La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Nitsavim Vayelekh

31 Août 2013

25 Elloul 5773

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

20:18

21:25

Lyon

20:04

21:07

Marseille

19:59

21:00

 

ARCHIVES

La stabilité est indispensable à la Techouva

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D., vos chefs de tribus, vos anciens et vos préposés, tout homme d’Israël » (Devarim 29, 9).

Ce verset, qui est lu en général le dernier Chabbat avant Roch Hachana, fait apparemment allusion au jour du jugement.

Lorsqu’approche Roch Hachana, le jour du jugement, l’homme s’éveille et dans sa prière supplie le Créateur du monde de le pardonner et de racheter toutes ses fautes, tous les péchés qu’il a commis envers Lui pendant toute l’année. En effet, il a le sentiment de ne pas pouvoir se tenir en jugement alors qu’il est sale et taché de ses transgressions, légères ou plus graves, or il désire en sortir innocenté et mériter une année de bénédiction et de réussite.

Mais comment l’homme veut-il que Hachem accepte sa prière et lui pardonne toutes ses fautes, alors qu’il persiste dans sa révolte et ne se repent pas totalement ? Comment s’imagine-t-il qu’il va mériter une bonne année remplie de bénédictions alors qu’il n’a pas encore décidé en lui-même de ne plus jamais commettre ces fautes ?

C’est pourquoi il doit se repentir de tout son cœur et faire une techouva totale sur toutes ses fautes, c’est-à-dire les regretter totalement et prendre sur lui de ne plus jamais y revenir. Sa résolution doit être si ferme que Celui qui connaît tout ce qui est caché puisse témoigner qu’il ne pèchera plus jamais, comme l’écrit le Rambam dans les Hilkhot Techouva (chapitre 2, halakha 2). C’est ainsi seulement que Hachem écoutera sa prière et lui pardonnera ses fautes, et quand il se présentera en jugement, Hachem verra le changement qui s’est opéré en lui, le déclarera innocent et lui accordera une bonne année remplie de bénédictions.

Or cette idée se trouve en allusion dans le verset « vous vous tenez tous aujourd’hui, etc. » « Atem » (vous) est formé des mêmes lettres que « Emet » (vérité). Or les Sages ont expliqué que ce jour-là était le jour du jugement, Roch Hachana (Zohar III 231a), ce qui signifie que lorsqu’on se tient devant Hachem pour être jugé sur tous ses actes, à Roch Hachana, il faut s’attacher à la vérité. En effet, devant le Saint, béni soit-Il il n’y a pas de mensonge et aucun moyen de Le soudoyer, Il donne au juste en fonction de sa vertu et à l’impie en fonction de sa méchanceté, chacun selon ses actes.

C’est pourquoi il n’y a pas lieu d’oser se tenir en jugement devant D. en étant rempli de mensonges et de fausseté, on ne peut pas oser demander Son pardon alors qu’on ne s’est pas encore repenti totalement en vérité. Comment ne pas avoir honte d’ouvrir la bouche alors qu’on n’a pas encore pris la résolution en vérité de ne plus revenir à sa faute ? On serait comme un menteur qui raconte des faussetés, alors comment voudrait-on que le Saint, béni soit-Il, Qui est vérité, pardonne les fautes et donne un bon verdict ?

C’est pourquoi le verset nous met en garde en disant « Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D. ». Au jour du jugement, lorsque l’on se tient devant D., il faut s’attacher à la vérité, et être comme « vos chefs de tribu, vos anciens et vos préposés ». En effet, les dirigeants des bnei Israël, les grands de la génération, se tiennent dans une techouva totale et véritable. C’est pourquoi tout juif doit prendre exemple sur ces « chefs de tribu », et venir au jugement avec la vérité dans le cœur, et il est évident que cela lui fera mériter un bon verdict, comme les dirigeants des bnei Israël, les tsaddikim de la génération.

Cela peut nous permettre de comprendre la juxtaposition des parachiot Nitsavim et Vayélekh, qui sont même parfois lues ensemble, ce qui paraît une contradiction : si l’on se tient debout (Nitsavim), on ne marche pas (Vayélekh), et si l’on marche, on ne se tient pas immobile ! Mais la véritable stabilité de l’homme consiste uniquement à être debout et sincère avec lui-même, sans se mentir à lui-même, et uniquement à marcher dans le chemin de la vérité, qui est la Torah, dans la voie de Hachem, ainsi qu’il est dit (Vayikra 26, 3) : « Si vous marchez dans Mes lois ». Il est également dit (Téhilim 119, 45) « Je marcherai au large. »

Marcher dans le chemin de la vérité, dans la voie de la Torah, dans la voie de Hachem, c’est cela la plus grande stabilité du monde pour l’homme. Et c’est le rapport entre les parachiot, « Vous vous tenez (nitsavim) – en marche (vayélekh) ». Vous êtes fermes et véritables avec vous-mêmes uniquement quand vous marchez dans la voie de la vérité, la voie de la Torah, la voie de Hachem.

Et si j’ai raison en cela, cela explique également le verset (Devarim 30, 14) : « Car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour la faire ». Les commentateurs posent la question suivante : les Sages ont dit (Pirkei Avot 1, 17) que l’essentiel n’est pas l’étude mais l’action. Dans ce cas, pourquoi est-il important que la chose soit proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur ? Il suffirait qu’elle soit proche de toi pour la faire, puisque l’essentiel est l’action !

C’est que lorsqu’on se concentre sur la Torah pour la mettre en pratique, alors le Saint, béni soit-Il joint cette pensée à l’acte (Kidouchin 40a), et c’est considéré comme s’il avait accompli toute la Torah, bien qu’il soit encore occupé par l’étude. Mais c’est uniquement quand le but de l’étude est l’accomplissement, quand « dans ta bouche et dans ton cœur » ont pour but sacré le « pour la faire », c’est-à-dire que l’avoir dans la bouche et dans le cœur est une préparation à l’accomplissement pour que celui-ci soit parfait. Ce qui n’est pas le cas si ce n’est pas une préparation, si on ne se concentre pas sur la Torah dans le but de l’accomplir, car alors l’acte n’a pas la même importance que la bouche et le cœur, il est comme un corps sans âme, la pensée n’étant pas jointe à l’action.

On comprend d’après ce que nous avons expliqué que la préparation à l’acte consiste à garder sa stabilité, à marcher sur le chemin de la vérité et de la Torah, le chemin de D., à se tenir ferme dans la vérité sans se leurrer soi-même, et sans se présenter devant Hachem en demandant pardon quand il n’y a aucun espèce de changement dans le cœur. C’est cela la préparation au jour du jugement dans l’action, la bouche et le cœur, pour en arriver à l’acte d’implorer le pardon du Créateur. Et alors, Hachem pardonne, ainsi qu’il est dit (Téhilim 34, 19) : « D. est proche des cœurs brisés, et Il sauve ceux qui sont abattus. »

LES PAROLES DES SAGES

Qui a peur de la mort ?

« D. dit à Moché : ‘‘Voici que tes jours approchent de leur terme.’’ »

S’il existait un indicateur de la peur qui envahit les êtres humains, on découvrirait que ces derniers craignent terriblement la mort. Cette appréhension (tellement compréhensible) de l’avenir inconnu s’amplifie et se renforce au fur et à mesure qu’on s’approche de l’âge statistique de la mort.

Dans le monde juif, les hommes de foi et les bnei Torah définissent la mort comme un passage d’une pièce à une autre, du couloir vers le salon. On raconte l’histoire suivante au sujet du ‘Hafets ‘Haïm : lors d’une veille de vacances, un de ses élèves qui s’apprêtait à rentrer chez lui pour les fêtes est venu le saluer avec joie et enthousiasme.

Rabbi Israël Méïr s’est alors tourné vers ses disciples et leur a dit : « Regardez avec quelle joie et quelle gaieté cet étudiant retourne dans la maison de son père ! N’est-ce pas ainsi que devrait se sentir chaque personne qui s’apprête à retourner en-Haut, chez son père du Ciel ? »

Je déménage

Vers la fin de sa vie, Rabbi Yéhouda Tsadka, le Roch yéchiva de « Porat Yossef », s’est exprimé sur le jour de la mort avec une parfaite sérénité, en lui appliquant le verset : « Elle rira au dernier jour. » Les membres de sa maison ont toujours été habitués à son style caractéristique. Ils savaient qu’il avait préparé depuis longtemps des vêtements mortuaires et avait acheté un emplacement pour sa tombe. Il avait même préparé un court testament pour ses fils dans lequel il les avertissait, entre autres, de ne pas s’allonger en descriptions sur sa pierre tombale, mais de se limiter à « Il a propagé la Torah parmi ses élèves », ce qui est le résumé de sa vie. Mais il faisait tout cela sans nervosité ni inquiétude. Au contraire, il agissait avec tranquillité et lucidité, comme quelqu’un qui accomplit scrupuleusement les paroles de nos Sages (Berakhot 5a) : « Il se souviendra du jour de la mort et sera prêt et disposé chaque jour à être appelé à revenir chez le Roi. »

Lorsqu’il a eu besoin de soins médicaux, il a eu une conversation avec le professeur ‘Hassine. Le médecin lui a demandé : « Avez-vous peur de la mort ? » et le Rav lui a répondu : « Je n’ai pas peur du tout. En réalité, je ne fais que déménager d’une maison à une autre. Ici ou là-bas, je m’abrite sous les ailes de D. »

Il a tout réglé paisiblement

Durant sa dernière maladie, à laquelle il a succombé, le « Saba de Kelem » a énormément souffert. D’après sa description, ses douleurs le transperçaient comme des aiguilles, mais il restait serein et paisible. Son médecin non-juif, le docteur Grozer, lui avait révélé que ses jours étaient comptés et il se montrait prêt, sans aucun signe de nervosité.

Quand on a demandé au médecin pourquoi il avait révélé cette information à son patient alors qu’elle pouvait nuire à son état de santé, il a répondu : « Je connais Rabbi Sim’ha Zissel et je sais que, pour lui, la mort n’est qu’un passage d’un monde à un autre. »

Le gaon Rabbi ‘Hizkiyaou Yossef Michkovski a raconté comment son beau-père Rabbi Itz’hak Blazer s’est comporté lors de son dernier jour : « Cette nuit-là, tout le monde a pu remarquer sa grandeur et son immense courage. On ne peut voir une telle tranquillité même chez celui qui se prépare à un long voyage. Il réglait chaque chose paisiblement. Un étranger n’aurait pas pu imaginer que le Rav se préparait alors pour un aller sans retour. Or quand on sait que durant toute sa vie, il avait été empli de la crainte du jugement, on peut imaginer sa frayeur à ce moment-là.

Et pourtant, il l’a cachée à tout son entourage ainsi qu’à sa famille. Tout, en eux, semblait paisible et tranquille, comme si rien ne se passait. Je ne pourrai jamais oublier cette nuit-là. »

Cela ne me perturbe pas

Durant la dernière année de sa vie, le gaon Rabbi Yossef ‘Haïm Zonnenfeld, Rav de Jérusalem, était très faible. C’était un milieu d’été où il avait pris quelques jours de repos en-dehors des murailles de Jérusalem. Mais soudain, il a précipité son retour ainsi que celui de sa famille à la maison. Le médecin et ses proches sentaient que l’air des montagnes de Jérusalem lui était bénéfique, mais il a persisté à vouloir repartir plus tôt que les autres années.

Quand on a demandé au Rav : « Pourquoi ne restez-vous pas encore un peu ? L’air est pourtant bon pour vous ici ! », il a répondu : « Je vais vous révéler secrètement une de mes raisons : je sens que ma fin est proche et je ne voudrais pas importuner les membres de la ‘Hevra Kadicha en les obligeant à parcourir un si long chemin pour moi » (à l’époque, ils portaient le mort sur leurs épaules jusqu’au mont des Oliviers). Ebranlé par ce que je venais d’entendre, j’ai osé demander : « Ne pensez-vous pas qu’il n’est pas bon de se livrer à ce genre de pensées angoissantes qui perturbent l’esprit et mènent à la tristesse ? » Mais il m’a répondu : « Non, cela ne me perturbe pas. Depuis que j’ai atteint l’âge de quarante ans, je n’ai cessé de penser à mon dernier jour, sans que cela altère mon état de santé » (« HaIch al Ha’Homa »).

Se renforcer dans la récitation des bénédictions

Au-delà de ces témoignages sur la manière de considérer le jour de la mort, nous avons conscience des comportements qui conviennent à chacun de nous, plus particulièrement en cette période où nous cherchons à acquérir des mérites et à implorer la miséricorde divine.

Un homme sage de la famille du gaon Rabbi Chelomo Zalman Auerbach a raconté au sujet de ce dernier : un jour, un éminent érudit qui était gravement malade est venu lui demander comment éveiller la miséricorde divine en cette période de détresse pour lui.

Le gaon lui a répondu : « Je ne suis certes pas apte à délivrer des conseils, mais je peux vous dire ce que j’aurais fait à votre place. Je me serais astreint à prononcer cent bénédictions par jour, en veillant à réciter correctement chaque mot (‘‘baroukh’’, puis ‘‘ata’’, puis le nom de Hachem etc.)

Si j’y arrivais, ce serait pour moi la meilleure conduite. »

L’homme qui nous a raconté cette histoire a ajouté que le visage du gaon s’était enflammé pendant qu’il parlait. Il a également fait remarquer que le Rav vivait alors sa dernière année. Or il avait, durant toute sa vie, prononcé les bénédictions avec une grande concentration et les gens venaient même l’écouter quand il récitait le birkat hamazone ou « acher yatsar ». Mais malgré tout, il n’a cessé de se renforcer dans ce domaine et de renforcer les autres. Apparemment, l’investissement rationnel et sensible dans ce domaine n’a pas de frontières.

En ce qui concerne la récompense promise pour cette mitsva importante, penchons-nous sur les paroles du « Or Zarou’a » :

« Une fois, un défunt est venu, le deuxième jour après son enterrement, avec une couronne de feuillages du Gan ‘Eden, afin d’atténuer la mauvaise odeur émanant de ce monde. Alors on lui a dit : ‘‘Vous étiez pourtant un homme simple !’’ et il a répondu : ‘‘C’est uniquement parce que je prononçais les bénédictions d’une voix agréable à la synagogue qu’on m’a amené au Gan ‘Eden et qu’on me respecte.’’ »

GARDE TA LANGUE

Seulement de la bonne conduite

Quiconque perçoit chez son prochain la présence de mauvaises midot, comme l’orgueil ou la colère, n’a pas le droit de le raconter, bien que ces attitudes soient de réelles transgressions. Comme la plupart des gens considèrent que ces comportements ne sont pas interdits, mais relèvent seulement de la bonne conduite, ils ne pensent pas que celui qui les adopte puisse être considéré comme un impie.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le bon conseil de Moché Rabbeinou

« Vous vous tenez aujourd’hui tous » (Devarim 29, 9)

Voici ce que nos maîtres ont enseigné dans le Midrach : Autre explication, pourquoi le jour éclaircit-il parfois et obscurcit-il d’autres fois ? De la même manière, lorsque vous êtes dans une passe sombre, une lumière éternelle vous éclairera à l’avenir, comme il est dit « Hachem sera pour toi une lumière permanente. » Quand cela ? Quand vous serez un seul groupe, comme il est dit « Vous êtes tous vivants aujourd’hui ! » De manière générale, si quelqu’un prend un bloc de roseaux, il est peu probable qu’il parvienne à tous les casser d’un seul coup. Mais en les prenant un par un, même un enfant pourra les casser. Ainsi, les bnei Israël ne seront sauvés que lorsqu’ils ne formeront qu’un seul et unique bloc, comme il est dit « En ce jour et à cette époque, dit Hachem, les bnei Israël et les enfants de Yéhouda sortiront ensemble. » Unis, ils peuvent percevoir la Chekhina.

Le Midrach cherche ici à expliquer les mots « vous tous » dans ce verset : c’est uniquement quand vous serez unis que vous serez vivants et que la lumière de la rédemption vous illuminera, même si vous êtes atteints de malédictions.

Ainsi, on peut rapporter le midrach Tan’houma (Choftim 18) où Rabbi Eliezer Hakafar a dit au nom de Rabbi : La force de la paix est si grande que si les bnei Israël sont unis et forment un seul groupe, l’attribut de Justice ne les touchera pas, même s’ils pratiquent l’idolâtrie, comme il est dit « Ephraïm est collé aux idoles, qu’on le laisse ! »

De même, le Zohar rapporte (I, 200, 2) : lorsque tout le peuple est en paix et ne connaît pas de disputes ni de désaccords, Hachem le protège et n’use pas de rigueur envers lui. Même si tous les membres du peuple sont idolâtres, D. ne leur inflige pas de jugement sévère, puisqu’ils vivent en paix. Nous l’apprenons du verset « Ephraïm est collé aux idoles, qu’on le laisse ! » : si les bnei Israël, que l’on nomme « Ephraïm », vivent dans l’unité et la paix, alors même « ceux qui sont collés aux idoles », Il les « laisse » et ne les punit pas.

De plus, Rachi explique (Béréchit 11, 9) « Et de là Hachem les dispersa » : « Quel a été le plus grave péché, celui de la génération du déluge ou celui de la génération de la tour de Babel ? Les premiers n’avaient pas récusé le principe de l’existence de D., les seconds l’ont récusé en entrant en guerre contre Lui. Et pourtant, les premiers ont été anéantis, alors que les seconds ne l’ont pas été ! C’est parce que la génération du déluge pratiquait le vol et se livrait à des violences, d’où sa destruction, alors que celle de la tour pratiquait l’amour et la fraternité. » Selon tout ce qu’on vient d’exposer, on peut conclure : Moché a réconforté les bnei Israël en leur disant que même s’ils font l’objet d’un reproche, Hachem ne les anéantira pas et les éclairera de la lumière de la rédemption. Mais plus encore, il leur a également montré comment éviter la remontrance : en étant toujours en adéquation avec « vous tous », c’est-à-dire unis. C’est de cette manière que D. les protègera et qu’ils ne seront pas l’objet de remontrances.

A LA SOURCE

« Les choses cachées sont à Hachem, notre D. » (29, 28)

Sur le mode de l’allusion, l’ouvrage « Guevourat Ya’akov » explique que la Torah cachée doit être étudiée dans la discrétion. C’est d’ailleurs pourquoi elle est appelée « Torah cachée ». Mais la Torah révélée doit, au contraire, être étudiée publiquement pour former le maximum de disciples aptes à respecter les mitsvot.

Tel est le sens du verset « Les choses cachées sont à Hachem, notre D. » : la Torah cachée est justement pour D., elle doit être étudiée dans la discrétion. En revanche, « les choses révélées sont pour nous et pour nos fils » : il faut au contraire les étudier en public afin que tous sachent comment agir.

« Tandis que toi, tu te repentiras, et tu seras docile à la voix de Hachem » (30, 8)

Puisqu’il est dit précédemment « Tu retourneras vers Hachem ton D. », logiquement, on devrait déjà avoir fait techouva à présent ! Pourquoi donc le texte répète-t-il « tu te repentiras » ?

Rabbi Chelomo de Radomsk explique dans son livre « Tiféret Chelomo » qu’avant de se repentir, l’homme n’a pas conscience de la gravité de sa faute, car il est éloigné de D. et enfoncé dans la boue du péché. C’est seulement après avoir fait techouva et s’être rapproché de Hachem qu’il commence à réaliser les répercussions de ses actes. Alors, il ne se suffit pas de sa première techouva, et il recommence ce processus.

Et ainsi de suite. Plus il se repent et se rapproche de D., plus il comprend que dorénavant, il a l’obligation de se repentir complètement.

« Souviens-Toi de nous pour la vie, Roi qui aime la vie, inscris-nous dans le livre de la vie. »

Pourquoi mentionnons-nous trois fois le mot « vie » dans cette prière ?

Nos Maîtres ont expliqué que trois livres sont ouverts lors du Jour du Jugement : le livre des impies, celui des individus moyens, et celui des tsaddikim. Ainsi, nous demandons trois fois la « vie », ce qui correspond à ces trois livres.

« Souviens-Toi de nous pour la vie » : correspond aux tsaddikim, comme il est dit « Juste, de mémoire bénie. »

« Roi qui aime la vie » : correspond aux impies, comme il est dit « Je ne désire pas la mort de l’impie, mais son repentir et sa vie. »

« Inscris-nous dans le livre de la vie » : correspond aux individus moyens, qui sont en suspens et attendent une bonne inscription et une signature positive. (« Adéret Chelomo »)

« Souviens-Toi de nous pour la vie »

Le Ari zal a expliqué ainsi « Souviens-Toi de nous pour la vie et inscris-nous dans le livre de la vie » : A Roch Hachana, les âmes sont jugées et D. décide si elles auront une vie éternelle ou non. Mais les corps sont aussi jugés pour la vie sur terre et D. décide quand sera leur terme.

« Souviens-Toi de nous pour la vie » désigne la vie éternelle, et « inscris-nous » désigne la vie dans ce monde, la vie sur terre.

C’est à cela que correspondent les deux jours de Roch Hachana. Le premier jour, on juge l’âme et Hachem décide si elle mérite la vie éternelle ou non. Et le deuxième jour, les hommes sont jugés pour leur vie dans ce monde-ci. Ces deux jugements étant liés, les deux jours de Roch Hachana sont considérés comme « une longue journée » (« Ye’arot Devach »).

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar

« Moché est parti » (31, 1)

Il faudrait savoir où il est allé. Le Targoum Yonathan dit qu’il s’est rendu à la maison d’étude. D’après les commentateurs, il est allé du camp des Leviïm au camp d’Israël comme quelqu’un qui se sépare de son ami. Quant au texte, il reste obscur et on ne peut voir vers quelle interprétation il mène.

De plus, il reste à comprendre qui a informé Moché que sa vie était presque terminée alors qu’il est dit dans la Guemara (Chabbat 30a) qu’on ne dévoile pas à un homme le nombre de ses jours. Alors qui l’a dit à Moché ?

On peut l’expliquer de la manière suivante : il est écrit dans le Zohar (I, 218) que quarante jours avant le décès d’un homme, son âme le quitte, comme il est dit (Chir HaChirim 4, 6) « et que s’effacent les ombres », pour visiter le lieu qui lui est destiné dans les mondes supérieurs. Ceci est courant chez les tsaddikim. En effet, Rabbi Chim’on bar Yo’haï avait perçu ce phénomène chez Rabbi Yitz’hak, comme il est rapporté dans le Zohar.

A la question « D’où Moché a-t-il su exactement quel était le jour de sa mort ? », nos Sages ont répondu que depuis le jour où les ombres s’effacent jusqu’au jour de la mort, s’écoulent quarante jours. Or, qui peut savoir mieux que Moché ? Il connaissait le jour de sa fin, et ce savoir n’appartient qu’aux plus grands du monde.

LES CEDRES DU LIBAN

Rabbi Yéhouda Leib Ashlag, auteur du « Soulam »

Rabbi Yéhouda Leib Ashlag, connu comme l’« auteur du Soulam », du nom de son immense commentaire sur le Zohar, est né à Likova en Pologne. Il a étudié l’essentiel de sa Torah à la yéchiva de Gour qui se trouvait à Varsovie.

Son désir d’étudier la kabbala s’est manifesté dès sa jeunesse, et on raconte qu’il cachait des pages de Zohar et des écrits du Ari dans les pages de sa Guemara. Il a proclamé la nécessité d’étudier le Zohar dans les yéshivot de Pologne, et pour cela il a même rencontré des rabbanim et des Admorim pour leur demander d’organiser une étude du Zohar dans leurs yéshivot, mais ils n’y ont pas prêté attention. Après avoir vécu pendant une courte période chez son beau-père à Porissow, il s’est installé à Varsovie, où il a été ordonné et a officié comme dayan et décisionnaire pendant seize ans. Pendant cette période-là, il a rencontré un homme qui était connu comme un commerçant, mais pas du tout comme un kabbaliste. Le Rav Ashlag l’appelle dans ses livres « mon saint maître, zatsal ». De ce maître, il a appris la kabbala, et il a été présent au moment de sa mort.

Après la mort de son maître, il décida de monter en Erets Israël. Le 16 Tichri 5662, il vint s’y établir, et quand il entendit qu’il y avait à Jérusalem une yéchiva de kabbalistes du nom de « Yéchivat Beit E-l », il traversa la ville pour s’installer à l’intérieur des remparts. D’après le témoignage de son petit-fils, le Rav Sim’ha Ashlag, dès l’époque de la Deuxième guerre mondiale, il poussait de grands cris sur la destruction du monde qui s’approchait. Il prévint de la catastrophe qui allait tomber sur l’Europe, et du grand danger qui menaçait le peuple juif.

Il arriva en Erets Israël dans un dénuement total. Il ne voulait pas profiter de sa « semikha » de rabbin, et pour vivre il travaillait des peaux pour les sifrei Torah et les mezouzot, et fabriquait également du savon au moyen d’une machine qu’il avait apportée avec lui de Pologne. Au bout de peu de temps, sa Torah le fit connaître de la communauté, et il fut nommé Rav et dayan du quartier de Guivat Chaoul, en ville nouvelle.

Un groupe de disciples de stature se rassembla autour de l’auteur du Soulam. Ils arrivaient chez lui courageusement tous les jours à une heure du matin, pour étudier jusqu’au lever du jour. Les plus éminents de ces disciples étaient : son fils Rabbi Baroukh Chalom, le Rav Yéhouda Hersh Brendoyen, le Rav Moché Yaïr Weinstock, le Rav David Minzberg, le Rav Moché Baroukh Lamberger et le Rav Yitz’hak Agassi, que leur souvenir soit une bénédiction.

En 5686, il partit à Londres, où il écrivit son premier ouvrage, les commentaires « Panim Méïrot » et « Panim Masbirot » sur le livre « Ets ‘Haïm » du saint Ari. Il y resta un an et demi sans sortir du tout de chez lui, entièrement absorbé dans l’écriture de son commentaire. C’était une grande nouveauté dans le monde de la kabbala, parce que jusqu’alors aucun commentaire aussi systématique n’avait été publié sur ce livre, qui expose une ligne faite de principes et de règles magnifiques de clarté. En 5693, il se mit à écrire son grand œuvre (en seize parties et plus de deux mille pages) qui englobe tous les écrits du Ari, « Talmud Esser Sephirot ». Dans cet ouvrage, il a rassemblé des passages de tous les écrits du Ari, ni selon un ordre donné ni chronologiquement, mais en suivant le déroulement des situations spirituelles avec relations de cause à effet.

En 5703, il a commencé son œuvre gigantesque : le commentaire « HaSoulam » sur le livre du Zohar. Il consacrait toute sa journée à l’écriture de ce commentaire, et écrivait plus de dix-huit heures par jour avec un immense désintéressement qui lui coûta beaucoup d’argent ainsi que de santé. Il dit à ce moment-là que grâce à ce commentaire, on pourrait étudier le Zohar comme on étudie le ‘Houmach avec Rachi. Il dit encore que cent cinquante ans après l’écriture du « Soulam », les enfants l’étudieraient au Talmud Torah. Voici ce qu’il a écrit sur ce commentaire :

« J’ai appelé ce commentaire « HaSoulam » pour montrer qu’il a le même but que toute échelle (soulam). Si on a un grenier rempli de toutes sortes de bonnes choses, il ne manque qu’une « échelle » pour y monter, et alors on est en possession de tout le bien du monde. Mais le « Soulam » n’est pas un but en soi, car si l’on se repose sur les échelons de l’échelle sans rentrer dans le grenier, on n’aura rien accompli du tout. Il en va de même en ce qui concerne mon commentaire sur le Zohar, car il n’y a pas encore d’expression pour désigner l’explication des paroles des Sages dans toute leur profondeur, mais ce que j’ai fait en tout cas, c’est de tracer un chemin d’introduction pour tout homme, afin qu’il puisse s’élever, approfondir et consulter le livre du Zohar lui-même, car c’est alors seulement que j’aurai atteint mon but. »

Après la fin de l’écriture de ce monument de la littérature sacrée, l’état de santé de l’auteur du Soulam commença à se dégrader de plus en plus, il sentit que son temps était arrivé de rejoindre ses ancêtres, c’est pourquoi il entreprit un dernier voyage à Tsfat et à Meron, où il prépara un grand repas de fête pour ses disciples. Aucun d’entre eux ne comprit que c’était en fait son repas d’adieu.

Le jour de sa mort, en plein Yom Kippour de l’année 5715, il ordonna qu’on avance la prière de deux heures, et quand le chalia’h tsibour arriva aux mots « Je le rassasierai d’une longue vie et Je lui montrerai Ma délivrance », son âme sortit en sainteté et en pureté pour s’attacher à son Créateur.

HOMMES DE FOI - Histoires des justes de la famille Pinto

L’histoire suivante a été racontée par notre maître le tsaddik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita, pour nous enseigner la force de la confiance dans les sages :

C’était pendant la semaine de la parachat Vayera de l’année 5760, alors que je me trouvais en France. Une femme au visage triste vint me trouver. Elle m’a raconté qu’elle avait été frappée d’un cancer très grave. Et d’une voix larmoyante, elle se plaignait de ne pas encore avoir mérité de voir ses enfants mariés, alors qu’elle se trouvait en danger de mort.

Les pleurs de cette femme me touchèrent beaucoup, et comme c’était exactement la veille du soir de la hilloula de mon grand-père, le tsaddik Rabbi ‘Haïm Pinto, que son mérite nous protège, le soir du 15 ‘Hechvan, je lui ai dit : « Rentrez maintenant chez vous, et le mérite du tsaddik vous protègera. Demain, le jour de la hilloula, vous viendrez m’annoncer de bonnes nouvelles. »

Cette femme est immédiatement rentrée chez elle, et le lendemain après la prière d’arvit, s’est déroulée la hilloula en l’honneur du gaon Rabbi Eliezer Mena’hem Man Shakh, que son mérite nous protège. La femme est arrivée à la synagogue, et devant des milliers de juifs, en présence du gaon Rabbi Issakhar Bergman chelita (le petit-fils du Rav Shakh zatsal), elle a annoncé que les médecins ne comprenaient pas ce qui s’était passé. Aujourd’hui, elle était allée à l’hôpital pour faire des examens par ultra-sons et des examens sanguins, pour voir où elle en était, et tout à coup les médecins avaient découvert que la maladie avait disparu de son corps, que sa vie n’était plus du tout en danger et qu’elle était totalement en bonne santé.

 

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