![]() |
|||
![]() |
- | ![]() |
![]() |
Choftim 10 Août 2013 4 Elloul 5773 |
|
||||||||||||||||||
Une conduite royale (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita) « Tu placeras certainement sur toi un roi » (Devarim 17, 15) La Torah ordonne aux bnei Israël de nommer un roi une fois qu’ils seront installés en terre sainte, le but essentiel étant qu’il dirige le peuple dans son service de Hachem et son accomplissement des mitsvot, et lui trace une voie qui mène vers la maison de D. Naturellement, il doit constituer un exemple personnel, de façon à ce que tout le monde voie en lui un homme parfait, et il est de son devoir de gouverner ses passions, d’améliorer ses comportements et d’affiner son caractère, comme il ressort des paroles du verset : « Tu placeras certainement sur toi un roi », d’abord qu’il soit « sur toi », au-dessus de toi, et ensuite seulement il aura la force d’influencer aussi le peuple qui l’entoure. Et la Torah donne au roi un certain nombre de conseils sur la façon de se conduire. Ainsi, il est dit (16, 17) : « Seulement qu’il n’ait pas beaucoup de chevaux afin qu’il ne ramène pas le peuple vers l’Egypte pour avoir plus de chevaux. Et qu’il n’ait pas beaucoup de femmes afin que son cœur ne se détourne pas et qu’il n’ait pas énormément d’argent et d’or. » Apparemment, cela demande explication : pourquoi la Torah a-t-elle interdit au roi d’avoir beaucoup de chevaux ? On comprend pourquoi il ne doit pas avoir trop d’argent et d’or, car parfois la richesse aveugle le cœur de l’homme et l’égare en lui faisant suivre les conseils du mauvais penchant, ainsi qu’il est dit (Devarim 8, 12-14) : « de peur que tu manges et sois rassasié, que tu aies beaucoup d’or, que ton cœur s’enorgueillisse et que tu oublies Hachem ton D. » Et on comprend aussi pourquoi la Torah lui a interdit d’avoir beaucoup de femmes, car elles peuvent facilement détourner son cœur de la Torah, et il risquerait de passer son temps à chercher à leur être agréable et à faire leurs volontés, auquel cas son cœur ne sera pas assez libre pour servir Hachem et diriger le peuple. Ainsi, la Guemara (Sanhédrin 21b) dit sur le roi Chelomo qu’il a pris beaucoup de femmes, et qu’en fin de compte « vers la vieillesse de Chelomo, ses femmes détournèrent son cœur » (I Rois 11, 4). Mais pour quelle raison ne pas avoir beaucoup de chevaux ? Afin de ne pas ramener le peuple en Egypte. Quel grand risque y a-t-il là ? J’ai pensé l’expliquer de la façon suivante. A l’époque, le royaume d’Egypte, et Par’o en particulier, étaient un symbole de l’orgueil. Ainsi, Par’o s’est vanté devant son peuple en disant de lui-même (Yé’hezkel 29, 3) : « Mon fleuve est à moi, et c’est moi qui me le suis fait. » L’orgueil de Par’o a été un modèle à imiter pour de nombreux rois venus après lui, au point qu’ils se donnaient à eux-mêmes le titre de « Par’o », en signe d’autosuffisance, et en même temps ils construisaient des obélisques et de très hautes pyramides comme symbole d’une royauté éternelle. Et comme l’orgueil est absolument en horreur au Créateur du monde, au point qu’Il dit de lui « Moi et lui ne pouvons pas vivre au même endroit », et que c’est une racine amère qui engendre tous les défauts, la Torah ordonne au roi de s’éloigner le plus totalement possible de la suffisance égyptienne et de tout ce que représente sa culture. Elle lui interdit également d’acheter des chevaux égyptiens, pour qu’il n’ait pas le plus petit contact avec eux, de peur qu’il n’aille apprendre de leurs turpitudes, et que lui aussi soit pris au piège de l’orgueil et de la vanité qui est en eux. Or on sait que les chevaux égyptiens étaient eux aussi un symbole de leur fierté, ainsi qu’il est dit : « Il a élevé dans la mer le cheval et son cavalier », parce que les deux, le cheval et le cavalier, se sentaient en état de supériorité. C’est pourquoi le prophète Yirmiyah a mis en garde le roi Yéhochiahou contre le fait de partir en guerre contre Par’o Nekho (II Melakhim 23). Malgré le désir du roi de lutter contre lui pour briser son orgueil, il lui a tout de même enjoint de ne pas s’approcher de lui, pour qu’il n’ait aucun contact avec la répugnante suffisance des rois de l’Egypte. Mais Yéhochiahou n’a pas prêté attention aux injonctions du prophète, et en fin de compte il est tombé par le glaive. La Torah commence la mise en garde adressée au roi d’Israël par l’orgueil, et termine également par l’orgueil. Au début, « qu’il n’ait pas beaucoup de chevaux afin qu’il ne ramène pas le peuple vers l’Egypte », pour qu’il ne se laisse pas prendre à l’abjecte vanité de l’Egypte. Et de nouveau à la fin, « pour qu’il ne s’enorgueillisse pas par rapport à ses frères », parce que c’est l’essentiel de la tâche du roi, de ne pas se sentir supérieur à son peuple. En effet, le défaut de l’orgueil est abominable, et a le pouvoir de faire descendre l’homme jusqu’aux abîmes et de l’éloigner de la voie de la Torah et des mitsvot. Je voudrais expliquer, avec l’aide de D., que c’est la raison pour laquelle nous portons un talit katan par-dessus nos vêtements, l’extrémité des tsitsiot étant toujours dirigée vers le bas. En effet, le but de la mitsva de tsitsit est de nous rappeler les mitsvot de Hachem pour que nous les accomplissions, ainsi qu’il est dit (Bemidbar 15, 40) : « Pour que vous vous rappeliez et que vous fassiez toutes Mes mitsvot ». Mais en même temps, il faut savoir que l’essentiel est de se conduire et s’effaçant totalement et avec humilité. En effet, l’humilité est la source et la base de la Torah entière, et la Torah de celui qui est rempli d’orgueil n’a aucune valeur. C’est pourquoi les extrémités des tsitsiot sont dirigées vers le bas, pour nous rappeler l’humilité qui doit sans cesse nous habiter. Et si le roi mérite effectivement d’avoir perfectionné son caractère, s’il possède toutes les qualités et qu’il n’y a plus de risque qu’il se laisse passionner par les honneurs et la grandeur qu’on lui a attribués du Ciel, alors effectivement, il lui est permis de ressentir un peu de fierté dans son service de Hachem. S’il se sent un peu supérieur à l’ensemble du peuple dans l’unique but d’avoir une forte autorité sur lui pour qu’on lui obéisse et qu’il puisse ainsi imposer de suivre les voies de Hachem, c’est une fierté légitime et permise, et considérée comme une mitsva. Mais il lui est interdit d’utiliser cette élévation pour son propre honneur, car la grandeur appartient uniquement à D., ainsi qu’il est dit (Téhilim 93, 1) : « Hachem est roi, revêtu de grandeur », ou comme le dit le piyout, « La fierté et la grandeur sont à l’Eternel. » Je voudrais signaler une allusion à cette idée. « Quand (véhaya) il siègera sur son trône » (Devarim 17, 18), le mot « véhaya » est formé des mêmes lettres que le Tétragramme. Cela signifie que seul le Saint, béni soit-Il a le droit de se sentir supérieur quand Il siège sur Son trône, et non un roi de chair et de sang, qui est aujourd’hui ici et demain dans la tombe. Et de même que le roi doit constituer un exemple et un symbole pour son peuple, tout Rav qui dirige sa communauté et tout talmid ‘hakham qui oriente ses fidèles doit constituer un exemple pour eux par sa belle conduite et sa délicatesse, qui doivent être en accord avec la sainte Torah. Il doit être un symbole par ses qualités élevées, dont ses disciples doivent s’inspirer afin de vouloir marcher eux aussi dans la bonne voie. LES PAROLES DES SAGES « Qui est l’homme qui craint et dont le cœur fléchit » (Devarim 20, 8) Il est probable que personne d’entre nous n’ignore la phrase historique qui a fini par devenir le symbole de la hauteur du moussar chez Rabbi Israël Salanter zatsal. Voici ce qu’on raconte : Un jour, Rabbi Israël Salanter s’est trouvé tard dans la nuit chez le cordonnier du village, et l’a vu assis en train de travailler à la lumière d’une bougie qui faiblissait de plus en plus. « Pourquoi êtes-vous encore en train de travailler ? lui a-t-il demandé, il est tellement tard, la bougie va bientôt s’éteindre et vous ne pourrez plus rien faire ! – Cela ne fait rien, a répondu le cordonnier, tant que la bougie brûle, il est encore possible d’agir et de réparer. » Rabbi Israël a été très ému de ces paroles, et se les est appliquées a fortiori : si pour les besoins du corps il faut travailler tant que la bougie brûle et qu’il est possible de travailler et de réparer à sa lumière, pour les besoins de l’âme, à combien plus forte raison on doit travailler et réparer ce qui est possible tant que la « bougie de Hachem, l’âme humaine » éclaire. Pendant longtemps, on a entendu Rabbi Israël marcher de long en large dans sa chambre en se répétant avec une émotion considérable : « Tant que la bougie brûle, il est encore possible d’agir et de réparer. » La crainte devant le jour du jugement, c’est le dénominateur commun qui existe entre toutes les âmes juives. L’aspiration et la volonté de donner satisfaction à notre Père du ciel, qui est le but de ce monde-ci, adoucit les cœurs, les fait fondre et les remplit de crainte du Ciel. Tout ceci nous aide à réussir à passer nos soixante-dix, quatre-vingts ans ou plus de la meilleure façon possible. Bientôt, je vais être appelé au tribunal céleste A cause de sa grande assiduité et de la conscience qu’il avait de la valeur de chaque instant, le Roch Yéchiva de Poniewitz, le Rav Schakh zatsal, refusait d’être sandak. Un jour, un élève s’adressa à lui pour lui demander de bien vouloir être sandak à la circoncision de son fils. Il refusa, en s’expliquant de la manière suivante : « Je suis déjà vieux, et bientôt je vais être appelé au tribunal céleste. Si je suis sandak pour vous, je vais devoir l’être aussi chez d’autres personnes, et alors je n’aurai plus le temps d’étudier. Est-ce que vous voudriez donc que je me présente au tribunal céleste comme un ignorant qui ne sait rien en Torah ? J’ai le devoir de bien utiliser le temps et d’étudier encore et encore. » C’est le témoignage que porte Rabbi Moché Mordekhaï Schulsinger : « Pendant de nombreuses années, il avait dans la poche le livre « Even Chelomo », avec une marque au chapitre qui parle du jour de la mort et de ce qui le suit. Il le consultait souvent. » La caisse est complètement vide Un jour, le gaon Rabbi Yéhouda Tsadka zatsal commença son cours à la yéchivat Porat Yossef en racontant à ses élèves l’incident suivant : « Je suis allé ce matin à la succursale de la banque pour retirer une certaine somme d’agent pour mes dépenses courantes. J’était sûr d’avoir une bonne somme dans mon compte, mais quelle n’a pas été ma surprise quand l’employé m’a annoncé que je n’avais même pas un seul sou… » « Quelle leçon faut-il en tirer ? reprit le Roch Yéchiva. Quelqu’un se promène en toute tranquillité en ce monde-ci, le cœur parfaitement certain qu’il est très pieux, qu’il a certainement droit au monde à venir et que de grands biens lui sont réservés là-bas pour ses bonnes actions. Mais en réalité, qui sait ? Il est possible que le moment venu, il s’avèrera qu’à cause du plaisir qu’il a pris aux honneurs et autres agréments de ce monde, il a réussi à dépenser tout ce qui restait dans son compte, et qu’il est devenu totalement démuni ! Il y a pire : il est très possible que lorsque viendra son heure de se tenir devant le tribunal céleste, il s’apercevra que son compte a toujours été absolument vide ! » En Amérique on ne comprend pas le français Le livre « Demande à ton père et il te le dira » donne une jolie parabole au nom de Rabbi Yossef Leib Bloch sur l’enseignement des Sages selon lequel « Dans le monde à venir, il n’y a ni nourriture ni boisson ni conversations ni jalousie ni compétition ni marchandages ni engendrements, mais les tsaddikim sont assis avec leur couronne sur la tête et jouissent de l’éclat de la Chekhina ! » (Berakhot 17a) Un jour, quelqu’un s’apprêta à partir en Amérique, voyage qui prenait à l’époque plusieurs mois en bateau. Et comme il est impossible de parcourir une telle distance en une seule fois, le bateau devait s’arrêter en France où l’on se reposait pendant quinze jours. On s’approvisionnait en nourriture pour la suite du voyage, puis on reprenait la route. L’homme savait qu’il allait en Amérique pour longtemps, et qu’en chemin il resterait aussi quinze jours en France. Pour s’organiser en Amérique, il faut connaître l’anglais, mais en même temps, pour passer quinze jours en France il faut connaître le français. La France devant venir d’abord, notre homme décida d’apprendre d’abord le français. Puis le temps ayant passé, il n’eut le temps d’apprendre que le français, sans en arriver jusqu’à l’anglais. Une fois le bateau arrivé en France, il descendit pour profiter de chaque instant. La connaissance du français lui étant d’une grande utilité, il fit tout ce qu’il voulait en France. Au bout de quinze jours il revint à bord et poursuivit son voyage vers l’Amérique. Et le voilà arrivé en Amérique. Là aussi, il essaya de parler français, mais personne ne le comprenait et lui ne comprenait pas non plus ce qu’on lui disait. On lui dit : « Sot ! Vous saviez bien que vous ne resteriez en France que quinze jours, et que vous passeriez le reste de votre vie en Amérique, et vous êtes allé apprendre le français au lieu de l’anglais, dont vous auriez besoin pendant toute votre vie ? » C’est la leçon de la Guemara en question : Tu viens en ce monde pour soixante-dix ans, mais l’essentiel se passera dans le monde éternel, et là on ne parle pas cette langue de jalousie, de haine et de compétition, de nourriture et de boisson. Mais que font les gens ? Ils apprennent la langue de ce monde-ci et oublient que dans le monde éternel elle n’a aucune place, car là-bas il n’y a ni nourriture ni boisson ni jalousie ni compétition. Quelle langue y parle-t-on ? « Les tsaddikim sont assis avec leur couronne sur la tête et jouissent de l’éclat de la Chekhina. » Alors, on fait des reproches à l’homme et on lui demande : pourquoi n’as-tu pas appris comment jouir de l’éclat de la Chekhina, ce qui est l’essentiel ? » GARDE TA LANGUE Même si on l’a vu soi-même Il est interdit de dire du mal du prochain non seulement à propos de quelque chose qui n’est pas vraiment répréhensible, par exemple de raconter ce qu’on fait ses ancêtres, mais même si on a vu soi-même qu’il a commis une faute vis-à-vis de D., c’est interdit de le raconter. Cette interdiction s’applique qu’on l’ait vu commettre une transgression très connue ou moins connue, et même s’il a transgressé quelque chose dont les Sages ont dit que c’est seulement a priori qu’il ne faut pas le faire, il est interdit de le raconter. A LA LUMIERE DE LA PARACHAH Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita Quand on cherche, il y a des choses à trouver ! « Quand il se trouvera chez toi, dans l’une des villes que Hachem ton D. te donne, un homme ou une femme qui fait le mal aux yeux de Hachem ton D. en transgressant Son alliance et qui va adorer d’autres dieux, se prosterner devant eux, le soleil ou la lune ou toute l’armée du ciel sans que Je l’aie ordonné, que cela te sera dit, tu écouteras et tu examineras soigneusement, et voici que c’est exact, la chose est vraie, cette abomination a été commise en Israël. » C’est surprenant. Pourquoi est-il écrit « quand il se trouvera », et non « s’il y a chez toi », ainsi qu’il est dit plus loin (Devarim 23, 11) : « Quand il y aura chez toi un homme qui n’est pas pur à cause d’une pollution nocturne », ou beaucoup d’autres cas de ce genre. De plus, que signifie « tu examineras soigneusement et voici que c’est exact, la chose est vraie, cette abomination a été commise en Israël » ? Si ces gens ont pratiqué l’idolâtrie, pour quelle raison la Torah a-t-elle besoin d’un examen attentif ? Si c’est pour dire qu’on ne met à mort que sur la base de témoignages, c’est impossible, puisqu’il est dit « et voici que c’est exact, la chose est vraie », ce qui m’amène à la conclusion qu’on ne savait pas que la chose était vraie avant d’avoir fait une enquête. Il y a une autre difficulté. Que signifie « cette abomination a été commise en Israël » ? Allait-on s’imaginer qu’elle avait été commise chez un autre peuple qu’Israël, pour qu’il faille le préciser ? Nos Sages ont dit dans la Guemara (Berakhot 29a) : « On sait que le bien ne peut pas devenir un mal. » Par conséquent, si l’on voit quelqu’un qui pratique l’idolâtrie, cela implique nécessairement qu’il était foncièrement mauvais même auparavant. Si on ne l’avait pas su, c’est parce qu’il n’agissait pas publiquement. C’est pourquoi il est dit « quand il se trouvera », comme si c’était une découverte. Quelle découverte ? Comme quelque chose qui se trouvait là au début, mais qui avait été perdu et dont on ne s’apercevait pas. Ainsi, cet homme avait été un impie toute sa vie, mais pendant toutes ces années on ne s’en était pas rendu compte. C’est pourquoi il est dit « tu examineras soigneusement et voici que c’est exact, la chose est vraie, cette abomination a été commise en Israël. » Bien que sa conduite n’ait été découverte que maintenant, ne dis pas que c’est maintenant qu’il est devenu impie mais qu’auparavant c’était un juste. Vérifie et enquête très soigneusement, et tu t’apercevras qu’il a commis des abominations alors qu’il faisait encore partie d’Israël, et pas seulement maintenant, au moment il s’est déjà détaché de la communauté en reniant tout pour pratiquer l’idolâtrie. A LA SOURCE « Cela te sera dit, tu écouteras et tu examineras soigneusement » (17, 4) Apparemment, il est superflu de dire « cela te seras dit, tu écouteras ». Si cela t’est effectivement dit, il est évident que tu as écouté. Est-ce que quelqu’un peut ne pas écouter quand on lui dit quelque chose ? L’auteur de « Melo HaOmer » répond ainsi : Cela fait partie des séductions du mauvais penchant de pousser à se montrer stupidement généreux, par exemple ne pas croire sur quelqu’un qu’il a commis une pareille abomination. Parfois, même si on te l’a dit, tu n’écoutes tout de même pas et tu n’acceptes pas de reconnaître les choses telles qu’elles sont. C’est pourquoi la Torah a ordonné : « cela te sera dit, tu écouteras », et en plus de cela, « tu examineras soigneusement ». « D’après deux témoins ou trois témoins » (17, 6) Dans le Talmud de Jérusalem (Makot 6, 2), on a demandé à la sagesse : quelle est la punition du pécheur ? Elle a répondu : « Le mal poursuit les pécheurs. » On a demandé à la prophétie, elle a répondu « l’âme qui a péché, elle mourra ». On a demandé à la Torah, elle a dit « qu’il amène un sacrifice ». On a demandé au Saint, béni soit-Il, il a dit : « qu’il se repente ». Il en découle donc, dit Rabbi Avraham de Mikaliev, que d’après deux témoins, les deux opinions de la sagesse et de la prophétie, ou même trois témoins, d’après la Torah aussi « le mort sera mis à mort », sa seule réparation possible est la mort. Car même d’après la Torah, qui écrit qu’il doit amener un sacrifice, que peut-il faire quand il n’y a plus de Temple et qu’il est impossible d’en apporter un, ou bien quand il n’en a pas les moyens ? C’est pourquoi il est écrit « il ne mourra pas d’après un seul témoin », il s’agit de l’avis de Celui qui est « Un », le Saint, béni soit-Il, Qui n’exige pas la mort du pécheur, mais lui donne plutôt un conseil facile, qu’il se repente et il lui sera pardonné. « Un magicien, un nécromancien, un devin et un sorcier L’auteur de « Torah Temima » cite un témoignage surprenant au nom de Rabbi Ya'akov Haguiz : « Maintenant que nous sommes proches de la fin des temps, la lumière divine s’est répandue chez tous les hommes, et tout le monde voit qu’il n’y a rien d’autre que Lui. C’est pourquoi cette lumière est en train d’éclairer de plus en plus. L’impureté va disparaître complètement, Hachem a déjà mis en garde le Satan et ces forces impures ont été complètement annihilées. Quant à tous ceux qui pratiquent ces arts, c’est comme s’ils avaient perdu toute force. Tout cela disparaît et il n’en reste même pas un seul qui ait la force de pratiquer la magie ou la sorcellerie. Et à présent, on ne trouve de croyance en tout cela que chez les sots et les jeunes enfants. « Si tu dis en ton cœur : comment saurons-nous la chose que Hachem n’a pas dite ? » (18, 21) Le Ramban écrit sur ce verset : « On ne croit pas que quiconque accomplit un signe ou un prodige soit un prophète, mais seulement si c’est quelqu’un dont nous savions a priori qu’il est digne de la prophétie par sa sagesse et sa conduite, qui l’ont élevé au-dessus de tous ses contemporains. S’il a suivi les voies de la prophétie par sa sainteté et son ascèse, et qu’ensuite il vient donner un signe ou faire un miracle en disant que D. l’a envoyé, c’est une mitsva de l’écouter, ainsi qu’il est dit « lui, vous l’écouterez ». Il se peut aussi qu’il fasse un signe ou un miracle sans être prophète. Dans ce cas, ce signe est suspect, mais c’est malgré tout une mitsva de l’écouter, puisqu’il s’agit d’un homme grand, sage et digne de la prophétie, et on lui accorde crédit à cause de son passé. » LA VIE DANS LA PARACHA A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar « Sois (tihieh) droit avec Hachem ton D. » (18, 13) C’est en rapport avec ce qui est ordonné juste avant, de ne pas se livrer à la nécromancie ni à la sorcellerie : sois droit. Cela veut dire que la raison de toutes ces choses est de connaître l’avenir, et se conduire en fonction de ce qui aura été montré afin de réparer ce qui est négatif, dans la mesure du possible. Alors que si l’on se montre droit avec Hachem, on ne manquera de rien, et il n’y aura aucune raison pour que le mazal (destin) qui est le vôtre se réalise d’une mauvaise façon. Le signe en est qu’Avraham a marché devant Hachem, et bien que son mazal ait montré qu’il ne pouvait pas engendrer, cela s’est renversé et il a engendré. Dans cet esprit, le mot « tihieh » se rattache à ce qui précède ou à ce qui suit, de la façon suivante : Tu seras droit si tu es avec Hachem, ou alors sois droit quand tu es avec Hachem ton D.. LES CEDRES DU LIBAN RABBI MENA’HEM MENACHE ZATSAL « Je ne suis pas autre chose qu’un forgeron », répondait avec une simplicité extraordinaire le ‘hakham et tsaddik Rabbi Mena’hem Menaché zatsal, à chaque fois qu’on l’interrogeait sur sa position et ses activités. Il baissait la casquette de sa tête avec une grande joie, et révélait avec une modestie charmante qu’il n’était pas autre chose qu’un « forgeron ». Il avait perdu ses deux parents dans son jeune âge, et à la douleur d’être orphelin s’était ajoutée celle de la pauvreté et de la faim, qui avait provoqué le soutien de ses voisins non-juifs, pris de pitié. Les jeunes orphelins étaient obligés de se contenter de quelques fruits et légumes afin de ne pas se rendre impurs par des nourritures interdites, et pendant Pessa’h, le jeune Mena’hem faisait également attention à ne pas prendre les fruits des non-juifs de crainte d’un soupçon de ‘hamets, et il se nourrissait de pelures de fruits et de légumes qu’il ramassait dans la poubelle du quartier. Pendant son adolescence, une loi fut édictée par les autorités turques qui décrétait la mobilisation pour les citoyens de l’Etat. Le gouvernement établit des limites et des ordres très stricts en ce qui concerne la mobilisation des jeunes pour le service militaire, si bien qu’il était impossible à qui que ce soit de songer à se dérober, sous peine de mort. L’heure de Rabbi Mena’hem arriva également, et malgré lui il fut enrôlé dans l’armée ottomane. Le service militaire turc était d’une dureté insupportable, à la fois spirituellement et matériellement. Dans des conditions épouvantables, il fit preuve d’un héroïsme prodigieux pour préserver son corps et son âme afin ne pas transgresser la moindre mitsva de la Torah. Il tira profit de cette période pour renforcer et raffermir les jeunes gens juifs qui servaient dans l’armée turque, par des paroles d’encouragement face à tous les courants et les obstacles qu’ils rencontraient sur leur chemin pour les pousser à délaisser le service de Hachem. Ses paroles étaient un baume pour les soldats épuisés par les tourmentes de l’époque. Ils voyaient en lui un homme de grande stature qui avait la force de les diriger et de les guider sur le chemin qui monte vers D., tout en les protégeant miraculeusement du feu de l’ennemi. Et comme Yossef le tsaddik en son temps, il échappa aux rangs de l’armée pour monter vers l’atmosphère embaumée de Jérusalem, la ville sainte. A Jérusalem, la ville de la beauté, Rabbi Mena’hem s’établit dans le quartier de Beit Israël, où habitaient des sages et des savants, des personnes admirables. Pour vivre, il exerçait le métier de forgeron tôt le matin et jusque vers midi, moment où il baissait le rideau et se rendait directement au beit hamidrach, où il étudiait la Torah, qui donne la vie à ceux qui la pratiquent. Ceci en plus des cours de Torah qu’il donnait régulièrement dans des synagogues et des maisons d’étude pour ramener le cœur des pères vers leurs fils. Cela se passait pendant la Deuxième guerre mondiale, et les habitants d’Erets Israël ressentaient le grand danger qui planait sur leur tête lorsque l’ennemi allemand Rommel conclut une alliance avec le général qui était responsable à l’époque d’Erets Israël pour l’Angleterre. A ce moment-là, l’armée allemande s’établit en Syrie, avec l’intention de se rapprocher d’Erets Israël. A Jérusalem, les habitants de la ville se rassemblèrent pour prier pour l’annulation du terrible décret, accompagnés par les grands de la Torah, entre autres les tsaddikim Rabbi Yéhouda Petaya, Rabbi Mordekhaï Charabi, Rabbi Salman Moutsafi, l’Admor de Zewill, l’Admor de Houston et Rabbi Mena’hem Menaché, zatsal. Tous ceux-là s’efforçaient de multiplier les prières et les supplications à notre père du Ciel. C’est ce qu’a raconté plus tard le tsaddik Rabbi Binyamin Zéev ‘Heshin zatsal. A cette époque difficile où le ‘hakham Mena’hem Menaché faisait de nombreuses prières pour la communauté d’Israël, il avait décidé à un moment donné d’organiser une lecture des Psaumes pendant trois jours et trois nuits consécutifs, pendant toutes les vingt-quatre heures, en équipes sans interruption. L’ennemi allemand s’y connaissait lui aussi dans l’ésotérisme et les forces impures, et un jour il dit dans les media de son pays qu’il sentait qu’on l’empêchait de rentrer dans le pays des juifs à cause d’un certain juif qui habitait Jérusalem, du nom de Rabbi Mena’hem le forgeron, et qu’à cause de ses prières il était empêché de rentrer dans le pays des juifs... Dans le domaine de l’enseignement, Rabbi Mena’hem avait devant lui des centaines et des milliers de juifs qui travaillaient tous les jours de la semaine pour gagner leur vie et vivaient dans une préoccupation constante de leur gagne-pain. A leur intention, il écrivit son livre connu « Ahavat ‘Haïm » en deux volumes, remplis de Torah et de moussar, accompagnés de paraboles et d’histoires sur les grands tsaddikim, dans un langage particulier qui attirait tous les cœurs juifs vers leur Père du ciel. De nombreuses personnes ont témoigné qu’en lisant et en étudiant ce livre, elles avaient senti un plaisir élevé de sainteté et de crainte du Ciel, car il avait été écrit entièrement pour l’amour du Ciel. Peu de temps avant sa mort, il raconta à l’un de ses fils que l’un des grands de la génération était venu chez lui pour lui dire qu’il y avait un décret terrible sur Israël, et il lui avait demandé s’il était prêt à racheter par sa mort l’ensemble d’Israël. Rabbi Mena’hem avait répondu sans aucune hésitation qu’il était prêt à être le rachat des bnei Israël. Le jour de sa mort, le 12 Elloul 5728, il alla chez le coiffeur pour se préparer au monde à venir, et pendant qu’on lui coupait les cheveux, son âme sortit vers ce monde-là. Le gaon et tsaddik ‘hakham Sasson Lévi zatsal, qui étudiait avec lui en ‘havrouta, exprima sa douleur en public, et dit avec douleur, en pleurant et en se lamentant : « Mithalekh betoumo tsaddik (le juste marche dans son intégrité) », ce sont les initiales de Mena’hem ben Tsultana… HOMMES DE FOI Histoires des justes de la famille Pinto Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège, avait, comme on le sait, des aides qui n’étaient pas fixes. Comme de nombreux juifs voulaient servir le tsaddik, il y avait de très nombreux changements. Il nous a été transmis que quiconque sert le tsaddik mérite de s’enrichir considérablement. Notre maître Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita a témoigné qu’il connaissait de nombreuses personnes qui s’étaient enrichies par ce mérite, et que leurs enfants aussi s’étaient beaucoup enrichis. On raconte à ce propos l’histoire suivante sur un juif qui avait mérité de servir Rabbi ‘Haïm. Un jour, ils étaient arrivés à un certain endroit, et là quelqu’un s’était adressé au chamach pour lui demander une cigarette. Pendant que ce dernier hésitait, Rabbi ‘Haïm s’adressa à la personne et lui dit : « Pourquoi lui demandez-vous une cigarette, alors qu’il n’en a que trois en poche ? Comment va-t-il finir la journée sans cigarettes… » Le chamach entendit ce qu’avait dit le Rav et prit peur. Il dit à Rabbi ‘Haïm : « Comment le Rav sait-il cela, il n’a pas mis la main dans ma poche pour savoir combien de cigarettes j’ai ? »
|
Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan |