La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Ki Tissa

2 Mars 2013

20 Adar 5773

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

18:15

19:23

Lyon

18:09

19:13

Marseille

18:08

19:11

ARCHIVES DE L'ANN2E 2002 A 2012 ARCHIVES

Jusqu’où va la puissance du mauvais penchant

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Enlevez les anneaux d’or des oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et apportez-les moi » (Chemot 32, 2)

Rachi explique sur place qu’Aharon savait qu’il est difficile de faire donner aux femmes leurs bijoux, c’est pourquoi il voulait de cette façon les retarder jusqu’à ce que Moché revienne. Mais les bnei Israël se sont empressés d’apporter les bijoux de leurs femmes.

Et il faut ici poser quelques questions. Les bnei Israël étaient très riches, ils avaient beaucoup d’or dans leurs trésors, puisqu’ils avaient reçu beaucoup d’argent et d’or entre le butin de l’Egypte et le butin sur la mer. De plus, ils étaient aussi de grands sages, et ils avaient certainement compris qu’Aharon voulait les retarder en leur disant d’apporter les bijoux de leurs enfants et de leurs femmes. En effet, les femmes n’accepteraient pas si vite, et alors cela provoquerait des querelles dans les familles. Par conséquent, pourquoi n’ont-ils pas apporté directement de l’or de leurs trésors ?

Et par-dessus tout, comment les bnei Israël en sont-ils arrivés à commettre un pareille erreur, de dire d’un veau qui mange de l’herbe les mots « Voici ton D., Israël » ?

Cela nous montre jusqu’où va la force du mauvais penchant. En effet, les bnei Israël, quand ils ont fait le Veau, savaient certainement qu’il n’avait aucune espèce de réalité, mais la force de l’habitude et la liberté des mœurs qu’ils avaient connue en Egypte les attiraient, et attirait en particulier le « erev rav », la foule qui était sortie d’Egypte avec eux. Ils voulaient profiter de la vie de ce monde-ci et avoir aussi le monde à venir. Mais ce n’est pas possible. Les deux choses ne peuvent pas aller ensemble, parce qu’en fin de compte le mauvais penchant est victorieux, et les plaisirs des vanités de ce monde prennent le dessus sur le monde à venir.

Comme preuve, nous voyons aujourd’hui des gens qui ont un peu de foi, donnent un peu d’argent à la tsedaka et vont à la synagogue, mais pour le reste font ce qu’ils veulent, pour profiter de la vie de ce monde-ci, car ils cherchent tout simplement à jouir des deux mondes ensemble. Mais il faut savoir que c’est ainsi que procède le mauvais penchant : au début, il vient trouver l’homme et le renforce dans sa foi, mais seulement sans l’étude de la Torah, ou alors il le pousse à étudier la Torah, mais seulement à ne rien faire pour améliorer son caractère, et avec cela en se permettant un peu de lachon hara et de médisances.

Et si cela ne suffit pas au mauvais penchant, il vient vers l’homme et lui dit qu’il peut aller chez les tsaddikim, mais en même temps qu’il profite un peu de ce monde-ci. Et quand l’homme arrive chez le tsaddik, celui-ci lui explique qu’il est impossible d’être attaché à un tsaddik tout en étant éloigné du Saint, béni soit-Il. En effet, tout le but du tsaddik est de le rapprocher de Hachem. Mais l’homme dit au tsaddik qu’il se contente de prier pour lui, et que lui se débrouillera déjà avec le reste. Tout cela provient véritablement du Satan.

Mais le tsaddik ne le jette pas dehors, car à l’instar du Saint, béni soit-Il, il a de la patience avec les impies. Et alors, en fin de compte, quand le mauvais penchant voit que l’homme est entièrement attiré par la bestialité et les plaisirs de ce monde-ci, il le sépare totalement du tsaddik. Dans les termes des Sages (Chabbat 105b) : « Voici l’art du yetser hara, aujourd’hui il dit : fais ceci, et le lendemain : fais cela, jusqu’à ce qu’il finisse par dire : va pratiquer l’idolâtrie, et il le fait. »

C’est quelque chose comme cela qui s’est passé pour les bnei Israël. Au début, ils ont voulu continuer à adorer Hachem et à écouter les conseils du grand de la génération, comme Aharon, car ils voulaient que ce soit justement lui qui leur fasse le Veau, ou tout au moins qui participe avec eux, car ils ne pouvaient rien faire sans le grand de la génération. Et bien qu’il leur ait demandé quelque chose de difficile, de leur apporter les bijoux de leurs femmes et de leurs enfants, ils lui ont obéi et ont apporté ces bijoux, car ils voulaient insinuer que de même qu’ils avaient dit « nous ferons et nous entendrons », maintenant aussi ils étaient prêts à entendre tout ce que leur dirait le tsaddik.

Mais en même temps, ils voulaient simplement faire un veau qui soit une allusion à leur matérialité, et croyaient que cela ne contredisait pas les paroles de Hachem. C’est pourquoi on comprend parfaitement pourquoi ils n’ont pas apporté de l’argent et de l’or de leurs propres trésors, et pourquoi ils se sont adressés à Aharon : c’est parce qu’il était le tsaddik.

Mais Aharon n’était pas d’accord avec eux, car il savait qu’il est interdit d’adorer une idole, et qu’il ne devait pas leur permettre de l’utiliser pour les besoins de leur cause. De plus, il savait clairement que si Moché avait dit qu’il allait revenir, il reviendrait. C’est pourquoi, par crainte, il leur a dit d’apporter les anneaux des oreilles de leurs femmes. Il a dit « des oreilles », précisément, pour qu’ils se rappellent ce que leurs oreilles avaient entendu au mont Sinaï (Chemot 20, 3) : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant Moi », et qu’ils se rappellent qu’ils avaient dit « nous ferons et nous entendrons ». Mais ils pensaient qu’on peut faire les deux à la fois, la matérialité et la spiritualité, à la fois s’attacher au tsaddik et adorer une idole, qui leur permettrait de continuer à être rattachés au Créateur du monde.

Seulement ce n’est pas exact, comme nous l’avons déjà expliqué. Pour servir Hachem, il faut annuler tout le reste, et l’argent n’est nécessaire que pour être utilisé à accomplir les mitsvot, comme l’ont dit les Sages (‘Houlin 91a) : Pour les tsaddikim, leur argent leur est plus cher que leur corps. Et pourquoi en vérité leur argent leur est-il cher ? Parce que s’il n’y a pas d’argent, il est impossible d’accomplir beaucoup de mitsvot, comme par exemple la tsedaka. Or à quoi ressemble une vie sans mitsvot ? Mais il ne faut pas utiliser l’argent pour transgresser, et à plus forte raison pour l’idolâtrie.

Et comme ils ont vu qu’Aharon s’opposait à leur attitude, qui consistait à vouloir tout mélanger, ce sont eux qui ont jeté dans le brasier une plaque portant les mots « aleh chor » (Lève-toi, taureau), parce qu’ils voulaient que ce soit vraiment un taureau qui leur monte, une vraie bête qui mange de l’herbe, pour concrétiser l’idée qu’ils voulaient vraiment la bestialité et la liberté des mœurs. Peut-être voulaient-ils également que sorte de ce feu un homme, un sorcier qui pourrait les guider dans leur mauvaise voie, en gardant la spiritualité, mais aussi la bestialité et les vanités de ce monde.

Mais le Saint, béni soit-Il, dans Son immense miséricorde, leur a montré qu’il est impossible d’être attaché aux deux mondes à la fois, et bien qu’ils aient été de puissants sorciers cherchant à ressembler à une énorme bête qui encorne à droite et à gauche (le taureau), le Saint, béni soit-Il ne leur a fait sortir qu’un petit veau, ce qui était une modification de la nature, puisqu’ils avaient jeté la demande d’un taureau et qu’il est sorti un veau.

Par conséquent, ils auraient dû faire un examen de conscience et s’apercevoir qu’il y avait là un changement, qu’ils n’avaient pas obtenu ce qu’ils avaient demandé, et que c’était peut-être un signe que le Saint, béni soit-Il était irrité. De plus, ils voulaient que sorte un taureau rappelant Yossef le tsaddik, qui fasse allusion à la fois à la matérialité et à la vertu, parce qu’ils voulaient avoir les deux ensemble. Mais au lieu de se moquer d’eux-mêmes, puisqu’il était sorti un « eguel » (veau), mot formé des mêmes lettres que « laag » (moquerie), ils ont péché et ont dit (Chemot 32, 4) : « Voici ton D., Israël. »

Histoire vécue

On cherche toujours les ustensiles

Un enregistrement rare qui éveille l’étonnement a été publié il y a peu de temps par les élèves du gaon et tsaddik Rabbi Yitz’hak Chelomo Zilberman zatsal. On y entend sa voix pure expliquant : « Il a trouvé dans deux souterrains une grande quantité de cinq cents kilos de ketoret, préparé par la maison d’Avtinas… »

L’un des élèves a demandé : « N’y a-t-il pas lieu de craindre que prendre cette ketoret ne soit faire un usage profane d’un objet consacré ? » Il a répondu : « A priori, on a fait attention à ne pas la consacrer. »

Le début de cette histoire passionnante commence avec le Dr. Vondel Jones, un Américain né au Texas qui a immigré en Erets Israël et a même pris sur lui d’observer les sept lois noa’hides. Jones a participé aux nombreuses fouilles dans le désert de Judée et dans la région de Jérusalem. Il s’est beaucoup occupé de la recherche de l’Arche sainte et du Sanctuaire, et faisait partie de l’équipe qui a annoncé la découverte de l’huile d’afarsemon biblique.

M. Jones s’est mis à étudier le sujet des ustensiles du Temple, et il est arrivé au « rouleau de cuivre ». Il s’agit d’un rouleau connu qui a été découvert il y a une soixantaine d’années dans des fouilles des souterrains de Korman, de l’autre côté du Jourdain. Dans ce rouleau ont été gravées diverses allusions qui mènent à soixante-quatre souterrains, dans lesquels ont été dissimulés des objets en provenance de Jérusalem avant la destruction du Deuxième Temple. Il existe des raisons d’accorder confiance au rouleau. « Emek HaMélekh », de Rabbi Naphtali Herz Bakhrakh zatsal, évoque des choses du même genre au nom d’une baraïta inconnue.

De nombreux chercheurs ont examiné ce rouleau, mais personne n’a réussi à déchiffrer les allusions dans la pratique. M. Jones s’est beaucoup investi là-dedans. D’après les allusions, il a cherché et réussi à découvrir quatre souterrains, et il a présenté ses découvertes au Rav Zilberman. Dans deux des souterrains, il a découvert une grande quantité d’une certaine matière qui après vérification en laboratoire, s’est avérée être de la ketoret, bien que neuf seulement des onze ingrédients de cette dernière aient été identifiés. Après cette découverte, des élèves de Rabbi Yitz’hak Chelomo sont allés dans les souterrains et ont ramassé des miettes qui y étaient restées. « Je suis le processus depuis plusieurs années déjà », dit Rabbi Yitz’hak Chelomo dans l’enregistrement.

D’après les instructions du rouleau, M. Jones a poursuivi ses recherches, jusqu’à en arriver à la découverte du « kalal ». Cet ustensile est évoqué plusieurs fois dans les michnaïot dans le contexte de la cendre de la vache rousse, comme dans le traité Edouïot (ch. 7 michna 5) : « Rabbi Yéhochoua et Rabbi Yakim, homme de Hadar, ont témoigné du « kalal » du sacrifice expiatoire. » Et Rabbi Ovadia Bartenora explique « Il s’agit d’un ustensile en argile où se trouve la cendre de la vache rousse. » Mais il faut signaler que d’après les allusions que possédait le non-juif, il ne ressortait pas clairement si ce kalal qui était caché dans le souterrain était rempli de la cendre de la vache ou bien vide. « Je n’arrive pas m’en remettre », dit Rabbi Yitz’hak Chelomo avec émotion, « la maison d’Avtinas était installée ici il y a des milliers d’années… »

Il continue de raconter que le souterrain suivant a été découvert, mais pas encore exploré : « Il s’agit d’un souterrain de huit mètres de haut, de quarante-cinq mètres de large, et dont la longueur n’a pas été mesurée. Il a été découvert au moyen d’un équipement très perfectionné, avec une photo aérienne prise à partir d’un avion. Sur la photo on ne voit pas la fin du souterrain, qui se trouve apparemment en pente. J’ai la photo des souterrains ! »

A un certain moment, les autorités ont interrompu la suite des fouilles. Rabbi Yitz’hak Chelomo s’en est affligé, et il suppose que cette interruption est le fait de personnes qui ne sont pas intéressées « à ce qu’on rappelle sa gloire au peuple d’Israël ». Il termine par une anecdote qui a eu lieu quand M. Jones lui a parlé du « kalal » qu’il allait découvrir : « Nous lui avons dit que les goyim transmettent la même impureté que les juifs atteint d’un écoulement impur (zavim). Nous pensions qu’il allait se mettre en colère, mais il a dit : Organisez-vous, je n’y toucherai pas, quand je trouverai ce kalal j’amènerai ce que vous me conseillez et vous en protégerez la pureté. »

Il a brûlé la lettre de mon père

Il y a également eu des découvertes frappantes à notre époque, comme le raconte le livre « Le Patron avant tout », biographie du Rav Ya’akov Yossef Herman zatsal : « Un juif a labouré sa terre en Erets Israël, et quand il a creusé plus profondément, il a senti que la terre s’effondrait et il a découvert un profond souterrain. Il s’est glissé à l’intérieur au moyen d’une corde. Bien que le souterrain ait été plongé dans une obscurité totale, il lui est apparu des trésors en or extraordinaires qui éclairaient le souterrain comme si des rayons de soleil avaient pénétré à l’intérieur. En reprenant ses esprits, il a regardé de près ces objets en or, et quand il a compris ce que c’était que ces trésors, il en a été pétrifié de stupéfaction. Certainement, s’est-il dit, ce sont les ustensiles du Temple, qui ont dû être cachés à l’époque de la destruction, il y a presque deux mille ans. Il a recouvert le souterrain de terre pour qu’il soit impossible d’en distinguer l’ouverture. Cette découverte bouleversante lui opprimait le cœur et la tête. Il a cherché un homme sage et grand en Torah à qui il pourrait raconter ce qu’il tenait caché, mais il ne voulait pas confier son secret à quelqu’un d’Erets Israël, de peur que cela ne s’ébruite. Il a donc décidé d’aller en Amérique. Quand il est arrivé à New York, il a cherché en secret un homme grand en Torah et en crainte du Ciel qui pourrait l’aider en la matière, et on lui a conseillé de s’adresser à mon père.

Pendant quelques jours, il est venu à « Tiféret Yérouchalaïm » pour écouter les cours de mon père. Ensuite, il l’a abordé et lui a raconté avec exactitude ce qu’il avait vu en Erets Israël. Quand mon père a été convaincu que ce juif disait la vérité, il a décidé que la seule personne au monde à qui l’on pouvait confier cette découverte stupéfiante était le ‘Hafets ‘Haïm. Mon père a envoyé une lettre à son fils Na’houm David, qui étudiait à Mir, en y joignant une lettre cachetée pour le ‘Hafets ‘Haïm. Il demandait à Na’houm David de la lui transmettre immédiatement sans l’ouvrir. Ce dernier s’est rendu sans délai à Radin, en portant les instructions de son père. Comme l’écriture de notre père était difficile à lire, le ‘Hafets ‘Haïm lui a demandé de lui lire la lettre. Il a écouté avec une grande concentration la lecture de Na’houm David, puis a fait sortir de son armoire quelques livres dans lesquels il s’est plongé attentivement. Au bout de quelque temps, il a dit à Na’houm David qu’à la lumière de la description des lieux où cette découverte avait été faite, ces ustensiles en or pouvaient bel et bien être les ustensiles du Temple.

Alors, le ‘Hafets ‘Haïm a allumé une allumette et a brûlé la lettre de mon père, jusqu’à ce qu’il n’en reste que des cendres. Il a conseillé à Na’houm David de ne rien dévoiler à qui que ce soit, en ajoutant : « Tant que ce juif est en vie, ce secret sera gardé… »

GARDE TA LANGUE

La raison de l’exil

Toute la raison des exils vient de l’action des explorateurs, et leur faute était le lachon hara qu’ils ont dit sur Erets Israël, et parce qu’ils avaient pleuré pour rien, ils ont été condamnés à pleurer au 9 Av pendant toutes les générations. De même, quand les sages d’Israël ont été tués à l’époque de Chimon ben Cheta’h, c’était à cause de la médisance, comme il est expliqué dans Kidouchin (66a). Et l’assassinat de Rabbi Eliezer Hamodaï a été causé par la médisance, c’est pourquoi la ville de Beitar a été détruite.

 

A la lumière de la parachah

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le Saint, béni soit-Il veille sur l’honneur des tsaddikim

La Guemara (Sota 13a) rapporte que les bnei Israël avaient une amulette sur laquelle était écrit « Aleh Chor » (« Monte, ô taureau »), dont Moché s’était servi pour faire monter le cercueil de Yossef du fleuve, et qu’ils avaient jetée dans le feu où Aharon avait jeté les anneaux d’or des bnei Israël.

Et il faut comprendre : si vraiment les bnei Israël ont jeté l’amulette où était écrit « Aleh Chor », pourquoi est-ce seulement un veau qui est sorti du feu ? Il aurait dû sortir un taureau ou un homme, à cause de ce qui était écrit sur l’amulette. De plus, avec cette amulette Moché avait fait monter du fleuve Yossef, qui était un homme.

Et par-dessus tout, comment les bnei Israël en sont-ils arrivés à une erreur aussi considérable, de dire d’un veau qui mange de l’herbe les mots « Voici ton D., Israël » ?

Pourquoi donc en vérité n’est-il pas sorti du feu un taureau ? Mon fils le Rav Raphaël m’a dit que l’on voit de là que le Saint, béni soit-Il veille sur l’honneur des tsaddikim. S’il était sorti une forme de taureau, cela aurait fait allusion à Yossef le tsaddik, et alors on aurait appelé l’idole « Yossef le tsaddik », c’est pourquoi c’est seulement un veau qui est sorti.

Et si c’est vrai, on comprend parfaitement pourquoi il n’en est pas non plus sorti un homme, car alors aussi on aurait appelé l’idole du nom de Yossef le tsaddik, mais le Saint, béni soit-Il veille sur l’honneur du tsaddik. Dans leur orgueil, ils ont dit « Voici ton D., Israël » sur quelque chose qui n’était pas ce qu’ils avaient voulu.

J’ai trouvé dans le livre « Ber Me’houkak » un texte qui confirme parfaitement ce que j’ai écrit. Voici l’essentiel de ce qu’il dit, à propos de quelque chose d’autre : Parfois, l’homme lui-même ne sait pas ce qui lui arrive. Même s’il se passe en lui une révolution et qu’il est en effervescence, lui-même ne s’en aperçoit pas avant que cette révolution ne se manifeste effectivement. Et là encore, cela se trouve dans l’inconscient. »

C’est exactement ce qui s’est passé avec les bnei Israël. Ils voulaient un taureau et c’est un veau qui est sorti. Mais ils n’ont pas voulu se donner le temps de réfléchir si cela ne cachait pas quelque chose, et s’il ne convenait pas de faire un examen de conscience, du fait que ce n’est pas ce qu’ils voulaient qui s’était produit. Ils ont dit immédiatement « Voici ton D., Israël. »

Et nous voyons aujourd’hui beaucoup de gens qui écoutent un cours, ce qui provoque chez eux un éveil spirituel, mais ensuite ils sortent et disent que ces choses ne les concernent pas, et qu’ils n’ont pas la force de les porter. Cette attitude est dictée par le Satan. En effet, il faut tirer la leçon de tout ce qu’on voit et de tout ce qu’on entend, parce que chaque chose a un rapport avec la personne qui l’a vue ou entendue.

A la source

« Ils donneront chacun le rachat de leur personne à Hachem quand ils seront comptés » (30, 12)

Nos Sages ont expliqué dans le « Midrach Aggada » : parce que les bnei Israël étaient passibles de mort à cause de la faute du Veau d’or, le Saint, béni soit-Il a dit : « Ils donneront chacun le rachat de leur personne quand ils seront comptés, et il n’y aura pas de mortalité. » Quand les bnei Israël ont entendu cela, ils ont pensé qu’ils s’étaient donné du mal pour rien en ramassant le butin de l’Egypte et le butin sur la mer, puisque maintenant ils devaient donner tout cela pour racheter leur personne.

Ils se sont dit : Si quelqu’un qui a violé une jeune fille vierge donne cinquante pièces d’argent, et que celui qui a donné une mauvaise renommée à sa femme doit payer cent pièces d’argent, nous, qui avons transgressé la parole de D., Qui avait dit « Tu n’auras pas d’autre dieu » (Chemot 20, 1), et avons fait une mauvaise renommée au Saint, béni soit-Il, en disant du Veau « Voici ton D. », à combien plus forte raison devrons-nous donner des sommes très importantes !

Ils ont encore pensé : quand un bœuf encorne un esclave, il est dit de son propriétaire : « Il donnera trente chekalim à son maître (Chemot 21, 32), et nous l’avons échangé pour un Veau, une forme de bœuf, à combien plus forte raison ! »

Le Saint, béni soit-Il savait ce qu’il y avait dans leur cœur. Il a dit à Moché : Va dire aux bnei Israël qu’ils n’ont rien à craindre. Par ta vie ! Ils ne doivent pas un kikar d’argent ni cent pièces d’argent ni cinquante chekalim ni dix ni même un seul chékel, mais « Voici ce que donneront tous ceux qui sont recensés – un demi chékel. »

A ce moment-là, le Saint, béni soit-Il a fait sortir de sous le Trône de gloire une espèce de pièce de monnaie d’un demi-chékel en feu, et l’a montrée à Moché en lui disant : « Voici ce qu’ils donneront. »

« Il les brisa au pied de la montagne » (32, 19)

Il faut s’interroger sur le fait que nous lisons dans la Michna : « Celui qui casse des ustensiles dans sa colère, c’est comme s’il adorait une idole. » S’il en est ainsi, comment Moché a-t-il pu briser les Tables dans sa colère ?

Rabbi Avraham ‘Hizkouni, dans son livre « Chtei Yadot », l’explique sur la base de ce que dit notre maître le Maharcha : quand quelqu’un déchire une chose d’importance secondaire et non principale, il ne s’agit pas de l’interdiction de celui qui déchire dans sa colère. Et dans le Yérouchalmi (traité Chekalim), il est expliqué que lorsque les bnei Israël ont fauté par le Veau d’Or, les lettres se sont envolées des Tables, si bien que les Tables étaient devenues sans importance et non essentielles, puisque toute leur importance était dans les lettres saintes qui étaient écrites dessus.

Par conséquent, il n’y avait pas là l’interdiction de celui qui brise des ustensiles dans sa colère.

La vie dans la paracha

Selon l’enseignement du saint Or Ha’Haïm

« Mixtionnée, pure et sainte » (30, 35)

Il semble que le sens de « pur » soit qu’on n’y trouve aucun mélange de couleurs, car du fait que la ketoret comporte onze ingrédients, les couleurs se mélangent, et même si on les malaxe parfaitement, à cause de la quantité des ingrédients et de la quantité de trois cent soixante-huit manim, il restera un coin où la couleur est un tout petit peu différente. Et bien que tout paraisse égal, en observant dans les plus minutieux détails, on s’apercevra que la couleur n’est pas totalement sans nuance, et cette réalité-là ne s’appelle pas « pure ». C’est pourquoi il est dit « mixtionnée, pure », ce qui signifie qu’il y a vraiment une seule couleur parce que le mélange aura été fait par un spécialiste, et parce qu’elle est extrêmement fine.

les cèdres du liban

Le gaon Rabbi Chelom Zalman Auerbach zatsal

Le gaon Rabbi Chelomo Zalman Auerbach zatsal fait partie des grands décisionnaires de la génération précédente. Il est né dans le quartier de Cha’arei ‘Hessed à Jérusalem, qui avait été construit peu de temps auparavant en dehors des remparts de la vieille ville. Il porte le nom de son grand-père, Rabbi Chelomo Zalman Porouch. Ce surnom lui était resté parce qu’il était écarté (« parouch ») des vanités de ce monde. Avant de venir en Erets Israël, il jeûnait pendant de longues périodes, de la sortie du Chabbat jusqu’au kiddouch du vendredi soir suivant, pour être digne de la grandeur et de la sainteté d’Erets Israël. Son père était le Rav ‘Haïm Yéhouda Leib Auerbach, Roch Yéchiva de la yéchiva de kabbalistes « Cha’ar Hachamaïm », et faisait partie des personnalités en vue du vieux « yéchouv » de Jérusalem. Dès sa naissance, on a discerné en lui l’assiduité et la grande intelligence. Malgré la pénurie aigüe qui régnait chez ses parents, il étudiait le Talmud et les décisionnaires pour apaiser sa faim. Vers la fin de sa vie, il a témoigné sur lui-même : « Dans ma jeunesse, je n’ai jamais connu la sensation d’être rassasié. Ma faiblesse actuelle provient de la malnutrition que j’ai connue dans mon enfance. » En une autre occasion, il a dit à un élève : « Quand à la maison il ne reste plus qu’un morceau d’oignon, même l’oignon devient doux. » Depuis sa jeunesse il a investi toutes ses forces dans l’étude de l’enseignement et des décisions halakhiques, et en 5695, à l’âge de vingt-cinq ans seulement, il a publié le livre « Meorei HaEch » sur les problèmes posés par l’électricité le Chabbat. Dans la suite, il a également traité des halakhot liées à Erets Israël, et pour l’année de Chemitta, en 5705, il a publié « Ma’adanei Erets » sur les lois de la septième année. Le monde de la Torah a également mérité de profiter de sa lumière lorsqu’il a dirigé la yéchiva « Kol Torah » pendant plus de cinquante ans, jusqu’à sa mort le 20 Adar 5755. Il en avait pris la direction en 5709, à la mort du Roch Yéchiva, le gaon Rabbi Yé’hiel Mikhel Schlesinger zatsal. Le Rav Chelomo Zalman a formé de nombreux élèves dans cette grande yéchiva, dont beaucoup vivent avec nous aujourd’hui et racontent des histoires merveilleuses sur leur maître disparu. Il y a des histoires stupéfiantes sur sa prodigieuse intelligence, son assiduité dans l’étude, son érudition et ses qualités de caractère extraordinaires, sa patience, la joie de vivre qui l’animait constamment, son humilité et sa gentillesse envers tout juif.

En plus de son génie dans la Torah et des décisions halakhiques dans tous les domaines et tous les sujets, après sa mort a été publié le livre « HaTorah Hamessama’hat » (« La Torah qui réjouit »), dans lequel un chapitre entier est consacré à sa modestie sans limites. Bien qu’il ait été reconnu comme un grand de la génération et parmi les plus grands décisionnaires, il avait horreur des adjectifs dont on le qualifiait. Quand il voyait dans l’un des journaux religieux qu’on écrivait sur lui qu’il était « le décisionnaire de la génération », il téléphonait à la rédaction du journal pour « prévenir » les rédacteurs de ne pas récidiver. Bien que sa modestie s’opposât au titre de « décisionnaire de la génération », il n’y avait aucun autre qualificatif convenable pour décrire sa position dans le monde de la halakha. Au fil des années, le nom de Rabbi Chelomo Zalman s’est fait connaître de plus en plus comme celui d’un décisionnaire d’une grande puissance, et de tous les coins du monde on lui adressait des questions en halakha ainsi que des demandes de conseil. L’immense éventail de ces questions était stupéfiant. Il répondait régulièrement à des questions halakhiques dans les domaines de la médecine, de la science et de la technologie, en étudiant le sujet à la lumière des outils halakhiques qu’il avait acquis. Par la profondeur de sa réflexion et la force de sa compréhension, il a mérité de nous donner des halakhot dans des sujets qui touchent aux lois du Chabbat, et des sujets qui se renouvellent sans cesse avec les progrès de la technique.

L’une des instructions qu’il a données touche au moment du coucher du soleil. Il a statué que dans les endroits où il y a des montagnes qui cachent le soleil, si bien qu’il disparaît aux yeux plus tôt que si ces montagnes n’existaient pas, on doit se montrer rigoureux dans le calcul du moment du coucher du soleil dans toutes les lois de la Torah en le fixant au moment où le soleil se couche aux yeux des habitants locaux, contrairement aux calendriers qui calculent le moment du coucher du soleil sans tenir compte des montagnes qui le cachent. Cela fait une différence dans les lois du Chabbat, car dans ces endroits-là où les montagnes cachent le coucher du soleil, il faut se montrer plus strict et adopter pour l’entrée du Chabbat l’heure la moins tardive, sans se baser sur celle qui est marquée dans les calendriers. L’intelligence de Rabbi Chelomo Zalman ne l’empêchait pas d’éprouver une grande affection pour tout juif, quel qu’il soit. N’importe qui pouvait frapper à sa porte ou lui téléphoner, et tout le monde recevait des réponses claires même sur les questions les plus simples. Il avait également une autorité halakhique en ce qui concerne les lois sur l’armée et la guerre. Le Roch Yéchiva de la yéchivat hesder à Otniel a raconté qu’il avait servi dans les blindés pendant la guerre de « Chlom HaGalil », et qu’à sa première permission, il s’était adressé au Rav pour lui poser les questions de halakha qu’il avait amassées pendant cette période. Malgré l’heure tardive et des engagements préexistants, le Rav l’avait écouté patiemment et avait répondu à toutes ses questions l’une après l’autre. Il avait demandé ce qu’il en était d’un char qui avait apporté des uniformes pendant le Chabbat, s’il était permis de les porter à cause de l’interdiction du « te’houm Chabbat » ainsi que du transport d’un domaine à l’autre. Le Rav s’est énervé et a dit : « Pour un soldat dont les vêtements sont sales pendant la guerre, on doit aller en voiture le Chabbat lui apporter des vêtements propres. Autrement, il ne combattra pas bien ! » Rabbi Chelomo Zalman a laissé une descendance bénie, tous ses fils et tous ses gendres se consacrant à la propagation de la Torah et aux décisions halakhiques. Puisse son mérite nous protéger.

les hommes de foi

Récits sur les tsaddikim de la famille Pinto

Un jour, quand Madame Dhéry rentra chez elle, elle fut saisie de panique : son bracelet en or, qui valait cinquante mille francs et qu’elle avait laissé en lieu sûr, avait été volé et avait disparu.

De conversations qu’elle eut avec ses connaissances, elle apprit que c’était sa voisine qui l’avait volée.

Dans sa détresse, elle s’adressa à Rabbi ‘Haïm Pinto pour lui demander conseil sur la façon de récupérer son bracelet. Elle donna au Rav une somme d’argent, plus de l’huile pour sa lampe, et lui demanda sa bénédiction.

Le Rav lui dit : « Rentrez chez vous et dites à toutes vos voisines que vous venez de chez moi, et que je vous ai dit que le voleur du bracelet ne vivra pas jusqu’à la fin de l’année, et qu’alors ses héritiers devront rendre l’objet du vol. »

Madame Dhéry rentra chez elle et raconta à ses voisines tout ce que le Rav lui avait dit. Naturellement, celle qui avait volé le bracelet entendit aussi. Elle eut peur pour sa vie et s’empressa de rendre le bracelet à sa propriétaire. Elle le lança dans la chambre de Madame Dhéry en lui disant : « Votre bracelet est dans votre chambre… »

Et de fait, après avoir rendu le bracelet, elle se repentit, quitta ses mauvaises voies et devint une juive pieuse et croyante.

 

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