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Bemidbar 11 Mai 2013 2 Sivan 5773 |
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La valeur de l’ascendance d’Israël (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita) « Et on les enregistra selon leurs familles et leurs maisons paternelles » (Bemidbar 1, 18) Rachi écrit : « Ils ont produit des documents attestant de leur généalogie, et des témoins pour confirmer leur ascendance, afin que chacun puisse être enregistré dans sa tribu. » Nos Sages disent que les nations du monde ont envié les bnei Israël en demandant pour quelle raison ils avaient mérité de se rapprocher de D. selon leur nombre et sous leurs drapeaux. D. leur a répondu : « Apportez le livre attestant de votre généalogie », et il s’est avéré qu’aucun d’eux ne savait de quelle servante il descendait. Dans cette paracha se dévoile aux yeux de tous combien les enfants d’Israël se comportaient avec pudeur et sainteté et combien ils étaient éloignés des unions interdites, respectant et préservant ainsi leur ascendance, contrairement aux autres nations. Cette paracha est lue au début de l’été, période durant laquelle il faut particulièrement empêcher ses yeux de regarder des spectacles interdits. Une attention redoublée est nécessaire afin de ne pas trébucher dans nos rues pleines de débauche, car à notre grand désespoir, il est presque impossible d’y passer sans voir des scènes interdites. C’est donc uniquement en protégeant nos yeux que nous éviterons la transgression et préserverons la pureté de notre descendance et celle de notre famille. Il y a lieu de comprendre pourquoi, dans cette paracha, la Torah détaille si longuement et si précisément le décompte des bnei Israël ainsi que leur généalogie. Elle décrit également leur disposition dans le camp selon leurs drapeaux et nomme dans le détail les membres de la tribu de Lévi. Ce prolongement est d’autant plus surprenant que les préceptes essentiels de la Torah, eux, n’y sont mentionnés que par allusion, comme par exemple les travaux du Chabbat, dont la transgression est punie de lapidation, et qui sont malgré tout évoqués uniquement de manière allusive. Nos Sages nous enseignent (Chabbat 49b) que les principaux travaux (melakhot) interdits le Chabbat sont au nombre de trente-neuf. Rabbi ‘Hanina explique qu’ils correspondent aux travaux (melakhot) faits pour la construction du Sanctuaire, tandis que d’après Rabbi Chim’on ben Rabbi Yossi ben Lekounia, ce nombre est lié aux termes « melakha », « melakhto », et « melekhet » qui reviennent trente-neuf fois dans la Torah. Ainsi, toutes les lois du Chabbat sont déduites d’une simple allusion, alors que le compte des familles et de leur ascendance est détaillé à travers de nombreux versets. Pour quelle raison ? De même, dans la parachat Nasso, le texte s’étend beaucoup et détaille les sacrifices des chefs de tribu en répétant exactement les mêmes phrases douze fois de suite. Il nous faut donc comprendre pourquoi la Torah a jugé nécessaire de tellement s’allonger sur le sujet. En réalité, la raison de ce récit détaillé nous renseigne sur l’estime et l’immense considération que Hachem portait aux enfants d’Israël, du fait de leur pudeur et de leur respect des lois du mariage. En effet, ce compte témoigne de la pureté, de la sainteté et de la discrétion qui étaient l’apanage des bnei Israël, et c’est pourquoi ils ont bénéficié d’une telle proximité avec D. Comme nous l’avons mentionné plus haut au nom des Sages, la sainteté de la famille est le fondement du peuple d’Israël et la base d’une vie de Torah et de mitsvot. C’est donc pour cela que la Torah s’est tant attardée sur ce sujet. De même, elle a détaillé les sacrifices des princes, des chefs de tribu, afin de montrer que la sainteté de la vie de la tribu était très certainement influencée par son dirigeant : le prince de tribu. La Torah vient ici nous délivrer un enseignement sur l’importance de ce sujet, car elle n’a pas l’habitude d’abréger lorsqu’il faut détailler. Le roi David avait d’ailleurs dit (Téhilim 119, 96) « Ta Loi est infiniment vaste » : là où il faut parler longuement, il n’y a pas lieu d’abréger. A quoi cela ressemble-t-il ? A une mère qui nourrit son bébé : elle ne lui donne pas « en abrégé », c’est-à-dire en petite quantité, mais elle le nourrira en abondance pour qu’il mange et soit largement rassasié. Il en a été de même lorsque D. a donné la Torah aux bnei Israël et leur a expliqué chaque chose dans tous les détails sans « économiser » de mots, et lorsqu’Il S’est occupé des bases de la nation, comme la sainteté de la famille, car cela a une importance suprême. Voici une histoire qui s’est produite avec le Admour de Zanz Kloïzenbourg, qui, même pendant l’Holocauste, s’est conduit avec attachement à D. et piété, malgré les éléments perturbateurs, les épreuves et les persécutions des nazis, que leur nom soit effacé. Une fois, un capo s’est adressé à lui en ces termes : « Si vous cessez de vous conduire avec bienveillance et piété, nous allègerons la charge qui pèse sur vous et nous cesserons de vous faire souffrir. » Alors le saint gaon lui a répondu avec courage, sans aucune crainte, alors qu’il risquait sa vie : « Si c’est pour vivre comme vous, ce ne sera possible en aucun cas, car votre comportement cruel et si vil prouve combien votre personnalité est encore plus basse que celle des bêtes. Je préfère souffrir et mourir plutôt que de vous ressembler. Je suis fier de mon judaïsme et je remercie Hachem à chaque instant de ne pas m’avoir fait non-juif ! » En entendant cette réponse, le nazi a été à la fois bouleversé et impressionné par le Rav, si bien que malgré la réponse audacieuse du Admour, il a allégé le travail qui pesait sur lui. A ce sujet, on raconte également des histoires sur le Admour Rabbi Yoël de Satmar : un jour, les nazis ont voulu lui couper la barbe. Alors le Rav a posé ses mains sur sa barbe et leur a dit : « Si vous voulez me couper la barbe, coupez-moi les mains en même temps… » Les nazis, ces hommes sans cœur, ont été très surpris de cette réponse et ont fini par lui laisser sa barbe. Notre paracha est lue à l’approche de la fête de Chavouot, fête du don de la Torah. Bien évidemment, il faut durant cette période s’appliquer davantage à améliorer notre service divin, même si chacun de nous s’est préparé à recevoir la Torah pendant sept semaines (pendant les jours du compte du omer, qui sont en réalité des jours de préparation au don de la Torah). En tout cas, nous ne devons pas négliger les derniers jours de ce compte, et il faudra poursuivre nos efforts dans notre service divin et notre préparation à la fête de Chavouot. En effet, imaginons qu’une personne délaisse ces derniers jours et diminue son service pour Hachem : cela ressemble à un couple qui s’est fiancé et s’est préparé au mariage pendant des semaines et des mois. Puis, quand la dernière semaine arrive, les membres du couple négligent leurs préparatifs et le marié arrive à sa ‘houpa mal habillé ou avec un grand retard ! Il en est de même pour tous les préparatifs que nous menons pendant les jours du omer : il nous faut continuer ces préparatifs spirituels jusqu’à la fête, nous sanctifier et purifier notre esprit, particulièrement pendant les trois jours de délimitation (les trois derniers jours avant Chavouot) dont la valeur est grande, comme le ‘Hida l’explique longuement dans l’ouvrage « Lev Dod ». Les femmes aussi doivent se préparer spirituellement en veillant à la pudeur et à leurs paroles, et en se renforçant dans d’autres domaines. Or, la grandeur principale des femmes est d’aider leurs fils à étudier la Torah et d’attendre le retour de leur mari du beit hamidrach. C’est pour cela qu’elles bénéficient de la récompense de toutes les mitsvot accomplies par leur mari. Puisse la volonté de Hachem être que nous rentrions dans la fête de Chavouot avec sainteté, pureté et une préparation appropriée, Amen. SUJETS D’ACTUALITE Perles et idées à l’approche de la fête de Chavouot Au singulier Pourquoi les Dix Commandements ont-ils été énoncés au singulier ? Pour t’apprendre que chaque membre d’Israël doit dire : « C’est pour moi que les Dix Commandements ont été donnés et je dois les accomplir » et ne pas penser « Il est suffisant que les autres respectent la Torah. » (Midrach Leka’h Tov) Une voix céleste Chaque jour, une voix céleste émane du mont ‘Horev et proclame « Malheur aux hommes qui font un affront à la Torah ! » (Avot 6, 2) Le Or Chiv’at Hayamim, Rabbeinou Israël Ba’al Chem Tov questionne : Si la proclamation est audible, pourquoi est-ce que personne ne l’entend ? Et s’il est impossible de l’entendre, quel est son but ? En réalité, en Haut il s’agit d’un monde de pensées et la « proclamation » équivaut à des réflexions et des élans du cœur positifs. C’est donc du fait de cette proclamation que même un impie est animé de bons désirs chaque jour. Mais lorsque ces volontés positives viennent à lui, il les évacue de son cœur et tourne ses pensées vers l’inutile. (Toldot Ya’acov Yossef) Notre âme entend On a déjà évoqué ce qui est écrit dans le Zohar : une voix céleste sort chaque jour et proclame « Revenez, enfants rebelles ! » et une autre voix céleste proclame chaque jour « Malheur aux hommes qui font un affront à la Torah ! » Mais à qui s’adresse cette proclamation ? Nous n’entendons pourtant rien ! Même si nous n’entendons pas, notre âme entend : en effet, il s’éveille parfois en nous un élan de pureté provenant de la voix qui s’adresse à (l’oreille de) notre âme. Il est dit à ce sujet « Si tu entends, tu entendras (im chamo’a tichma’) » : en d’autres termes, « Si tu écoutes par ton oreille physique, tu mériteras d’entendre également par l’oreille de ton cœur. » (Sefer ‘Harédim) Monde – année – âme « Or la montagne du Sinaï était toute fumante (‘achan) » (Chemot 19, 18) Le terme « ‘achan (’ayin, chin, noun) » est composé des initiales des mots : monde (‘olam), année (chana), âme (nefech). Tout comme le monde est une entité à part entière, l’année l’est aussi et il en est de même pour l’âme. Le monde, du point de vue des kelim (les « ustensiles » au moyen desquels on peut servir Hachem), l’année du point de vue du temps et l’âme du point de vue de l’homme. Lors du don de la Torah, ces trois éléments ont été réunis. Tel est le sens de « Or la montagne du Sinaï était toute fumante (‘achan) » : Comment sont-ils arrivés au mont Sinaï ? Parce que la montagne était toute fumante (‘achan), car tout s’est rassemblé et ils ont alors pu recevoir la Torah. « Parce que Hachem y était descendu au sein de la flamme » : au sein de la flamme et de la chaleur des sentiments d’Israël. C’est à l’image de notre préparation et de notre enthousiasme pour le service divin que D. descend vers nous. (Beit Aharon) Danger et interdiction « Hachem lui dit : ‘‘puis tu remonteras accompagné d’Aharon. Mais que les cohanim et le peuple ne s’aventurent pas à monter vers Hachem, Il pourrait sévir contre eux.’’ » (Chemot 19, 24) Rabbi Mena’hem de Kotsk s’étonne : « Il les a pourtant déjà mis en garde en menaçant de lapidation quiconque toucherait la montagne ! » Or, la fois précédente, Hachem avait mentionné le danger que cela comportait, mais certaines personnes se mettraient peut-être en danger et se sacrifieraient pour la sainteté du nom divin, c’est pourquoi Il les a avertis une deuxième fois en soulignant l’interdiction, car d’un interdit ils s’éloigneraient certainement. (‘Amoud Haémet) Au-delà de leur force « Or, tout le peuple vit les voix, les éclairs, le son du chofar et la montagne fumante, et le peuple, à cette vue, trembla et se tint à distance. » (Chemot 20, 14) Au début il est écrit « tout le peuple vit », c’est-à-dire qu’ils ont mérité de voir une chose extrêmement élevée en sainteté, plus que ce qu’un ange peut voir et qu’aucun être humain ne mérite de percevoir. Mais ensuite il est écrit « Le peuple à cette vue, trembla » : ils avaient vu quelque chose qui dépassait en réalité leurs capacités, comme un homme qui porte pendant un moment un fardeau bien trop lourd pour lui et qui ne peut donc plus se tenir immobile et doit s’agiter sans cesse. De même, ‘‘le poids’’ de sainteté était au-delà de la force des bnei Israël, ce qui les a fait trembler. (Ha’amek Davar) Ministre ou paysan Le gaon Rabbi Avraham Yéhouda HaCohen, auteur du « Kol Arié », avait l’habitude de se rendre chaque année chez son Rav à Tsanz pour la fête de Chavouot. Un matin de Chavouot à l’aube, il est parti à la maison d’étude avec une Guemara. Un homme riche est arrivé et l’a trouvé en train d’étudier. Il s’est mis à danser et à chanter avec joie et le gaon lui a demandé la raison de sa joie. Il a répondu : « J’ai essayé d’imaginer quelle aurait été ma position aujourd’hui si Hachem ne nous avait pas donné la Torah. Un homme intellectuel ou à l’esprit vif aurait certainement été nommé chef d’état, ou ministre ou quelque chose comme cela. Quant à moi, qui suis un homme simple, j’aurais été paysan ou bûcheron. Maintenant que je suis juif, comment ne me réjouirai-je pas ? » En entendant cela, le gaon a fermé sa Guemara, a pris la main de son compagnon et a dansé avec lui. Lorsque les fidèles sont arrivés, ils ont vu le prince de la Torah danser et se réjouir avec l’homme aisé et se sont joints à eux jusqu’à que la maison d’étude se remplisse. Alors le Rav de Zanz est arrivé, et leur a demandé la raison de ces danses. Ils la lui ont racontée. Il a acquiescé de la tête et leur a dit : « C’est bien, c’est bien. » GARDE TA LANGUE La mitsva d’aider Quiconque a raconté de la médisance sur son prochain, lui faisant perdre ainsi son gagne-pain, transgresse le commandement positif « Fût-il étranger et nouveau venu, et qu’Il vive avec toi… et que ton frère vive avec toi. » En effet, cette mitsva consiste à aider les membres du peuple d’Israël à gagner leur vie, et ne certainement pas leur causer du tort dans ce domaine. A LA LUMIERE DE LA PARACHAH Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita La sainte Torah n’est pas un bien privé ni exclusif J’aimerais expliquer pourquoi Hachem a choisi d’asservir les bnei Israël en Egypte et de les faire chuter jusqu’au quarante-neuvième degré d’impureté, avant de leur donner la Torah. Quel était le but de cet esclavage? Je pense que D. a voulu par cela délivrer un enseignement aux générations futures, afin que tout le monde reconnaisse la grandeur et la puissance de notre sainte Torah dont une seule petite étincelle a la capacité de changer l’être humain en bien et de le faire passer d’un extrême à l’autre. En effet, les bnei Israël sont nés en Egypte, ont atteint le quarante-neuvième degré d’impureté et étaient souillés par l’idolâtrie. Pourtant, il restait en eux une petite sève de Torah puisqu’ils ont gardé leur nom, leur langue et leurs vêtements. Et cette petite étincelle les a aidés à remonter et à s’élever jusqu’à atteindre le plus haut niveau, qui est celui du don de la Torah. Aussi, Hachem a voulu nous enseigner que pour la sainte Torah, il n’y a pas de notion d’appartenance. Elle ne constitue pas un bien privé ni exclusif qui appartiendrait à une communauté déterminée ou à un certain cercle ; elle n’est pas liée à un homme en particulier selon son honneur ou son statut. Elle appartient à tous les bnei Israël, les petits comme les grands. Comme le dit le Tanna (Traité Avot) : « La Torah est posée dans un coin, quiconque veut la prendre vient et la prend. » C’est justement pour cela que Hachem a préféré donner la Torah aux bnei Israël quand ils étaient encore des hommes simples, ceux qu’Il avait fait sortir d’Egypte et qui étaient presque démunis de tout contenu spirituel et même matériel : pour nous enseigner que même de telles personnes peuvent avoir un lien avec la Torah, si seulement elle est l’objet de leur désir. Quiconque s’y intéresse, petit comme grand, mérite de l’acquérir, de grandir et de s’élever grâce à elle. A LA SOURCE « Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël » (1, 2) Rabbi Yitz’hak Karo de Castille explique : « Pourquoi le livre de Bemidbar est-il juxtaposé au passage traitant des échanges qui se situe à la fin du livre de Vayikra ? C’est pour nous enseigner que tout comme Hachem est unique et irremplaçable, comme il est dit ‘‘Il n’y a pas d’être saint comme D., car il n’y a rien à part Toi’’, Il n’échangera pas le peuple d’Israël contre une autre nation. » Ainsi, Hachem a dit aux bnei Israël : « Ne M’échangez pas, car Je ne vous échangerai pas non plus. En effet, vous êtes appelés ‘‘troupeau’’ et tout comme on n’échange pas une bête contre une autre, Je ne vous échange pas. » « Voici les engendrements d’Aharon et de Moché, à l’époque où Hachem parlait à Moché sur le mont Sinaï. » (3, 1) « Seuls sont mentionnés ensuite les fils d’Aharon, alors que le verset annonce les ‘‘engendrements de Moché’’. C’est parce qu’il leur a enseigné la Torah. Ceci nous apprend que quiconque enseigne la Torah au fils de quelqu’un, l’Ecriture le considère comme s’il l’avait engendré. » (Rachi) Siftei ‘Hakhamim se demande pourquoi ce sont justement les enfants d’Aharon qui ont été appelés « fils de Moché », alors que Moché avait enseigné la Torah à tous les bnei Israël. Rabbi Aharon HaCohen, Roch yéchiva de ‘Hevron, explique : ce que les bnei Israël ont appris ne venait pas de Moché lui-même, mais provenait de D. et passait par l’intermédiaire de Moché. C’est également ainsi que la Torah a été donnée, comme les bnei Israël l’avaient demandé : « Que ce soit toi qui nous parles et nous pourrons entendre, mais que D. ne nous parle pas. » La Chekhina parlait donc à travers la voix de Moché. Il n’en a pas été de même pour la Torah qu’il a transmise à Elazar et Itamar de façon individuelle. Pour eux, il a repris ce qu’il avait entendu de D. et l’a transmis avec sa propre force, comme si c’était sa propre Torah. C’est pourquoi il est considéré comme leur père. D’après cela, le langage du texte est précis : « A l’époque où Hachem parlait à Moché sur mont Sinaï. » Ces ‘‘engendrements’’ découlent de la Torah que Hachem a enseignée à Moché, et non des paroles pour lesquelles il a servi de ‘‘voix’’ intermédiaire entre D. et les enfants d’Israël. « Quiconque est admissible au service, à l’exécution d’une tâche dans la tente d’assignation. » (4, 3) Dans son ouvrage « Mechekh ‘Hokhma », Rabbeinou Meïr Sim’ha Hacohen explique pourquoi, pour les enfants de Kehat, le texte a employé le mot « melakha (tâche) », ce qui n’est pas le cas pour les enfants de Guerchon et Merari : les enfants de Guerchon et Merari chargeaient les bêtes, les chariots et le gros bétail. Cette action ne fait pas partie des 39 melakhot qu’il est interdit de faire le Chabbat. En effet, monter une charge sur une bête pendant Chabbat est uniquement passible de lapidation. Mais les enfants de Kehat transportaient les charges sur leurs épaules : il s’agit donc de l’action de « porter », qui est une melakha à tous égards. C’est pourquoi le texte utilise l’expression « à l’exécution d’une tâche ». La vie dans la paracha A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar « Quiconque est admissible au service, à l’exécution d’une tâche dans la tente d’assignation. » (4, 3) Pour les enfants de Guerchon et Merari, le texte a employé l’expression « accomplir un travail (la’avod ‘avoda) », alors que pour les enfants de Kehat il est dit « exécuter une tâche » (la’assot melakha). En effet, les enfants de Kehat n’avaient pas de « travail à accomplir », puisque au contraire l’Arche portait ceux qui la portaient (Bemidbar Rabba 4, 20) : ils avaient donc juste une « tâche à exécuter ». Leur rôle consistait à positionner les porteurs dans le bon ordre et à orienter la marche de façon à honorer l’Arche, comme quelqu’un qui porte son maître sur ses épaules (Sota 35). C’est pourquoi la Torah parlera de leur« tâche (melakha) », mais du « travail (‘avoda) » des fils de Guerchon et Merari. LES CEDRES DU LIBAN Rabbi Nissim Rebibo Cette semaine verra l’anniversaire du jour de décès du gaon, le tsaddik, le grand dayan qui a formé de nombreux élèves en France, Rabbi Nissim Rebibo. Son humilité, la couronne qui l’ornait, était aussi grande que son niveau en Torah était élevé. Sa vie commence à Casablanca, où Rabbi Chalom Messas lui a délivré un diplôme d’enseignement alors qu’il était encore très jeune. Il est ensuite passé par la yéchiva de Sunderland en Angleterre où il a étudié chez Rabbi Chamaï Zahn, avec assiduité et beaucoup d’efforts. Il étudiait parfois pendant 72 heures consécutives, jusqu’à s’écrouler sur son lit, épuisé. Après son mariage, il a étudié à la yéchiva de Lakewood aux Etats-Unis, où il a dirigé un groupe qui comptait environ 300 avrekhim. A partir de l’année 5742, il a officié comme chef du tribunal rabbinique à Marseille et à Paris, et a fourni beaucoup d’efforts pour y établir solidement la religion. C’est dans la fleur de l’âge que Rabbi Nissim a été repris de ce monde, et Rabbi David ‘Hanania Pinto a dit lors de son éloge funèbre : « Ils se sont envolés vers le repos et nous ont laissés à nos soupirs. » Il a également raconté à cette occasion : « J’ai eu le grand mérite d’étudier avec lui à la yechiva de Sunderland. Il était le lion, le dirigeant de notre groupe. Tous les Rabbanim le respectaient et valorisaient ses connaissances en Torah. Nous savions qu’il était venu au monde pour devenir grand en Torah, mais il était si modeste et discret. Lors de l’éloge funèbre, le Richon Letsion, Rabbi Chelomo Amar, a raconté une histoire sur un gaon extraordinaire du nom de Rabbi Eliezer Di Avila zatsoukal, qui avait vécu lors de la génération précédente au Maroc. Dans sa jeunesse, il avait éprouvé beaucoup de difficultés à comprendre les paroles du Maharcha : cela le peinait énormément et l’empêchait de trouver le sommeil. Ainsi, il continuait à étudier le Maharcha même pendant la nuit. Soudain, un homme est entré à la maison d’étude et lui a demandé pourquoi il avait l’air triste. Rabbi Eliezer lui a répondu qu’il n’arrivait pas à comprendre les paroles du Maharcha et qu’il en était perturbé. L’homme a donc commencé à débattre avec le Rav de cette difficulté, jusqu’à la résoudre avec clarté, puis il a disparu. C’est ce qu’a raconté le Richon Letsion lors de l’éloge funèbre de Rabbi Nissim, afin de montrer l’aide du Ciel que reçoit celui qui fournit des efforts pour la Torah. Après l’éloge funèbre, un des membres de la famille de Rabbi Nissim, du nom de Rav Kakoun me semble-t-il, qui avait mérité d’enseigner à Rabbi Nissim dans sa jeunesse, s’est tourné vers le Rav Amar. Il a raconté ce que lui avait confié Rabbi Nissim : quand il étudiait à la yéchiva de Sunderland, il n’arrivait pas du tout à comprendre les paroles du Maharcha et cela lui causait une grande peine. Il est donc resté étudier la nuit. A un moment, un homme est entré dans la maison d’étude, chose courante, car de nombreux « méchoula’him » ou autres invités se rendaient à la maison d’étude même pendant la nuit. L’homme a débattu avec Rabbi Nissim et ils sont arrivés au Maharcha que le Rav ne comprenait pas. Et en discutant, l’homme a résolu sa difficulté avec clarté. Impressionné par la merveilleuse réponse, Rabbi Nissim voulait s’enquérir du nom de son compagnon, mais celui-ci avait déjà disparu. Rabbi Nissim a demandé à Rav Kakoun de ne jamais raconter cette histoire : il la lui avait confiée uniquement parce qu’il avait besoin d’en parler à quelqu’un. Ainsi, la même histoire extraordinaire s’est produite avec une génération d’écart et prouve que quiconque fournit des efforts pour la Torah et se dévoue corps et âme pour elle bénéficie d’une aide du Ciel particulière. Quand nous étions jeunes, nous savions toujours où trouver notre maître. Que ce soit de jour, de nuit, pendant les fêtes, il était constamment caché derrière les livres et étudiait sans répit. Il était content de son sort et ne se rebellait pas contre les souffrances envoyées par D. Il poursuivait son étude. Quand son épouse, la Rabbanit, est tombée malade, il étudiait avec encore plus de persévérance pour que le mérite de sa Torah permette à sa femme de recouvrer la santé. En effet, Hachem a répondu à ses prières, et, dans Sa grande miséricorde, a envoyé la guérison à la Rabbanit. » Notre maître chelita a raconté l’histoire suivante : « Un mercredi de l’été 5748, Rabbi Nissim m’a téléphoné pour que je vienne à une soirée ramasser des fonds pour son collel. Je lui ai répondu que je devais voyager à Chicago où de nombreuses personnes m’attendaient, mais il a insisté en prétendant que mon intervention pourrait persuader les gens de donner beaucoup plus généreusement. Il m’a demandé d’accepter l’invitation pour l’amour de la Torah. Je me croyais disposé à fournir tous les efforts possibles pour la Torah, car j’avais grandi dans cette atmosphère depuis mon enfance chez mes parents. J’ai donc répondu positivement à la requête de Rabbi Nissim, car j’étais né au sein des valeurs de Torah et j’avais grandi avec les tsaddikim et les géants de la génération. J’ai répondu que je participerai à cette soirée en l’honneur de l’étude de la Torah et j’ai annulé mon voyage à Chicago. Si l’on réfléchit bien, qui a été gagnant ? Le Rav Rebibo ou moi ? Si je m’étais rendu à Chicago, j’aurais récolté des dons importants pour mes institutions, ce qui n’était plus le cas après avoir annulé ma visite. Je n’ai pas parlé uniquement en faveur des institutions du Rav Rebibo pendant cette soirée-là : grâce à D., il y a eu beaucoup de participations et j’ai convaincu tout le monde de donner avec générosité, puis je les ai bénis. De ce point de vue, j’ai été perdant et le Rav Rebibo en est sorti gagnant. Mais la suite de l’histoire va nous montrer combien j’ai en fait gagné par cet événement ! Environ un mois plus tard, j’ai commencé à préparer mon voyage à New-York : j’hésitais entre partir par Genève le dimanche et revenir mardi, ou partir lundi et revenir mercredi de New-York à Genève. J’ai préparé mon voyage pendant quatre jours, puis je l’ai annulé. J’ai à nouveau décidé de partir, puis j’ai encore annulé. Finalement, j’ai annulé le voyage à New-York et je me suis rendu à Chicago en passant par New-York à l’aller et par Zürich au retour, parce que ma première intention était de me rendre à Chicago depuis cette soirée où je suis finalement resté avec Rav Rebibo. Alors, un grand miracle m’est arrivé. L’avion que j’avais prévu de prendre s’est écrasé et tous les passagers sont morts. Si je m’étais opposé à Rav Rebibo, que j’aie voyagé à Chicago et qu’un mois plus tard je n’aie pas annulé le vol pour New-York, j’aurais pris cet avion qui s’est écrasé… Grâce à Rav Nissim, le Ciel m’a accordé la vie et j’ai été sauvé. Ainsi, j’ai été gagnant dans toute cette histoire grâce à la foi que j’ai en Hachem et l’amour que je porte à la Torah. La foi était si puissante en moi que j’avais l’impression de la voir réellement.
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