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EMOR 27 Avril 2013 17 Iyar 5773 |
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Un exemple vivant (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita) « Hachem dit à Moché : ‘‘Dis aux cohanim, fils d’Aharon, et tu leur diras : Nul ne doit se souiller par un cadavre de son peuple.’’ » (Vayikra 21, 1) Rachi explique ainsi la redondance « ‘‘Dis … et tu leur diras’’ : pour que les adultes en avertissent les enfants. » Il est surprenant que la Torah ait employé deux fois le terme « dire » alors qu’ apparemment, on aurait pu écrire tout simplement « Dis aux cohanim, fils d’Aharon : Nul ne doit se souiller par un cadavre de son peuple. » Rachi tente d’expliquer pourquoi la Torah a employé un double langage : une fois pour les adultes et une fois pour les enfants, afin d’enseigner aux bnei Israël que s’ils veulent éduquer leurs enfants dans le chemin de la Torah et leur apprendre à consacrer leur vie à Hachem, c’est tout d’abord aux adultes d’accomplir ce que la Torah leur a enseigné. En respectant les commandements, ils serviront « d’exemple vivant » pour leurs enfants, qui apprendront d’eux comment se comporter. En effet, il est avéré que si des enfants se relâchent dans leur respect du Chabbat et l’accomplissent avec légèreté, c’est qu’ils n’ont pas été suffisamment imprégnés par leurs éducateurs de la sainteté de ce jour-là dans toute sa gravité et son importance. Très souvent, des parents viennent se plaindre auprès de moi de ce que leurs enfants se sont éloignés de D., détournés de la Torah, ont dévié de la voie du judaïsme et s’apprêtent à épouser un conjoint non-juif. Alors je leur demande : « Avez-vous veillé à être un exemple vivant pour vos enfants ? Leur avez-vous transmis le respect et l’amour des mitsvot de la Torah ? Ou alors avez-vous accompli les commandements uniquement pour être quittes, dans le meilleur des cas ? » Il est évident que les enfants ont un instinct très sûr en ce qui concerne leurs parents : ils arrivent à percevoir si la Torah leur est chère et importante, ou s’ils l’accomplissent comme une routine, uniquement pour s’en acquitter. Ainsi, Hachem a voulu que notre conduite s’inspire de celle des cohanim, dont toute l’essence et la vocation est de s’attacher à D. par un dévouement tout particulier. La Torah interdit au cohen de se rendre impur pour un mort, hormis pour ses sept plus proches parents (cela est détaillé dans le texte), et un Cohen Gadol ne peut même pas se rendre impur pour ses plus proches parents, comme sa femme, son père ou sa mère. La Torah a donc voulu qu’on apprenne des cohanim, car D. est leur « territoire », et toute leur volonté et leur mission sont uniquement tournées vers Lui. Ainsi, ils accomplissaient leur service même quand ils n’en tiraient pas d’avantage personnel : citons par exemple le sacrifice de l’holocauste qui est entièrement destiné à D. et dont le cohen ne tire aucun profit. Ils s’en occupent parce que Hachem le leur a demandé, ils obéissent à l’ordre divin sans discuter, car c’est pour cela qu’ils ont été créés et c’est là leur mission. Le Créateur a voulu que nous, les petits, prenions exemple des grands, c’est-à-dire des cohanim qui servent Hachem à tout moment et dans toute situation, bien qu’ils n’aient pas d’héritage en Israël et que D. soit leur possession. Il y a ici une grande leçon pour nous : il nous incombe de servir notre Créateur à tout moment et en toute situation, même quand cela ne nous procure pas de profit personnel immédiat. Tout comme les cohanim s’occupaient d’offrir les holocaustes qui étaient destinés en totalité à D., nous devons nous aussi nous donner entièrement pour Lui, même si cela ne nous est pas profitable dans l’immédiat. Or puisque les cohanim représentaient l’exemple du peuple, Hachem leur a demandé de préserver leur sainteté avec plus de vigueur, car comme nous l’avons dit, les grands sont un exemple pour les petits. Mais pour que les grands puissent devenir des exemples pour les plus petits, ils doivent tout d’abord travailler et s’éduquer, et c’est en s’élevant dans les degrés de sainteté et de pureté qu’ils atteindront leur but. Il est écrit dans la Torah « Mais vous, vous serez pour Moi un royaume de prêtres et une nation sainte. » On comprend d’ici que l’ensemble du peuple d’Israël est comparable à un royaume de cohanim (prêtres) pour Hachem. C’est pourquoi nous devons nous élever et sanctifier notre personne, tout comme les cohanim se sont sanctifiés par leur service, veillant à ne pas se rendre impurs par un mort, sauf pour leurs parents les plus proches, comme l’a détaillé la Torah. Même si nous n’accomplissons pas de service sacré et que le Temple n’est pas encore reconstruit, nous devons tout de même veiller à préserver notre sainteté pour ne pas être amenés à voir des scènes interdites, à entendre des propos incorrects etc., parce que tout juif a un statut de cohen. Plus encore, chacun doit faire attention, autant que possible, à préserver la sainteté de son corps en ne touchant pas les endroits cachés. Si quelqu’un a dû les toucher, il s’empressera de se laver les mains afin de ne pas rester impur pendant un long moment. De nos jours, nous n’avons plus de Temple ni de vache rousse pour purifier les impurs, si bien que nous sommes tous impurs par contact avec un mort. Mais il existe tout de même des lois de pureté et de sainteté : en effet, nous devons par exemple nous laver les mains au réveil pour éloigner l’esprit d’impureté. De même, nous devons nous laver les mains et nous purifier après être allés aux toilettes ou avoir touché un endroit caché. Si nous veillons à préserver autant que possible notre pureté, et à constituer un exemple pour les plus petits que nous, le titre de « royaume de cohanim et peuple saint » nous reviendra, et Hachem S’empressera de nous envoyer la délivrance. Ajoutons que la Torah a employé le verbe « emor », qui dénote la douceur, et non « daber » qui a une connotation plus dure. Ceci nous enseigne que si nous voulons éduquer les jeunes dans un chemin de sainteté et de pureté, il nous faut leur parler de manière agréable, avec douceur et tendresse, et ne surtout pas leur imposer une voie de façon dure et obligatoire, ce qui mène à l’effet inverse. Nos maîtres ont déjà dit « Les paroles des Sages se font entendre par la douceur » : ainsi, si les parents et les maîtres veulent inculquer aux jeunes un chemin et une manière de se comporter, ils devront s’adresser à eux avec douceur et gentillesse. En effet, nous savons bien que les paroles qui émanent du cœur avec chaleur pénètreront dans les cœurs des plus jeunes. Il est dit dans Pirkei Avot : « Le monde a été créé par dix paroles (maamarot) ». Il n’est pas dit « dibourim » pour « paroles », mais « maamarot ». Ici aussi, le texte a employé un langage tendre pour nous enseigner que le monde est construit et basé sur une parole douce qui pénètre le cœur bien mieux qu’un langage sévère susceptible de créer une réaction d’opposition et de révolter ceux à qui l’on s’adresse. Enfin, notons qu’un exemple vivant vaut tous les mots du monde. En effet, si les élèves voient leurs parents et leurs maîtres suivre minutieusement le chemin tracé par nos ancêtres, ils les imiteront et iront dans leur voie même si les adultes ne le leur ordonnent pas explicitement. HOMMES DE FOI Histoires des justes de la famille Pinto Rabbi ‘Haïm Pinto disait toujours de lui-même qu’il était « le petit serviteur de Rabbi Chim’on bar Yo’haï », et dans toutes ses prières et supplications il évoquait le mérite de ce Tanna. Une fois, quand il a attrapé le typhus et a failli en mourir, les hommes de la ‘Hevra Kadicha sont venus le voir. Constatant qu’il était agonisant et près de la mort, ils ont commencé à lire des psaumes à son chevet. Soudain, Rabbi ‘Haïm a ouvert les yeux, s’est levé de son lit et a dit aux gens de la ‘Hevra Kadicha : « Vous pouvez partir d’ici. Je suis en bonne santé. Au Ciel, on m’a rajouté encore vingt-six années de vie. » Ceux qui étaient présents ont médité sur la scène incroyable dont ils venaient d’être les témoins, puis le tsaddik leur a raconté qu’alors qu’il agonisait et qu’eux récitaient des psaumes, son grand-père Rabbi ‘Haïm Pinto le grand s’est écrié devant le tribunal céleste : « Vous devez lui rajouter d’autres années, car il n’a pas encore tout terminé. Il doit continuer à vivre pour faire pénétrer davantage de foi chez les juifs. » Rabbi ‘Haïm le grand a crié et imploré ainsi pendant un certain temps. Alors, le tribunal céleste a accepté sa requête justifiée, et a ajouté vingt-six années de vie à Rabbi ‘Haïm Pinto le petit. LES PAROLES DES SAGES La recette pour avoir de la satisfaction de nos enfants (oui, une telle chose existe !) « Le nom de sa mère était Chelomit bat Divri » (24, 11) Comme le rapporte Rachi, le nom « Chelomit » lui est attribué parce qu’elle était très bavarde et qu’elle saluait (choelet bichelom) toute personne qu’elle croisait. Nous voyons ici une éloge pour les autres filles d’Israël qui étaient toutes discrètes : en effet, la Torah n’a cité que le nom de la mère du blasphémateur dont la conduite manquait de décence. La qualité de la pudeur est la couronne qui orne chaque maison du peuple juif. Elle est la base de la construction d’un petit sanctuaire dans chaque foyer juif qui cherche à s’accomplir entièrement et à être pleinement satisfait, pour profiter des deux mondes. Voici l’histoire d’une famille israélienne, publiée dans le livre « Aleinou Léchabéa’h », grâce au témoignage d’un érudit qui a observé cette famille particulière de ses propres yeux et l’a suivie : Cela s’est produit un soir de Kippour, après la prière, au moment où les gens préfèrent aller se coucher tôt pour prendre des forces pour le lendemain, jour où l’on prie du matin au soir. Ce talmid ‘hakham raconte : « Je suis resté, avec quelques autres personnes, afin d’étudier un petit moment à la synagogue. J’ai remarqué que parmi ces quelques individus, il y avait un père avec ses quatre fils qui étudiaient avec énergie et enthousiasme. En les observant, j’ai constaté qu’ils ne détournaient pas leurs yeux du livre et cela m’a impressionné ! Pour quelle raison cette famille avait-elle mérité d’avoir d’extraordinaires enfants comme ceux-là, si imprégnés de crainte divine et d’amour de la Torah ? Chacun de nous aurait aspiré à avoir de tels enfants ! Pendant mon étude, j’ai eu besoin d’un certain livre qui se trouvait sur les étagères de la « ezrat nachim ». Pensant que toutes les femmes étaient rentrées chez elle et qu’il n’y aurait personne à cette heure-ci, j’ai ouvert la porte pour traverser, mais il s’est avéré que je m’étais trompé. Qui se trouvait là-bas ? Pas le prophète Elie. J’y ai trouvé trois filles de la même famille, les sœurs des jeunes gens assidus qui adoucissaient l’atmosphère de la synagogue par la mélodie de leur étude. Les filles étaient installées chez les femmes et récitaient des psaumes avec un enthousiasme non moindre que celui avec lequel leurs frères étudiaient. Bien entendu, je suis tout de suite sorti, mais j’étais déterminé à présent à découvrir les mérites et les bonnes actions de cette famille. J’ai compris qu’une si grande réussite dans l’éducation n’est pas donnée gratuitement par le Ciel. Depuis cette nuit-là, j’ai remarqué que tous les membres de cette famille vivaient « dans un autre monde », si l’on peut dire. Ils ne se distinguaient pas seulement par leur persévérance dans l’étude de la Torah et leurs efforts dans ce domaine, ils n’étaient pas simplement différents des jeunes de leur âge par leur prière sincère et profonde, par leur crainte du ciel et leur piété, et dans le reste de leurs qualités humaines. Il y avait autre chose. Pour être plus juste, je dirais qu’ils vivent dans un monde où la conception des choses est différente de celle de leurs amis et de leurs proches. C’est une vie de grandeur, de pureté, de sainteté. Une autre vie, d’autres aspirations : tout y est différent. Je me savais obligé de découvrir le secret de cette famille afin de comprendre ce qui permet d’atteindre une existence si merveilleuse. J’ai investi dans cette mission de nombreux efforts, jusqu’à ce que je découvre la mère dans toute sa splendeur. Il existe peut-être d’autres raisons, mais le facteur principal de cette réussite réside dans la pudeur de la mère de famille. Tous les voisins de l’immeuble ont témoigné de la pudeur exemplaire de cette maman, qui transparaissait dans de nombreux domaines du quotidien. L’avis était unanime : c’est cette décence qui était à l’origine de ce grand bonheur. » L’absurde Rav Yitz’hak Zilberstein a dit : On a le sentiment que certaines femmes ne connaissent pas la définition exacte de la notion de pudeur (tsni’out), et qu’elles ne savent pas ce qui leur est demandé. C’est au point qu’une femme est capable de discuter longuement avec son amie sur l’importance de la décence, alors qu’elle-même porte des vêtements qui sont en totale contradiction avec les propos qu’elle énonce. Comment est-ce possible ? C’est très simple. Elle ne comprend pas ce qu’est la pudeur ! Contrairement aux nombreuses autres mitsvot dont le respect ou la transgression (que D. nous en préserve) n’est pas du tout lié à notre entourage, les obligations qui incombent à la femme dans le domaine de la pudeur sont liées à autrui. Une femme qui est habillée de manière indécente, non contente de se porter atteinte à elle-même et à son honneur en tant que fille d’Israël, risque de faire trébucher de nombreux hommes en leur présentant un spectacle interdit. L’absurde crie jusqu’au ciel. Ces femmes sont réellement pieuses : elles agissent d’une manière désintéressée, fondent un foyer exemplaire, soutiennent leur mari dans l’étude de la Torah et surveillent leurs enfants pour qu’ils ne fréquentent pas des lieux dépourvus de Sages. La pure crainte de D. est visible sur leurs visages et pourtant, certaines d’entre elles portent des vêtements en désaccord complet avec la pudeur, ce qui nous pousse obligatoirement à conclure de manière univoque : elles ne comprennent pas ce qui dérange l’autre, et ne savent donc pas comment et de quoi se préserver. La véritable définition de « tsni’out » est d’être discret (tsanou’a), caché, ne pas se faire remarquer, ne pas attirer l’attention, pour que l’on puisse passer près de soi sans se trouver interpellé par quoi que ce soit. Par exemple, une femme qui porte une robe de longueur correcte par rapport à la halakha, mais dont la couleur ou le tissu attire le regard est déjà un obstacle pour la collectivité. Une femme pudique est une femme qui n’attire pas l’attention. Prenons-y garde ! GARDE TA LANGUE En toute langue Quiconque tient des propos médisants alors qu’il est en colère est souvent amené à maudire la personne concernée. S’il la maudit par le nom de D., même si ce n’est pas en hébreu, il transgresse l’interdit « Tu ne maudiras pas un sourd. » A LA LUMIERE DE LA PARACHAH Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita « Dis aux cohanim fils d’Aharon et dis-leur qu’ils ne se rendent pas impurs pour un mort » (Vayikra 21, 1) On connaît le Midrach (Yébamot 114) qui vient expliquer la redondance « dis… et dis-leur » : c’est pour avertir les grands de veiller sur les petits, c’est-à-dire que le verset vient dire aux grands qu’ils ne laissent pas les petits se rendre impurs. J’ai pensé que ce verset vient mettre en garde un homme qui est grand et ben Torah à propos des petits, c’est-à-dire qu’il ne se conduise pas avec orgueil et n’utilise pas la Torah à des fins personnelles, mais soit petit à ses propres yeux et se conduise avec humilité. Alors, « il ne se rendra pas impur pour un mort », il ne sera pas impur vis-à-vis de la Torah. C’est-à-dire que s’il ne se conduit pas humblement, alors toute sa Torah va aux forces de l’impureté, ce sont elles qui en profiteront et en deviendront plus nombreuses et plus puissantes. En effet, la Torah rapproche l’homme et a sur lui une influence de sainteté uniquement quand il est effacé. C’est comme cela qu’on peut expliquer ce que dit la Michna dans Pirkei Avot au nom de Rabbi Levitas homme de Yavné (4, 4) : « Sois très, très humble, car l’espoir de l’homme est la vermine. » Le but de la vie humaine en ce monde-ci est d’être un homme de guerre contre le mauvais penchant, et de se construire par la Torah, les mitsvot et les bonnes actions sans interruption, car si on arrête de s’occuper de Torah et de bonnes actions, toute la construction risque de s’effondrer, et alors il faudra se recommencer à zéro. C’est par conséquent ce que veut dire la michna. « Homme de Yavné », parce qu’il faut être un homme de guerre et se construire (ybané). Pour cela, le Tanna donne un conseil à celui qui est grand en Torah : « Sois très, très humble. » Le mot est répété, de la même façon que dans le verset « dis… et dis-leur », pour nous enseigner que pour que la construction de l’homme demeure dans toute sa puissance sans s’écrouler, il doit être humble et petit à ses propres yeux, parce que « l’espoir de l’homme est la vermine. » Comme la fin de la vie humaine est marquée par les vers, pourquoi se sentirait-il supérieur à quelqu’un d’autre ? Et comme l’espoir et la volonté d’un homme qui sert D. est de mériter la vie du monde à venir, s’il est rempli d’orgueil et de vanité, qui font sortir l’homme du monde (Avot 4, 21), il aura perdu tous ses avantages (voir Sota 5), et tous ses espoirs partiront en fumée, si bien que seuls les vers profiteront de son corps gras, en résultat de son orgueil. En effet, cet orgueilleux, même s’il est maigre physiquement, a certainement un corps épais et gras à cause de sa vanité. C’est un conseil pour tout serviteur de Hachem, car il ne peut réaliser tous ses espoirs que par l’humilité. A LA SOURCE « Un homme de ta descendance pour leurs générations qui aura une infirmité n’approchera pas de l’autel » (21, 17) Voici la raison que donne l’auteur du Séfer Ha’hinoukh de cette sévérité qui veut que celui qui a une infirmité ne serve pas dans le palais du Roi : « C’est parce que la plupart des actions humaines sont perçues par ceux qui les voient en fonction de l’importance de celui qui les exécute. En effet, lorsque quelqu’un a un physique imposant et fait de belles actions, il plaira à ceux qui le voient dans tout ce qu’il fera. Mais si au contraire il était moins impressionnant physiquement, tout en se conduisant avec droiture, ses actes ne plairaient pas tellement à ceux qui le voient. C’est pourquoi en vérité il est souhaitable d’être l’émissaire dont le pardon dépend, un homme plaisant, beau de visage, de belle prestance et agréable par sa conduite, pour que les pensées des hommes soient attirées par lui. A part cela, il est possible qu’il y ait dans la perfection du physique une allusion à des sujets qui se trouvent dans les pensées de l’homme et par lesquels son âme se purifie et s’élève, c’est pourquoi il n’est en aucune façon souhaitable qu’il y ait en lui une différence physique quelle qu’elle soit, de peur qu’elle ne provoque une distraction de l’âme et qu’elle se détourne du sujet lui-même. » « Vous observerez (ouchemartem) Mes mitsvot et vous les accomplirez, Je suis Hachem » (22, 31) « Vous observerez – vous accomplirez ». Rabbi Eliezer Mena’hem Man Shakh zatsal fait observer qu’il y a ici deux choses. L’une, l’observance individuelle que vous-mêmes devez apporter aux mitsvot. Et l’autre, que vous veilliez à ce que les autres les accomplissent également. Ceci parce que le terme « chemira » désigne le fait d’observer quelque chose, et non l’action elle-même. Par exemple « garder un dépôt » veut dire l’empêcher d’être volé ou perdu. Et c’est ce que signifie « ouchemartem », vous veillerez sur les autres. « Vous ne profanerez pas Mon saint Nom » (22, 32) Rabbi Moché de Coucy raconte sur lui-même : j’ai expliqué aux exilés d’Israël que ceux qui mentent aux non-juifs ou les volent font partie de ceux qui profanent Son Nom, parce qu’à cause d’eux les peuples diront qu’Israël n’a pas de Torah. « Pour faire une expiation pour vous » (23, 28) Le Rokea’h écrit : Il est écrit vingt-quatre fois « expiation » dans la parachat A’harei Mot et dans la parachat Emor. Cela correspond aux vingt-quatre relations interdites de la parachat A’harei Mot, aux vingt-quatre fautes du passage du livre de Yé’hezkel (16, 2), et aux vingt-quatre choses qui retardent la techouva. Cela vient aussi racheter les vingt-quatre livres, et correspond aux vingt-quatre heures de la journée, et aux vingt-quatre mentions du fait de « manger » dans le livre de Béréchit, depuis « ce sera du pain pour manger » jusqu’à « il mangerait et vivrait à jamais ». LA VIE DANS LA PARACHA Selon l’enseignement du saint Or Ha’Haïm « Le fils d’une femme israélite, fils d’un Egyptien, sortit de parmi les bnei Israël, et le fils de l’israélite et un homme d’Israël se disputèrent dans le camp » (24, 10) Un homme d’Israël – la raison pour laquelle son nom n’est pas donné est peut-être que la Torah n’a pas voulu l’évoquer parce qu’à cause de lui s’est développé ce qui a mené le fils de l’Israélite à maudire, or on amène une mauvaise chose par l’intermédiaire de quelqu’un de mauvais, et le Saint, béni soit-Il ne désire pas dénigrer qui que ce soit. Sans compter que ce qui est écrit dans la Torah fait impression à jamais. LES CEDRES DU LIBAN Le gaon et tsaddik Rabbi Méïr Bransdorfer « Cet enfant éclairera les yeux du peuple d’Israël dans la ville sainte de Jérusalem. » C’est en ces termes que s’est exprimé Rabbi Aharon Rotte sur le jeune homme qui avait quitté Anvers pour se rendre à Jérusalem. Cette prophétie et cette bénédiction se sont concrétisées quelques années plus tard pour ce jeune homme de qualité, qui a mérité d’illuminer les yeux du peuple d’Israël par sa Torah et sa sainteté. Un enfant de onze ans aux péot ondulées a été envoyé par sa mère pour acheter un médicament à la pharmacie de Mea Chearim. Quelques semaines plus tôt, sa famille avait quitté la Belgique pour s’installer en Israël à cause de l’ennemi qui envahissait les villes des juifs en Europe. L’enfant attendait son tour patiemment. Soudain, un homme âgé est entré dans la pharmacie. Il a regardé autour de lui, a vu l’enfant aux péot et n’a pas imaginé qu’il comprenait une autre langue que le yiddish. Alors il a murmuré en français à son ami pharmacien : « J’ai un secret à vous dire. Mais puisque je veux que personne ne comprenne, je vous le dis en français… » Il allait commencer à parler quand l’enfant l’a interpellé : « Juste un instant, a-t-il dit innocemment, pour qu’il n’y ait pas de tromperie, je dois vous dire que je comprends le français… » Le pharmacien est resté bouche bée face aux midot extraordinaires de cet enfant, et lui a demandé son nom. « Méïr Bransdorfer », a répondu le petit garçon. Stupéfait, le pharmacien s’est empressé de téléphoner à la mère de ce dernier pour lui faire compliment de son cher fils. Il se peut que ce soit un concentré de l’enseignement et de l’âme de Rabbi Méïr : l’attachement à la vérité et au but qu’il lui incombe d’atteindre. Les bonnes midot qu’il avait acquises dans la maison de son père Rabbi Chelomo s’harmonisaient avec le labeur de la Torah et la crainte divine qui les enveloppaient. Sa bonne réputation s’est répandue au-delà des maisons d’étude où il se consacrait assidûment à la Torah, et il a reçu une ordination rabbinique de Rabbi Pin’has Epstein, chef du tribunal rabbinique de la communauté orthodoxe. Très vite, sa demeure est devenue un point de mire. Tous s’adressaient à lui pour des questions de halakha et des problèmes compliqués. Sa sagesse a traversé frontières et pays, et les plus grands spécialistes dans de nombreux domaines n’ont pas hésité à solliciter son avis et ses conseils. Parmi les anciens dayanim du « Badats Ha’éda Ha’haridit », tout le monde connaissait Rabbi Méïr comme sympathisant du programme de « zélateurs » que menait ce mouvement à Jérusalem et ailleurs. C’était un juste qui se montrait pieux et charitable avec son prochain, un géant en halakha, avec de nobles qualités humaines, et qui était également « jaloux pour D. », un homme véritablement « zélé », au point que toutes ses démarches ont eu un impact historique dans la réelle exaltation des générations passées. Ses enfants ont raconté pendant la semaine de deuil pour leur père : « Deux ‘hassidim Satmar de Monroe se sont une fois rendus chez notre père, et lui ont demandé de leur expliquer ce qu’était que la ‘‘Kanaout (jalousie pour D.)’’. Il leur a répondu : ‘‘La Kanaout, c’est d’aimer chaque juif.’’ Chez certaines personnes, le zèle provient d’un égoïsme de domination, mais mon père rejetait totalement cette sorte de zèle. Quand la ‘‘jalousie’’ est-elle permise ? Uniquement si elle provient d’un amour de chaque juif, qui permettra de se soucier de la collectivité et de chaque individu. » Il a mérité d’accomplir de ses propres mains huit mille quatre cent trente circoncisions. Chacune d’elles a bénéficié d’une place de choix dans le « carnet des circoncisions » du circonciseur professionnel qu’était Rabbi Méïr ‘l’ancien’. Sa compétence était connue de tous. On lui présentait les cas délicats, et lui, avec un courage évident, prenait sur lui la responsabilité même quand les médecins reculaient. Il avait un principe : « Quiconque respecte une mitsva ne rencontrera pas de mal. » « Jamais, disait-il, je n’ai entendu qu’une mitsva ait causé un dommage… » Un jour, un couple s’est rendu chez lui avec un bébé âgé d’un an dont les médecins avaient à présent autorisé la circoncision. Les parents venaient demander que le Rav indique au médecin auquel ils s’adresseraient comment réaliser la circoncision, qui devrait se dérouler sous anesthésie. Rabbi Méïr a demandé qu’on lui amène l’enfant, et les parents ont pensé qu’il voulait examiner son état pour savoir à quel médecin l’adresser. Dès que l’enfant est arrivé, le Rav s’est rendu dans la pièce d’à côté, a appelé son fils Rabbi ‘Haïm Elazar (qui poursuit aujourd’hui la tradition de son père dans la mitsva de mila) et lui a demandé de l’aider à réaliser la circoncision. Au bout de quelques minutes, l’enfant était circoncis comme il se doit, sans anesthésie ni calmants. Il n’avait rien senti ! A la millième circoncision est attachée une histoire extraordinaire : il s’agit d’un couple qui n’avait pas eu d’enfant pendant des dizaines d’années. « Ils sont venus chez moi, raconte le Rav dans son journal, et je leur ai promis que s’ils s’engageaient à respecter la sainteté du foyer, je les bénirais qu’ils aient une descendance. » Suite à cette promesse, la bénédiction est arrivée. Un an plus tard, Rabbi Méïr a été convié à être à la fois circonciseur et sandak …
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