La Paracha de la semaine en format PDF

la Paracha en PDF

paracha de la semaine

VAYEHI

14 Décembre 2013

11 Tévet 5774

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:35

17:49

Lyon

16:38

17:47

Marseille

16:45

17:52

 

Acceuil ARCHIVES

La particularité du peuple d’Israël par rapport aux non-juifs

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

Il est écrit dans les livres saints que les meilleures années de la vie de Ya’akov ont été celles qu’il a vécues en Egypte avec ses enfants dans le pays de Gochen, dans la sérénité, alors qu’il étudiait la Torah en sainteté et pureté et qu’il vivait dans la richesse matérielle. Le midrach rapporte (Béréchit Rabba 79, 1) qu’il a vu six cent mille de ses descendants sans défaut, et ceci l’a empli de joie et de satisfaction pendant toutes ces années-là.

Or cela demande à être expliqué : comment est-il possible que justement en Egypte, pays d’impureté et d’abomination, Ya’akov, qui était le berger et le dirigeant d’Israël, ait pu être satisfait de la sainteté de ses enfants, rester serein et vivre bien malgré un entourage très négatif ?

La raison semble évidente et réside dans leur façon de vivre : Ya’akov et ses enfants étaient complètement détachés de l’impureté de l’Egypte. Ils n’entretenaient absolument aucun lien avec leurs voisins non-juifs et n’étaient confrontés à aucune tentation. Leur mode de vie en Egypte était identique à celui qu’ils avaient en Erets Israël. En effet, ils continuaient, même en Egypte, à fournir autant d’efforts pour la Torah, et avaient préservé leur sainteté, leur langue, leur style et leurs noms sans subir l’influence néfaste de ce pays.

Alors, leurs voisins égyptiens les ont laissés en paix, car ils restaient discrets, n’attiraient pas l’attention et ne briguaient pas les honneurs. En effet, ils menaient leur vie dans le calme et la sérénité tout en étudiant la Torah avec sainteté et pureté, et ceci procurait de la satisfaction à Ya’akov, dont le désir et le but était de se différencier des autres peuples, de rester réservé, de se sanctifier et de servir D. dans le calme, la joie, la discrétion et la sérénité.

La preuve en est que les Egyptiens ont commencé à se lasser des juifs lorsque ces derniers se sont mis à fréquenter leurs lieux de sortie comme les théâtres et les cirques. Mais tant qu’ils sont restés tranquillement dans leur territoire, ils ont mené une existence paisible.

Cette idée s’exprime par le fait que les parachiot Vayigach et Vaye’hi sont juxtaposées et « fermées » (c’est-à-dire non séparées par un alinéa.) A la fin de la parachat Vayigach, il est écrit « Israël s’établit (…) y crûrent et y multiplièrent prodigieusement », et ce passage est immédiatement suivi par une paracha « fermée ». Ceci nous enseigne que la condition fondamentale pour que les bnei Israël s’établissent dans l’aisance et la sérénité, comme il est mentionné à la fin de la parachat Vayigach, est une « paracha fermée », qui consiste à préserver notre vie propre sans y introduire l’atmosphère extérieure.

Si nous agissons ainsi, Hachem nous protègera et nous permettra de continuer à Le servir dans la tranquillité, la joie et le confort, d’un cœur entier et sans être perturbé par les nations du monde, à l’image de Ya’akov et de ses enfants qui se sont isolés en terre de Gochen pour accomplir la Torah dans la plus grande discrétion, avec sainteté et pureté.

Mais si les bnei Israël constatent soudain que les non-juifs ne leur veulent aucun mal et qu’il n’y a pas lieu de se méfier d’eux, ils voudront se rapprocher d’eux et aspireront à leur tranquillité et à leur sérénité. Et à ce moment-là, ils éveilleront leur colère et Hachem les rendra jaloux du peuple d’Israël, vigoureux et plein de succès. Ils chercheront alors à l’importuner, à le perturber, à le tourmenter et à le persécuter. Et même si les bnei Israël respectent la sainte Torah et se différencient d’eux dans tous leurs comportements, le simple fait de vouloir se rapprocher d’eux et leur plaire ne fera que les irriter et leur rappeler qu’il y a ici un peuple différent et séparé, qui est toutefois serein et plein de succès. Alors ils chercheront à l’importuner.

Dans le même ordre d’idées, il est écrit (Chemot 1, 7) « Or, les enfants d’Israël avaient augmenté, pullulé, étaient devenus prodigieusement nombreux et ils remplissaient le pays. » En d’autres termes, ils avaient commencé à quitter leur lieu d’habitation, à remplir la terre, à participer à la vie du pays d’Egypte et à essayer de fraterniser avec les habitants pour s’associer avec eux dans le travail ou la vie courante, tout en accomplissant la Torah et les mitsvot minutieusement.

Mais cela ne leur a servi à rien, et dès qu’ils se sont mêlés aux habitants du pays, « Un roi nouveau s’éleva sur l’Egypte (…). Il dit à son peuple : ‘‘Voyez, la population des enfants d’Israël surpasse et domine la nôtre. Eh bien ! Usons d’expédients contre elle.’’ » (Chemot 1, 10). Immédiatement, ils ont été l’objet de souffrances et d’esclavage de manière injustifiée, car les Egyptiens ont voulu les persécuter et les exterminer, pour empêcher que ce soient eux qui deviennent des prédateurs.

Cependant, quand le peuple d’Israël reste sur sa voie, se préoccupe uniquement de sa Torah et échappe au regard et à la colère des non-juifs, Hachem, dans Sa grande miséricorde, protège Son peuple qui fournit des efforts pour la Torah et qui écoute Sa voix. Ainsi, Il empêche les non-juifs de causer du tort à Son peuple et aide ce dernier à se cacher pour continuer à vivre en paix, dans le calme et la confiance.

En revanche, quand on n’écoute pas la voix du Créateur, qu’on part ouvertement se lier d’amitié avec eux et qu’on tente de s’intégrer à la vie du pays, on se présente aux yeux de ceux qui en veulent à la vie des juifs et le danger est extrêmement grand, même si l’on veille scrupuleusement à pratiquer les mitsvot.

Non seulement nous agissons à l’inverse de ce que nous devrions faire, mais plus encore, nous éveillons chez les peuples une grande colère ! Nos Sages ont rapporté (Tan’houma Toldot 5) l’histoire d’un empereur romain qui se promenait dans la rue avec Rabbi Yéhochoua ben ‘Hanania, quand ils ont rencontré un juif. Le roi a dit à Rabbi Yéhochoua : « Voici un agneau qui passe parmi soixante-dix loups, et pourtant personne ne l’attaque ! » et le Rav lui a répondu : « C’est le berger, c’est-à-dire Hachem, qui sauve la brebis des crocs des loups. »

Voici ce que cela signifie : lorsque l’empereur a vu le juif se rendre à son travail en passant par le marché, au milieu des non-juifs, sans que personne lui cause du tort, il a questionné Rabbi Yéhochoua avec étonnement : « Si la paix réside entre nous et que personne ne vous veut du mal, quel est le sens de votre bénédiction ‘‘qui ne m’a pas fait goï’’ ? Ce sont pourtant des gens bien et corrects ! Pourquoi alors mettre une si grande barrière entre nous ? »

Le Rav a répondu : « Si un goï ne cause pas de tort à un juif, c’est uniquement grâce à la miséricorde de D. qui ne cesse de nous protéger. En effet, il hait le juif de par son existence même qui appelle le monde à améliorer son comportement. Il aurait donc évidemment bien voulu le détruire et apaiser sa conscience, n’était le Berger qui nous protège, nous sauve et nous défend. »

LES PAROLES DES SAGES

Le secret qui a été révélé

« Yossef est un rameau fertile, un rameau fertile sur une source » (Béréchit 49, 22)

Nos Sages ont explique (Midrach Yilamdeinou parachat Vaye’hi, 77) que quiconque évite de regarder une femme n’est pas dominé par le mauvais penchant, ainsi qu’il est écrit « Yossef est un rameau fertile, un rameau fertile sur une source », il ne faut pas lire « alei ayin » (sur une source) mais « olei ayin » (qui maîtrise ses yeux), car Yossef n’a pas voulu profiter d’une femme qui n’était pas la sienne, c’est pourquoi il a mérité la royauté.

Dans le même esprit, le gaon Rabbi Tsema’h Mazouz chelita, directeur spirituel de la yéchiva « Kissé Ra’hamim », a fait part aux élèves de la yéchiva de l’histoire suivante :

« Quelqu’un m’a raconté qu’en 5754, quand la femme du Rav Ovadia Yossef est décédée, Rabbi Elazar Abou’hatseira Zatsal est venu de Beershéva et a demandé au Rav : « Le Rav peut-il me dire comment il a mérité que tous ses fils soient des talmidei ‘hakhamim et des tsaddikim ? On sait qu’il n’y a pas de cadeaux en ce monde, le Saint, béni soit-Il donne en fonction de ce qu’on a investi. En contrepartie de quoi l’a-t-il mérité ? »

Le Rav a répondu en restant dans le vague : « Le Saint, béni soit-Il me l’a accordé, Il me l’a donné. »

Rabbi Elazar lui a dit : « Non ! Cela n’existe pas, c’est certainement en contrepartie de quelque chose. Est-ce parce que le Rav a beaucoup étudié la Torah ? Nous connaissons un grand nombre de gens qui étudient la Torah. Est-ce parce qu’il agit en faveur de la communauté ? Beaucoup agissent en faveur de la communauté et ne l’ont pourtant pas mérité. » Le Rav lui répondit de nouveau : « Le Saint, béni soit-Il me l’a donné. »

Rabbi Elazar s’entêta : « Je ne bougerai pas d’ici jusqu’à ce que le Rav me révèle son secret. » Il continua à insister obstinément, jusqu’à ce que le Rav ne puisse plus résister et lui confie son secret :

« Vous savez, il y a des dizaines d’années, j’étais dayan dans un beit din à Peta’h Tikva, où se présentaient des couples qui voulaient divorcer. La plupart d’entre eux n’étaient pas pratiquants. Or quand il est question de cinquante pour cent qui n’observent pas la Torah et les mitsvot, il est évident que la plupart des femmes viennent au beit din dans une tenue impudique. Et nous, les dayanim, nous devions examiner le cas et poser des questions, discuter et tenter de faire la paix entre eux. Ce n’était pas évident ! »

Et alors, le Rav Ovadia Zatsal a révélé un petit aperçu de toute sa grandeur spirituelle : « Je n’ai jamais levé les yeux pour voir avec qui je parlais, je parlais avec les yeux baissés fixés sur le sol. En récompense de la sainteté des yeux, le Saint, béni soit-Il sait donner une récompense au mieux. Comme l’ont dit les Sages : « Pour que ce soit bon pour toi et pour tes fils après toi » (Devarim 10, 25), alors à combien plus forte raison pour le vol et la débauche, qui sont des choses que l’homme désire ! »

Le test de la pureté des yeux

On trouve une conduite du même genre chez le tsaddik habitué aux miracles, Rabbi Moché Aharon Pinto, que son mérite nous protège. Racontons une fois de plus comment il se comportait :

La rabbanit Mazal Pinto a raconté à son fils Rabbi David chelita jusqu’où allait la sainteté de son père, Rabbi Moché Aharon, que son mérite nous protège, en particulier en ce qui concerne la pureté des yeux. [Cette histoire extraordinaire figure avec tous ses détails dans le livre « Anchei Emouna p. 335).

Un jour, la rabbanit a voulu mettre son mari à l’épreuve pour voir s’il gardait effectivement ses yeux. Comme tout le monde disait qu’il ne regardait pas le visage des femmes qui venaient recevoir sa bénédiction, la rabbanit a changé de vêtements et de couvre-chef, a modifié sa voix naturelle, et elle est arrivée ainsi chez le Rav (chez elle…) pour recevoir sa bénédiction. Personne ne la connaissait parmi les présents, c’est pourquoi personne ne pouvait dire au Rav qui elle était, si bien qu’on la fit entrer dans la pièce où se tenait le tsaddik.

Quand elle y rentra, Rabbi Moché Aharon lui demanda comment elle s’appelait, et elle répondit : Mazal. Mazal fille de qui ? Mazal fille de Sim’ha, répondit la rabbanit. Alors le Rav sourit, et dit : « Vous avez exactement le même nom que ma femme », et il lui donna une bénédiction généreuse.

La rabbanit lui demanda s’il pouvait aussi bénir ses enfants. Alors, il répondit par une question : « Avez-vous un mari ? – Oui, j’ai un mari. – Comment s’appelle-t-il ? – Il s’appelle Moché Aharon. » Le Rav sourit de nouveau, et dit : « Ah ah, vous avez le même nom que ma femme et votre mari a exactement le même nom que moi ! » Et il lui donna de nouveau une bénédiction.

Ensuite, la rabbanit évoqua le nom de tous ses enfants, alors le Rav s’aperçut de nouveau que les noms de ses enfants étaient exactement les mêmes, et dit : « Hachem a fait venir ici une femme dont le nom, le nom de sa mère, le nom de son mari et le nom de ses enfants, tout correspond exactement à ce qu’il en est chez moi. C’est vraiment une providence extraordinaire ! »

Tout à coup, la rabbanit éclata de rire et demanda au Rav, son mari : « Est-ce que tu m’as oubliée ? Est-ce que tu ne sais pas qui je suis ? » Alors, le Rav sentit que c’était effectivement sa femme. Il reconnut sa voix naturelle, et lui demanda : « Pourquoi as-tu fait cela ? » Elle répondit : « J’ai voulu te mettre à l’épreuve et voir s’il est vrai que tu ne regardes pas les femmes. A chaque fois que je te disais des noms identiques, j’ai pensé que peut-être, par curiosité, tu allais me regarder, mais tu ne l’as pas fait. Alors j’ai compris que tu étais un véritable tsaddik. »

Mais Rabbi Moché Aharon n’était pas satisfait : « Tu n’avais pas le droit de faire ce que tu as fait, dit-il avec autorité. Et si j’avais regardé ? Il y a là vraiment de la curiosité ? Il y a là un mauvais penchant, car j’aurais risqué de regarder pour voir chez qui tous les noms étaient les mêmes que chez nous. Mais je remercie Hachem d’avoir surmonté cela et de ne pas avoir regardé. Même si j’avais regardé, en fin de compte tu es ma femme, mais cela aurait aussi pu être une autre femme… »

Un plus grand monde à venir

Le livre « Sia’h Sarphei Kodech » raconte qu’une fois, devant le Rav Yossef ‘Haïm Sonnenfeld Zatsal, le Rav de Jérusalem, on avait loué le Rav Yitz’hak HaCohen Kook de l’attention qu’il portait à préserver ses regards. En effet, dès qu’il entendait et comprenait que quelqu’un était entré, il baissait les yeux vers le sol de crainte de regarder quelque chose de mauvais. Il répondait les yeux fermés aux femmes qui venaient lui poser des questions de halakha.

« Dans ce cas, répondit Rabbi Yossef ‘Haïm, il aura un plus grand monde à venir. »

C’est ici le lieu de préciser que le gaon Rabbi Yitz’hak Arieli Zatsal, auteur de « Einaïm LaMichpat », avait étudié en ‘havrouta avec le Rav Kook quelques heures par jour pendant plus de trente ans. Lorsqu’ils étudiaient, ils s’enfermaient dans une pièce et n’en sortaient pour rien au monde, sauf si une vie avait été en danger. Et il a dit qu’il pouvait témoigner de ce que pendant toutes ces années-là, le Rav Kook n’avait jamais vu une femme.

GARDE TA LANGUE

A condition d’avoir entendu soi-même

Il est permis de dire du lachon hara sur un apikoros, un impie, c’est-à-dire quelqu’un qui renie la prophétie ou la Torah, ou même la moindre explication donnée par les Sages.

Mais c’est à la condition d’avoir entendu de l’intéressé lui-même des paroles d’impiété, ou s’il est connu de toute la ville comme un apikoros. Il n’est pas suffisant de l’avoir seulement entendu d’autres personnes, auquel cas on peut seulement le soupçonner.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Il n’y a pas de raccourci pour la délivrance d’Israël

Les Sages ont dit (Béréchit Rabba 96, 1) : « Pourquoi cette paracha est-elle fermée ? Parce que Ya'akov a voulu révéler la fin à ses fils, et cela lui a été caché. »

Or il faut comprendre pourquoi, en fait, le Saint, béni soit-Il lui a caché cette connaissance merveilleuse.

Pour l’expliquer, rappelons que le but dans lequel D. a créé le monde était que le peuple d’Israël accepte Sa Torah, Le reconnaisse comme roi et accomplisse toutes les mitsvot dans leur intégralité. Mais à cette époque-là, quand Ya'akov a parlé à ses fils, le peuple d’Israël n’était pas encore constitué, car il ne comprenait que cette seule famille.

C’est pourquoi avant qu’ils commencent de marcher dans la voie qui leur avait été tracée dans la construction et l’édification du monde, ils devaient d’abord être purifiés par l’exil d’Egypte et réaliser le but de cet exil, à savoir multiplier, s’élargir et devenir un peuple, s’unir et se cimenter véritablement pendant toutes ces années difficiles, jusqu’à en fin de compte être dignes de recevoir la Torah lorsqu’ils sortiraient d’Egypte. A ce moment-là, ils prendraient sur eux la Torah de Hachem et Sa royauté comme un seul homme avec un seul cœur, ils proclameraient la souveraineté de D. dans le monde entier à tout instant, ils suivraient Ses voies de tout leur pouvoir, accompliraient Ses mitsvot, étudieraient Sa Torah et accompliraient ainsi leur véritable mission.

C’est pourquoi le Créateur n’a pas voulu qu’ils amènent la délivrance avant son temps, avant d’avoir accompli le but qui leur avait été assigné à la création du monde, c’est pourquoi quand Ya'akov a voulu dévoiler la fin, elle lui a été dissimulée, parce que le moment n’était pas encore venu.

Et effectivement, après la fin de l’exil d’Egypte, il était très possible que vienne la délivrance totale et qu’il n’y ait plus du tout besoin d’exil, quand ils étudieraient la Torah en sainteté et en pureté, en acquérant la crainte du Ciel et en acceptant la royauté de Hachem dans l’unité et la perfection. S’ils se conduisaient ainsi, l’exil n’aurait plus aucune raison d’être et la délivrance totale viendrait immédiatement, de la façon la meilleure décidée par D.

Par conséquent, il n’y avait pas non plus dans ce cas-là de raison de révéler les circonstances de la venue rapide de la fin, car elle viendrait nécessairement, et ils s’en apercevraient bien eux-mêmes. Comme le dit la Torah (Vayikra 26, 3) : « Si vous marchez dans Mes statuts, si vous suivez Mes préceptes et les exécutez (…) Je donnerai la paix au pays (…), le glaive ne passera pas dans votre pays » et il n’y aura pas du tout d’exil.

Mais si par malheur les bnei Israël fautaient et se rendaient passibles de l’exil, ils devraient y partir afin de réparer les dégâts spirituels qu’ils auraient causés. Ainsi, la faute et le dommage seraient purifiés, tout reviendrait à sa racine et à sa place initiale et la délivrance totale surviendrait. C’est pourquoi la fin n’a pas été dévoilée à Ya'akov, car il n’était pas bon d’y arriver trop vite, les bnei Israël devant connaître le moment par eux-mêmes en étudiant la Torah.

Et quand la Chekhina l’a quitté, Ya'akov a donné à ses fils des conseils sur la façon de tenir bon en exil et de mériter d’être délivrés de tout mal. Il leur a dit que le Saint, béni soit-Il ne les aimait que lorsqu’ils étaient unis comme un seul homme avec un seul cœur, en proclamant l’unité de Son grand Nom, alors Il les protègerait, les sauverait de tout mal et de tout dommage et leur pardonnerait leurs fautes.

C’est le sens de ce qu’il leur a dit : « Rassemblez-vous et je vous dirai », soyez tous rassemblés et unis, et quand votre union sera totale, personne ne pourra vous vaincre et vous mériterez d’être protégés et sauvés par D., Amen, amen.

A LA SOURCE

« Il arriva après ces choses » (48, 1)

Depuis le jour où ont été créés le ciel et la terre, l’homme ne pouvait pas éternuer et rester en vie, mais où qu’il se trouve, que ce soit en chemin ou dans la rue, s’il éternuait, son âme sortait, jusqu’à ce que vienne Ya'akov et demande la miséricorde divine sur ce point. Il a dit devant Hachem : « Maître du monde, ne prends pas mon âme avant que j’ai eu le temps de donner mes dernières instructions à ma famille, à mes enfants et mes petits-enfants ! » Il a été exaucé, « et il arriva après ces choses », etc.

Tous les anges de la terre ont entendu et se sont mis dans une colère telle qu’il n’y en avait pas eu depuis le jour de la création.

Et de la théorie à la pratique, comme le dit « Pirkei DeRabbi Eliezer » (chapitre 52) : L’homme doit, quand il éternue, remercier le Saint, béni soit-Il de lui avoir sauvé la vie, ainsi qu’il est écrit (Iyov 41, 10) « Ses éternuements font jaillir la lumière. »

 « D. qui m’a dirigé comme un berger depuis ma naissance jusqu’à ce jour » (48, 15)

Le Malbim précise : Sa conduite envers moi était celle d’un berger qui fait paître son troupeau. Le berger ne regarde pas la conduite de ses bêtes et ne se demande pas si elles ont droit à un pâturage ou non.

De même Hachem, comme un berger, me donne ma subsistance en abondance, suffisamment pour répondre à mes besoins, quand ils correspondent aux besoins habituels.

 « Le sceptre ne quittera pas Yéhouda ni l’autorité sa descendance » (49, 10)

Le Ramban dit que c’est la raison pour laquelle la royauté des Hasmonéens ne s’est pas maintenue et qu’il n’en est resté personne, bien qu’ils aient sanctifié le Nom de D. : ils avaient transgressé la bénédiction de Ya'akov « le sceptre ne quittera pas Yéhouda », c’est uniquement la tribu de Yéhouda qui a droit à la royauté en Israël, et eux se la sont attribuée.

Rabbi Sim’ha Zissel de Kelem a dit à ce propos : si celui qui transgresse une bénédiction de Ya'akov mérite un tel châtiment, même quand il sanctifie le Nom de D., jusqu’où alors peut arriver le châtiment de ceux qui transgressent la bénédiction de Hachem, et à plus forte raison la malédiction de Hachem, surtout quand ils ne sanctifient pas le Nom de Hachem, mais au contraire le profanent !

 « Naphtali est une biche qui s’élance, il donne de bonnes paroles » (49, 21)

Habituellement, écrit Rabbeinou ‘Haïm Faladji Zatsal dans son livre « Tenoufa Le’haïm », quand celui qui part en mission et qui est très fatigué arrive à son but, il s’exprime avec colère, irritation et agressivité à cause des fatigues de la route, ou alors il est épuisé au point de ne pouvoir parler clairement. C’est pourquoi il a dit de Naphtali « une biche qui s’élance », car « il donne de bonnes paroles ».

La vie dans la paracha

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Il bénit Yossef » (48, 15)

Nous ne trouvons pas ici de bénédiction à Yossef.

Le Ramban a expliqué que la bénédiction à ses fils est la bénédiction de Yossef.

Mais cela ne satisfait pas l’esprit, car pourquoi ne pas bénir Yossef lui-même par des paroles qui s’adressent particulièrement à lui ? Il me semble que par le mot « il bénit », le verset indique qu’il a donné à Yossef la bénédiction qu’il serait toujours béni.

D’après les paroles des Sages (Bemidbar Rabba 11, 2) selon lesquelles la clef des bénédictions avait été remise à Avraham, qui l’avait transmise à Yitz’hak et Yitz’hak à Ya'akov, on peut aussi expliquer que Ya'akov l’avait transmise à Yossef.

C’est ce que signifie « il bénit Yossef » : il lui a transmis la clef des bénédictions.

LES SENTIERS DES JUSTES

POUR ACQUERIR LES VALEURS ET LES BONNES MIDOT

On raconte sur le « Yéhoudi HaKadoch » (le « saint juif ») Rabbi Ya'akov Rabinowitz Zatsal (ce surnom lui avait été donné par des amis qui ne lui donnaient pas son nom parce que c’était le même que celui de son maître, le ‘Hozé de Lublin), et cette histoire est également citée dans le livre « Kiboud Av VéEm », qu’un jour, il s’est beaucoup attardé, au moment où il donnait son cours, sur une des kouchiot les plus difficiles du Talmud, et comme à son habitude il avait posé la tête sur le livre qui était devant lui et s’était plongé dans les complexités du problème.

Parmi ses élèves, il y avait un garçon orphelin de père, qui savait que le Rav mettait beaucoup de temps à approfondir son étude, et comme il avait faim il saisit cette occasion de rentrer chez lui pour manger sans perdre le fil du cours.

Chez lui, le garçon mangea très rapidement et se dépêcha de retourner chez le Rav. Alors qu’il était en chemin, sa mère l’appela pour lui demander de revenir et de monter au grenier pour lui ramener un ballot de foin dont elle avait besoin. Son fils lui répondit tranquillement qu’il était très pressé pour ne pas manquer la suite du cours de son Rav, c’est pourquoi il ne pouvait accéder à sa demande. Puis tout en marchant, il réfléchit et se dit qu’il ne servait à rien d’étudier la Torah si ce n’était pas pour accomplir ce qu’il étudiait, il revint donc en courant chez sa mère veuve pour faire ce qu’elle lui demandait.

A ce moment-là, quand le garçon arriva au cours, le Saint juif leva la tête de ses livres et se leva en l’honneur du garçon, rempli de joie. Il se tourna vers lui et demanda au garçon stupéfait : « Quelle mitsva très spéciale as-tu accompli ? »

Il était perplexe et ne savait que répondre. Quelle mitsva lui avait donc valu que le saint juif se lève devant lui ? Mais quand la question fut répétée, il se « souvint » de ce que sa mère lui avait demandé, de lui descendre un tas de foin du grenier.

Dans ce cas, répondit le Rav, « quand tu es rentré au beit hamidrach, l’Amora Abayé est rentré avec toi, et immédiatement j’ai compris le problème qui me posait des difficultés. » Il se mit à raconter aux élèves que parce qu’Abayé était né après la mort de son père, et que sa mère était morte en le mettant au monde, il s’appelait « Abayé » à cause du verset « Acher Bekha Yerou’ham Yatom », c’est pourquoi il avait l’habitude d’accompagner celui qui accomplissait la mitsva de respecter ses parents pour avoir part à cette mitsva.

Etudier ou accomplir ?

Rabbi Ben Tsion Moutsafi raconte dans son livre « Olamo chel tsaddik » ce que lui a dit son père, le kabbaliste Rabbi Salman Moutsafi Zatsal, dont l’anniversaire de la mort tombe cette semaine :

« Alors que Rabbi Tsadka ‘Houtsin Zatsal et moi étions en train d’étudier le traité Kidouchin, nous sommes arrivés à une souguia qui traite du respect envers les parents, à la page 30. Comme à notre habitude, nous avons étudié les commentateurs et les décisionnaires qui donnent la façon de se comporter en pratique. A la fin de la souguia, le ‘hakham Tsadka m’a adressé une question : « Dis-moi ! Quand ta mère passe dans la maison, est-ce que tu te lèves devant elle ? »

Je lui ai répondu : « Je me lève, mais à moitié, pas jusqu’au bout. »

Le ‘hakham Tsadka a fermé la Guemara et décidé immédiatement : « Aujourd’hui, nous n’allons pas continuer à étudier. Il n’est pas possible d’étudier sans mettre en pratique. Demain, si tu as rétabli la situation, nous continuerons à étudier. »

A partir de ce jour-là, raconte Rabbi Salman Moutsafi, j’ai décidé de me lever de toute ma hauteur devant ma mère.

Malgré la crainte

Un jour, un garçon bouleversé entra à la yéchiva de Poniewitz et raconta que ses parents étaient très malades et qu’il devait absolument habiter avec eux pour les aider.

Naïvement, raconta-t-il, je croyais que le poulet que ma mère faisait cuire était casher, mais cette fois-ci je me suis aperçu qu’elle faisait sortir le poulet dans la cour et que là elle lui tordait le cou sans aucune espèce d’égorgement casher. C’est pourquoi je me suis enfui de la maison et je suis venu à la yéchiva pour demander conseil sur la conduite à tenir.

Le garçon fut immédiatement emmené chez le ‘Hazon Ich avec plusieurs autres. Quand le Rav entendit la question, il répondit : « Que voulez-vous de moi ? Que je lui dise de quitter la maison de ses parents et de les abandonner à leur maladie ? Je ne peux pas dire une chose pareille ! »

Les garçons comprirent que le Rav voulait dire que l’intéressé devait quitter la maison de ses parents, mais que lui ne pouvait pas lui dire de le faire. Immédiatement, les garçons furent ramenés vers le Rav, qui leur expliqua ses paroles :

« Ce n’est pas ce que je voulais dire, mais plutôt que malgré tout le bouleversement et la crainte, il doit retourner chez ses parents pour les aider, mais en faisant très attention désormais en ce qui concerne la cacherout à la maison. »

Un véritable repos

Le kabbaliste Rabbi ‘Hizkiyahou Yitz’hak Zatsal, fils du saint Rachach, faisait partie des plus grands kabbalistes de Jérusalem. Toute sa vie était au service de Hachem, dans une sainteté extraordinaire.

Avant sa mort, il appela ses élèves et leur exprima une requête : il voulait qu’au moment de son enterrement, on ne le fasse pas descendre dans la tombe, mais qu’on l’y jette sans aucun ménagement !

Les élèves furent choqués et remplis d’angoisse : pourquoi leur Rav leur faisait-il pareille demande ? Voici ce qu’il leur répondit : « Un jour, j’ai officié comme chalia’h tsibour conte la volonté de mon père, cela lui a causé beaucoup de peine, et depuis je ne trouve plus aucun repos. J’ai multiplié les jeûnes et la techouva, mais je crains de ne pas encore avoir réparé cette faute complètement. J’espère que du fait qu’on m’enterrera de façon méprisante, cela rachètera le mépris que j’ai manifesté pour le respect envers mon père ! »

Il termina son testament, et peu de temps après rendit son âme pure à son Créateur.

Les élèves étaient perplexes et ne savaient pas ce qu’ils devaient faire maintenant : comment pouvaient-ils montrer du dédain dans l’enterrement de leur saint maître ? Ils en discutèrent et décidèrent qu’ils ne le feraient pas, et que même si le Rav avait commis une faute infime, il s’était déjà certainement repenti totalement et sa faute avait été pardonnée.

Les élèves donnèrent à leur Rav un enterrement respectable, en conduisant le corps à son dernier repos au sommet du mont des Oliviers. Et voici qu’immédiatement avant l’enterrement, tout à coup des vauriens surgirent du village de Silwan, pour brigander et semer le désordre. Dans leur crainte, les élèves durent s’enfuir pour échapper aux bandits, en laissant le cercueil du Rav au bord de la tombe. En se moquant des juifs qui s’enfuyaient, les brigands s’approchèrent du brancard abandonné, et d’un coup de pied brutal ils envoyèrent le corps saint directement dans la tombe !

Ainsi fut exécutée la dernière volonté du saint tsaddik, pour racheter sa seule et unique faute, d’avoir causé un léger dommage à l’honneur de son père…

Les lois de la vie

Lois et coutumes autour de la mitsva du respect des parents

Quand deux fils sont en chemin en compagnie de leur père, le père marche au milieu.

Quand un fils est en chemin avec son père, le père marche à droite et le fils à gauche. Quand ils arrivent à une porte, le père rentre en premier et son fils le suit.

Mais quand ils rentrent chez le fils, le fils rentre en premier, car la michna enseigne (Traité Derekh Eretz Rabba chapitre 4) que le maître de maison rentre en premier, et l’invité le suit.

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan