La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Ré'eh

3 Août 2013

27 Av 5773

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

21:09*

22:22

Lyon

20:50*

21:58

Marseille

20:41*

21:47

* faire rentrer le chabbat selon votre communauté

ARCHIVES

Ecouter est la source de la bénédiction

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Vois, Je place devant vous aujourd’hui la bénédiction et la malédiction » (Devarim 11, 26)

Notre sainte Torah promet la bénédiction et de grands bienfaits à tous ceux qui font la volonté de Hachem et suivent Ses voies, mais par ailleurs, la malédiction à ceux qui ne tiennent pas compte de Sa volonté et négligent Ses mitsvot. Et la Torah ajoute : « la bénédiction quand vous écouterez les mitsvot de Hachem, et la malédiction si vous n’écoutez pas les mitsvot de Hachem », ce qui signifie que l’essentiel de la bénédiction dépend du fait d’écouter les mitsvot.

Il y a beaucoup de gens qui en réalité écoutent et connaissent les mitsvot de Hachem, mais comme il leur est difficile de les assumer et qu’ils préfèrent se sentir totalement libres, ils font semblant de ne rien avoir entendu. C’est contre cela que la Torah met en garde en disant : « la bénédiction quand vous écouterez », la bénédiction ne vient que si l’homme tend effectivement l’oreille pour entendre les mitsvot de Hachem, d’une écoute qui pénètre jusqu’au cœur, en prêtant attention aux paroles de Hachem et à Ses ordres et en s’y tenant avec force. Mais par ailleurs, « la malédiction si vous n’écoutez pas », celui qui fait semblant de ne rien avoir entendu, parce qu’il n’est pas intéressé à amender ses voies et à améliorer sa conduite et qu’il préfère garder ses mauvaises habitudes et suivre les fantaisies de son cœur, alors la malédiction est tapie à sa porte.

Quand j’étais en Argentine, c’était le moment de la coupe du monde de football. Pendant le match, on ne voyait pas âme qui vive dans les rues de la ville, les rues étaient désertes et totalement vides. Tout le monde était chez soi face au petit écran et suivait le match avec angoisse, dans l’espoir que l’équipe qu’il soutenait allait remporter la coupe. Il régnait au dehors un silence mystérieux et redoutable, mais quand une équipe quelconque marquait un but, ce silence était rompu d’un seul coup, tout le monde se mettait à hurler, et le bruit des voix et des rugissements jaillissait des fenêtres avec une émotion extraordinaire…

Naturellement, en faisant un examen de conscience pénétrant, nous sommes parfaitement conscients qu’au bout du compte, le Saint, béni soit-Il nous placera des images devant les yeux pour nous montrer comment nous nous sommes enthousiasmés au moment du match quand un but a été marqué, et alors Il nous adressera une question terrible : « Est-ce qu’une seule fois dans ta vie tu as répondu avec un pareil enthousiasme « Amen, yéhé chemé rabba » ? Or les Sages ont dit (Chabbat 119b) : « Quiconque dit « Amen yéhé chemé rabba » de toutes ses forces, on lui déchire le décret de soixante-dix ans », alors pourquoi ne nous mettrions-nous pas nous aussi à crier à tue-tête en nous excitant comme eux lorsqu’il s’agit d’une mitsva ? Mais à notre grand regret, nous avons une lacune dans le « quand vous écouterez », car s’il est certes vrai que nous entendons tous et que nous connaissons toute l’importance de répondre au kaddich, de même que nous avons tous entendu beaucoup de choses sur la nécessité de répondre « Amen » avec beaucoup de concentration, il ne s’agit pas d’une écoute forte qui arrive jusqu’au cœur et au cerveau, mais d’une écoute uniquement extérieure et comme passagère, qui s’en va comme elle était venue, tout cela parce que nous n’avons aucun désir sincère de modifier des habitudes bien ancrées en nous.

C’est pourquoi nous nous comportons comme si nous n’avions rien entendu, or la Torah dit « la bénédiction, quand vous écouterez », si l’homme désire la bénédiction de Hachem, il doit écouter véritablement et attentivement. Et s’il tend effectivement l’oreille pour entendre les mitsvot de Hachem, il se produira certainement en lui un changement bénéfique, cette écoute portera ses fruits, il s’améliorera et rectifiera sa conduite.

C’est de cette façon que je voudrais expliquer le verset « la bénédiction, quand vous écouterez ». Cela signifie que quiconque souhaite la bénédiction de Hachem doit écouter Sa voix et accomplir Ses mitsvot dans toutes les situations, sans faire de calculs divers ni considérer les résultats probables de ses mitsvot. Et même s’il existe malheureusement un risque d’avoir par exemple des fils impies, il est tout de même de notre devoir de faire la volonté de D. et d’écouter Sa voix dans les moindres détails de ce qu’elle a ordonné, sans calculs ni suppositions. C’est cela la grande bénédiction de « quand vous écouterez », il s’agit d’écouter et d’accomplir la volonté de D. sans aucune condition ni limitation.

Tout homme a le devoir de faire la volonté de D. et d’écouter Sa voix totalement et efficacement, à la façon dont les responsables communautaires donnent toute leur attention à agir en faveur de la communauté, et dont les commerçants sont plongés jusqu’au cou dans leurs affaires. C’est ainsi que le ben Torah doit investir toute son énergie dans son travail, qui concerne la sainteté. Tout son but sur terre doit être uniquement d’accomplir les mitsvot « écoutées », c’est-à-dire d’accomplir la volonté de D. et d’obéir à Sa voix. Il lui est interdit de se contenter de peu et de dire qu’il lui suffit de pas grand-chose, il doit au contraire accroître en lui-même ses aspirations spirituelles.

En pratique, on doit dès l’enfance désirer s’élever en Torah et devenir un très grand talmid ‘hakham, et ce désir aidera à parvenir à la grandeur. Ainsi par exemple, on raconte sur le gaon Rabbi Mordekhaï Gifter zatsal que lorsqu’il était petit, il avait un album de photos des grands d’Israël. Sur l’une des pages de l’album, il avait laissé une place vide. Quand sa mère s’en était étonnée, il lui avait répondu modestement : « Plus tard, je voudrais être un grand talmid ‘hakham, et c’est exprès que j’ai laissé une place vide dans mon album, pour que ma photo figure parmi celles des grands de la Torah… » Et effectivement, cette pure ambition s’est réalisée, car dès son enfance il s’est donné du mal pour étudier la Torah, au point de devenir l’une des grandes figures de Torah de sa génération.

C’est cela la bénédiction dont parle la Torah : « la bénédiction, quand vous écouterez ». Quiconque écoute la parole de Hachem et se consacre à la sainte Torah, la bénédiction lui est promise, sa Torah l’élèvera, le grandira et le transformera en talmid ‘hakham de stature, qui sera connu parmi les grands d’Israël, ceux qui sont en tête du royaume de la Torah.

Puissions-nous tous nous dévouer pour faire la volonté de D., et véritablement écouter Sa voix pour notre bien, amen, amen.

SUJETS D’ACTUALITE

Où est-ce écrit ?

« Vous êtes des fils pour Hachem votre D. » (Devarim 14, 1)

Turnus Rufus l’impie savait distinguer entre les deux qualificatifs attribués aux bnei Israël : d’un côté « des fils », et de l’autre « des serviteurs ». La Guemara (Bava Batra 10a) rapporte que ce mauvais a dit à Rabbi Akiva : « Quand vous faites la volonté de D., vous êtes appelés fils, et lorsque vous ne faites pas Sa volonté, vous êtes appelés serviteurs. »

Le Maguid de Jérusalem, Rabbi Shalom Schwadron zatsal, demande ce que signifie l’expression « faire la volonté de D. », alors qu’il aurait mieux valu dire « quand vous exécutez les ordres de D., vous êtes appelés fils, et dans le cas contraire, vous êtes appelés serviteurs ». Par ailleurs, comment peut-on définir ceux qui ne font pas la volonté de D. comme des « serviteurs » ? Un serviteur qui dirait à son maître qu’il n’est pas prêt à accomplir ses ordres serait-il digne du titre de serviteur ? Quelle espèce de « serviteur » est-ce là, qui annonce à son maître qu’il n’est pas disposé à faire sa volonté ?

Il y a employé et employé

Je vais vous donner une parabole, dit Rabbi Shalom. Je rentre une veille de fête dans une boutique où se pressent les clients. Le boutiquier a du mal à soutenir le rythme, il court d’un endroit à l’autre pour servir ses clients, descendre de la marchandise, en rapporter de l’entrepôt, donner à chacun ce qu’il demande, et il s’écroule presque d’épuisement. De côté, dans une petite pièce, un jeune garçon est assis pour tenir les comptes de la boutique. C’est un employé fidèle et entièrement consacré à son travail, mais le chaos qui règne en dehors de la pièce ne l’intéresse pas. Il reçoit un salaire pour tenir les comptes de la boutique, et non pour aider le propriétaire à servir ses clients. Ce n’est pas du tout son affaire.

Je quitte cette boutique et je rentre dans celle d’à-côté, où règne aussi une grande pagaille à cause du nombre de clients. Le propriétaire court d’un côté à l’autre pour les servir. Là aussi, il y a dans une petite pièce un jeune garçon qui tient les comptes, mais contrairement au premier, quand il voit la quantité de clients qui se pressent dans la boutique, il se lève, ferme son livre de comptes et sort pour aider le propriétaire à servir les clients. Il continuera ses comptes plus tard, quand toute cette presse se sera un peu calmée.

Quelle est la différence entre ces deux employés ? C’est très simple : le deuxième est le fils du boutiquier. Il est vrai que la plupart du temps il s’occupe de tenir les comptes, mais quand il voit cette affluence de clients, il ne se dit pas « ce n’est pas mon affaire ». C’est bel et bien son affaire à lui aussi. Il sent que la boutique lui appartient aussi, maintenant et plus tard, c’est pourquoi il aide son père dans tout ce qui concerne sa gestion. Alors que le premier est un salarié : Il est payé par le propriétaire comme comptable, il accomplit soigneusement son travail, mais sans plus. Il ne ressent aucun besoin de se mettre à courir entre les clients, car dans son contrat de travail ne figure rien de semblable.

Par conséquent, dit le Maguid, il en va de même de l’accomplissement des mitsvot. Il y a deux sortes de juifs. Il y a celui qui « fait la volonté de D. », il observe les mitsvot du Créateur avec grand soin, mais au-delà de cela, il se demande aussi ce que le Saint, béni soit-Il attend de lui en ce moment, quel rôle lui est imparti à chaque instant ici-bas. Il se sent comme un « fils » du « maître de maison », c’est pourquoi il se soucie de faire la volonté du Créateur. En revanche, il y en a un autre qui accomplit les ordres du Créateur, mais sans plus. Certes, il observe les mitsvot, mais en même temps on pourra le voir se conduire de façon répréhensible, et alors quand on lui fait des remarques, il demande : « Où est-il écrit que ce soit interdit ? Si ce n’est pas « écrit », je n’ai pas le devoir de le faire. » Il ne se sent pas comme un « fils ». Certes, c’est un « serviteur » qui fait la volonté de son maître, mais il ne sent pas que faire la volonté du Créateur soit « son affaire ».

Tout n’a pas besoin d’être écrit

Le ‘Hafets ‘Haïm zatsal a un jour fait un discours sur un sujet important devant un grand public, et il a dit entre autres choses : « Vous allez certainement me demander où ce que je vous raconte est écrit. Je vous réponds : c’est écrit ici », et tout en parlant il se frappa la poitrine avec force. Tout n’a pas besoin d’être « écrit ». Il y a des choses qui ne sont pas nécessairement écrites, mais celui qui se sent comme un « fils » comprend que c’est la volonté de son Père des cieux.

Ces jours-ci exactement, énormément de bnei Torah et de ba’alei batim se trouvent en vacances, pendant la période de « bein hazmanim ». On trouve partout des gens pieux, en Israël et dans le monde entier, et leur devoir est de sentir que partout, ils sont des soldats dans la plus grande et la plus merveilleuse armée du monde. Ils sont les fidèles ambassadeurs qui représentent le monde de la Torah, et ils portent avec eux la parole de Hachem en tout lieu où ils se trouvent.

Cette idée figure dans des lettres de grands de la Torah et de Rachei yéshivot : « Il faut pousser les élèves des yéshivot à continuer, pendant la période de « bein hazemanim », à observer les habitudes de la yéchiva dans leur conduite personnelle, à conserver la même façon de s’habiller et à choisir les endroits où ils se trouvent. En effet, la communauté de ceux qui observent la Torah se compose d’enfants fidèles du Saint, béni soit-Il, qui doivent sentir que la sanctification de Son Nom dans le monde est leur « affaire personnelle ». Tout n’a pas besoin d’être « écrit ». Tout ne rentre pas dans le cadre d’une « interdiction » ou d’une « permission ». De même, il existe aussi une « cinquième partie » du Choul’han Aroukh, car quiconque craint le ciel appartient à la légion du Roi des rois, et il doit en ressentir l’obligation s’il veut vraiment appartenir à cette poignée des « enfants de Hachem votre D. ».

GARDE TA LANGUE

Quand le locuteur met en garde

Il est interdit de rapporter même quelque chose qui a été dit devant trois personnes, si le locuteur leur a enjoint de ne le raconter à personne, même en passant.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

A qui le Saint, béni soit-Il donne-t-Il la sagesse ?

« Vois, Je donne devant vous aujourd’hui la bénédiction et la malédiction. » (Devarim 11, 26)

Il faut expliquer l’expression « vois » (Reeh). Qu’y a-t-il à voir lorsqu’il s’agit de bénédiction et de malédiction ?

Mais le mot « reeh », en comptant le mot lui-même, a la même valeur numérique que « raz » (secret), ce qui signifie que quiconque cherche à voir et à trouver les secrets de la Torah les y découvre, car on les lui révèle, ainsi que le dit le roi David (Téhilim 119, 18) : « Dessille mes yeux et je contemplerai les merveilles de Ta Torah. »

Mais celui qui ne veut pas voir les secrets de la Torah et ne se donne aucun mal pour elle pourra étudier le même chapitre et le même passage que son ami sans y découvrir la même chose que lui.

Le roi Chelomo a dit (Michlei 2, 4-5) : « Si tu la demandes comme l’argent et que tu la recherches comme des trésors, alors tu comprendras la crainte de Hachem et tu trouveras la connaissance de D. » A quoi est-ce que cela ressemble ? A quelqu’un qui a perdu quelque chose et qui se demande avec appréhension comment il va la retrouver. Il la cherche partout, mais ce n’est pas en restant assis chez lui à se morfondre qu’il la retrouvera, elle ne va certainement pas revenir toute seule !

De la même façon, il est impossible de comprendre les paroles de Torah et de trouver les perles qu’elles contiennent à moins de les chercher attentivement en se donnant du mal pour elles. C’est le sens de la Michna (Meguila 6, 2) : « Si quelqu’un te dit : je me suis donné du mal et je n’ai rien trouvé, ne le crois pas, je ne me suis donné aucun mal et j’ai trouvé, ne le crois pas, je me suis donné du mal et j’ai trouvé, crois-le. » C’est de paroles de Torah qu’il est ici question.

Par conséquent, il n’y a personne qui comprenne vraiment des paroles de Torah à moins de s’être donné beaucoup de mal pour elles. La Torah est comparée à une trouvaille qui ne revient pas vers ses propriétaires à moins que ceux-ci ne l’aient assidument recherchée, et les Sages ont enseigné (Pirkei Avot 6, 1) : « Quiconque étudie la Torah pour l’amour du Ciel, on lui dévoile ses secrets. »

A LA SOURCE

« Tu ne mangeras pas l’âme avec la chair » (12, 23)

Le Rav ‘Haïm Vital écrit au nom du Ari zal que l’essentiel de la compréhension de l’homme en ce qui concerne l’esprit saint dépend de son intention et de l’attention qu’il porte à toutes les bénédictions sur la nourriture, parce que grâce à elles, il annule les forces impures qui s’attachent aux aliments matériels ainsi qu’à celui qui les consomme.

Grâce aux bénédictions quand elles sont dites avec concentration, les forces impures sont écartées et celui qui les prononce purifie sa matière et devient apte à recevoir la sainteté. Le Ari zal a beaucoup insisté sur ce point.

 « Suivez (a’harei… telkhou) Hachem votre D. et craignez-Le » (13, 9)

On sait que notre maître le ‘Hafets ‘Haïm a un jour demandé au Admor de Gour : Partout où il est écrit dans la Torah « a’harei » (après), cela marque un grand éloignement dans le temps, comme le dit Rachi sur Béréchit 15, 1.

Par conséquent, pourquoi est-il dit ici « a’harei », puisqu’il est certain que l’homme doit s’efforcer autant que possible de s’attacher à D. et d’être proche de Lui, et non de s’en éloigner !

Il a répondu que cela comporte une allusion au fait que si l’homme sent qu’il est proche de Hachem, il doit savoir qu’en réalité, il est extrêmement éloigné de Lui. En effet, celui qui veut se rapprocher de Hachem ressent encore plus profondément combien il est loin de Lui.

Il a encore dit que même celui qui est très loin, même dans une situation où il se sent éloigné, a tout de même des moyens de suivre Hachem.

 « Tu lui ouvriras certainement la main » (15, 5)

« Et maintenant, mon fils, ne crois pas que la mitsva de tsedaka ne s’applique que vis-à-vis du pauvre qui n’a pas de quoi manger ni de quoi se vêtir, mais elle peut parfois s’appliquer même aux riches. Par exemple, un riche qui se trouve à un endroit où on ne le connaît pas peut avoir besoin d’emprunter, ou même un riche qui se trouve dans sa ville et à un endroit où on le connaît a parfois besoin, à cause d’un problème de santé ou quelque autre raison, de quelque chose qu’on est en mesure de lui fournir et qu’il ne trouvera pas ailleurs. Cela aussi fait sans aucun doute partie de la mitsva de tsedaka, car la Torah choisira toujours la générosité et nous ordonnera de répondre aux besoins de nos frères juifs dans la mesure de nos moyens.

Quiconque fait profiter son prochain de son argent, ou de nourriture, ou de toute autre chose dont il pourrait avoir besoin, tout cela fait partie de la mitsva de tsedaka, et sa récompense est grande. Que mes paroles entre dans tes oreilles, car elles sont bonnes, dans une oreille attentive. » (Séfer Ha’Hinoukh, mitsva 479)

 « Donne-lui et donne-lui encore, et que ton cœur ne trouve pas mauvais de lui donner » (15, 10)

Voici comme le livre « Keli ‘Hemda » explique le sens de ce verset :

Si tu es avare par nature et qu’il t’est difficile de donner de la tsedaka à un pauvre, tu dois t’y habituer petit à petit. « Naton titen » : donne-lui et donne-lui encore, donne une fois et une deuxième fois, jusqu’à ce que l’habitude se transforme pour toi en seconde nature, et alors « ton cœur ne trouvera pas mauvais de lui donner », il cessera de t’être difficile de prélever de l’argent pour la tsedaka et de le donner à quelqu’un d’autre.

La vie dans la paracha

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar

« Il te donnera la miséricorde et te fera miséricorde » (13, 18)

Voici la signification de cet enseignement. Hachem a ordonné, à propos de la ville condamnée, que tous ses habitants soient passés au fil de l’épée ainsi que leur bétail. Une telle conduite engendre une nature cruelle dans le cœur de l’homme. Comme nous l’ont raconté les Ismaélites, chez qui il y a une tribu qui assassine sur l’ordre du roi, ils ont un grand plaisir au moment où ils tuent quelqu’un, la racine de la pitié leur a été arrachée et ils sont devenus cruels. C’est ce défaut lui-même qui risque de s’enraciner chez les bourreaux de la ville condamnée.

C’est pourquoi il leur a été donné une promesse que Hachem leur donnerait « la miséricorde ». Bien que la nature doive engendrer chez eux la cruauté, la source de la miséricorde leur insufflera à nouveau la « force de la miséricorde » pour annuler la force de la cruauté qui sera née en eux à cause de leurs actes. Et c’est pourquoi il est dit « te fera miséricorde », ce qui implique que tant que l’homme relève d’une nature cruelle, Hachem Se conduira de la même façon envers lui, car Il ne prend en pitié que les miséricordieux (Chabbat 151b).

LES CEDRES DU LIBAN

LA GAON ET TSADDIK RABBI MOCHE AHARON PINTO

Article hors série à l’occasion de la hilloula du gaon et tsaddik Rabbi Moché Aharon Pinto, que son mérite nous protège, père du gaon et tsaddik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita, qui a lieu le 5 Elloul. Nous allons citer quelques pierres précieuses puisées au trésor des midot et des coutumes du tsaddik.

Une noble ascendance éclaire comme un diamant qui brille dans la couronne de la famille Pinto, haute en belles qualités. Fils après fils, génération après génération d’hommes de foi, pieux, saints et purs, le tsaddik Rabbi Moché Aharon Pinto, que son mérite nous protège, a mérité d’être un magnifique rejeton d’une dynastie de talmidei ‘hakhamim qui faisaient des miracles et obtenaient des saluts, qui répandaient sur le peuple d’Israël la gloire de leur sainteté et de leur pureté.

Rabbi Moché Aharon Pinto incarnait dans sa puissante personnalité l’image d’un juif saint et pur, qui servait Hachem et allait au devant des désirs de son Créateur. Ahouv Lema’la Véne’hmad Lemata (aimé en haut et chéri en bas) a pour acronyme « Elloul », le mois qui a vu son départ pour la yéchiva céleste.

Rabbi Moché Aharon s’est particulièrement fait connaître par le mérite de son service de Hachem intègre et droit, et par l’extraordinaire résolution qu’il a prise de s’enfermer dans une pièce pendant quarante ans, sur l’ordre de son père le tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto. Pendant ces dizaines d’années, il a étudié la Torah avec une assiduité incompréhensible à l’intelligence humaine, entre les quatre murs d’une petite pièce. Il s’est élevé dans les degrés de la sainteté et de la pureté, sans aucune lien avec le monde extérieur, sans céder aux besoins du corps et de sa nature matérielle, tous ses désirs et toute son aspiration étant uniquement saints, servir Hachem.

Rabbi Moché Aharon avait une grande confiance en D. Le verset « Rejette ton fardeau sur Hachem et c’est Lui Qui te nourrira » éclairait ses pas en toutes circonstances, et il se conduisait toujours de cette façon, au point de ne prêter aucune attention aux vanités de ce monde. Il passait tous ses jours et toutes ses nuits chez lui, à côté de bougies qu’il allumait pour l’élévation des âmes de ses saints ancêtres, et il étudiait la Torah et accomplissait de bonnes actions.

Dans son humble demeure il recevait quiconque s’adressait à lui pour demander son aide, et n’empêchait personne d’entrer, homme ou femme, en prêtant une attention particulière à ne pas lever les yeux pour voir celui qui entrait. Il savait pourtant dans quel but ce dernier venait le trouver, si c’était pour une bénédiction, un conseil, une prière ou une guérison. A tel point que même lorsque sa femme ou ses filles rentraient dans la pièce, il se mettait à les bénir par le « mi cheberakh » traditionnel, jusqu’à l’endroit où il attendait qu’on lui donne le nom de celui qui voulait une bénédiction, et alors il sentait tout à coup que celles qui se trouvaient devant lui faisaient partie de sa proche famille.

Il faut mentionner ici un point extraordinaire, sur lequel il nous est déjà arrivé d’écrire, et que nous allons répéter à cause de son importance : l’une de ses coutumes particulières consistait à maîtriser ses regards. Comme on le sait, l’essentiel de la sainteté et de la pureté de l’homme réside dans les yeux. Celui qui garde ses yeux pour ne pas voir de spectacles interdits mérite une véritable crainte du Ciel. Le tsaddik y portait une extrême attention, et même si des milliers de gens entraient pour le voir, il veillait scrupuleusement à ne pas regarder le visage des femmes, et même quand entrait chez lui la Rabbanit Mazal, puisse-t-elle connaître de longues et heureuses années, il ne la reconnaissait pas !

Que périssent ainsi tous Tes ennemis, Hachem !

Dans ses prières, il faisait trembler les mondes pour défendre le peuple d’Israël. Il voyait l’avenir par l’esprit saint et intercédait dans sa prière et ses supplications devant les tsaddikim pour qu’ils se portent à la défense du peuple d’Israël, afin de le délivrer et d’annuler les décrets.

Une terrible nouvelle s’était répandue dans les communautés juives. Un riche s’apprêtait à accorder une grande somme d’argent à des terroristes, en ajoutant une grande récompense à quiconque tuerait un juif. Quand Rabbi Moché Aharon entendit cela, il conçut une immense colère de la nouvelle que le sang juif allait être livré à des mercenaires.

Il appela immédiatement un des policiers d’Ashdod qui était son voisin et son familier, et lui demanda d’acheter un mouton. En peu de temps, le mouton fut prêt et se trouva chez lui. Il appela immédiatement le cho’het Rabbi Avraham Bouskila zatsal de Gan Yavné, et le mouton fut égorgé au moment exact où le tsaddik avait décidé qu’il le serait. Alors, il fit jeter aux chats et aux chiens errants du quartier la viande du mouton.

Cela se passait pendant ‘Hol HaMoed, et Rabbi Moché Aharon se trouvait chez lui pendant tous ces jours-là en train de jeûner, parce qu’il s’agissait d’un danger de mort, avec de nombreuses prières et supplications au Créateur du monde, pour racheter la vie de la communauté juive.

Pendant ces jours-là, il est resté assis le corps entièrement recroquevillé et tremblant, profondément plongé dans ses pensées et transpirant abondamment. Tout à coup, il s’est réveillé de cette transe et a sauté de sa place en disant : « Puisse Ta volonté être que tous Tes ennemis disparaissent, Hachem ! »

Quelques heures plus tard, on publia dans le monde entier la nouvelle que l’homme en question était mort dans une accident de voiture. Alors, on comprit ses paroles, et tout le monde sut que Rabbi Moché Aharon avait fait des miracles pour sauver le peuple d’Israël de décrets redoutables.

Mais ensuite cette histoire fut oubliée, parce que c’était l’habitude de Rabbi Moché Aharon : il priait toujours Hachem que tous les miracles qui étaient faits à Israël à cause de lui soient oubliés et ne laissent aucune impression. Certes cette histoire fut donc oubliée, mais on sait parfaitement que tout cela provenait du tsaddik pour protéger tout le peuple d’Israël.

Vous aurez des villes de refuge

Le matin de Yom Kippour 5734, le peuple d’Israël ne savait pas encore que quelques heures plus tard allait éclater une guerre terrible entre Israël et les pays arabes, avec un prix douloureux de morts et de blessés.

Rabbi Moché Aharon se rendait avec son fils Rabbi ‘Haïm chelita à la synagogue d’Ashdod. En chemin, il demanda tout à coup à son fils : « Est-ce qu’il y a un abri dans les parages ? » Le Rav ‘Haïm, surpris de la question, répondit : « Oui, il y en a un », mais en même temps il demanda à son père pourquoi il s’intéressait maintenant à savoir s’il y avait un abri.

« Sache, mon fils, répondit le père, qu’aujourd’hui la sainteté du jour de Kippour sera profanée. On entendra une alerte dans la ville et dans tout le pays, et les gens trembleront et se précipiteront vers les abris. C’est pourquoi je me suis intéressé à l’endroit de l’abri. Cette guerre sera dure, mais par le mérite de ce jour saint, et le mérite de la douleur et des prières de toute la maison d’Israël, Hachem sauvera Son peuple, pour qu’il soit vainqueur de ses ennemis. »

Quelques heures plus tard, à 13h 50, une sirène déchira le silence, et les foules se précipitèrent vers les abris – la guerre de Kippour avait commencé.

Sortez en paix et rentrez en paix

C’était en plein pendant la fête de Chavouot 5741. Comme c’est l’habitude, les fidèles se trouvaient à la synagogue de Rabbi Moché Aharon auprès de l’Arche, et on lisait la « Ketouba » entre Israël et son Père des cieux.

Tout à coup, une escadrille d’avions militaires rompit l’atmosphère de la fête et le chant des fidèles. Les avions passèrent au-dessus d’Ashdod et s’éloignèrent vers le sud.

Rabbi Moché Aharon leva les mains vers le ciel et s’écria avec émotion : « Sortez en paix et revenez en paix, et que rien de mal n’arrive à cause de vous, ni envers les hommes ni envers le ciel. Il est vrai que vous auriez pu accomplir votre mission un jour ordinaire, et pas justement le jour du don de la Torah, mais vous accomplissez en ce moment une mitsva : « Quiconque sauve une seule vie juive, c’est comme s’il avait fait vivre le monde entier. » Qui sait combien de vies vous avez sauvées par votre action ! » Le Rav dit cela parce qu’il avait l’habitude de toujours parler en bien du peuple d’Israël, à l’instar de plusieurs grands tsaddikim.

La communauté s’étonna, sans comprendre à quoi les paroles du Rav faisaient allusion, et quel était ce bruit d’avions. Mais à la sortie de la fête, on comprit ce qui s’était passé, après la publication de la nouvelle que l’aviation israélienne avait bombardé victorieusement, avec l’aide du Ciel, la centrale atomique irakienne, et que les avions étaient revenus à la base sains et saufs de cette action audacieuse et dangereuse. Dix ans plus tard, on comprit aussi les dernières paroles de Rabbi Moché Aharon, qui avait dit : « Qui sait combien de vies vous avez sauvées par votre action ! » C’était en 5751, en Chevat, au moment où avait éclaté la guerre du Golfe, et où le tyran irakien avait bombardé Israël de missiles Scud.

A ce moment-là, l’action de Chavouot 5741 reçut une nouvelle appréciation. Tout le monde comprit son importance, même ceux qui sur le moment l’avaient critiquée. En effet, sans cela qui sait ce que le tyran aurait pu faire à Israël, si la centrale atomique avait été en état de marche ! Par leur action, les avions militaires avaient bel et bien sauvé de nombreuses vies juives. Et naturellement, tout cela par le mérite du jour saint du don de la Torah, et par le mérite des prières de tous les tsaddikim.

 

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