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Devarim 13 Juillet 2013 6 Av 5773 |
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Le résultat de l’éducation est entre les mains des parents (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita) « Lavan, ‘Hatserot et Di Zahav » (Devarim 1, 1) Dans le traité Berakhot, la Guemara s’interroge sur la signification de Di Zahav : « Moché a dit devant le Saint, béni soit-Il Maître du monde, l’argent et l’or que Tu as accordés aux bnei Israël, au point qu’ils disent « daï » (cela suffit), c’est à cause d’eux qu’ils ont fabriqué le Veau d’Or. » Et Rabbi Yonathan a dit : d’où savons-nous que le Saint, béni soit-Il l’a reconnu ? C’est qu’il est dit (Hochéa 2, 10) : « Je lui ai donné beaucoup d’argent et d’or, ils en ont fait une idole. » Le Saint, béni soit-Il aime son peuple d’Israël à jamais, c’est pourquoi Il a accepté les paroles de Moché et leur a reconnu des circonstances atténuantes : c’est l’abondance d’argent et d’or qui a entraîné la faute du Veau d’Or. Mais il est évident que n’importe qui a la possibilité de surmonter des épreuves s’il le veut vraiment, car le Saint, béni soit-Il ne donne pas à l’homme une épreuve trop lourde pour lui. Il a le choix d’investir la fortune que lui a donnée D. dans un but louable, par exemple pour augmenter la gloire de D. dans le monde en soutenant ceux qui étudient la Torah, en aidant les pauvres et les déshérités, en assurant la subsistance de l’indigent et en répandant sa fortune en tsedaka et en actes de générosité. S’il a eu la sagesse de choisir cette voie-là, il a mérité d’être vainqueur de l’épreuve de la richesse, et il en recueillera la récompense dans le monde à venir. Mais si par malheur le mauvais penchant le domine, qu’il s’enorgueillisse en lui-même à cause de sa fortune et qu’il devienne un homme matérialiste, entièrement plongé dans les désirs et les plaisirs de ce monde, il aura utilisé son libre arbitre pour le mal, et qui peut dire comment cela se terminera pour lui ? Plus il aura de biens, plus il repoussera Hachem et Sa Torah, et le verset « Yéchouroun engraisse et regimbe » (Devarim 32, 15) s’accomplira en lui. Le verset nous prévient (Devarim 8, 11-14) : « Prends garde… que ton cœur ne s’enorgueillisse et que tu n’oublies Hachem ton D. », auquel cas tous les biens auront contribué à la perte, comme une « richesse conservée à ses possesseurs pour leur mal » (Kohélet 5, 12). J’ai souvent l’occasion de parler durement avec des riches qui ont rejeté le joug de la Torah et des mitsvot, et de le leur reprocher en face, sans aucune espèce de crainte. Je leur dis qu’il est dommage que le Saint, béni soit-Il leur ai donné tant d’argent, car avant de s’enrichir, ils conservaient encore la braise d’une certaine connaissance de Hachem, et maintenant l’argent les a aveuglés et ils ont oublié Hachem leur D. Dans un registre tout à fait différent, aux Patriarches aussi D. a donné une très grande richesse, et au contraire, plus leurs biens augmentaient, plus leur amour pour D. grandissait, parce qu’ils savaient que tout est entre Ses mains ; plus Il leur faisait de bien, plus ils s’attachaient à Lui, et ils utilisaient leur argent et leurs biens uniquement pour remercier D. et dans des buts spirituels. On voit donc bien que le libre arbitre et le discernement sont donnés à l’homme et que c’est à lui de choisir le bien ou malheureusement l’inverse. C’est la même chose en ce qui concerne celui à qui D. a accordé des fils et des filles. Il dépend de lui de choisir le bien et de leur inspirer le désir de suivre une voie droite, et il dépend aussi de lui de les faire descendre au plus profond des abîmes, à D. ne plaise. Le Saint, béni soit-Il promet à Avraham de nombreuses bénédictions, pourquoi ? « Parce que Je l’ai connu, afin qu’il ordonne à ses fils et à sa famille après lui d’observer la voie de Hachem en faisant ce qui est bien et juste » (Béréchit 18, 19). Le but essentiel de mettre au monde des enfants est de les éduquer dans les voies de la Torah et des mitsvot. Qu’ils soient des bnei Torah, qu’ils servent Hachem, que la crainte du Ciel se lise sur leur visage. Heureux celui qui mérite de choisir cette belle voie. Or quelle est notre peine de constater que certains choisissent le mal et élèvent leurs enfants dans une voie remplie de ronces et de chardons, sans Torah, sans mitsvot ! Dans ce cas, comment l’enfant pourrait-il ne pas fauter ? Et en fin de compte, au grand dam des parents, leurs enfants tournent mal et rejettent à la fois D. et leurs parents. C’est alors seulement que ces derniers se rappellent de faire un sérieux examen de conscience sur l’éducation empoisonnée qu’ils leur ont donnée, et ils pleurent dans leur désespoir. Comme l’ont dit les Sages (Berakhot 7b) : « La délinquance dans la maison de quelqu’un est pire que la guerre de Gog et Magog. » Et qu’est-ce qui a été la cause de tout cela ? Leur stupidité lorsqu’ils ont choisi pour leurs enfants une mauvaise éducation, l’éducation des non-juifs, vide de tout contenu spirituel. En revanche, observons la conduite d’Avraham. Il a choisi la voie de la Torah et a élevé son fils dans l’amour de Hachem, au point de tout sacrifier pour Sa gloire, c’est pourquoi Yitz’hak a donné sa vie en sacrifice avec joie et de tout cœur. Le Beit Yossef écrit (Ora’h ‘Haïm 292) : « Que signifie « Yitz’hak se réjouira », que nous disons dans la prière de min’ha de Chabbat ? Quand Avraham a dit « l’agneau pour le sacrifice, mon fils » (Béréchit 22, 8), Yitz’hak s’est immédiatement réjoui et a dit une chira. Quelle chira a-t-il dit ? Celle du sacrifice. » J’ai tenté d’expliquer de la même façon ce que nous disons auparavant : « Avraham a exulté. » Quand il a vu que son fils Yitz’hak était arrivé à un niveau tellement élevé, et que non seulement il ne regrettait pas d’être sacrifié sur l’autel, mais qu’il chantait et se réjouissait de donner sa vie en l’honneur de Hachem, immédiatement « Avraham a exulté. » Avraham en a ressenti une joie immense, en disant : « Heureux suis-je d’avoir mérité un tel fils ! » C’est cela mon bonheur sur terre, de voir mon fils attaché à Hachem et suivre la voie de la Torah. C’est ce qui est dit dans la suite : « Ya'akov et ses fils s’y reposeront », si Avraham et Yitz’hak lèguent à Ya'akov et à ses descendants une voie parfaite dans le service de D., s’ils accomplissent Ses mitsvot dans la joie et sont prêts à donner pour Lui tout ce qu’ils ont, jusqu’à leur vie, il est certain qu’il leur est toujours assuré que leur voie sera dans le calme, la paix et la sécurité. Et malgré toutes les épreuves qu’ils devront traverser, ils seront toujours remplis de bonheur, parce qu’ils savent en toute certitude que tout vient de Lui, et que tout ce qu’ils possèdent est à Lui, alors pourquoi s’attristeraient-ils et soupireraient-ils? C’est pourquoi « Ya'akov et ses fils s’y reposeront », ils seront toujours heureux et se réjouiront de servir D., comme Avraham et Yitz’hak. Par conséquent tout dépend du choix, de la façon dont on désire élever ses enfants, et heureux celui qui a la sagesse de choisir au mieux, de choisir la voie sainte, de la même façon qu’Avraham a élevé Yitz’hak. LES PAROLES DES SAGES Toutes sortes de tourments pour la destruction du Temple Les propos qui suivent ont été prononcés au nom du Rav Eliachiv zatsal : « Rabbi a pris le livre des Lamentations pour le lire. Quand il est arrivé au verset ‘‘Comme Il a précipité du ciel jusqu’à la terre’’, le livre lui est tombé des mains. Il a dit ‘‘D’un toit élevé jusqu’à un puits profond’’ (‘Haguiga 5b). » De son temps, Rabbi sentait que le livre des Lamentations n’exprimait pas suffisamment la terrible destruction qui a eu lieu à son époque. Pour reprendre ce qu’il dit lui-même dans le Yérouchalmi (Chapitre 4) : « L’écart entre le saint des saints et les choses les plus profanes est le même que celui qui sépare notre génération de celle de Rabbi Yossi. » C’est pourquoi le livre lui est tombé des mains. Mais pourquoi a-t-il perçu cela uniquement dans ce verset ? De plus, que signifie « Jusqu’à un puits profond » ? En réalité, quand on précipite la « gloire d’Israël » du ciel jusqu’à la terre, quiconque passe remarque que cette « gloire d’Israël » (c’est-à-dire la pureté, la discrétion, les lois de la Torah et ses mitsvot) est présente. On peut espérer que quelqu’un la prenne en pitié et la relève. Mais quand elle est précipitée dans « un puits profond », quiconque passe sur la terre ne réalise même plus qu’il l’écrase, alors plus personne n’est susceptible de la prendre en pitié ! Nos Sages expliquent (Eikha Rabba Peti’hout 24) : « A ce moment-là, Hachem a pleuré en disant ‘‘Malheur à Moi ! Qu’ai-Je fait ? J’ai installé Ma présence divine en bas pour les bnei Israël, mais maintenant qu’ils ont fauté, Je reviens à Ma première demeure. Loin de Moi d’être un objet de moquerie des peuples et la risée des créatures.’’ C’est alors qu’est arrivé l’ange Metatron, il est tombé sur sa face et a dit : ‘‘Maître du monde, c’est moi qui vais pleurer, pas Toi.’’ D. lui a répondu : ‘‘Si tu ne Me laisses pas pleurer maintenant, Je Me retirerai dans un lieu où tu ne peux pas entrer et J’y pleurerai, comme il est dit ‘Mais si vous n’écoutez pas ceci, Mon âme, en secret, pleurera sur cette arrogance’.’’ » Metatron, le prince du monde, qui observe le désert et la désolation du monde, la destruction que l’on veut installer sur la terre, pleure. Mais il existe un endroit intérieur, un endroit spécifique uniquement pour D. et Lui seul connaît la profondeur de la destruction. « Mon âme, en secret, pleurera. » Là-bas, seuls peuvent se lamenter ceux qui prennent la mesure de la destruction du mont Sion en ruines, foulé par les renards. La destruction n’a pas commencé lorsque Titus est entré dans le saint des saints. Titus n’a fait que « moudre de la farine déjà moulue » (Sanhédrin 96b). C’est Jérémie qui a vu la destruction, quand les juifs ont déchiré le livre de la Torah, quand la « gloire d’Israël » a été précipitée à terre. Telle est la situation d’Israël, si bien qu’il n’y a aucune garantie pour ce que nous voyons : ni la terre d’Israël, ni Jérusalem, ni même le Temple ! « On raconte l’histoire d’une femme veuve qui habitait dans le quartier de Rabban Gamliel et qui a perdu ses deux fils. Elle a pleuré pendant sept années entières et Rabban Gamliel s’asseyait sur le lit et pleurait avec elle toute la nuit, jusqu’à en faire tomber ses cils. C’est ainsi que ses disciples ont été au courant de la chose et ont fait partir la femme » (Yalkout Chim’oni Eikha 1007). En réalité, quand Rabban Gamliel a vu cette veuve prendre le deuil pour ses fils dont le corps était mort, il s’est rappelé que tant d’enfants se détériorent en portant une âme morte dans un corps vivant. C’est pourquoi il s’asseyait pour pleurer sur leur sort jusqu’à en faire tomber ses cils ! Sur le verset « Elle pleure amèrement dans la nuit » (Lamentations 1, 2), on peut demander pourquoi justement la nuit ? Nos Sages répondent que « quiconque pleure pendant la nuit, sa voix sera entendue » (Sanhédrin 104b). Nous ne sommes pas préoccupés de la même manière par tous les sujets. De même, les sentiments qui nous mènent à partager la peine d’autrui ne sont pas tous du même ordre. Ils dépendront de la valeur qu’on attribue à ce qu’on a perdu et de la souffrance qu’on ressent. Par exemple, notre réaction diffèrera selon que notre ami ou quelqu’un qui nous est cher est dans une situation de danger, que sa vie est en suspens, ou que, D. préserve, il s’est déjà éteint. Dans ce dernier cas, il y a un temps pour tout et on finira par oublier celui qui a disparu (Pessa’him 54b). Et avec le temps, on trouvera la consolation et on ira mieux. En revanche, si le défunt a subi une mort inhabituelle, par exemple s’il s’est noyé, ou qu’une bête sauvage l’a dévoré sans rien en laisser, ou encore s’il a été brûlé et consumé, on ne retrouvera pas la sérénité. En effet, c’est ce qui s’est produit pour Ya’akov : « II la reconnut et s’écria ‘‘La tunique de mon fils ! Une bête féroce l’a dévoré ! Yossef a bel et bien été mis en pièces !’’ » (Béréchit 37, 33). Ce n’était pas une mort courante, ni même provoquée par une bête ordinaire qui tue sa victime en laissant un quelconque « souvenir ». Mais « une bête féroce l’a dévoré », ne laissant même pas un os, « il a été mis en pièces » entièrement. Alors, « il refusa toute consolation » : Ya’akov n’a pas pu retrouver de sérénité. « Quiconque pleure pendant la nuit » signifie pour une perte semblable à la nuit, qui est totale, « sa voix sera entendue » : elle aura un fort écho chez tous ceux qui l’entendent ! S’il en est ainsi pour un corps qui est consumé, combien cela est-il plus grave pour une âme qui est brûlée, cette chose éternelle dont il ne reste plus rien parmi les âmes pures. Nos Sages rapportent que Rabban Gamliel pleurait, lui aussi, pour ces âmes-là qui partaient à la destruction. « Quand vous aurez engendré des enfants, puis des petits-enfants… si vous dégénérez alors… J’en prends à témoin contre vous, aujourd’hui… vous disparaîtrez promptement… vous serez détruits » : si le peuple ne préserve pas sa spécificité afin qu’on le reconnaisse, il peut aller jusqu’à sa perte et à sa destruction. A l’époque du Temple, on pouvait guérir des maladies de l’âme par l’intermédiaire des cohanim, à travers le service du Temple. Ainsi la situation spirituelle était forte. En effet, le soir de Kippour, on faisait passer devant le cohen gadol des vaches, des béliers et des moutons pour qu’il les reconnaisse. Nos Sages demandent (Yoma 18) : « Pourquoi pas des boucs ? Parce qu’on apportait ces derniers uniquement pour des fautes, et le cohen gadol aurait pu en être découragé ! » Le seul fait de savoir qu’il y a des fauteurs dans le peuple d’Israël et qu’on apporte, pour cette raison, des boucs expiatoires à Yom Kippour, pouvait déjà causer un « découragement » chez le cohen gadol. Une chose pareille était-elle possible ? « Pourtant, aucune personne ne pouvait passer une nuit à Jérusalem tout en étant détenteur d’une faute, comme il est dit ‘‘la justice y résidera’’ ! (Chir Hachirim Rabba 1, 6). » C’est ce que nous demandons à la fin de la Méguilat Eikha : « Ramène-nous vers Toi, Hachem », anime-nous d’un éveil de repentir, « nous voulons Te revenir », et alors « renouvelle pour nous les jours d’autrefois », que revienne l’état spirituel d’autrefois. GARDE TA LANGUE D’une manière qui s’interprète négativement L’autorisation de dire du lachon hara devant trois personnes ne s’applique que s’il ne s’agit pas d’une critique absolue, mais de propos qui peuvent être interprétés de deux façons. On suppose donc que quelqu’un qui parle devant trois personnes sait que ses paroles vont arriver aux oreilles de l’autre et que par conséquent il les raconte d’une manière positive. Mais s’il en parle d’une façon qui mène à une interprétation négative, cela sera interdit même devant trois personnes. A LA LUMIERE DE LA PARACHAH Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita La clé du Temple est entre nos mains Une des raisons énumérées par nos Sages pour expliquer la destruction du Temple est la négligence dans l’étude de la Torah, comme il est dit dans le verset (Jérémie 9, 11) « Pourquoi ce pays est-il ruiné ? Hachem l’a dit : C’est parce qu’ils ont abandonné la loi que Je leur avais proposée. » De même que l’étude de la Torah équivaut à la totalité des autres mitsvot, son absence est une faute équivalente à l’ensemble des autres fautes. Ainsi nous devons, en cette période, renforcer notre investissement dans la Torah. Chacun de nous, petit ou grand, devra fixer des moments pour l’étude, fournir des efforts pour elle et se fatiguer pour la comprendre autant qu’il en est capable. Si on s’y est investi autant qu’on le pouvait sans toutefois la comprendre jusqu’au bout, Hachem, dans le monde à venir, nous aidera à la comprendre dans les moindres détails et avec profondeur. En effet, j’ai trouvé dans les livres saints le commentaire suivant au sujet du verset (Devarim 1, 5) « Moché commença (hoïl) à exposer cette loi et il dit » : les lettres du mot « hoïl » composent le nom « Eliahou ». Ainsi dans le monde futur, lors de la rédemption, le prophète Eliahou viendra nous expliquer la Torah et résoudre toutes les questions compliquées qui se sont posées à nous lors de son étude. C’est pourquoi lorsque la Guemara reste sur une question, elle conclut par le mot « Tékou », qui est d’après une des interprétations un acronyme de « Tichbi Yétarets Kouchiot Véaba’ayot » (Tichbi (le prophète Eliahou) résoudra les difficultés et les problèmes). De même, il nous faudra accomplir les mitsvot avec encore plus d’exactitude et d’amour, car si on se montre paresseux et qu’on ne les observe pas correctement, on entrera aussi dans la catégorie de ceux qui « ont abandonné la loi que Je leur avais proposée ». N’oublions pas que nous étions tous présents au mont Sinaï et avons tous prêté le serment d’accomplir toutes les mitsvot de D. De ce fait, quiconque néglige une mitsva, même la plus petite, commet tout d’abord la faute de mépriser un commandement de D., mais transgresse également le principe (Bemidbar 30, 3) selon lequel « il ne peut violer sa parole : tout ce qu’a proféré sa bouche, il doit l’accomplir. » Ayant prêté serment, au mont Sinaï, d’accomplir la parole de Hachem, nous violerions notre parole et notre serment si nous ne les respections pas. Nous nous efforcerons donc de nous renforcer tant dans l’étude de la Torah que dans l’accomplissement des mitsvot, scrupuleusement et avec exactitude. Nous éviterons la haine gratuite entre deux personnes et au sein d’un couple et multiplierons l’amour gratuit. C’est ainsi que nous mériterons la rédemption entière et rapide, de nos jours, Amen, Amen. A LA SOURCE « Et je désignai les principaux de vos tribus, hommes sages et connus. » (1, 15) Au sujet des dires de la Guemara (Traité Erouvin 100b) selon lesquels Moché n’a pas trouvé d’hommes « intelligents », le Rav Ovadia Yossef demande : Comment est-il possible que Moché n’ait pas trouvé de gens intelligents dans la génération du désert, appelée « génération de la connaissance (dor dé’a) », alors qu’il est dit de la génération suivante « Des gens d’Issakhar, remplis de connaissance des temps » ? Il explique que toute la caractéristique de l’intelligence consiste à déduire une chose à partir d’une autre, à approfondir et à se fatiguer pour comprendre des halakhot peu claires selon des difficultés et des raisonnements dialectiques, jusqu’à arriver à la halakha. On dit que dans la génération des Tannaïm, il y avait trois cents sections de la Michna. Alors a fortiori dans la génération de Moché, où tous les sujets de la vie leur étaient explicités. De plus, Moché se trouvait avec eux et ils connaissaient exactement chaque halakha sans avoir besoin de réfléchir pour la déduire. C’est pour cette raison que les hommes sages étaient nombreux, mais pas les hommes « intelligents » ! « Si une affaire est trop difficile pour vous, déférez-la moi et j’en prendrai connaissance. » (1, 17) Il est rapporté dans l’ouvrage « Keter Chem Tov », au nom du Ramban : Voici le principe en ce qui concerne toute chose dont on ne sait pas si elle est permise et convenable, ou non : nous pourrons nous analyser en nous éloignant du plaisir que cette chose procure. Alors, nous envisagerons le sujet de manière juste et saurons si telle est la volonté de D. C’est la signification du verset « Si une affaire est trop difficile pour vous », une chose dont vous ignorez si elle est autorisée, « déférez-la moi » : afin que toutes vos actions et vos considérations soient uniquement pour le Nom divin. « Mais Hachem n’entendit pas vos cris, Il ne vous écouta pas. » (1, 45) Le Alcheikh explique cette attitude de D. : De manière générale, les pleurs nous rapprochent de Hachem, car les portes des larmes ne sont pas verrouillées. Mais malgré tout « Il ne vous écouta pas » : même si les pleurs provoquent généralement une écoute plus proche, Il ne vous écouta pas. Ceci est précisé par l’expression « Vous avez de nouveau pleuré » : on cherche à comparer cette lamentation à la première « Et le peuple passa cette nuit à gémir. » Or cette fois-là, ils n’ont pas pleuré pour se repentir, mais parce qu’ils craignaient les Amorréens. Ici, ils n’ont pas pleuré parce qu’ils avaient fauté devant D., mais plutôt parce qu’« Ils les taillèrent en pièces jusqu’à ‘Horma ». C’est la raison pour laquelle Hachem ne les a pas écoutés, car les pleurs étaient « vers vous », uniquement pour leurs besoins. LA VIE DANS LA PARACHA A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar « Ecoutez vos frères » (1, 16) Ceci est difficile à comprendre : quelle est l’utilité de ce commandement ? Si l’on n’écoute pas, sur quoi jugera-t-on ? Cela signifie peut-être que le juge ne doit pas présenter un visage joyeux et lever les yeux vers l’un alors qu’il évite le regard de l’autre. La façon d’écouter doit être identique pour les deux partis. Tel est le sens du verset : écoutez de manière égale tous vos frères. Si le juge lève les yeux, qu’il les lève pour les deux et s’il les baisse, qu’il les baisse pour les deux. Ou peut-être que le juge ne doit pas lever les yeux du tout. En effet, il pourrait induire l’un d’eux en erreur en regardant l’autre d’un œil favorable et l’empêcher ainsi d’avancer ses arguments. J’ai entendu un grand Rav d’Israël, très cher à mes yeux, Rabbi Moché Berdugo, dire qu’il veillait, pendant un jugement, à ne jamais lever les yeux. Il sentait que s’il levait les yeux vers l’une des parties, il troublerait la partie adverse. Il disait « Ecoutez vos frères » : il faut faire en sorte de considérer les paroles des différents partis sans aucune distinction. C’est ainsi que vous jugerez avec droiture. SUJETS D’ACTUALITE La pierre attend de revenir à sa place Un matin du mois d’Eloul 5673, dans la Jérusalem d’avant la guerre, le Dr Schmidt, consul général de l’empereur Wilhelm à Jérusalem, se présenta chez le docteur Moché Wallach, directeur du légendaire hôpital « Cha’arei Tsédek », avec à la main un petit paquet très soigneusement enveloppé. Le Dr Schmidt posa le paquet sur la table, dans un état de grande excitation, et dit : « Mon cher ami, je vous ai apporté ici un cadeau magnifique, vous avez sauvé mon enfant d’une mort certaine. Je n’ai pas trouvé de meilleur moyen de vous exprimer ma reconnaissance. » Le directeur de l’hôpital, le Dr Moché Wallach, qui était déjà habitué à des cadeaux de ce genre, défit le paquet et découvrit à l’intérieur une petite pierre merveilleusement taillée. « C’est une pierre sainte de l’endroit le plus sacré pour notre foi, déclara avec emphase le Dr Schmidt, sa face intérieure était tournée vers le Temple. Je l’ai reçue en cadeau d’un archéologue hollandais qui participait à des fouilles aux environs du mont du Temple. Cette petite pierre est tombée (et a même peut-être été enlevée délibérément). Prenez-la, je vous en prie, Dr Wallach, et gardez-la en souvenir. » Les années passèrent, le Dr Wallach restait fidèle au poste pour les citoyens de Jérusalem, et voici que le mercredi 18 Nissan 5690, il fit entrer un bébé dans l’alliance d’Avraham dans le quartier Batei Ma’hassé au-delà des remparts de la ville, et se dépêcha immédiatement de retourner à son poste à l’hôpital Cha’arei Tsédek. Sur le chemin de l’hôpital, il s’arrêta au Mur occidental pour y déverser son cœur et sa prière, comme il en avait l’habitude. Alors qu’il était encore en prière, tout à coup une pierre tomba sur lui d’en haut et vint le frapper. Le toupet des chebab dépasse toutes les limites, se dit-il. Il ramassa la pierre, la mit dans sa poche et se rendit chez son ami, qui était très actif en faveur de la Torah et du ‘hessed, le Dr Mordekhaï Buxbaum. « Il faut donner une leçon une bonne fois pour toutes à ces vauriens », éclata le Dr Wallach. Buxbaum, de son côté, téléphona immédiatement à la police britannique, où le commandant lui fit savoir que « nous avons déjà eu le temps d’examiner la chose, et nous avons découvert que ce ne sont pas des Arabes qui ont manipulé cette pierre, mais c’est le vent qui a fait cela tout seul. » En entendant cela, le Dr Wallach, qui s’apprêtait déjà à sortir de chez son ami, s’arrêta tout à coup et lui dit : « Viens avec moi à l’hôpital, je voudrais te montrer quelque chose. » Buxbaum accepta, et les deux se rendirent ensemble à Cha’arei Tsédek. Quand ils arrivèrent à l’hôpital, le Dr Wallach alla dans sa chambre, ouvrit un tiroir et lui montra la pierre archéologique qu’il avait reçue du consul général de l’empereur Wilhelm. Il posa la pierre sainte devant lui et lui dit : « Mordekhaï ! Je crois que tout cela m’est peut-être arrivé comme un message venu d’en haut, parce que j’ai gardé chez moi une pierre tellement sainte qui avait été prise dans un endroit sacré pour le peuple d’Israël. » Les deux étaient très pieux, en conséquence de quoi ils prirent la pierre et se rendirent chez le Rav de Jérusalem, qui était à l’époque le gaon Rabbi Yossef ‘Haïm Sonnenfeld zatsal, pour lui demander ce qu’il fallait faire selon la Torah. Très ému, le Dr. Wallach posa la pierre sur la table du Rav, et avant qu’il ait eu le temps de faire sortir le moindre son de sa bouche, celui-ci lui dit : « Une odeur de sainteté se dégage de cette pierre ! » Quand Rabbi Yossef ‘Haïm Sonnenfeld eut entendu tous les détails, il dit à ses hôtes : « Il vous est permis de garder la pierre, cela ne constitue pas une utilisation personnelle d’un objet sacré. » Puis il ajouta en les bénissant : « Puisse la volonté de D. être que nous méritions tous de rentrer en pureté dans la cour du Temple, et alors nous remettrons la pierre à sa place. Les années passèrent. La guerre d’Indépendance éclata, Jérusalem resta aux mains des Arabes, et ce même Ticha BeAv, les habitants de Jérusalem ne purent se rendre au Kotel pour dire les prières du jour et se lamenter, selon la coutume, sur la destruction du Temple. Le Dr Mordekhaï Buxbaum alla chez son ami le vieux Dr Wallach, et tous deux évoquèrent des souvenirs en soupirant sur la prise du Mur occidental par des étrangers. Tout à coup, le Dr Wallach bondit, alla vers la bibliothèque de son salon, et en sortit la pierre avec des mains tremblantes, en disant à son ami : « Mordekhaï ! J’ai vieilli et je ne sais pas jusqu’à quand je serai là, qui sait si je mériterai de voir se réaliser la bénédiction du Rav Yossef ‘Haïm, je t’en prie, prends la pierre, peut-être que toi tu auras cette chance, ou peut-être tes descendants mériteront-ils de vivre jusqu’à l’arrivée du Machia’h, alors ils remettront la pierre à sa place. » Et tous les Ticha BeAv, après la récitation des kinot, le Dr Buxbaum avait l’habitude de faire sortir la pierre, de la contempler et d’évoquer le saint Temple avec nostalgie. Lui non plus n’a pas mérité d’en voir la reconstruction. Son fils, le Rav Yossef Buxbaum zatsal, qui a fondé l’institution de Torah « Makhon Yérouchalayim », et qui a donné à la bibliothèque juive de nombreuses dizaines de livres sacrés de grands noms de notre peuple, avait lui aussi la coutume, tous les ans la nuit de Ticha BeAv, de faire sortir la pierre et d’aspirer intérieurement à la construction du Temple. Lui non plus ne mérita pas la réalisation de la bénédiction du tsaddik de Jérusalem, remettre la pierre à sa place. Et nous attendons encore et croyons que le Temple sera reconstruit rapidement et de nos jours, et là nous servirons D. avec amour et crainte, comme autrefois. LE « SIYOUM HACHASS » Le feu qui ne s’éteindra pas Au cours du « Siyoum HaChass » qui a eu lieu à Jérusalem en 5765, l’Admor d’Erloï chelita a évoqué les paroles de son ancêtre le ‘Hatam Sofer sur le verset « dans Sa droite une loi de feu pour eux ». Il a expliqué que les mots « dat lamo » (une loi… pour eux) sont formés des mêmes lettres que « Talmud », alors que « Mimeino ech » signifie que lorsque le juif étudie la sainte Torah, le Char sacré l’entoure, comme il est écrit dans le Séfer Ha’Haïm : les lettres du mot Guemara sont les premières lettres des mots Gabriel, Mikhaël, Raphaël, Ouriel. Et nos Maîtres les Ba’alei HaTossefot (Souka 28a) ont dit au nom du Talmud Yérouchalmi que Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua étaient en train d’étudier la Torah, et un feu est tombé du ciel et les a entourés. C’était cela l’étude des saints Tannaïm. Nous aussi, qui étudions la Torah, nous devons nous efforcer que ce soit avec le feu de l’enthousiasme, l’amour de Hachem et le bonheur de mériter d’étudier la Torah. Il a également cité une merveilleuse allusion au nom de son aïeul, que la Torah orale, la Guemara, se termine par la lettre « tav » (halakhot), et commence par la lettre « tav » (Tana). Les michnaïot se terminent par le mot « chalom », qui se termine par la lettre « mem », et commencent par la lettre « mem » (méemataï). Les lettres « tav tav mem mem » évoquent le mot « tetamem », rendent intègre, ce qu’on mérite par l’étude de la Michna et de la Guemara, ainsi qu’il est écrit : « Sois intègre envers Hachem ton D. » Et l’Admor chelita a ajouté qu’il faut dire que la lettre « tav », par laquelle se termine le Talmud et par laquelle il commence, est l’initiale de « tefila » (prière) et de « techouva » (repentir). En effet, pour réussir dans la Torah, il faut la prière. Pour cela, il faut demander constamment à Hachem d’éclairer nos yeux par la Torah, et également prier que nous soyons fermement attachés à Lui et qu’Il donne en nos cœurs de L’aimer et de Le craindre. Il faut toujours s’exprimer devant notre Père du ciel.
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