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YITRO 2 FEVRIER 2013 22 CHEVAT 5773 |
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Ne pas oublier l’ensemble d’Israël (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita) « Le nom de l’un était Guerchom, parce qu’il avait dit : j’ai été étranger (guer) dans un pays étranger, et le nom de l’autre Eliezer, parce que le D. de mon père est venu à mon aide (ezri) et m’a sauvé du glaive de Par’o » (Chemot 18, 4). Apparemment, Moché aurait dû appeler le premier fils qui lui est né Eliezer, puisque le D. de son père l’avait sauvé du glaive de Par’o, car c’était le premier miracle qui lui était arrivé en Egypte, quand Par’o avait voulu le tuer et que son cou était devenu dur comme du marbre. C’est seulement ensuite qu’il aurait dû appeler son deuxième fils Guerchom, parce qu’il était étranger dans un pays étranger, et donc pourquoi a-t-il fait le contraire et appelé son premier fils Guerchom et son deuxième fils Eliezer ? Avant de répondre à cette question, nous allons nous demander pourquoi la première fois où Hachem S’est révélé à Ya’akov, qui était le meilleur des Patriarches, c’était justement dans un rêve, et non en état d’éveil ? On peut l’expliquer d’après l’enseignement (Sota 34a) selon lequel « les actes des pères sont un signe pour les enfants ». Lui, Ya’akov, a été le premier qui a été exilé de la maison de son père et du beit hamidrach qu’il aimait, et il craignait que ses descendants ne connaisse un état d’obscurité spirituelle lorsqu’ils se trouveraient dans cet amer exil. C’est pourquoi le Saint, béni soit-Il l’a informé en rêve (Béréchit 28, 15) : « Voici que Je suis avec toi et que Je te protégerai partout où tu iras », tu n’as donc absolument rien à craindre, car partout où ils iront la Chekhina sera avec eux, ainsi qu’il est écrit (Yéchayah 63, 9) « dans toutes leurs peines, il souffre aussi ». Non seulement cela, mais même aux époques où les bnei Israël seront en exil, et comme endormis vis-à-vis de la Torah et des mitsvot, et qu’ils ne se sentiront plus reliés à Hachem, Il les protégera malgré tout, exactement comme il protège Ya’akov à présent, au moment où il dort, par des anges de D. qui montent et descendent. Par conséquent, quand Moché s’est enfui d’Egypte, où la sainte Chekhina protégeait les bnei Israël jour et nuit dans l’exil d’Egypte, comme Hachem l’avait promis à Ya’akov, bien qu’il ait été libre et ait épousé Tsippora, fille d’Yitro prêtre de Midian, malgré tout il se sentait vide de la Chekhina et loin de ses frères pour lesquels il souffrait, parce qu’il se trouvait maintenant en Midian, un endroit impur, et tout son désir était de se rattacher à ses frères en Egypte afin que la Chekhina repose sur lui et le protège comme elle les protégeait en Egypte. Au lieu de se réjouir d’avoir échappé au glaive de Par’o, ce qui l’aurait mené à appeler son premier fils Eliezer à cause de ce premier miracle qui lui était arrivé, Moché était entièrement plongé dans la douleur de ce que la Chekhina était en exil, et pour ses frères qui étaient en exil. Il souffrait également de ne pas sentir la Chekhina quand il était en Midian autant que ses frères la sentaient, étant en Egypte. C’est pourquoi il a appelé son premier fils Guerchom en évoquant le fait qu’il était étranger dans un pays étranger et ne vivait plus en Egypte avec ses frères, là où la Chekhina était avec eux puisqu’ils étaient dans la peine. J’ai pensé ajouter à cela que Moché a appelé son premier fils Guerchom pour enseigner que le Saint, béni soit-Il participe à la douleur des bnei Israël en Egypte, et que la Chekhina en exil les protège. C’était une façon de dire : bien que je sois étranger dans un pays étranger, du fait que je me rattache à mes frères les bnei Israël en Egypte, je reçois la même influence et la Chekhina repose sur moi pour me protéger ici en Midian. C’est l’essentiel de mon désir, car quel intérêt aurais-je à vivre en Midian si la Chekhina ne me protégeait pas ? Mieux vaudrait mourir en Egypte ! Cela nous permettra de comprendre ce qu’ont dit les Sages (Devarim Rabba 2, 8) : comme Moché s’est tu et n’a pas protesté quand les filles d’Yitro ont dit (Chemot 2, 19) « Un homme égyptien nous a sauvés », il a été puni et n’a pas été enterré en Erets Israël. Mais pourquoi en vérité Moché s’est-il tu et n’a-t-il pas dit « je suis un Hébreu » ? Pour l’expliquer, on peut dire qu’il avait des intentions pures, parce qu’il pensait constamment à se rattacher à ses frères en Egypte, il se faisait pour eux un souci constant, même quand il était loin d’eux. De plus, toute sa volonté était d’attirer à lui l’influence de la Chekhina qui était en exil avec eux en Egypte. C’est pourquoi quand elles ont dit « Un Egyptien nous a sauvées », il s’est tu, parce que dans sa pensée, il se trouvait encore en Egypte avec ses frères juifs, sous l’influence de l’éclat de la Chekhina, bien que se trouvant actuellement dans un autre pays. Son silence ne provenait certainement pas de ce qu’il se soit considéré lui-même comme un Egyptien ! Mais bien que Moché ait eu de bonnes intentions, il a été puni, parce que Yitro et sa famille avaient compris qu’il était vraiment égyptien. Et même si ensuite tout le monde a appris qu’il était juif, cela avait tout de même provoqué une légère profanation du Nom de D., puisque pendant un léger instant tout le monde s’y était trompé et l’avait cru égyptien. C’est de cela qu’il s’agit dans la michna de Pirkei Avot qui dit : « Sache que répondre » (Avot, 2, 14), c’est-à-dire qu’il faut toujours penser à ce qu’on va répondre le jour où il faudra répondre, et non se taire au moment où il est interdit de se taire. Cela nous montre combien nous devons nous soucier de la Chekhina qui est dans cet amer exil à cause de nous, et ne pas nous imaginer que nous seuls allons pouvoir vivre paisiblement. En effet, Moché s’est senti étranger justement en Midian, l’endroit de la sérénité et de la paix, à cause de la Chekhina en exil en Egypte et de ses frères persécutés par les Egyptiens. Il ne s’est pas du tout réjoui de ce que Hachem l’avait sauvé d’Egypte, car quelle importance cela avait-il d’être sauvé si ses frères continuaient à être les esclaves de Par’o ? Pour se rattacher à ses frères et leur ressembler, comme s’il était encore esclave, il a appelé son premier fils Guerchom, parce que « je suis étranger dans un pays étranger », de la même façon que j’étais étranger en Egypte. Et il a même accepté d’être appelé un Egyptien (mitsri), parce qu’il souffrait (meitser) toujours de leur souffrance. LES HOMMES DE FOI Récits sur les tsaddikim de la famille Pinto Les bénédictions de Rabbi ‘Haïm Pinto le petit, que son mérite nous protège, étaient célèbres au Maroc. La mère de Reb Amram Zinou a raconté que son père gagnait sa vie comme pêcheur. Un jour, il arriva qu’il ne pêcha aucun poisson. Il n’avait rien gagné et le souci le fit tomber malade. Comme le font les juifs croyants, sa femme alla chez Rabbi ‘Haïm pour lui demander la bénédiction que Hachem donne à son mari de quoi vivre. Lorsque le Rav lui demanda ce que son mari faisait, elle répondit : il est pêcheur. Rabbi ‘Haïm lui donna la bénédiction que cette semaine-là, il pêcherait une plus grande quantité de poisson qu’il n’en avait attrapé pendant toute sa vie. Et effectivement, à l’endroit où il n’y avait pas eu un seul poisson, son filet remonta rempli, alors que les autres pêcheurs ne prenaient rien. Si bien que la bénédiction du tsaddik s’est accomplie, et cela l’a énormément enrichi. LES PAROLES DES SAGES Quand le jugement rachète comme un sacrifice « Quand ils ont une affaire, ils viennent chez moi, et je juge entre les parties » (Chemot 18, 16) Les juges d’Israël qui doivent trancher entre les parties nous ont transmis par leurs écrits des décisions qui exprimaient leur association avec le Créateur du monde. Voici ce que dit le Samag (mitsva 162) au nom de Rabbi Elazar : « Quiconque se conduit avec justice, c’est comme s’il avait rempli le monde de générosité, ainsi qu’il est dit (Téhilim 33, 5) : « Il aime la justice et le droit, la générosité de Hachem remplit la terre. » Cette association tellement extraordinaire entre la générosité et la véritable justice est aimée et souhaitable devant Celui Qui a créé le monde. Nous trouvons également de longs développements sur la grandeur de la justice des dayanim dans le livre Menorat HaMaor : « Grande est la justice, que le Saint, béni soit-Il a choisie de préférence à tous les sacrifices de la terre, comme on le lit dans Devarim Rabba : « des juges et des préposés » (Devarim 16, 18), ainsi qu’il est écrit : « Celui qui se conduit avec justice et générosité est préféré par Hachem aux sacrifices » (Michlei 21, 3). En effet, les sacrifices n’étaient pratiqués qu’à l’intérieur du Temple, mais la justice et la bonté se pratiquent à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du Temple. Autre explication : les sacrifices ne rachètent que les fautes par inadvertance, alors que la justice et la bonté rachètent les fautes à la fois par inadvertance et délibérées. Autre explication : les sacrifice ne se pratiquent que dans ce monde-ci, alors que la justice et la bonté se pratiquent à la fois en ce monde-ci et dans le monde à venir. De quelle façon ? La récompense aux justes et la punition aux méchants, c’est la justice. La bonté, c’est que D. a pitié de Ses créatures et ne les punit pas autant qu’elles le mériteraient. » « Rabbi Chemouël bar Na’hman a dit : lorsque le Saint, béni soit-Il a dit à David : Toi, tu ne construiras pas le Temple, mais c’est ton fils qui le fera (I Melakhim 8, 19), quiconque voulait maudire David lui disait : Parfait, que le Temple soit construit ! Sache ce que David répondait : « Je me réjouissais quand on me disait : allons vers la maison de Hachem. » (Téhilim 122, 1) Il n’est pas écrit : « Je me réjouissais d’aller vers la maison de Hachem », mais « je me réjouissais quand on me disait ». On me disait des paroles dures : ce ne sera pas toi qui construiras le Temple. Le Saint, béni soit-Il lui a dit : Par ta vie, Je ne t’enlèverai pas une seule heure d’existence, ainsi qu’il est dit : « Tes jours se complèteront et tu te coucheras avec tes pères » (II Chemouël 7, 12), car la générosité et la justice dont tu fais preuve Me sont plus chères que le Temple, ainsi qu’il est dit : « David pratiquait la justice et la générosité » (Ibid. 8, 15). Qu’est-ce que c’est que « justice et générosité » ? Rabbi Yéhouda dit : « David jugeait le cas, proclamait l’innocent innocent et le coupable – coupable, et ensuite, en cas de besoin, il payait de sa poche si le coupable ne pouvait pas assumer financièrement. C’est cela « justice et générosité ». Rabbi Né’hemia lui a répondu : s’il en est ainsi, cela pousse les bnei Israël à tromper. Qu’est-ce que c’est que « justice et générosité » ? C’est de rendre juste le voleur, en lui faisant restituer le fruit du vol. » Le Rav de Jérusalem, le gaon Rabbi Tsvi Pessa’h Frank zatsal, avait adopté certaines façons de pratiquer la charité même aux moments où il s’agissait de justice et de décisions halakhiques, qu’il enveloppait de miséricorde. Comment ? Quand il ne pouvait pas aller au-delà de la stricte justice et qu’il était impossible de rendre un verdict indulgent, il s’efforçait d’aider avec un mot gentil, un sourire paternel, des paroles apaisantes d’encouragement. Il avait l’habitude, quand se présentait à lui une question concernant un poulet et qu’il le déclarait tareph alors qu’il y avait certains aspects qui auraient permis de se montrer indulgent, de sortir de l’argent de sa poche si celui qui posait la question était pauvre, pour lui donner la valeur du poulet. Un jour, une femme pauvre de bonne famille se trouva dans ce cas, et il ne voulut pas qu’elle se sente humiliée. Il rentra à la cuisine et demanda à sa fille un poulet qui n’avait pas encore été cuit. Il le tendit à la femme en lui disant : « Voici, le poulet est tout à fait casher. » Cette coutume était connue des pauvres de la ville, et de toute la ville des femmes pauvres venaient poser leurs questions, en sachant que si le poulet s’avérait tareph, elles en recevraient le prix. Et vous le dérangez ? Qui ne connaît pas le shtiebler central de Jérusalem dans le quartier de Zikhron Moché, où l’on peut trouver une abondance de mynianim vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Pourtant, cet endroit est connu du public non seulement à cause des prières qui s’y déroulent en permanence, mais aussi grâce au « souk » pirate qui s’est développé ces dernières années autour de la synagogue. Un des colporteurs de l’endroit avait décidé de s’y fixer, et il profitait de tout rassemblement de centaines et de milliers de fidèles tous les jours pour y vendre sa marchandise. Il amenait des quantités de marchandises gigantesques et s’installait sur les bancs de la synagogue, dans les couloirs et les passages. Certains des fidèles réguliers s’irritèrent de voir l’endroit transformé en souk, et exigèrent du colporteur qu’il ferme ses étals ou alors qu’il les transporte à un autre endroit que « Zikhron Moché ». Ils estimaient que ce n’était pas respectueux de transformer une synagogue en marché, et aussi que cela dérangeait le bon déroulement de la prière en bloquant le passage. Quand le Rav de la synagogue, le gaon Rabbi Israël Ya’akov Fischer zatsoukal, l’apprit, il se mit en colère : « Un juif cherche à gagner sa vie et vous voulez l’en empêcher ? » s’étonna-t-il. « Est-ce que cela dérange quelqu’un qu’un juif puisse gagner sa vie ? » A partir de ce jour-là, non seulement il empêcha que les étals soient fermés, mais il alla jusqu’à encourager les fidèles : « Achetez, achetez-lui des choses, qu’il gagne en abondance. » Et effectivement, jusqu’à aujourd’hui le colporteur est installé à l’intérieur de la synagogue et gagne sa vie très substantiellement grâce à la bienveillance du Rav. GARDE TA LANGUE Même quand c’est utile Il est interdit de croire une médisance même si on l’a entendue de deux personnes, ou qu’il s’agit d’un bruit qui s’est répandu dans la ville, selon lequel Untel a parlé de vous ou fait une certaine chose. Il est interdit de le croire sans aucun doute. Et même si ceux qui le racontent ont l’intention que ce soit utile, on doit seulement se méfier. A LA LUMIERE DE LA PARACHAH Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita Il est impossible de construire le Sanctuaire de D. sur un vol possible « Le lendemain, Moché s’installa pour juger le peuple » (Chemot 18, 13) Rachi explique : C’était la sortie de Yom Kippour, comme le dit Sifri. Que signifie « le lendemain » ? Le lendemain du jour où il est descendu de la montagne. Le Keli Yakar dit dans la parachat Vayakhel : « Moché rassembla toute la communauté des bnei Israël, et Rachi explique que c’était le lendemain de Yom Kippour, alors que dans la parachat Yitro, il est écrit « le lendemain, Moché s’installa pour juger le peuple », et Rachi explique là-bas que c’était le lendemain de Yom Kippour. Comment le concevoir ? On sait qu’il les a rassemblés pour leur annoncer les mitsvot du Sanctuaire et des offrandes, comme il est expliqué ensuite, et Moché craignait que l’un d’entre eux n’offre pour le Sanctuaire quelque chose qui n’était pas à lui, en s’imaginant qu’il l’avait acquis légalement, or il n’était pas possible de construire cette grande maison sainte avec quelque chose qui provient d’un vol, ni un endroit de justice avec quelque chose de coupable. C’est pourquoi il a commencé par proclamer « que celui qui a un litige vienne me trouver », en jugement, de façon à ce que tout le peuple sache exactement à quoi s’en tenir, et que chacun sache ce qui est ou n’est pas à lui. Alors seulement il fera un appel aux offrandes, en disant : « Prenez de ce qui est à vous une offrande pour Hachem », de ce qui est à vous et non de ce qui est au prochain, sans quoi le mot « de vous » est superflu. Et il faut dire qu’au moment de la faute du Veau d’or, il est écrit (Chemot 32, 6) « ils se levèrent pour s’amuser (letsa’hek) », et Rachi explique que cela implique la débauche et le meurtre, car ‘Hour a été tué. On peut aussi consulter ce que dit Rachi sur le verset (Béréchit 21, 9) : « Sarah vit le fils de Hagar l’Egyptienne qu’elle avait enfanté à Avraham en train de s’amuser (metsa’hek). Ce mot désigne l’idolâtrie, la débauche et le meurtre. Et le Midrach (Béréchit Rabba 53, 11) déduit la notion de meurtre d’un verset dans Michlei (26, 18-19) qui utilise également le mot « messa’hek ». Celui qui trompe son prochain, et lui répond lorsque ce dernier s’en aperçoit : « c’était pour rire, j’avais l’intention de tout te dire », ce n’est certainement pas vrai, et il convient de se méfier de lui, car il n’a l’intention que de tromper dès qu’il en trouvera l’occasion. D’après tout cela, celui qui est « metsa’hek », qui s’amuse, est dans le même cas : on peut aussi estimer qu’il trompe l’autre et lui prend quelque chose injustement. Donc lorsqu’il est écrit dans le passage sur le Veau d’or « ils se levèrent pour s’amuser », cela vient également enseigner que les bnei Israël s’étaient aussi livrés au vol, et cela aide parfaitement à comprendre ce qu’écrit le Keli Yakar, à savoir que Moché craignait que les bnei Israël possèdent de l’argent volé. A LA SOURCE « Yitro, le gendre de Moché, prit Tsipora femme de Moché après son renvoi » (18, 2) Le Natsiv de Volojine, dans son livre « Haamek Davar », explique ce verset avec précision à la lumière de la décision du Rambam dans Hilkhot Melakhim (lois concernant les rois) : pour les bnei Noa’h, à partir du moment où le mari renvoie sa femme, ils sont totalement séparés, et elle a le droit d’épouser un autre homme. C’était également le cas pour les bnei Israël avant le don de la Torah. C’est pourquoi le verset précise « la femme de Moché après son renvoi », pour dire que Tsipora ne s’est pas conduite ainsi, elle ne s’est pas remariée après son renvoi par Moché, mais elle n’a pas cessé de se considérer comme liée à lui. C’est pourquoi elle était digne d’être considérée comme « la femme de Moché ». « Maintenant, je sais que Hachem est plus grand que tous les dieux, à cause de cette chose où on les avait persécutés » (18, 11) Rachi cite le Targoum : « A cause de cette chose où on les avait persécutés : ils avaient voulu les perdre par l’eau, et ils ont été perdus par l’eau. » De tous les miracles et merveilles qu’il avait vu jusqu’à présent en Egypte et au moment où la mer s’était fendue, fait remarquer Rabbi Yé’hezkel Sarna, Yitro n’a pas été surpris, et cela ne l’a pas mené à reconnaître la grandeur de Hachem, à l’exception de la mida de mesure pour mesure, qui s’était révélée dans la façon dont Il les avait punis. Ce n’est pas un petit détail dans la façon de punir, mais un principe essentiel dans tout ce qui concerne les châtiments. La raison en est que comme les châtiments ne viennent que pour éveiller le cœur de l’homme au repentir, ils doivent correspondre mesure pour mesure aux fautes commises pour qu’on puisse les identifier. C’est la raison pour laquelle Yitro a été stupéfait de la révélation de cette mida de Hachem, qui révèle Sa bonté dans le fait que tout se passe avec la juste mesure, afin de faire du bien aux hommes même au moyen des châtiments. « Et toi, choisis parmi tout le peuple des hommes puissants, craignant D. » (18, 21) Pourquoi les juges avaient-ils besoin d’être des hommes puissants ? Est-ce qu’ils partaient à la guerre ? Il s’agissait uniquement de juger selon la Torah ! Pourtant, dit le « Noda Biyhouda », c’est un grave écueil pour le peuple si son juge est quelqu’un à l’esprit faible, qui est incapable de tenir tête à un malfaiteur qu’il s’agit de punir. C’est pourquoi il faut qu’il y ait en Israël des dayanim qui soient aussi des « hommes puissants », pour dominer aussi leur propre pitié face à tous ceux qui transgressent, afin de leur attribuer le châtiment qui leur convient, et que tous entendent et voient. La vie dans la paracha « Je suis Hachem ton D. Qui t’a fait sortir du pays d’Egypte » (20, 2) On peut l’expliquer de la façon suivante. Si l’on dit : pourquoi nous a-t-il fait sortir de là ? Ce n’aurait-il pas été un encore plus grand service à nous rendre si Hachem avait permis aux bnei Israël de conquérir le pays de leurs ennemis, d’imposer la servitude à leurs maîtres et de les dominer, de leur prendre leur pays et de s’y installer sous leurs yeux ? Cela comporterait plus de satisfaction pour les bnei Israël, et cela aurait manifesté toute l’ampleur de Sa puissance, et proclamé qu’il y a dans le monde un D. Qui juge et gouverne. Là-dessus, Hachem a donné la raison que ce pays est une maison d’esclavage, à la façon dont il est dit (Devarim 32, 8) : « Quand le Très-Haut donna leurs lots aux nations (…) Il fixa les limites des peuples. » Les Sages ont enseigné (Sifri Haazinou) que Hachem a partagé tous les lieux du monde entre les anges, à l’exception du pays de Canaan, qu’Il a pour ainsi dire gardé pour Lui-Même. C’est ce que signifie « de la maison d’esclavage » : un lieu qui appartient aux esclaves, à Hachem, ce qui signifie qu’il est gouverné par un ange des serviteurs de Hachem, or Hachem n’a pas voulu que les bnei Israël soient sous la domination d’anges, mais directement sous Sa domination à Lui. Il les a donc fait sortir du pays d’Egypte parce que c’était une maison d’esclavage, pour leur donner le pays qui est la maison de D.. Rabbi Haïm Ben Attar LES CEDRES DU LIBAN Rabbi David Halévy Segal zatsal Rabbi David Halévi Segal, connu sous le nom de son ouvrage « Tourei Zahav » sur le Choul’han Aroukh, est né à Ludmir de Rabbi Chmouël, qui était grand dans la Torah ainsi que riche et généreux. Dans sa jeunesse, il était connu pour la grande acuité de son intelligence ainsi que pour son extraordinaire assiduité dans l’étude de la Torah. Alors qu’il n’avait encore que douze ans, il partit à Brisk en Lituanie dans la yéchiva de Rabbi Yoël Sirkis, auteur de « Beit ‘Hadach», qui fut émerveillé par lui et le prit pour gendre. A ce propos, on raconte que le Ba’h lui avait promis d’assumer sa subsistance et de lui donner de la viande tous les jours. Un jour, on lui donna des abats à la place de la viande, et Rabbi David assigna son beau-père en din Torah, car « des abats ne sont pas dignes d’être appelés de la viande ». Le tribunal décida que c’était le Ba’h qui avait raison et que des abats peuvent également être appelés de la viande. Le ‘Hazon Ich a expliqué cette histoire. Bien entendu, il est impossible de penser que le Taz ait eu des envies de viande. Mais il étudiait avec une immense assiduité, jusqu’à épuisement de ses forces, et ce jour-là où il avait mangé des abats et non de la viande, il avait étudié quelques minutes de moins. Le Taz craignait que cela ne constitue une accusation au Ciel contre son beau-père, qui avait provoqué un amoindrissement dans l’étude de la Torah, c’est pourquoi il l’avait convoqué en din Torah, en sachant clairement que le tribunal jugerait en faveur du Ba’h, or ce qui est décrété en bas est aussi décrété en haut. En 5378, Rabbi David fut nommé Rav de Potlitsche (en Galicie), une toute petite ville, où il vécut dans une grande pauvreté. Quand le Ba’h vint rendre visite à son gendre et à sa fille, il constata à son grand chagrin leur pauvreté, et cela lui causa une immense tristesse. En arrivant à Cracovie où il fut nommé Rav, il écrivit à son gendre : « Quand j’étais chez toi, j’ai vu ta pauvreté et j’en ai éprouvé beaucoup de tristesse, car tu ne pourras pas étudier dans la tranquillité. Mais j’espère que Hachem te donnera de meilleures conditions et je t’envoie un cadeau. » Le vieux talit témoignera pour moi Le livre « Avnei Choham » raconte une histoire écrite dans le cahier de la communauté de Lwow. Un mauvais esprit était entré dans la fille d’un certain riche. Son père demanda au Taz de faire quelque chose pour elle, en lui rendant visite et en priant pour elle, ce qui entraînerait certainement sa guérison. Après de nombreuses supplications, il accepta, et quand il ouvrit la porte, elle s’écria « Bienvenue », puis elle détourna la tête. Le Rav lui demanda pourquoi elle détournait son visage, et elle répondit que les méchants ne peuvent pas regarder les justes. Elle dit encore : « Sachez que dans le Ciel, on vous appelle notre maître, le gaon, auteur de « Tourei Zahav ». Notre maître lui répondit : « Si c’est la vérité que j’aie une importance au Ciel, je décrète que tu guérisses, car j’ai expliqué aujourd’hui en halakha de merveilleuses paroles du Tour, j’ai atteint la vérité de la Torah, et par ce mérite tu seras guérie. » Elle fut désormais très heureuse. Ce riche dont la fille avait été guéri voulu faire un cadeau au Taz, mais il refusa de l’accepter. Il partit lui acheter un beau talit, mais le Taz refusa de le prendre, en disant : « Vous voyez que je suis âgé et que je vais bientôt m’en aller, mon vieux talit pourra témoigner sur moi que jamais ne m’est passé par la tête une pensée étrangère au moment où je priais, je n’ai donc pas envie de le changer pour un neuf ! » A ce moment-là, la fièvre a disparu Dans le livre « Roua’h ‘Haïm» sur le Traité Avot (1, 1), Rabbi ‘Haïm de Volojine cite une histoire merveilleuse qui témoigne de la grandeur de Rabbi David : « On raconte sur notre maître le « Tourei Zahav » qu’une femme lui a crié : « Seigneur, hélas, mon fils est sur le point de mourir ! » Il a répondu : « Suis-je à la place de D. ? » Et elle a dit : « Je crie vers la Torah de mon seigneur, car le Saint béni soit-Il et la Torah sont Un. » Il a répondu : « Je vais faire ceci pour toi, les paroles de Torah que j’étudie en ce moment avec mon élève, je les donne en cadeau à l’enfant, peut-être qu’il vivra par leur mérite, car il est écrit « en cela vos jours se prolongeront ». A ce moment-là, la fièvre a disparu. Rabbi Yossef Chaoul Nathansohn, le Rav de Lemberg, auteur de « Choël OuMéchiv », a raconté que deux cents ans environ après la mort du Taz, on a été obligé sur l’ordre du gouvernement de vider le cimetière, et quand on a ouvert son tombeau, on a trouvé son corps intact ainsi que ses vêtements, les vers ne l’avaient pas attaqué !
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