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paracha de la semaine

VAIKRA

16 Mars 2013

5 Nissan 5773

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

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19:44

Lyon

18:28

19:31

Marseille

18:26

19:27

ARCHIVES DE L'ANN2E 2002 A 2012 ARCHIVES

Le dévouement qu’on apprend des sacrifices

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Parle aux bnei Israël et tu leur diras : si un homme offre d’entre vous un sacrifice à Hachem, des bêtes du gros et du petit bétail vous offrirez votre sacrifice » (Vayikra 1, 1-2).

Le Saint béni soit-Il S’est révélé à Moché dans la Tente d’assignation et lui a dit d’instruire les bnei Israël concernant les sacrifices ; dans les termes du verset : « si un homme offre d’entre vous », c’est-à-dire qu’apparemment, c’est lui-même que l’homme aurait dû sacrifier à Hachem. On peut expliquer que de même que la bête est égorgée, ce qui est pour elle une élévation devant Hachem, ainsi l’homme doit se préparer à être un sacrifice devant Hachem. En réfléchissant, on s’apercevra que ces choses ne sont pas du tout simples, car la bête est conduite à l’égorgement et sacrifiée sur l’autel même sans sa volonté, et contrairement à sa tendance naturelle. Or ce n’est pas le cas pour l’homme, qui possède des forces et des désirs, si bien qu’il n’y a pas moyen de l’obliger à se sacrifier pour Hachem son D.

Comment peut-on, dans ces conditions, arriver à vouloir donner sa vie pour Lui ? Le Ramban explique que tout le but des sacrifices est que l’homme examine ce qui est fait à la bête, et se dise que c’est à lui que tout cela aurait dû être fait, mais que comme le Saint béni soit-Il est miséricordieux, Il a ordonné à l’homme d’offrir un sacrifice à la place, afin que la bête sacrifiée soit une expiation pour lui. Et quand il verra comment la bête est égorgée et que son sang coule, il en viendra immédiatement à des pensées de repentir et de regret, et cherchera le moyen d’apaiser Son créateur pour qu’on ne lui fasse pas ce qu’on fait à la bête.

Depuis que le Temple a été détruit et que les sacrifices ont été interrompus, nous avons un double devoir de renoncer à notre volonté devant celle de Hachem, puisque nous n’avons plus de sacrifices pour expier nos fautes. On doit tout particulièrement s’habituer à accomplir les mitsvot en réfléchissant à la volonté de D., et non de façon automatique comme des gestes habituels.

Nous devons tirer la leçon de l’histoire de Pin’has, qui a pris une lance à la main et tué d’un seul coup Zimri ben Salou et Kozbi bat Tsour, sans tenir compte du danger de cet acte. Comme à ce moment-là il ne désirait pas autre chose qu’accomplir la parole de Hachem et ôter la honte qui avait été commise en Israël, il n’a pas tenu compte du danger, et il était entièrement disposé à sanctifier le Nom de D. en public en faisant don de sa vie. Alors du Ciel, on a reconnu la pureté de ses intentions et on l’a gratifié d’une aide particulière, si bien qu’il a réussi à les tuer en un seul coup et à en sortir sans aucun dommage. Les Sages ajoutent que Pin’has était cohen, si bien qu’il lui était interdit de se rendre impur au contact d’un mort, et il a mérité qu’un grand miracle lui soit fait, car Zimri et la non-juive qui était avec lui sont restés en vie tant qu’il tenait la lance, et ne sont morts que lorsqu’il l’a posée.

Il y a là de quoi nous enseigner que celui qui veut se purifier est aidé par le Ciel, et lorsque le Saint béni soit-Il voit que l’homme désire se sacrifier pour Lui, Il lui accorde une bénédiction spéciale afin qu’il puisse rester dans cette voie.

Apprendre des plus petits

On sait que l’enseignement aux petits enfants commence par la parachat Vayikra, qui traite des sacrifices (Tan’houma 96 14). Et il faut comprendre pourquoi. En effet, les détails des sacrifices sont nombreux et très complexes, et on a l’impression qu’il serait plus judicieux de commencer par enseigner aux très jeunes élèves les parachiot qui traitent de la création du monde et des histoires des Patriarches, et ensuite seulement les sacrifices.

L’explication en est que chez les très jeunes enfants, il y a une pureté qui va en disparaissant avec l’âge, grâce à laquelle un petit enfant est presque prêt à donner sa vie pour un bonbon. C’est pourquoi les Sages ont voulu mettre à profit cette innocence afin d’éduquer les petits au dévouement pour Hachem. Car de même qu’ils sont prêts à donner leur vie pour un bonbon, ils seront prêts à vivre pour la sanctification du Nom de D., or il n’y a rien qui pousse à l’abnégation plus que les sacrifices. L’enfant sait que tout ce qui arrive à la bête, il serait souhaitable que cela soit fait à l’homme, alors il s’habitue immédiatement à faire la volonté de Hachem avec un dévouement absolu pour qu’il ne lui arrive surtout pas ce qui est arrivé à la bête.

D’ailleurs, la lettre « aleph » écrite en minuscule dans le mot « Vayikra » vient nous apprendre que nous devons prendre exemple sur les jeunes enfants auxquels ce « aleph » fait allusion : de même que, dans leur innocence, les petits sont prêts à se sacrifier pour des bonbons, nous devons nous habituer à nous sacrifier pour l’étude de la Torah et l’accomplissement de ses mitsvot. D’autres expliquent que ce « aleph » coupe le mot « Vayikra » et crée le terme « Vayiker » (Zohar Partie 3, 4, 2) signifiant « Il a chéri ». En d’autres termes, nous devons respecter et chérir même les petites mitsvot qui ont l’air simples, et ne pas nous investir seulement dans les mitsvot importantes et rares. En se sacrifiant pour les détails minimes de la mitsva et pour les petits et simples commandements, on prouve à Hachem l’amour que nous Lui portons.

Tout homme au monde a été créé dans un but particulier, et quand il descend en ce monde, il doit remplir son rôle et atteindre le perfectionnement nécessaire. Or c’est difficile : comment l’homme va-t-il savoir quel est le but auquel il a été destiné ? Le monde est rempli d’innombrables épreuves et difficultés, alors comment faire pour savoir quelles sont celles qui s’adressent spécifiquement à nous dans l’accomplissement de notre tâche ? On peut dire que c’est justement dans les choses où l’on ressent une réelle difficulté à servir Hachem qu’il faut investir toutes ses forces et toute son énergie. Par exemple, si quelqu’un trouve difficile de se lever tôt le matin pour aller prier avec un mynian, il est possible que du Ciel on lui ait donné cet obstacle parce que le but qu’il doit atteindre est de se renforcer dans la prière, et lorsqu’il arrive à se dominer pour faire la prière avec le public, il accomplit son rôle, et Hachem lui accorde une protection particulière.

LES PAROLES DES SAGES

Au sommet des priorités

« Lorsqu’il aura ainsi péché et reconnu sa faute, il restituera la chose ravie, ou détenue par lui » (Vayikra 5, 23)

« De toutes les fautes qui empêchent une prière d’être exaucée, la plus grave est le vol. En effet, si une personne est mêlée à un vol, elle aura beau crier et implorer, sa prière restera bloquée » (Yessod Véchorech Ha’avoda). Il est donc très utile de se pencher sur des « bagatelles » qui demandent de l’attention. Le traité Sota (32b) nous enseigne que le « vidouï ma’asser » pouvait être récité en toute langue, et le commentaire Torah Temima en explique la raison selon Abrabanel : le don du ma’asser est un domaine lié à l’argent, personne ne peut le réclamer et il est donc facile de trébucher dans ce domaine. C’est pourquoi D. a ordonné d'exprimer un vidouï, pour que chacun veille pendant toute l’année à consacrer les dîmes comme il se doit. Il faut donc le réciter dans la langue que l’on comprend, car autrement cela n’aurait aucun sens.

Préserver la richesse d’autrui et veiller à ne pas l’abîmer demande un comportement fin et délicat. Tous les actes de dégradation de l’espace public et de tout ce qui n’est pas richesse personnelle, comme une cour d’immeuble ou une cage d’escalier, sont visibles à chaque coin de rue. Prêtez attention aux annonces qui « décorent » vos cages d’escalier, celles qui sont collées sur le mur et le salissent. Celui qui les accroche, non seulement utilise une richesse qui n’est pas la sienne, mais cause également un dommage financier.

Des exemples ? Il y en a à profusion ! Certains empruntent le journal à leur voisin et le leur rendent froissé, abîmé, et avec souvent certaines parties manquantes. Parfois, le voisin qui n’est pas abonné pense qu’il est en droit de lire le journal pendant son petit-déjeuner et de le rendre uniquement dans l’après-midi. Tout comme pour le « vidouï ma’asserot », le plus effrayant est que l’homme risque de se persuader qu’il a le droit d’agir ainsi.

Une fois, par un jour de pluie, des passants se sont abrités dans une cage d’escalier. L’un d’eux a voulu « gagner du temps » et s’est mis à lire son journal. Pour ce faire, il a allumé toutes les lumières de l’immeuble et a recommencé plusieurs fois jusqu’à que la pluie cesse. Alors les gens lui ont fait remarquer que c’était peut-être du vol si les résidents ne lui pardonnaient pas tous. L’homme en question a donc donné à un des habitants une somme d’argent à remettre de sa part au concierge pour être acquitté.

D’autres vont faire leurs courses au supermarché qui met des chariots à la disposition de ses clients dans le magasin. Mais certains d’entre eux ramènent le chariot jusqu’à la porte de leur domicile et oublient souvent de le rapporter… Il tourne alors dans les rues avant de devenir complètement inutilisable. A ce sujet, nous avons cité quelques réponses halakhiques, extraites de l’œuvre de Rav Zilberstein.

Le mari arrive en retard au travail à cause de toi

Un juif érudit et empreint de la crainte de D., qui sait ne jamais avoir rien volé à autrui, doit-il dire dans la confession « Nous avons volé » ?

Réponse : le gaon de Vilna explique le vidouï dans son sidour et écrit sur « Nous avons volé » que personne ne doit penser « Je n’ai jamais volé, j’ai toujours travaillé fidèlement. » Il faut savoir que les lois relatives au vol sont comme des montagnes suspendues à un cheveu, et que l’on peut facilement se tromper à ce sujet. Verser de l’eau sur le mur d’autrui, ou espionner son prochain par la fenêtre peuvent par exemple constituer une sorte de vol.

Il est dit dans Chabbat (32b) au nom de Rava : « comme ces femmes de Mé’houza qui mangent et ne travaillent pas ». Rachi explique que ces femmes volaient leur mari. Plus encore, comme elles étaient habituées à la nourriture et à la boisson, elles incitaient leur mari à voler. En effet, une femme qui implore son mari de lui rapporter un certain aliment ou vêtement, et qui insiste jusqu’à qu’il en vienne à voler, est considérée elle-même comme une voleuse. De même, quiconque assaille son prochain en le suppliant de lui ramener quelque chose l’incite peut-être à voler et est appelé lui-même voleur. Une femme qui insiste auprès de son mari pour qu’il descende la poubelle, et ce en dernière minute, le fera arriver en retard à son travail et est donc une « voleuse ». Il en est de même pour chacun d’entre nous. S’il en est ainsi, nous pouvons reconnaître que « Nous avons volé », sans aucun doute.

Je porte atteinte au respect de la synagogue

Un médecin est un jour venu me raconter que le système d’électricité dans sa clinique était endommagé et que la seule possibilité de faire fonctionner la clinique était de relier un fil électrique venu de la synagogue située à proximité. Le médecin a demandé : « Je sens qu’en agissant ainsi je porte atteinte au respect de la synagogue, quel est l’avis de la Torah ? »

Réponse : S’il dédommage correctement la synagogue pour cela, c’est-à-dire que cette situation lui procure un bénéfice, il n’y a peut-être aucun problème. Dans mon enfance, j’habitais dans le quartier « Beit Israël » à Jérusalem. S’est alors soulevée une discussion halakhique entre le gaon Rabbi Israël Ya’acov Fisher et quelques fidèles du shtiblekh du quartier.

Un matin, les fidèles qui s’étaient levés tôt pour les seli’hot ont constaté qu’il n’y avait pas de lumière aux toilettes. Ils ont demandé s’il était permis de prendre une ampoule de la synagogue et de l’installer aux toilettes. En cette période de misère, même obtenir une ampoule était difficile.

Rav Fisher a répondu négativement en expliquant que la lampe représente « l’huile » de la synagogue et il est donc interdit d’en profiter pour autre chose. Et même si les toilettes sont indispensables au bon fonctionnement de la synagogue et au déroulement de la prière, on ne peut pas les définir comme lui appartenant réellement.

Dans ce contexte, il n’est pas forcément permis de charger son téléphone portable à la synagogue. Ce cas de figure est particulièrement courant chez les jeunes avrekhim qui se rendent à la maison d’étude avec leur chargeur et branchent leur téléphone dès que la batterie se vide. Or comme nous l’avons dit, ceci n’est pas du tout autorisé.

La seule permission que l’on pourrait trouver est dans le cas où la femme d’un avrekh doit accoucher, et s’il ne chargeait pas son téléphone il risquerait d’être empêché d’étudier.

Boire de l’eau des voisins

Tout le monde sait qu’il est interdit de passer par une cour privée pour raccourcir son chemin sans l’autorisation des propriétaires. Est-il permis de boire d’un robinet qui appartient à autrui, ou cela peut-il s’apparenter à du vol ?

Réponse : de manière générale, les gens ne se montrent pas pointilleux envers quelqu’un qui boit de l’eau chez eux de manière ponctuelle. C’est pourquoi d’après la loi stricte, il n’y a peut-être pas d’interdiction et on pourra boire sans demander la permission. Mais la piété préconise de demander l’autorisation des propriétaires, car il est expliqué dans le ‘Hochen Michpat (Siman 359, Paragraphe 1) qu’il est interdit de voler quoi que ce soit. Dans un cas où on ne se montre pas pointilleux, la loi stricte permet et la piété interdit.

GARDE TA LANGUE

Il n’y a pas de profit matériel

Celui qui raconte et celui qui écoute de la médisance transgressent l’interdit « Vous ne profanerez pas le Nom de Ma sainteté. » Puisqu’il s’agit d’une faute qui n’est pas liée à un profit ou à un désir matériel, elle est considérée comme une rébellion et un rejet du joug divin. A fortiori s’il s’agit d’ un homme important, et encore plus si il l’a fait en public.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Langage sévère ou affectueux ?

« Hachem appela Moché et lui parla, de la Tente d’assignation, en ces termes » (Vayikra 1, 1)

Rachi explique : Toutes les fois que Hachem S’est adressé à Moché en lui « parlant », en lui « disant » et en lui « ordonnant », Il a commencé par « appeler », expression d’affection identique à celle employée par les anges de service, comme il est écrit « Ils ‘‘s’appelèrent’’ l’un l’autre… » (Yéchayah 6, 3).

Il y a lieu de comprendre : si Hachem appelle Moché avec un langage affectueux, pourquoi lui ordonne-t-Il de le répéter aux bnei Israël avec un langage dur : « Parle (daber) aux enfants d’Israël » ?

En réalité, D. a donné cette recommandation car pour que les paroles pénètrent dans le cœur des bnei Israël, il fallait employer un langage sévère et non doux.

A ce sujet, le livre « Ktav Sofer » (Drachot ‘Hadachot Lé’hodech Tevet) explique en quoi consistait la faute de Moché à Meï Mériva : il avait dit « Ecoutez, ô rebelles ! » (Bemidbar 20, 10), et nos Maîtres (Traité Berakhot 9b) estiment qu’il s’agit d’un langage de demande. Or, Moché n’avait pas à s’adresser aux bnei Israël avec un langage de demande ou de supplication alors qu’ils avaient porté atteinte à la gloire de D. C’est donc parce qu’il leur a parlé avec douceur qu’il a été puni.

Dans le même esprit, on constate qu’il est dit lors du don de la Torah : « Et tu raconteras (Vetagued) aux bnei Israël » (Chemot 19, 3), ce que nos Maîtres comprennent comme signifiant (Chabbat 87a) « des paroles aussi dures que des tendons (guidin). »

A LA SOURCE

« Hachem appela Moché » (1, 1)

Selon l’explication de Rachi, toutes les fois que Hachem S’est adressé à Moché en lui « parlant », en lui « disant » et en lui « ordonnant », Il a commencé par « appeler », expression d’affection identique à celle employée par les anges du service. Rabbi Aharon Leib Steinman est très surpris : est-ce parce que les anges de service utilisent cette expression qu’elle devient un langage d’affection ?

Il donne dans l’ouvrage « Ayélet Hacha’har » la véritable explication : les êtres humains, qui sont habités d’un mauvais penchant, risquent de ne pas se parler affectueusement. Mais les anges du service, dépourvus de yetser hara et de toute autre mauvaise mida, se parlent évidemment avec affection. Voici le langage qu’ils emploient : « Ils s’appellent l’un l’autre et disent… »

« C’est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre offrande » (1, 2)

Parmi les animaux, on ne peut offrir que du gros ou du menu bétail, soit « le bœuf, l’agneau et la brebis » (Devarim 14, 4). Mais quelle est la particularité de ces animaux pour qu’ils soient les seuls aptes à être offerts ?

L’explication est rapportée dans le « Midrach Hagadol » : parce que ce sont des bêtes simples et modestes. Comme dit Yéhouda ben Simon au nom de Rabbi Yossi bar Noukraï : « le bœuf est poursuivi par le lion, l’agneau par le loup, et la brebis par la panthère. »

Alors Hachem a demandé : Ne M’offrez pas de sacrifice parmi les animaux qui poursuivent les autres, mais choisissez-les parmi ceux qui sont poursuivis, comme il est dit « Les sacrifices agréables à D., c’est un esprit contrit » (Psaumes 51, 19).

« Si c’est un oiseau qu’on veut offrir en holocauste » (1, 14)

Le saint Zohar explique que dans le monde futur, il n’y aura plus de pauvres et on n’offrira que des bœufs au Temple.

A ce sujet, Rabbi Binyamin Zéev Boskovitz explique la précision du verset (Psaumes 51, 20-21) « Ah D. ! Dans Ta bienveillance, daigne restaurer Sion, rebâtir les murailles de Jérusalem. Alors Tu agréeras des sacrifices pieux, holocaustes et victimes parfaites. Alors on présentera des taureaux sur Ton autel. »

« Alors », en d’autres termes dans le monde à venir, on n’offrira que des « taureaux », et personne n’offrira un « oiseau » puisqu’il n’y aura plus de pauvres parmi les bnei Israël.

La vie dans la paracha

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar

« Si quelqu’un d’entre vous veut présenter une offrande (yakriv) » (1, 2)

Ce verset ordonne par allusion aux hommes de guerre de rapprocher (lékarev) les cœurs des bnei Israël au service divin, et c’est cela qui est appelé « sacrifice (korban) pour D. » En effet, ce sont nos fautes qui nous éloignent de notre Père du Ciel, comme il est écrit (Devarim 4, 4) : « Et vous, qui êtes restés fidèles à Hachem ». Nous serons alors séparés et éloignés de la présence divine, et Hachem Se montrera, si l’on peut dire, pointilleux, et cherchera à nous rapprocher de Lui. Ainsi, Il a ordonné de réprimander tout homme éloigné afin qu’il se rapproche de la Torah, et a puni quiconque se dérobait à cette obligation.

C’est pourquoi Hachem a ordonné de commencer par ceux qui Le sanctifient, et a augmenté la récompense de quiconque fait mériter les autres, comme le dit le Tanna (Yoma 87) : « Quiconque fait mériter la collectivité, aucune transgression ne se présente à lui, car D. le préserve des fautes. »

LES CEDRES DU LIBAN

Rabbi Chelomo Pinto

Le premier jour du premier mois, le mois de la délivrance, le mois de Nissan, le grand tsaddik Rabbi Chelomo Pinto, que son mérite nous protège, père de notre maître le grand tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège, a quitté ce monde pour la yéchiva céleste. Le livre « Anchei Emouna » décrit habilement la vie extraordinaire du gaon et kabbaliste Rabbi Chelomo Pinto, de noble lignée de génération en génération, petit-fils de notre maître Rabbi Yochiyahou, auteur de « Maor Einaïm », qui a éclairé les yeux d’Israël par son commentaire sur le « Ein Ya'akov », et d’autres livres dont la réputation a fait le tour du monde.

Rabbi Chelomo Pinto a épousé la sœur de Rabbi Khalifa ben Malka zatsal, de Tétouan, qui était un grand tsaddik, servant D. en sainteté et en pureté, et également connu pour les miracles qu’il faisait et pour ses bénédictions qui se réalisaient.

Rabbi Khalifa vivait du commerce, et après le mariage de Rabbi Chelomo Pinto, ils s’associèrent et leurs affaires se mirent à fructifier. A partir de ce moment-là, Rabbi Chelomo gagna sa vie largement, ce qui lui permettait de consacrer la plus grande partie de son temps à la Torah et au service de Hachem.

Par la nature des choses, la plupart des affaires se trouvaient entre les mains fidèles d’employés qui dirigeaient leur commerce, si bien que les deux tsaddikim avaient du temps libre pour étudier la Torah en toute tranquillité. Parfois, leur étude était dérangée par des employés qui leur demandaient des conseils ou leur accord pour conclure diverses affaires qui ne pouvaient souffrir aucun délai, des signatures sur divers documents et ainsi de suite.

Meilleure est la Torah de ta bouche

Quel spectacle merveilleux c’était de voir ces deux tsaddikim, qui dès le départ des employés, se plongeaient immédiatement dans le monde de la Torah, sans perdre de temps en propos futiles ou en pensées sur leurs multiples affaires ! Ils laissaient derrière eux toutes ces pensées, et concrétisaient les paroles du roi David « Meilleure est la Torah de ta bouche que des centaines de pièces d’or et d’argent. »

Pendant la plus grande partie de la journée, les deux tsaddikim étudiaient ensemble, revêtus de leur talit et portant les tefilin. Une bonne partie de leur ordre du jour comprenait des discussions halakhiques, et une réponse aux questions qu’on leur adressait.

Leur étude commune se prolongeait à la yéchiva, et même lorsqu’ils étaient obligés de partir à l’étranger, ils ne cessaient pas d’étudier ensemble.

Au bout d’un certain temps, Rabbi Chelomo Pinto déménagea pour suivre son beau-frère à Agadir, où il se fixa. Malheureusement, Agadir ne lui porta pas chance, et il y connut un grand malheur : sa femme mourut dans la fleur de l’âge, sans qu’ils aient eu d’enfants.

La joie et la vie

A la suite de cette catastrophe, Rabbi Chelomo quitta Agadir pour partir à Marrakech, où il épousa sa deuxième femme, une femme de valeur, craignant le Ciel, de la famille Benvenisti. Après son mariage, il retourna à Agadir, et grâce à D. sa maison se remplit de lumière et de joie, avec la naissance d’un fils qui fut appelé ‘Haïm, et qui est devenu le gaon et kabbaliste Rabbi ‘Haïm Pinto le grand, que son mérite nous protège.

Rabbi Chelomo ne mérita pas de voir son fils Rabbi ‘Haïm se développer et grandir en Torah, car une douzaine d’années après la naissance de ce dernier, il quitta ce monde, un 1er Nissan. Que son mérite nous protège, amen.

Votre mari est déjà guéri

Rabbi Chelomo Pinto eut dix fils, qui étudiaient la Torah de Hachem jour et nuit, dans la grande yéchiva d’Agadir. Une nuit, l’un des fils, à son retour de la yéchiva, suspendit sa veste dans l’entrée.

A ce moment-là entra chez eux un pauvre qui n’avait absolument pas de quoi faire vivre sa famille, il n’avait même rien à donner à manger à ses enfants. Il prit la veste du fils du Rav, sortit de la maison et partit la vendre. Avec l’argent qu’il en reçut, il acheta de la nourriture pour le dîner de sa famille.

Et voici qu’à minuit, il fut pris de terribles maux de ventre, des douleurs violentes que les médicaments ne réussirent pas à calmer.

Sa femme, qui voyait combien il souffrait, essaya de régler le problème d’une autre façon :

« Dis-moi si tu as fait une faute aujourd’hui qui te vaut cette punition ? » demanda-t-elle à son mari.

« Oui, répondit-il, comme quelqu’un qui est pris sur le fait : j’ai pris une veste chez le Rav Pinto, la veste du fils du Rav, et je l’ai vendue à Untel, pour pouvoir vous apporter à manger pour le dîner. »

Alors, la femme comprit pourquoi son mari souffrait tant. Elle se leva, prit un objet de la maison, courut à toute vitesse chez l’homme qui avait acheté la veste à son mari, lui donna l’objet et lui reprit la veste du fils du Rav.

Ce matin-là, le fils de Rabbi Chelomo se préparait à sortir pour la prière de cha’harit. Il alla au portemanteau, mais à sa grande surprise, il n’y trouva pas sa veste. Il alla dire à son père : « Papa, ma veste a disparu, comment est-ce que je vais pouvoir aller à la synagogue pour la prière de cha’harit ? »

« Celui qui a pris ta veste va te la rapporter immédiatement », répondit son père.

Ils étaient encore en train de parler qu’on entendit des coups frappés à la porte. Sur le seuil se tenait la femme du pauvre, avec la veste à la main. D’une voix suppliante, elle demanda au Rav : « Le Rav sait que mon mari est désespérément pauvre, et il avait volé la veste. Maintenant il est couché à la maison avec des douleurs de ventre épouvantables, je vous en prie, priez pour qu’il guérisse ! »

« Rentrez chez vous, votre mari est déjà guéri », répondit le tsaddik.

La femme rentra chez elle et vit que son mari était effectivement guéri de ses douleurs, après qu’elle eut rendu ce qu’il avait volé et demandé pardon au tsaddik.

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