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paracha de la semaine

Vayakhel - Pikoudei

9 Mars 2013

27 Adar 5773

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

18:26

19:34

Lyon

18:18

19:23

Marseille

18:18

19:20

ARCHIVES DE L'ANN2E 2002 A 2012 ARCHIVES

Le Sanctuaire est à nous, sous notre responsabilité

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Pendant six jours tu travailleras, et le septième jour sera pour vous saint, un chômage absolu pour Hachem » (Chemot 35, 2)

Rachi dit au nom des Sages (Yalkout Chimoni Vayakhel) : l’avertissement de respecter le Chabbat vient avant l’ordre de fabriquer le Sanctuaire, pour nous dire que cette fabrication ne repousse pas le Chabbat. Et cela demande explication. Pourquoi le Saint, béni soit-Il, avait-Il besoin d’ordonner aux bnei Israël d’amener de l’argent et de l’or pour construire le Sanctuaire, alors que « la terre et tout ce qu’elle contient appartiennent à Hachem », si bien qu’Il aurait pu ordonner qu’on construise Sa maison avec Son argent et Son or, ainsi qu’il est écrit (‘Hagaï 2, 8) : « A Moi est l’argent et à Moi est l’or » ? Il aurait ainsi montré à Moché un endroit d’où on aurait pu tirer de l’argent, de l’or et du cuivre, comme il a fait sortir de l’eau du rocher, comme il est arrivé dans le cas de Rabbi Chimon bar Yo’haï (Chemot Rabba 52, 3), qui a dit : « Vallée, vallée, remplis-toi de pièces d’or », et la vallée s’est mise à attirer des pièces d’or.

Il y a une autre difficulté : les Sages ont dit (Tan’houma Pikoudei) sur le verset « le Sanctuaire du témoignage », que c’est un témoignage pour tous les peuples que le Saint, béni soit-Il, a pardonné la faute du Veau d’Or aux bnei Israël. Mais qu’est-ce que cela change que les bnei Israël apportent de l’argent et de l’or pour construire le Sanctuaire ? Est-ce qu’à cause de cela Hachem va leur pardonner totalement la faute du Veau d’Or ? Nous savons que le souvenir de cette faute est présent devant D. lorsqu’ils fautent, ainsi qu’il est écrit (Chemot 32, 34) : « Le jour où J’aurai à sévir, Je leur demanderai des comptes », et Rachi dit au nom des Sages qu’aucun malheur n’arrive en Israël qui ne contienne un peu de la punition de la faute du Veau d’Or. Par conséquent, cela ne change rien du tout qu’ils apportent de l’argent et de l’or pour construire le Sanctuaire ou non, l’essentiel étant que s’ils en sont dignes, le Saint, béni soit-Il,  les pardonnera, et sinon Il ne les pardonnera pas.

Il faut encore comprendre pourquoi en vérité la construction du Sanctuaire ne repousse pas le Chabbat. Dans le Sanctuaire, on faisait beaucoup de travaux le Chabbat, des choses qu’il est interdit de faire chez soi. Alors pourquoi ne peut-on pas le construire le Chabbat le Sanctuaire, qui est la résidence du Saint, béni soit-Il, en l’honneur du Créateur ? Si l’on dit qu’on apprend les trente-neuf travaux interdits le Chabbat de l’interdiction de construire le Sanctuaire ce jour-là (Chabbat 97b), ce n’est pas une difficulté, puisque le Saint, béni soit-Il, aurait pu ordonner à Moché d’apprendre les trente-neuf travaux des versets concernés, et non du Sanctuaire lui-même.

Nous allons tenter d’expliquer tout cela. En général, l’homme par nature veille sur une chose qui lui appartient et qu’il a acquise avec son argent, ce qui n’est pas le cas pour quelque chose qui n’est pas à lui. Celle-là, il ne la garde pas aussi bien qu’il faudrait. C’est pourquoi si le Saint, béni soit-Il, avait dit de construire le Sanctuaire avec Son argent à lui, et que plus tard les bnei Israël aient fauté et qu’en conséquence de quoi le Saint, béni soit-Il, ait détruit Sa demeure, les bnei Israël n’auraient pas tellement senti de responsabilité et de regret de cette destruction, parce que l’homme ne ressent la douleur de la destruction que dans les choses qui lui appartiennent, et dans son argent.

C’est pourquoi le Saint, béni soit-Il, a voulu que les bnei Israël donnent justement de leur propre argent pour construire le Sanctuaire, afin qu’ils ressentent une responsabilité envers le Sanctuaire qu’ils construisent en l’honneur de Hachem de leur argent à eux. Et si par malheur ils ne suivent pas la voie de Hachem et que le Sanctuaire soit détruit, alors ils se sentiront coupables de cette destruction, car c’était leur maison aussi bien que celle du Saint, béni soit-Il. Quand on ressent une responsabilité envers la construction du Temple, on ressent aussi davantage sa destruction, et c’est ainsi que Hachem les a pardonnés pour la faute du Veau d’Or.

Et pour que les bnei Israël ressentent la responsabilité d’observer la Torah et les mitsvot, condition pour que le Sanctuaire subsiste et que le Saint, béni soit-Il, fasse résider Sa Chekhina parmi eux et en eux, il fallait qu’ils ne le construisent pas le Chabbat. Comme cette maison leur appartient, puisque c’est eux qui l’ont construite en l’honneur de Hachem avec leur argent et leur or, il est interdit de la construire le Chabbat. De cette façon, ils sentiront à plus forte raison une responsabilité envers la sainteté du Chabbat dans leurs propres affaires. Si Hachem ne désire pas que la maison érigée en Son honneur soit construite pour Lui pendant Chabbat, il est à plus forte raison interdit à l’homme de profaner le Chabbat pour réaliser un profit ou pour vaquer à ses occupations personnelles.

De tout ce qui a été dit, nous comprenons que repose sur l’homme une immense responsabilité de veiller personnellement à étudier la Torah et à pratiquer les mitsvot, qui sont plus précieuses que l’or pur. Et que vaut tout l’argent du monde face à la Torah et à son observance, en particulier celle du Chabbat, qui a autant de valeur que toutes les mitsvot de la Torah réunies ?

Nous devons savoir que chacun est responsable vis-à-vis de lui-même de se construire et de grandir dans la sainteté par l’observance de la Torah et des mitsvot, jusqu’à ce qu’il devienne un Sanctuaire dans lequel réside Hachem. Et si par malheur il abandonne la voie de Hachem, il finira par se détruire, sera responsable de sa destruction et se causera à lui-même des maladies et des malheurs.

C’est pourquoi quand Moché est venu ordonner la construction du Sanctuaire, il a rassemblé tous les bnei Israël afin que tous soient unis et associés dans l’observance des mitsvot, et que chacun aide son prochain à se construire dans les qualités de la générosité et de la miséricorde. Etant donné que tout juif est comme un petit Temple, lorsque tous observent la Torah et les mitsvot, du fait de la coresponsabilité qu’il y a entre eux, l’un complétant la mitsva que l’autre n’a pas réussi à faire, tous les bnei Israël observent la totalité de la Torah.

Il a commencé par leur parler de l’observance du Chabbat, car c’est seulement le Chabbat que toute la communauté s’unit et se rassemble dans les synagogues et les maisons d’étude pour prier Hachem, chacun saluant l’autre par un « Chabbat Chalom ! » En effet, quel est l’intérêt de construire un Sanctuaire, même si c’est de leur argent, quand l’un déteste l’autre et qu’en fin de compte il sera appelé à être détruit ?

De même, si l’homme, qui est comme un petit Temple, a le malheur de détester son prochain, il détruit de cette façon son monde et son Sanctuaire personnel, et porte atteinte à son corps et à toute la Torah. C’est là-dessus que les Sages ont dit (Yérouchalmi Nedarim) : « Aime ton prochain comme toi-même » est un grand principe de la Torah.

LES PAROLES DES SAGES

Pourquoi se mettre en colère ?

Savez-vous qui mérite d’être appelé « celui qui allume le feu de l’enfer » ?

Voici ce qu’écrit le Réchit ‘Hokhma dans le chapitre sur l’humilité : « Celui qui se met en colère le Chabbat, c’est comme s’il allumait le feu de l’enfer. En effet, il est écrit « N’allumez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Chabbat. »

Le Chabbat où nous lisons « N’allumez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Chabbat », tendons l’oreille et renseignons-nous un peu sur ce vilain défaut qui nuit au corps et à l’âme, lui dont les Sages ont dit : « Quiconque se met en colère, toutes sortes de Guéhénom le dominent. » Le Saba de Kelem mettait beaucoup en garde contre la colère, disant qu’il l’avait examinée sous tous les angles et n’y avait rien trouvé de bon. Il fallait l’éliminer totalement, comme le ‘hamets à Pessa’h…

Le gaon Rabbi Naftali Amsterdam zatsal raconte : « Un jour, j’ai demandé au Admor (Rabbi Israël Salanter zatsal) quel était le remède à la colère. Il m’a répondu : Si on travaille à se montrer bienfaisant et à ne faire que du bien au prochain, la colère se trouvera éliminée automatiquement. »

Rabbi Israël se montrait très sévère vis-à-vis de la rancune envers autrui, disant qu’il fallait absolument l’extirper totalement, car elle était la cause de nombreuses fautes. Il disait que presque toutes les fautes envers autrui avaient leur cause dans la rancune.

Il a également dit que l’homme doit réfléchir au fait que toutes les affaires de ce monde-ci sont des vanités, et que l’homme ne connaît pas le moment où il devra quitter ce monde. Par conséquent, de quoi peut-on tenir rigueur ? D’un monde qui de toutes façons n’est pas à moi ?

Le machguia’h Rabbi Eliahou Lopian zatsal avait l’habitude de dire : « Je crois que j’ai réussi à éliminer le défaut de tenir rigueur, mais ce n’est pas vrai, car la raison pour laquelle je n’en veux pas à quelqu’un est que tout le monde me respecte ; si on me mettait à l’épreuve, il est possible que ce défaut se réveillerait en moi. »

A quoi est-ce que cela ressemble ? A un voleur qui n’a pas trouvé le temps ni le lieu propices à un vol. Va-t-on dire qu’il s’est guéri du désir de l’argent ? Et ensuite il ajoutait qu’on pouvait déceler ce défaut dans la manière dont quelqu’un se comporte à l’intérieur de sa famille, car là il est le maître et il pense que tout le monde doit obéir à ses ordres. Là, il est possible de constater s’il se montre implacable ou non.

Pourquoi y a-t-il un miroir ?

Rabbi Raphaël Kunstler chelita raconte : « Je suis allé chez mon maître, le grand gaon Rabbi Moché Chemouël Shapira zatsoukal, pour le rencontrer avec ma fiancée. Nous avons demandé qu’il nous donne un conseil pour diriger notre foyer, quelque chose à emporter. Il a réfléchi un moment, et s’est mis à parler contre la colère. Il a dit que c’est le fondement même de la construction du foyer qu’elle n’y ait absolument pas sa place.

Et dans sa douceur, il a dit que celui qui ne comprend pas combien c’est laid devrait se regarder dans la glace quand il est en colère, et alors il constatera lui-même à quoi il ressemble. L’un des présents a fait remarquer que le Roch Yéchiva ne pouvait pas comprendre les gens ordinaires qui ont une nature coléreuse. Le Roch Yéchiva lui a répondu : « Est-ce que vous vous imaginez que je ne sais pas ce que c’est que la colère ? » Et il a raconté qu’il était de nature plutôt coléreuse, mais qu’à cause de quelque chose qui était arrivé, il avait décidé de s’en éloigner radicalement. Quand il avait douze ans, il s’était passé quelque chose qui avait provoqué chez lui un accès de colère, et alors il avait vu combien il était déplaisant, et avait pris sur lui que cela ne se reproduise plus jamais…

Voici des réflexions significatives du machguia’h Rabbi Ouri Weissblum chelita, pour quiconque parmi nous abrite dans sa maison et dans son cœur le défaut de la colère : « La colère se rattache à beaucoup de vilains traits de caractère. Si on désire un plaisir matériel et qu’on ne l’obtient pas, on se met en colère. Si quelqu’un vous manque de respect, on se met en colère. La jalousie, le désir et la recherche des honneurs engendrent la colère. Si on réveille quelqu’un, il se met en colère. Quand on attend longtemps l’autobus qui n’arrive pas, et quand il finit par arriver il n’y a plus de place assise, on se met en colère. Pourquoi ?

« Rabbeinou ‘Haïm Vital, que son mérite nous protège, écrit que la colère est une conséquence de l’orgueil. Cela poursuit chacun d’entre nous à chaque instant. Pendant une journée, nous risquons d’amasser dans notre cœur des centaines d’irritations pour des choses qui ne se sont pas passées comme nous l’aurions voulu, et alors nous nous mettons en colère. Quand quelqu’un adopte la notion qu’il mérite ceci ou cela, automatiquement, quand cela ne se passe pas comme il l’attendait, il se met en colère.

« Si on enracinait dans son cœur l’idée qu’il n’y a absolument pas à s’attendre à ce que tout se passe comme nous le voudrions, on vivrait dans la joie et le cœur et l’esprit pourraient fonctionner au mieux. »

Pour les parents et les éducateurs, citons des extraits d’un discours du gaon Rabbi A.L. Steinman chelita : Il faut être très préparé en son âme à dominer son caractère et à ne pas se conduire avec colère dans tout ce qui incombe à l’éducateur, car l’avenir des élèves en dépend.

En ce qui concerne le quotidien, par nature il y a toujours des élèves irritants, qu’ils le fassent exprès ou non, et on ne peut pas s’attendre à ce que tous les élèves soient sages et ne dérangent pas pendant le cours. Donc il se crée automatiquement beaucoup de difficultés pour enseigner, mais l’enseignant de son côté doit veiller à rester détendu et serein, et c’est quelque chose de très difficile !

En particulier, il y a chez tout homme des situations pénibles, parfois on arrive fatigué des problèmes de la maison, ou d’autres choses pas tellement faciles, parce qu’en fin de compte les éducateurs ne sont pas riches, à la maison on doit vivre de façon un peu serrée et ce n’est pas facile, il y a souvent aussi des situations très difficiles, mais on doit enseigner dans toutes les situations, et par ailleurs les enfants sont énervants !

Si bien qu’il arrive qu’on réagisse un peu trop fort, au point de dire parfois des choses qui font très honte à l’enfant et le bouleversent, et il est certain que si l’enseignant dit quelque chose par colère, cela peut parfois être destructeur pour l’enfant, vraiment terrible.

C’est pourquoi l’éducateur doit être très calme, et ce n’est pas tellement facile. Il faut beaucoup d’aide du ciel, et aussi investir toutes ses forces pour se surmonter, ne pas dire des choses par colère, et ne pas faire des choses dures que l’on regrettera ensuite.

GARDE TA LANGUE

A cause de l’orgueil

Celui qui dit du lachon hara transgresse l’interdiction « Prends garde de ne pas oublier Hachem ton D. », ce qui est un avertissement de ne pas s’enorgueillir, car celui qui se moque du prochain pense certainement qu’il est lui-même intelligent et parfait, et à plus forte raison si par ce qu’il raconte il se fait valoir aux dépens de l’autre.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Tu n’es pas tenu d’achever le travail

« Ce fut au premier mois de la deuxième année, au premier jour du mois, que fut érigé le Sanctuaire. »

Dans un verset de la Torah il est écrit « le Sanctuaire fut érigé », comme s’il s’était érigé lui-même, tandis que dans un autre verset on peut lire (Chemot 40, 18) « Moché érigea », ce qui laisse entendre qu’il a été monté par Moché. Comment concilier ces deux textes ?

Nos Sages disent (Tan’houma Pekoudei 11) que personne ne parvenait à mettre en place le Sanctuaire à cause du poids des planches. Quand les bnei Israël, Betsalel, Aholiav et les hommes de talent tentaient de le faire, il retombait et personne n’avait la force de le redresser. Les bnei Israël, très attristés, sont allés en faire part à Moché. Hachem lui a alors dit : « C’est toi qui vas ériger le Sanctuaire », mais Moché a répliqué « Maître du monde ! Comment cette tâche peut-elle reposer sur un seul homme ? » D. lui a répondu : « Occupe-t’en, tu auras l’air de l’avoir monté, alors qu’il se dressera et tiendra de lui-même. »

Ceci est surprenant : si Moché n’a pas érigé le Sanctuaire, pourquoi Hachem voulait-Il faire comme si cela avait été le cas ? En réalité D. a ainsi voulu transmettre un enseignement aux bnei Israël afin qu’ils ne disent pas : « Combien les mitsvot sont dures pour nous, combien de lourdes punitions peuvent être liées à chaque transgression ! Comment pourrons-nous faire attention à chacune d’entre elles ? Il n’est pas humain d’être pointilleux sur chaque détail ! » C’est pourquoi Hachem a dit à Moché « Va leur dire de commencer, puis Je leur viendrai en aide. » En effet, nos Sages assurent (Chabbat 104a) que quiconque vient se purifier reçoit une aide d’En-Haut. De même, D. dit (Chir Hachirim Rabba 5, 2) : « Ouvrez-Moi une ouverture ténue comme le chas d’une aiguille, et Je vous ouvrirai des portes par lesquelles pourront passer des charrettes. » Enfin ils affirment également (Kidouchin 30b) : « Sans l’aide de D., nous ne pouvons le vaincre (le mauvais penchant) ».

A propos du verset « Moché les bénit » (Chemot 39, 43) nos Sages se demandent de quelle bénédiction il s’agit. Ils répondent : « Puisse Sa volonté être que la Chekhina repose sur l’œuvre de vos mains. » En quoi cette bénédiction permettait-elle d’achever le travail du Sanctuaire ? Voici sa signification : si vous êtes effrayés par la multitude des mitsvot de peur de commencer puis d’échouer, si vous craignez de ne pas être pardonnés pour la faute du Veau d’or, Je vous recommande de simplement commencer, et soyez assurés qu’ainsi la Chekhina viendra vous aider à achever votre action. Je vous souhaite de ne pas être sous l’emprise du yetser hara, car celui-ci incite à commencer l’accomplissement d’une mitsva sans la mener à bout. Or il est dit : « On recommande à quiconque commence une mitsva de l’achever. » Tout comme Hachem a apporté Son aide pour finir la construction du Sanctuaire et l’établir, puisse la Chekhina reposer sur l’œuvre de vos mains et vous permettre de commencer et de terminer ce que vous entreprenez.

A LA SOURCE

« Voici la distribution du Sanctuaire » (38, 21)

Dans son livre « Tsitsim Oufera’him » Rabbi Ya’acov ‘Haïm, fils de Rabbeinou Yossef ‘Haïm, nous dévoile une allusion extraordinaire dans ce verset :

Personne ne doit hésiter à être encaisseur d’œuvres de bienfaisance, ou à distribuer de la tsedaka, même un grand homme, important dans sa génération qui pourrait penser être dénigré par ce rôle.

Apprenons de Moché, car qui est plus grand que Moché, Elazar et Itamar, qui étaient les géants de la génération et ont pourtant été nommés responsables des dons pour le Sanctuaire ? Même si c’est une lourde charge pour nous, n’en soyons pas repoussés, et même si cela atteint notre amour propre, n’en souffrons pas, car notre salaire n’en sera que multiplié.

« Tout l’or employé à cette œuvre, aux diverses parties de l’œuvre sainte » (38, 24)

Dans son livre « ‘Homat Anakh », le ‘Hida rapporte au nom de Rabbeinou Vidal Hatsarfati : « Nos maîtres ont dit que le monde n’était pas apte à utiliser de l’or, et que celui-ci a donc été créé uniquement parce qu’il était nécessaire à l’œuvre du Sanctuaire. »

C’est à cela que le verset fait allusion : « Tout l’or employé (créé) », dans le monde, ne l’a été que pour « l’œuvre », pour l’œuvre du Sanctuaire !

« Moché ne put pénétrer dans la Tente d’assignation, parce que la nuée reposait au sommet » (40, 35)

Moché mesurant 10 amot et le Sanctuaire également, comment réussissait-il à y entrer ?

L’ouvrage « Derekh Si’ha » rapporte la réponse de Rabbi ‘Haïm Kanievski, qui a demandé : « Pourquoi Moché devait-il y entrer ? Pendant les sept jours d’inauguration où Moché allumait la Menora, le Rambam explique qu’on pouvait sortir cette dernière pour l’allumer.

De plus, le toit était fait en tissu et la tête de Moché pouvait donc surélever un peu le tissu. »

LA VIE DE LA PARACHA

Selon l’enseignement du saint Or Ha’Haïm

« Les bnei Israël l’avaient exécuté » (39, 32)

Même si ce n’est que Betsalel et les hommes de talent qui l’ont construit, on considère que l’envoyé d’une personne est comme elle-même : c’est donc comme si tous les bnei Israël avaient participé à la construction. Pourtant Betsalel n’a pas agi envoyé par le peuple, mais seulement sous l’ordre de D. ! Malgré tout, puisque les bnei Israël ont approuvé sa nomination, ils sont associés à son oeuvre. Ici, le texte a posé un principe de réciprocité dans l’accomplissement de la Torah, et a montré que les bnei Israël acquièrent du mérite l’un à travers l’autre. La Torah a été donnée pour être accomplie par l’ensemble d’Israël : chacun fait son possible et octroie ainsi du mérite à son prochain.

C’est peut-être à cela que le verset « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Vayikra 19, 18) fait allusion : parce qu’il est comme toi-même, car s’il se parfait, il te fera du bien, et à travers lui tu t’accomplis. Ainsi, l’autre est toi-même ou une partie de toi.

LES CEDRES DU LIBAN

Rabbi Yochiahou Pinto, que son mérite nous protège, le « Rif »

Le tsaddik et kabbaliste Rabbi Yochiahou Pinto, que son mérite nous protège (le « Rif »), auteur du commentaire sur le « Ein Ya'akov ».

Le premier de la précieuse dynastie de la glorieuse famille Pinto est Rabbi Yossef Pinto zatsal, qui a quitté le Portugal en 5287 pour la ville de Damas en Syrie. Il a connu la réussite et Hachem était avec lui dans tout ce qu’il faisait, si bien qu’il est devenu extrêmement riche. Et pourtant, il ne s’est pas enorgueilli, et il était bien connu pour sa générosité.

Le fils de Rabbi Yossef zatsal a été le tsaddik, saint et kabbaliste Rabbi Yochiyahou Pinto, que son mérite nous protège, un homme d’une très grande stature. Il est né en 5325 (la même année que le Maharcha). Depuis sa plus tendre enfance, on le connaissait comme un enfant prodige, un génie extraordinaire qui n’ignorait rien dans tous les domaines de la Torah.

Lorsque son père, Rabbi Yossef, vit que son fils était fidèle à Hachem et à Sa Torah, il se mit à lui enseigner la Torah. De plus, il l’envoyait constamment fréquenter des sages et des tsaddikim, qui lui enseignaient leur Torah et faisaient pénétrer en lui les ordres de Hachem. C’est ainsi que ce père veilla à son fils, jusqu’à sa disparition.

Après le décès de son père, Rabbi Yochiyahou partit étudier la Torah chez le gaon et tsaddik Rabbi Ya'akov Aboulafia zatsal. Il s’attacha à lui très profondément, buvant avidement toutes ses paroles. Hachem était avec Rabbi Yochiyahou et il grandit en Torah.

En 5377, l’année où la semikha fut rétablie dans la ville de Tsfat (en effet, c’est seulement en Erets Israël que la coutume de la semikha était observée), cette année-là il se rendit en Erets Israël, à Tsfat, et reçut la semikha de Rabbi Ya'akov Aboulafia. A partir de là, il a été appelé par les grands de la Torah « HaRav Hamousmakh » (le Rav qui a reçu l’ordination) [d’ailleurs, Rabbi Ya'akov n’a ordonné dans sa vie que deux disciples : son propre fils, et Rabbi Yochiyahou].

Rabbi Yochiyahou était connu dans toute la diaspora sous le nom de « Rif sur le Ein Ya'akov », à cause de son livre « Maor Einaïm », commentaire du Ein Ya'akov » sur les Aggadot du Talmud. Il a écrit ce livre après le décès de son fils Rabbi Yossef zatsal en 5386 pour se consoler de cette mort (de cette façon, fait observer Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita, le Rav a manifesté le fait que son amour pour Hachem était encore plus grand que son amour pour son fils. Bien qu’il ait aimé son fils, il a investi toutes ses forces dans l’étude de la Torah).

Connu pour son immense intelligence

Rabbi Yochiahou faisait partie des sages de Damas, où il passa la plus grande partie de sa vie, bien qu’il ait vécu à Alep à une certaine période. Il était connu pour son immense intelligence, en halakha et en moussar. Il parlait en public et écrivit plusieurs ouvrages qui contenaient le mot « kessef » (argent) : Kessef Niv’har, Kessef Mezoukak, Kessef Tsarouf, Kessef Nimas, Kevoutsat Kessef.

La raison pour laquelle le mot « kessef » traverse toute son œuvre est qu’il le prenait au sens d’aspiration, désir, comme lorsque quelqu’un désire de l’argent, c’est ainsi qu’il désirait la Torah et les mitsvot.

De notre Maître chelita, j’ai entendu une explication sur la façon dont on peut savoir si l’on aime vraiment Hachem. Après cent vingt ans, l’homme risque de découvrir qu’il n’a pas vraiment servi Hachem, et on risque de lui montrer le contraire, que tout était extérieur et qu’il s’est entièrement dévoué pour les vanités de ce monde-ci !

Par exemple, quelqu’un qui doit se rendre à un certain endroit se lèvera tôt le matin pour ne pas manquer son vol, est-ce qu’il fait cet effort de se lever tous les jours pour arriver à la prière à temps ? Est-ce que ses intérêts personnels ont la préséance et ce que concerne Hachem la deuxième place ?

On doit tout le temps aspirer à servir Hachem et désirer faire Sa volonté, comme le dit le roi David : « Mon âme aspire et languit pour les parvis de Hachem, mon cœur et ma chair se réjouiront du D. vivant. »

Rabbi Yochiayhou Pinto était aussi en relation par mariage avec le tsaddik et kabbaliste Rabbi ‘Haïm Vital. En effet, le fils de Rabbi ‘Haïm Vital, Rabbi Chemouël, qui marchait dans la même voie que son père dans la kabbala et a composé les livres « Mekor ‘Haïm » et « Beer Maïm ‘Haïm », était le gendre du Rif.

En 5380, quand Rabbi ‘Haïm Vital quitta ce monde, le Rif fut nommé Rav de Damas à sa place. En 5385 il quitta Damas pour Erets Israël afin de s’installer en permanence à Tsfat, mais à cause du décès de son fils, Rabbi Yossef, qui n’avait que vingt-quatre ans, il revint à Damas un an plus tard, et il y resta jusqu’à sa mort comme Rav de la ville.

Sa Torah nous protège

Le Rif a écrit un grand nombre de livres saints, qui portaient l’accord enthousiaste des grands de la Torah et des sages de sa génération. Il était surtout connu pour son grand ouvrage « Meor Einaïm », un commentaire du « Ein Ya'akov » sur les Aggadot du Talmud, qui a été publié en 5403 à Venise sous le nom de « Comentaire du Rif ». Le ‘Hida a écrit dessus que ce livre était apprécié dans le monde entier. Et effectivement, ce commentaire est devenu une partie intégrante du « Ein Ya'akov », et il figure en dessous du texte, pour que le lecteur puisse y accéder facilement. Il s’agit d’une réflexion détaillée, parfaitement expliquée, précise et voyant loin, une œuvre vraiment artistique sur les aggadot du Talmud.

Les livres du Rif ont été acceptés par toutes les communautés juives et ont mérité de nombreuses louanges des grands de la génération, comme le maître du Rif, Rabbi Ya'akov Aboulafia zatsal, les sages de Syrie, les gueonim de Damas et d’autres.

Rabbi Yochiyahou a quitté ce monde le 23 Adar 5408. Son gendre Rabbi Chemouël Vital a fait son oraison funèbre a cours de l’enterrement. Il repose à Damas, jusqu’à aujourd’hui. Que son mérite nous protège.

 

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