puis lorsqu’il rentrait chez lui le soir il s’adonnait un peu à son travail de reliure. Mais il n’allait se coucher qu’après avoir lu Tikoun ‘Hatsot. Il a fait preuve d’ascétisme durant toute sa vie, même en ce qui concerne la parole : il ne proférait jamais de mauvaises paroles sur son prochain et évitait tous ceux qui parlaient trop.

L’année 5706 a été marquée par les conflits incessants entre les juifs et les Arabes à Jérusalem et ses alentours. Les juifs de la vieille ville ont beaucoup souffert des attaques des Arabes : les bâtiments de la yéchiva étaient devenus une forteresse, car les émeutiers essayaient sans arrêt de porter atteinte à la yéchiva. Plus les jours passaient, plus Rabbi Yitz’hak Kadouri cherchait un moyen de sauver les livres de Torah de la yéchiva et la bibliothèque d’anciens ouvrages qui se trouvait chez lui. En effet, tout laissait penser que la vieille ville de Jérusalem allait bientôt tomber entre les mains des Jordaniens. Puis est arrivé le dernier jour de la famille Kadouri dans la vieille ville, la veille de la chute de l’ancien quartier juif. Le Rav s’est enfermé dans son bureau, si malheureux de devoir quitter ses livres, après que tous ses efforts pour envoyer ce trésor d’ouvrages vers la nouvelle ville de Jérusalem s’étaient avérés vains. Peu de temps après, les soldats jordaniens ont pris le contrôle de la maison, et toute la yéchiva « Porat Yossef », ainsi que les maisons alentour, ont été brûlées. En apprenant la disparition des précieux livres, Rav Kadouri a éclaté en sanglots. Après le décès en 5710 du chef des kabbalistes de Jérusalem, Rabbi Ephraïm HaCohen, il a été décidé que Rav Yitz’hak Kadouri occuperait cette fonction. A cette période, la yéchiva « Porat Yossef » avait déjà été fondée à nouveau dans le quartier de Guéoula à Jérusalem, mais les kabbalistes avaient décidé de s’installer à la yéchiva « Beth- Kel », située Rue Rachi. Ainsi, les dirigeants de la yéchiva « Porat Yossef », les Guéonim Rabbi Yéhouda Tsadka et Rabbi Ben Tsion Abba Chaoul, ont consacré une pièce du bâtiment à Rabbi Yitz’hak, qui y a reçu du monde chaque jour pendant des années, avant de créer, bien plus tard, la yéchiva « Na’halat Yitz’hak ». Dans ses écrits, il attaque vigoureusement ceux qui étudient la kabbala pratique sans rien comprendre à ses secrets.

IL avait reçu le secret des amulettes qu’il écrivait pour la guérison et la réussite du kabbaliste Rabbi Yéhouda Petaya zatsal. Il était également très versé dans le domaine des intentions requises à avoir pendant la prière. Tous les autres secrets de la kabbala que des imposteurs en tout genre expérimentaient, soi-disant en les comprenant, lui étaient étrangers. Durant des années, il a lutté contre ceux qui maniaient les « serments » et les « sorts ». Quant à lui, comme nous l’avons déjà dit, il s’occupait uniquement des prières et des supplications et recopiait les versions qu’il avait reçues des kabbalistes des générations précédentes. Un des seuls écrits ayant été publié à ce sujet est celui qu’il a rédigé pour le livre « Tamim Tihiyé » du Gaon Rabbi Ya’akov Hillel, directeur de la yéchiva « ’Hevrat Ahavat Chalom ». Dans cet écrit, il précise que les seules versions d’amulettes autorisées à être écrites sont celles de Rabbi Yéhouda Petaya, « car il est expert dans le langage de la supplication de la miséricorde, et il connaît les noms parfaitement. »

Durant sa vie, Rabbi Yitz’hak Kadouri a écrit plusieurs livres de kabbala qui contenaient essentiellement diverses versions d’amulettes, mais il refusait de les imprimer et de les diffuser et les laissait uniquement à ceux qui connaissaient la sagesse cachée. Même quand certaines personnes venaient lui demander directement une amulette pour la guérison ou la réussite, il la donnait à condition de lire un chapitre de psaumes pendant une durée donnée, et insistait sur le fait que sans le parfait respect du Chabbat, l’amulette ne servirait à rien.

Pendant des dizaines d’années, sa maison a été grande ouverte, et il consacrait des heures à recevoir des gens venus lui demander un conseil avisé ou une bénédiction, et lui demander de prier pour la réussite et la guérison. Malgré le nombre d’individus sauvés par ses bénédictions, Rav Kadouri est resté discret dans ses voies, consacrant la majorité de son temps à étudier la Torah et ses secrets.

HOMMES DE FOI

Histoires des justes de la famille Pinto

Un des proches de Rabbi David ‘Hanania Pinto était très importuné par les responsables de l’impôt sur le revenu. Son comptable n’était pas organisé. Il prenait l’argent des clients, mais il ne tenait pas de carnet des comptes ordonné et précis, et la paperasserie n’était donc pas rangée. Quelqu’un s’est chargé d’en faire part à l’institut responsable de l’impôt sur le revenu, et ce, pour lui porter préjudice, car il était alors susceptible de laisser des plumes dans cette affaire et même de se retrouver en prison. Mais cet homme-là avait foi en D. ! Il savait au fond de lui qu’il avait payé ses impôts et qu’il n’avait donc rien à craindre. Il a allumé une bougie à la mémoire du tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto et a prié Hachem de le sauver par le mérite du tsaddik.

Un beau jour, les responsables de l’impôt sur le revenu se sont rendus chez lui pour un contrôle. Au bout de quelques minutes, les inspecteurs lui ont assuré que tout était en ordre ! « Tout est absolument bon ! Nous n’avons jamais vu un bureau aussi organisé... » Par le mérite de la mitsva de tsedaka qu’il accomplissait, Hachem l’a protégé de tout mal, et le verset « Ils ont des yeux mais ils ne voient pas » s’est accompli chez les inspecteurs des impôts. Le mérite de la mitsva et celui du tsaddik l’ont protégé.

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan