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paracha de la semaine

Ki Tavo

24 Août 2013

18 Elloul 5773

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

20:32

21:40

Lyon

20:17

21:21

Marseille

20:10

21:12

 

ARCHIVES

L’expérience du ressenti dans l’étude de la Torah

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

« Ce sont là les termes du pacte que Hachem ordonna à Moché d'établir avec les enfants d’Israël dans le pays de Moav, indépendamment du pacte qu’Il avait conclu avec eux au ‘Horev. » (Devarim 28, 69)

Alors que les bnei Israël se tenaient sur le mont Sinaï, D. a conclu avec eux un pacte les engageant à être fidèles à Sa Torah et à accomplir Ses commandements. Et à présent, avant la disparition de Moché, Il a ordonné de conclure à nouveau un pacte avec eux. Il y a lieu de comprendre pourquoi ils ont eu besoin de conclure deux alliances. Pourquoi le premier pacte n’a-t-il pas suffi ? Il est dit par la suite « Moché fit appel à tout Israël, et leur dit : ‘‘Vous-mêmes, vous avez vu tout ce que Hachem a fait à vos yeux, dans le pays d’Egypte, à Par’o, à tous ses serviteurs, à son pays entier.’’ » Ce verset demande à être expliqué : en effet, la plupart de ceux qui étaient sortis d’Egypte étaient déjà morts dans le désert suite à la faute des explorateurs. Ils étaient peu nombreux à rester, puis le reste du peuple est né après cet épisode. Ainsi, presque aucun d’entre eux n’a mérité de voir les miracles qui ont eu lieu en Egypte. Comment donc Moché leur dit-il « Vous-mêmes, vous avez vu tout ce que Hachem a fait à vos yeux, dans le pays d’Egypte » ?

Voici ce que je répondrais : le peuple d’Israël a certes conclu une alliance avec D. au mont Sinaï en promettant de respecter les lois de Sa Torah et d’accomplir Ses commandements. Mais ce pacte a ensuite été endommagé à cause de la terrible faute du Veau d’or. A quoi cela ressemble-t-il ? A une ketouba qui est écrite au moment de la ‘houpa. Mais si l’on y décèle un problème, comme par exemple des témoins inaptes, la ketouba est invalidée et le mariage s’annule. De même ici, le premier pacte a été annulé à cause de la faute du Veau d’or. C’est pourquoi les bnei Israël ont dû à nouveau conclure une alliance avec Hachem : une alliance sans l’ombre d’un défaut et qui resterait pour l’éternité. Bien entendu, en commettant la faute du Veau d’or, ils n’avaient pas l’intention de renier D. ni de pratiquer l’idolâtrie. Le Ramban explique que Moché était le lien entre les bnei Israël et Hachem. Alors, quand il a tardé à descendre de la montagne et que les bnei Israël ont vu son cercueil flotter dans l’air, ils ont pensé à tort qu’ils devaient trouver un remplaçant à Moché. Ne trouvant personne parmi eux pouvant atteindre le niveau de leur maître, ils se sont choisis un taureau, l’un des animaux sacrés qui soutiennent le Trône céleste, pour servir d’intermédiaire entre D. et eux.

D’où le peuple d’Israël connaissait-il les animaux sacrés ? Lorsque D. est descendu au mont Sinaï pour donner la Torah à Israël, Il a été accompagné de tous les anges : l’armée céleste, les séraphins et les animaux sacrés. Quand Moché les a quittés, les bnei Israël ont trouvé judicieux de le remplacer par un taureau qui serait leur dirigeant et leur représentant devant D. Mais quand il est descendu du Ciel en tenant les tables de la Loi et qu’il a vu ce qu’ils avaient fait, il leur a immédiatement adressé des réprimandes, a brisé les tables de la Loi, brûlé le Veau d’or et jeté ses cendres dans un fleuve. Alors les bnei Israël ont compris que le service divin devait être accompli de manière directe, sans faire appel à toutes sortes d’intermédiaires.

Suite à cet épisode, les bnei Israël se sont repentis et sont retournés vers D. Puis pendant les quarante années où ils ont séjourné dans le désert, ils ont étudié et accompli la sainte Torah avec un grand amour, sans s’en détourner. C’est pourquoi le texte leur a interdit de boire du vin ou de l’alcool et de manger du pain. « Du pain, vous n’en avez pas mangé. Du vin ou autre boisson forte, vous n’en avez pas bu », car le vin réjouit le cœur de l’homme et le pain rassasie, comme il est dit (Psaumes 104, 15) « le vin qui réjouit le cœur des mortels… le pain qui fortifie le cœur de l’homme. » D. demande aux enfants d’Israël de réjouir leur cœur et d’assouvir leur faim, mais pas par le vin ni par le pain, uniquement par le biais de la sainte Torah. Tant que nous approfondirons cette dernière et nous fatiguerons pour la comprendre, nous rayonnerons de bonheur et de joie comme après avoir bu beaucoup de vin. Cette nourriture spirituelle nous rassasiera comme si nous avions mangé du pain, car la Torah aussi a été comparée au pain et au vin, comme il est dit (Proverbes 9, 5) : « Venez, mangez de mon pain et buvez du vin que j’ai mélangé. » C’est donc ce que Hachem a demandé aux bnei Israël : qu’ils s’investissent dans la Torah, l’approfondissent jusqu’à la comprendre parfaitement, qu’elle soit gravée dans leur cœur et leur procure joie et bonheur. D. a éloigné d’eux toute nourriture matérielle pour qu’ils ne se nourrissent plus que du pain céleste, le pain dont se nourrissent les anges du service, comme il est dit (Psaumes 78, 25) « Tous eurent à manger de ce pain des puissants », afin que les bnei Israël soient des hommes de grande valeur, purs de toute tache de matérialité et adhérant uniquement au domaine spirituel. Ainsi, ils ressentiront que la Torah leur procure la même joie que celle de boire du vin et les rassasie comme le pain.

Quand nous étudions la Torah et fournissons des efforts pour elle, elle devient partie intégrante de nous-mêmes. Nos Sages ont dit (Zohar Vayikra 73) : « D., la Torah et Israël ne font qu’un : quiconque étudie la Torah, en plus d’adhérer à la présence divine, s’unit également à elle pour former une entité avec elle comme s’il vivait en elle et participait aux événements qui y sont relatés. En étudiant les commentaires de nos Sages sur l’exil des bnei Israël en Egypte, sur le terrible esclavage et sur la délivrance qui est venue par la suite, on essayera de s’imaginer ces événements comme s’ils s’étaient produits devant soi et qu’on y ait participé activement. En approfondissant les miracles et prodiges qui ont été accomplis pour les bnei Israël en Egypte, on vivra ces miracles comme si on les avait vus de ses propres yeux. Voici donc ce que nos maîtres ordonnent à chaque juif : nous devons sentir que c’est comme si nous étions nous-mêmes sortis d’Egypte. En étudiant en profondeur l’épisode de l’exil et de l’esclavage des bnei Israël en Egypte, puis leur rédemption soudaine, nous deviendrons capables de ressentir ces événements et donc de nous considérer comme étant, nous-mêmes, sortis d’Egypte.

A présent, nous pouvons comprendre les paroles adressées par Moché aux bnei Israël : « Vous-mêmes, vous avez vu tout ce que Hachem a fait à vos yeux dans le pays d’Egypte. » En d’autres termes, « Vous n’avez peut-être pas été vous-mêmes en Egypte. Mais à présent, vous vous trouvez dans le désert et étudiez la Torah, qui devient partie intégrante de vous. En vous intéressant à ce qu’ont vécu vos pères en Egypte durant leur exil ainsi qu’aux miracles grandioses dont ils ont été témoins, vous êtes considérés comme ayant vécu ces événements et ces prodiges. » C’est pourquoi Moché a bien fait de dire « Vous avez vu » : ayant mérité de constater de vos propres yeux la puissance de D., veillez à adhérer à Sa Torah et à respecter Ses mitsvot.

LES CEDRES DU LIBAN

Le gaon et tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto Ha-Gadol

Edition spéciale à l’occasion de la hilloula du gaon et tsaddik Rabbeinou ‘Haim Pinto « le grand », le 26 Eloul. Nous allons relater ici plusieurs anecdotes et grandes délivrances qui se sont produites par le mérite du tsaddik. (Ma’asseihem chel tsaddikim)

Nos Sages nous ont enseigné que les tsaddikim sont plus grands après leur mort que de leur vivant. Chaque année, nous assistons à de grands miracles et à de nombreuses délivrances chez des juifs, croyants fils de croyants, qui viennent se recueillir sur la tombe du tsaddik au Maroc et prient D. pour que son mérite les aide et les sauve de toute détresse, misère, malheur ou maladie.

Les ouvrages de ‘hassidout louent grandement la grande force des récits des miracles des tsaddikim, et la force de la confiance en D. et dans les Sages. Grâce à tout ceci, nous mériterons d’être sauvés de manière éternelle. En l’honneur de la hilloula, nous allons rapporter quelques faits extraordinaires que nous avons en partie récemment entendus de la bouche de Rabbi David ‘Hanania Pinto.

La valeur du mérite des ancêtres

Le grand tsaddik Rabbi Yossef Benvenisti de Jérusalem, descendant de l’auteur de « Knesset Haguedola », s’est rendu au Maroc à plusieurs reprises. Il venait, envoyé par le collel des sépharades de Jérusalem, ramasser des fonds chez les juifs du Maroc pour ses avrekhim. Durant son séjour au Maroc, il allait chaque jour prier sur la tombe de Rabbi ‘Haïm le grand. Puis, même après son retour à Jérusalem, il envoyait chaque mois à son petit-fils au Maroc une lettre accompagnée d’un don pour qu’il le bénisse près de la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto. Il a agi ainsi jusqu’à la fin de ses jours.

Une fois, quelques personnes de Jérusalem ont questionné Rabbi Yossef : « Pourquoi vous donnez-vous tant de mal pour honorer la mémoire de Rabbi ‘Haïm Pinto ? Quelle en est la raison ? »

Voici ce qu’il leur a répondu :

« Quiconque détient un mérite des ancêtres comprend ce que cela signifie. Mais celui qui n’en a pas n’en connait pas la valeur. J’ai, pour ma part, un mérite des ancêtres et j’en connais donc la valeur. C’est pourquoi j’envoie de l’argent en rachat pour que l’on prie pour moi sur la tombe de Rabbi ‘Haïm Pinto. » (Sefer Chenot ‘Haïm)

Préserver l’enthousiasme

A plusieurs occasions, nous avons mérité d’entendre Rabbi David ‘Hanania Pinto parler de la puissance du tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto le grand lors de sa hilloula. « Des miracles, des délivrances et de grandes réussites surviennent concrètement chez les personnes qui se rassemblent sur la tombe du tsaddik, ainsi que chez ceux qui prient et demandent une bénédiction par le mérite de la Torah et de la sainteté du Rav. A la hilloula, on constate la grande sincérité de tous les présents. D’un coté, il s’agit d’individus cultivés, respectés, dont la majorité de la vie est constituée de matérialité. Mais d’un autre coté, quand ils arrivent sur la tombe, tout se transforme en spirituel. En effet, ils s’annulent complètement et deviennent d’autres hommes : preuve qu’ils sont, à leur racine, des gens bons et convenables. »

« Quand nous nous tenons face à la tombe, nous prenons conscience que telle sera la fin de chacun d’entre nous. Alors nous nous détournons complètement de la matérialité et devenons entièrement spirituels. Puis à la fin, lorsque la hilloula se termine, chacun rentre chez soi empreint de spiritualité et en ayant gravi un échelon dans le domaine du sacré. C’est alors que le mauvais penchant commence à travailler et tente de nous faire oublier toute la spiritualité acquise pendant la hilloula. Tout ne dépend plus que de nous à présent : nous avons le devoir de le vaincre, selon ce que dit le verset ‘‘Quand tu iras en guerre contre tes ennemis et que tu feras des prisonniers.’’ En d’autres termes, l’emprisonner avant qu’il ne nous emprisonne. Or ce n’est qu’avec la Torah que nous pourrons vaincre facilement le mauvais penchant. Celui-ci en est conscient et c’est pourquoi il essaye sans cesse de nous faire trébucher.

Tel est le sens du verset ‘‘et que tu feras des prisonniers’’ : la guerre doit être permanente. Il faut constamment captiver le mauvais penchant, sans répit. Celui-ci sait qu’à un moment donné, le désir d’élévation va s’éteindre et qu’au bout de quelques jours, le bonheur spirituel va diminuer. Alors il attend le moment favorable. C’est pourquoi il nous faut nous élever constamment et entretenir en nous ce que nous avons acquis spirituellement à la hilloula du tsaddik.

Chacun de nous perçoit cette sainteté près de la tombe du tsaddik le jour de la hilloula, plus particulièrement après s’être amélioré pendant quelques temps dans l’étude de la Torah et la pratique des mitsvot et après s’être imprégné d’histoires de tsaddikim. Cette sainteté doit être préservée en nous continuellement, dans la chaleur et l’enthousiasme, et même améliorée de jour en jour, selon le verset ‘‘Un feu continuel sera entretenu, il ne devra point s’éteindre.’’

Mais il s’agit d’une entreprise difficile qui nécessite une grande aide divine. En effet, sans cette dernière, nous ne pourrons pas surmonter le mauvais penchant qui tente de nous faire trébucher. C’est pourquoi il est dit ‘‘ton D. les livrera en ton pouvoir’’ : avec l’aide de Hachem, nous pourrons préserver la sainteté en nous et poursuivre notre vie en évoluant spirituellement. »

Durant la semaine où nous rapportons des anecdotes en la mémoire du tsaddik, notre Rav séjournait à Montréal où Reb Chim’on est venu le voir. C’était un notable de Mogador dont la fille recevait le Rav ainsi que son entourage et respectait ses ancêtres tsaddikim. Notre Rav lui a donc demandé de raconter une histoire à propos de ses saints ancêtres, mais il a prétendu ne se souvenir de rien de cette période. En revanche, il a voulu rapporter un miracle qui lui était arrivé par le mérite de Rabbi ‘Haïm Pinto :

Depuis déjà plusieurs années, a-t-il dit, ses reins ne fonctionnaient plus correctement et mettaient sa vie en réel danger. Son seul moyen de guérir était de procéder à une greffe de rein, mais pour l’instant, aucun organe compatible n’avait été trouvé et il pratiquait donc la dialyse.

« L’année dernière, a-t-il ajouté avec émotion, vous m’avez dit : ‘‘Par le mérite de Rabbi ‘Haïm Pinto, vous vivrez un miracle dans quelques jours. On trouvera des reins compatibles à votre organisme grâce à votre fille qui honore vos ancêtres tsaddikim.’’ Et en effet, trois jours plus tard, l’hôpital m’a convoqué urgemment, car des reins compatibles avaient été trouvés (chose extraordinaire) ! J’ai subi une greffe et comme vous le voyez, je continue à vivre en bonne santé depuis déjà un an. C’est donc le miracle que j’ai vécu dans mes vieux jours, grâce à votre grand-père. »

Voici une autre histoire extraordinaire relatée par le Rav :

« J’aimerais rapporter un fait incroyable qui s’est produit il y a quelques temps : la maison de Rabbi ‘Haïm Pinto avait besoin d’être rénovée. En effet, elle datait de plus de deux cent vingt ans, de nombreuses habitations aux alentours s’étaient écroulées et s’approcher de la maison était devenu dangereux. C’est pourquoi nous avons mobilisé des donateurs et dès que les fonds ont été obtenus, nous avons entrepris les travaux avec un entrepreneur local. Après réflexion nous avons décidé, afin de réduire les coûts, de fournir le matériel à l’entrepreneur, ce pour quoi nous avons également sollicité des donateurs. Le responsable était un juif du nom de Rabbi Avraham Knafo. Au cours des travaux, il a remarqué que certains matériaux avaient disparu de manière énigmatique et a soupçonné un vol. Il s’est donc rendu chez l’entrepreneur pour élucider le mystère. Celui-ci a absolument démenti l’information et même prétendu être blessé d’être soupçonné de vol. Durant leur altercation, l’entrepreneur a affirmé ne pas être mêlé à cette affaire et que, puisqu’il s’agissait d’une maison de tsaddikim, il mériterait la mort s’il s’avérait être un complice…

Alors il s’est passé quelque chose de miraculeux : ce jour-là, l’entrepreneur s’est rendu à une fête au cours de laquelle un des invités s’est emporté contre lui et l’a tué ! Tous les habitants de la ville ont été ahuris en réalisant que le tsaddik avait fait justice. Alors, craignant d’être eux aussi punis par D., tous les ouvriers se sont excusés auprès de Rabbi Avraham Knafo en avouant : ‘‘Nous étions également complices, mais obéissions uniquement aux ordres de l’entrepreneur.’’

Cette histoire s’est répandue au Maroc durant quelques mois avant d’arriver aux oreilles d’un autre habitant qui n’y a pas cru et s’en est moqué démesurément. Alors Hachem l’a puni et sa bouche s’est déformée. Il a sollicité les services de plusieurs hôpitaux pendant deux semaines jusqu’à que ses proches lui conseillent d’aller s’excuser auprès du Rav qu’il avait méprisé.

Et quel miracle ! Juste après avoir imploré le pardon du Rav, il a recouvré la bonne santé ! »

Tel est le sens de ce que nos Sages ont dit, « Les tsaddikim sont plus grands après leur mort que de leur vivant » : la force des justes provient de la puissance de la sainte Torah. Ainsi, leur influence touche également les choses inanimées qui les entourent et même la maison de Rabbi ‘Haïm Pinto (qui est inanimée) a été sanctifiée, tout comme les encensoirs du Sanctuaire ont été sanctifiés grâce aux mitsvot qu’ils ont permis de réaliser.

Je paierai

Rabbi Ya’akov Pinto, le petit-fils de Rabbi ‘Haïm, s’est une fois rendu sur la tombe de son grand-père à Mogador avec un ami. En arrivant au cimetière, il a remarqué un homme âgé, non-juif, qui nettoyait et faisait briller la pierre tombale.

L’ami de Rabbi Ya’akov a présenté ce dernier à cet homme en disant : « Voici le petit-fils du tsaddik. »

Extrêmement ému, l’homme en question a confié à Rabbi Ya’akov :

« Je me dois de vous raconter une histoire au sujet de votre saint grand-père. J’avais une fois besoin d’une importante somme d’argent pour acheter un agneau en l’honneur d’une grande fête qui se déroulait chez moi. Je ne disposais pas d’un sou pour cet achat. De plus, ma femme m’avait averti que je ferais mieux de ne pas rentrer à la maison si je n’achetais pas cet agneau…

Désemparé, je suis allé me recueillir sur la tombe du tsaddik Rabbi ‘Haïm et j’y ai pleuré jusqu’à m’endormir. Dans mon rêve, le Rav m’est apparu et m’a dit : ‘‘Ne vous inquiétez pas. Allez au marché, achetez-y l’agneau dont vous avez besoin et personne ne vous demandera de le payer. Plus encore, allez acheter des vêtements pour vous et votre famille et personne ne vous demandera quoi que ce soit, car je payerai pour vous.’’ A mon réveil, j’ai eu très peur d’agir de la sorte. Qui sait ce qu’on pourrait me faire ? J’ai fait part de mon rêve à mon épouse qui s’est moquée de moi ouvertement. Elle a même ajouté que, depuis que je surveillais les tombes des juifs, j’étais devenu fou…

J’ai finalement décidé d’agir selon les instructions du Rav malgré la crainte qui m’habitait. Je suis allé au marché et j’y ai découvert un agneau qui circulait seul, comme s’il n’appartenait à personne. Puis je me suis rendu dans un magasin de vêtements : j’ai procédé à des essayages, les vendeurs m’ont aidé à choisir les plus beaux habits et m’ont demandé de les payer uniquement quand j’aurai de quoi. Je suis donc rentré chez moi heureux et soulagé, et depuis ce moment ma femme me respecte et estime beaucoup la sainteté des tsaddikim. » Cette histoire a également été racontée par l’homme concerné à notre maître Rabbi David ‘Hanania.

Tels sont les actes des tsaddikim dont le mérite est grand auprès de D. Grâce à leur sainteté, ils peuvent vraiment créer des mondes ainsi que ce qui les remplit.

HISTOIRE VECUE

Sur la voie de Ben Gourion

Le Chabbat Ki Tavo est déjà bien avancé dans le mois d’Elloul, le mois où chacun d’entre nous a un ou deux représentants dans les yéshivot, des âmes pures dans les Talmudei Torah ou les écoles du mouvement Beit Ya'akov et les séminaires. Les doigts sont sur le pouls pour sentir, percevoir le moindre mouvements de nos descendants. Les yeux sont grand ouverts pour veiller à ce que les choses se passent le mieux possible, pour que les difficultés de tous les commencements s’adoucissent et ne laissent pas de trace dans les âmes.

Et la prière, celle qui nous accompagne depuis le berceau, continue elle aussi dans sa routine. Les larmes coulent dans « ata ‘honen », dans « chema koleinou », au moment de l’allumage des bougies, ou à tout instant de rencontre avec le Créateur du monde. Les Sages nous ont légué une tradition selon laquelle toute prière fend les cieux, toute prière est gardée dans un trésor, quelque part sous le Trône de gloire, jusqu’à ce qu’elle accomplisse des délivrances.

Le gaon Rabbi Ya'akov Israël Kanievsky zatsal, auteur de « Kehilot Ya'akov », disait qu’on voit parfois sortir un talmid ‘hakham et un tsaddik d’une maison très simple. C’est parce que sa grand-mère a déversé son cœur en prières et en larmes pour mériter avoir des fils talmidei ‘hakhamim, et si cette prière ne s’est pas réalisée pour ses fils, elle vient en aide aux petits-fils. La première génération qui suit la grand-mère n’a pas encore vu les petits-fils, et s’imagine dans sa myopie que toutes ces prières ont été vaines, alors qu’en fin de compte il s’avère que si ce n’est pas pour celui-là, ce sera pour ses fils ou ses petits-fils.

La prière a porté ses fruits

Moché avait du mal à en croire ses yeux. L’avrekh qui se tenait en face de lui sur la place de la grande synagogue d’Herzlia, était-ce bien lui, ou un autre qui lui ressemblait ? Est-ce que cet avrekh précieux était son ami d’autrefois, le petit-fils de monsieur Zalman Oren, qui était ministre dans le gouvernement mythologique de Ben Gourion ?

Moché s’approcha du avrekh et lui demanda : « Excusez-moi ! Est-ce que vous vous appelez peut-être – Oren ? » A sa stupéfaction, il s’avéra qu’effectivement, l’avrekh qui se tenait en face de lui était son bon ami d’enfance. Sans pouvoir se contenir, Moché dit : « Qui aurait cru que de Zalman Oren sortiraient des petits-fils si merveilleux, qui observent la Torah et les mitsvot ! » En réaction, l’avrekh répondit : Je vais te raconter quelque chose à ce propos.

Ma grand-mère, de mémoire bénie, était une femme simple. Tous les vendredis, au moment où les ombres s’inclinent vers l’est et où le soleil commence à se coucher à l’ouest, au moment où le monde entier s’enveloppe de la sainteté du Chabbat qui étend ses ailes sur l’univers entier, à l’heure où des générations de femmes tsadkaniot ont prié « que tu me fasses mériter d’élever des fils et des petits-fils tsaddikim et intelligents », elle aussi étendait une nappe immaculée, allumait des bougies et passait les mains sur son visage comme elle l’avait vu dans la maison de sa mère, bien qu’elle-même n’ait pas observé la Torah et les mitsvot. Et alors, une prière profonde s’élevait de son cœur : « Puisse Ta volonté être que de mes descendants sortent des hommes qui suivront la voie de Ben Gourion ! » C’était cela sa prière toutes les veilles de Chabbat : « Je T’en prie, Créateur du monde, donne-moi des petits-fils qui ressembleront au Premier ministre Ben Gourion ! »

Il n’est pas étonnant que sa prière à un moment aussi sacré n’ait été que cela. Ses connaissances du judaïsme étaient des plus faibles, et l’allumage des bougies de Chabbat faisait partie des seuls symboles qui lui étaient restés et avaient laissé un vague écho des générations précédentes de juifs pieux, comme ceux qui servaient Hachem de tout leur pouvoir.

Dans son innocence, la grand-mère ne savait pas sur quoi prier et quoi souhaiter, c’est pourquoi elle avait choisi le personnage du Premier ministre Ben Gourion comme objet de ses aspirations. Il est certain que parfois, elle se disait en elle-même « Qu’est-ce que j’ai à faire de toutes ces prières et ces demandes, puisque je ne suis pas religieuse », mais malgré tout, elle ne renonçait pas à sa coutume.

Ce n’est pas pour rien que ce dirigeant avait été choisi comme symbole du summum de ses aspirations pour ses descendants. Son mari, Zalman, faisait partie des plus proches du Premier ministre, et il l’estimait énormément. A chaque fois que la conversation portait sur Ben Gourion, il s’enflammait d’enthousiasme pour l’image de ce grand dirigeant, qui menait des combats si difficiles et réussissait à vaincre l’ennemi, tout en dirigeant l’Etat au mieux et avec intelligence. Dans une maison où le « Mapaï » était l’une des valeurs les plus sacrées, il n’aurait pu y avoir personne de plus estimé que Ben Gourion.

C’était le lundi 1er ‘Hechvan 5713. Zalman était rentré chez lui dans tous ses états, et au moment où il se frottait les mains en attendant que l’eau bouille dans le finjan pour boire le verre de café traditionnel, il raconta les « nouvelles » à sa famille : « Le premier ministre David Ben Gourion a rencontré le ‘Hazon Ich, le Rav Karelitz de Bnei Brak, et il est impossible de décrire l’émerveillement qui l’habitait lorsqu’il est sorti de cette entrevue. Ben Gourion l’indifférent est sorti de ses gonds tellement il a admiré la personnalité du Rav et sa profonde intelligence. Après cette rencontre, il n’a eu de cesse que de dire : « Si je ne l’avais pas vu, je n’aurais jamais cru qu’il puisse exister de tels hommes. »

La famille a continué à parler de ce sujet pendant quelques jours, et Zalman ne savait pas combien ces choses avaient fait impression sur le cœur de son épouse.

Le vendredi soir suivant, face à ses bougies, elle décida de mettre à exécution la décision qu’elle avait prise en elle-même ce jour-là : « Si Ben Gourion apprécie tellement quelqu’un, c’est certainement quelqu’un d’absolument exceptionnel. » Lorsqu’elle se couvrit le visage de ses mains, la grand-mère marmonna une nouvelle prière : « S’il-Te-plaît, Créateur du monde, que mes descendants suivent la voie du Rav Karelitz, car si Ben Gourion l’estime, c’est certainement quelqu’un de très important. S’il-te-plaît, Créateur du monde, donne-moi des petits-fils qui ressembleront au Rav Karelitz de Bnei Brak. » Elle ne connaissait pas le Rav Karelitz, mais cela ne changeait absolument rien, car c’était le personnage que Ben Gourion admirait tellement. Et ainsi, tous les Chabbats, elle s’est mise à prier avec une larme qui lui coulait sur la joue : « S’il-Te-plaît, Créateur du monde, qu’ils soient comme le Rav Karelitz ! »

Les années passèrent, les générations se succédèrent, et voici que la prière « qu’ils suivent la voie du Rav Karelitz » porta ses fruits. Le monde de la Torah rencontra aussi ses descendants, et l’un d’entre eux est aujourd’hui un juif qui observe la Torah et les mitsvot dans leurs moindres détails, très actif dans le domaine du rapprochement de ceux qui sont éloignés. Il marche dans la voie du Rav Karelitz.

Une prière tellement simple, sans « kavanot » ni « i’houdim », une prière qui n’a pas été faite par l’un des tsaddikim de la génération, a pourtant été utile à son petit-fils.

GARDE TA LANGUE

Raconter aux dayanim de la ville

Si deux personnes voient un homme qui commet une faute, et savent que c’est quelqu’un qui n’accepte pas les reproches, et qu’il risque facilement de retomber dans cette faute, ils ont le droit de le dire aux dayanim de la ville ou aux proches du fauteur pour qu’ils le punissent et l’écartent de la faute, pourtant il leur est interdit de le raconter à d’autres personnes. Mais une seule personne n’a pas le droit de le raconter, parce qu’on ne peut pas lui faire confiance. Elle a cependant le droit de le raconter à son Rav, si elle sait qu’il la croira comme s’il y avait deux témoins. Le Rav, quant à lui, n’a pas le droit de le raconter à d’autres.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

La ville qu’il faut sans cesse rechercher

« Tu sépareras trois villes à l’intérieur de ton pays que Hachem ton D. te donne en héritage. Prépare-toi le chemin et divise en trois les frontières de ton pays dont Hachem ton D. te fait hériter, pour que tout meurtrier puisse s’y enfuir. » (Devarim 19, 2-3)

Au nom de mon maître et Rav Rabbi Chamaï Zahn zatsal, Roch Yéchiva de Sunderland, j’ai entendu poser la question suivante :

Pourquoi, en ce qui concerne le meurtrier par inadvertance, la Torah nous a-t-elle ordonné qu’on indique les routes vers les villes de refuge, ainsi qu’il est écrit (Devarim 19, 3) : « Prépare-toi le chemin », et Rachi explique : A la croisée des chemins, un écriteau portait l’inscription « ville de refuge », alors qu’en ce qui concerne la mitsva d’apporter les prémices à Jérusalem et au Temple, on ne trouve nulle part que la Torah ait ordonné d’indiquer le chemin de Jérusalem, pour que peut-être les pèlerins sachent quelle est la route qui y mène. Pourquoi ? Quelle en est la raison, n’est-ce pas surprenant ?

Il me semble qu’on peut répondre à cette question d’après ce qu’ont dit nos Sages dans le traité Roch Hachana (30a) : « D’où savons-nous qu’il faut faire un rappel du Temple ? Parce que le verset écrit : « Je te soignerai, et Je te guérirai de tes plaies, parole de Hachem, car on t’a appelée repoussée, Sion n’a personne qui la recherche. »

A partir de là, on peut expliquer que c’est la raison pour laquelle la Torah n’a pas voulu qu’on indique le chemin de Jérusalem. En effet, même quand le Temple était là, la Torah voyait une nécessité particulière à rechercher Sion, et du fait que les pèlerins se rendant à Jérusalem devaient demander aux gens « Comment va-t-on à Jérusalem ? », cela s’appelle « rechercher Sion », et c’est une manière d’honorer et d’aimer la ville de Sion.

On peut également expliquer dans le même esprit le verset (Eikha 3, 40) : « Recherchons notre voie, explorons et revenons vers Hachem ». Ce verset parle du pèlerinage vers Jérusalem, car il y a une importance particulière à devoir chercher et explorer où se trouve la route de Jérusalem, le but du pèlerinage étant de revenir vers Hachem et de rechercher Sa proximité.

A LA SOURCE

« Tu prendras des prémices de tout fruit de la terre » (26, 2)

Le traité Kidouchin explique qu’en ce qui concerne les kidouchin qu’on donne à une femme pour l’épouser, le fiancé doit donner à la femme l’argent des kidouchin. Mais au cas où il s’agit de quelqu’un d’important, même si c’est la femme qui a donné le prix des kidouchin, elle est mékoudéchet (mariée) et elle lui fait acquérir sa propre personne par le plaisir qu’elle a de ce qu’un homme aussi important que lui soit prêt à recevoir d’elle un cadeau.

Dans cet esprit, Rabbi Ya'akov Molkho zatsal a expliqué qu’à propos du don des prémices, on trouve l’expression « leki’ha » (prise) : « Tu prendras (vélaka’hta) des prémices de tout fruit de la terre. »Bien que ce soit lui qui ait apporté les prémices au cohen, ce don est appelé par la Torah une « prise », parce que nous reconnaissons ainsi que le Saint, béni soit-Il est Celui qui nous donne la possibilité d’accomplir cette mitsva et d’apporter les prémices.

Un tel apport équivaut à prendre.

 « Il nous a amenés à cet endroit et nous a donné ce pays » (26, 9)

Sur le verset « Je vous porterai sur les ailes de l’aigle et Je vous amènerai vers Moi » (Chemot 19, 4), le Targoum Yonathan ben Ouziel explique que pendant la nuit de Pessa’h, les bnei Israël sont allés au Temple, où ils ont mangé le sacrifice de Pessa’h, et ensuite seulement ils sont retournés en Egypte.

Dans ce cas, écrit Rabbi ‘Haïm Aboulafia zatsal dans son livre « Ets Ha’Haïm », on comprend parfaitement les paroles de Rachi : Il nous a amenés à cet endroit, c’est le Temple. Et Il nous a donné ce pays, dans le sens habituel. En effet, les bnei Israël étaient déjà venus auparavant à l’endroit du Temple pendant la nuit de Pessa’h, pour manger le sacrifice de Pessa’h, et c’est seulement ensuite, après être retournés en Egypte, qu’ils en sont partis pour recevoir la Terre promise.

 « Tu construiras avec des pierres entières » (27, 6)

La paix a une importance telle devant D. que les Sages ont dit que le Saint, béni soit-Il n’a pas trouvé d’autre ustensile que la paix pour contenir une bénédiction pour Israël. Et Rabban Yo’hanan ben Zakaï expliquait : Qu’est-ce que c’est que des « pierres entières (chlemot) » ? Des pierres qui font régner la paix (chalom) entre Israël et le Créateur.

Il convient de faire un raisonnement a fortiori : si D. a dit pour les pierres de l’autel, qui ne voient, n’entendent ni ne parlent, « ne fais pas passer sur elles de fer », parce qu’elles font régner la paix entre les bnei Israël et leur Père du Ciel, quelqu’un qui fait la paix entre deux hommes, entre un homme et sa femme, entre une ville et une autre, entre une nation et une autre, entre un Etat et un autre, entre une famille et une autre, à combien plus forte raison ne lui adviendra-t-il aucun mal !

« Ta chaussure ne s’est pas usée sur ton pied » (29, 4)

L’un des élèves de Rabbi ‘Haïm Kaniewsky chelita s’est étonné : Quel besoin y avait-il de chaussures dans le désert, puisque les nuées de gloire chassaient toute saleté et tout obstacle de leur chemin ?

Il a répondu qu’il fallait des chaussures pour pouvoir dire la bénédiction « qui m’a donné tout ce dont j’ai besoin » (qui porte sur les chaussures). On lui a de nouveau demandé : Apparemment, s’ils n’avaient pas besoin de chaussures, n’est-ce pas une bénédiction inutile (ce qui est interdit) ?

Il a répondu que les bnei Israël marchaient dans le désert avec des chaussures pour pouvoir les enlever à Yom Kippour, accomplissant ainsi les cinq choses dont il est interdit de profiter.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Hachem nous a fait sortir d’Egypte d’une main forte et d’un bras étendu, avec une grande crainte, des signes et des merveilles » (26, 8)

Il est possible que tout ce verset fasse allusion à la Torah par laquelle l’homme est sauvé du mauvais penchant et des désirs de ce monde. Il parle de cinq choses qui correspondent aux cinq livres du ‘Houmach :

D’une main forte correspond au livre de Béréchit, dans lequel est racontée l’œuvre des mains du Créateur, à savoir le monde et tout ce qu’il contient.

D’un bras étendu correspond au livre de Chemot, où Il a dévoilé Son bras et a montré Sa puissance en Egypte, sur la mer, et par le don de la Torah.

Avec une grande crainte correspond au livre Vayikra, qui contient l’ordre de la construction du Temple où vient résider la Chekhina, et l’ordre de craindre ce lieu, qu’Il a sanctifié par la mort de deux grands d’Israël, c’est pourquoi une grande crainte est attribuée à ce livre.

Des signes correspond au livre de Bemidbar, parce que dans le désert chacun était placé sous le signe de son étendard.

Des merveilles correspond au livre de Devarim, où Moché parle à la communauté des bnei Israël en les réprimandant de leur impulsivité par l’évocation des merveilles qui leur ont été faites, et des bontés que Hachem a eues pour eux. Il leur a montré que Hachem ne les a pas punis en fonctions de leurs fautes, mais que la bonté a été la plus forte. Dans ce livre, il est également question des miracles par lesquels les prophètes prouveront leur prophétie.

 

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