La Paracha de la semaine en format PDF

la Paracha en PDF

paracha de la semaine

Vaéra

28 Décembre 2013

25 Tévet 5774

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

16:42

17:56

Lyon

16:44

17:54

Marseille

16:51

17:58

 

Acceuil ARCHIVES

Savoir se contenir

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Je Me suis montré à Avraham, à Yitz’hak et à Ya'akov comme E-l Cha-daï, mais Mon Nom de Hachem, Je ne le leur ai pas fait connaître » (Chemot 6, 3)

Rachi commente au nom du Midrach que D. a parlé durement à Moché parce qu’il avait dit « Pourquoi as-Tu fait du mal à ce peuple ? » Hachem lui a répondu : Je Me suis souvent révélé aux Patriarches sous le Nom de E-l Cha-daï, et ils n’ont pas le moins du monde protesté contre la façon dont Je conduis le monde. Alors que toi, à qui Je Me suis fait connaître par le Nom qui dénote la miséricorde, tu te mets en colère et tu dis « Pourquoi as-Tu fait du mal à ce peuple, Tu n’as absolument pas sauvé ce peuple ! » C’est pourquoi Je regrette les Patriarche qui sont morts, comme ont dit les Sages, « Hélas pour ceux qui sont partis et ne peuvent pas être remplacés ! »

Dans l’avion où je me rendais en Erets Israël par l’Allemagne, je réfléchissais à la façon dont on peut expliquer cette accusation de Hachem contre Moché, en me rappelant la terrible catastrophe qui a frappé le peuple juif pendant les années de l’Holocauste, quand ils ont été massacrés par les Nazis maudits et sont morts en sanctifiant le Nom de Hachem.

On sait que D. exige de chacun qu’il imite les Patriarches, car ce sont eux qui nous ont tracé la voie à suivre et les actes qu’il convient d’accomplir jusqu’à la venue du Machia’h, puisse-t-elle survenir rapidement et de nos jours. Il nous est interdit de nous écarter de cette ligne de conduite fût-ce le moins du monde, ainsi qu’il est écrit (Devarim 17, 11) : « Ne t’écarte de ce qu’ils t’auront dit [les Sages] ni à droite ni à gauche. »

C’est pourquoi la Torah raconte abondamment la façon dont les Patriarches ont vécu en Erets Israël, ainsi que leur comportement en exil, tout cela pour que nous aussi aspirions à les imiter, à apprendre d’eux la façon de se conduire et nous y tenir nous aussi. Et de même que le Saint, béni soit-Il les a aidés dans tout ce qu’ils ont fait, si nous suivons leurs traces, Il nous aidera aussi. En effet, ils ont prié Hachem à chaque fois qu’ils avaient une épreuve, ou qu’une situation mauvaise se présentait, et c’est ainsi que nous pourrons nous renforcer, en suivant leurs traces.

Il y a plus. Les Patriarches ont certainement vu tout l’avenir du peuple d’Israël, et ils ont certainement prié et continuent encore à prier Hachem dans tout malheur du peuple. Ils ont vu la détresse du peuple d’Israël pendant les années de l’Holocauste, et de plus, Ra’hel l’a également vue, et ce n’est pas pour rien qu’elle a prié pour ses enfants en refusant de se consoler, au point que Hachem lui a dit (Yirmiyah 31, 15-16) : « Que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer. »

Et effectivement, par la bonté et l’immense miséricorde de Hachem, Il nous a laissé des rescapés sous la forme de grands de la Torah, des Admorim et des Rachei Yéchivot qui ont été sauvés et se sont réfugiés en Europe, en Erets Israël ou en Amérique, où ils ont créé des institutions de Torah, à tel point qu’il n’y a jamais eu dans le monde entier autant d’institutions de Torah et de yéchivot que de nos jours.

Et la situation s’est totalement renversée pour les maudits assassins : ils voulaient exterminer totalement le peuple juif et sa Torah, mais c’est justement de là qu’a surgi le salut, car les prières des saints Patriarches ont aidé le peuple d’Israël et la situation s’est adoucie, parce que seule la Torah peut être appelée douce et qu’elle a pris une grande place dans le monde, si bien que les bnei Israël sont D. merci en position de force.

Puisque nous sommes arrivés jusque là, nous allons comprendre ce que le Saint, béni soit-Il reproche à Moché : Pourquoi ne suis-tu pas la voie des Patriarches, qui ont vu tout ce qui adviendrait à leurs descendants pendant toutes les générations et tous les exils, y compris l’Holocauste, et n’ont pas du tout protesté ? Ils n’ont pas dit « Pourquoi as-Tu fait du mal à ce peuple, Tu n’as pas du tout sauvé ce peuple », bien que cette objection aurait été valide de leur part, était donné que Je ne Me suis révélé à eux que comme E-l Cha-daï, un nom dénotant la réduction (« daï » signifie : assez, pas plus), et non par le Tétragramme, qui dénote la miséricorde, car si Je M’étais révélé à eux comme Hachem, ils auraient pu comprendre et en conclure que Je me conduirais avec leur descendance avec miséricorde.

Pourtant même ainsi, ils n’ont absolument pas protesté, ils n’ont pas fait la moindre objection, mais ils se sont contentés de ce qu’ils savaient, à savoir que Je mettrais fin à toutes les souffrances par le Nom Cha-daï, qui signifie « Celui qui a dit au monde : « assez ! » (daï) », et Qui dira aussi « assez » à nos épreuves. Mais comment, de quelle façon et quand cette fin des douleurs viendra-t-elle, la fin de l’exil et de la servitude, cela Je ne le leur ai pas fait savoir. Alors que toi, à qui Je Me suis révélé sous le Nom de Hachem, la miséricorde, qui montre que la délivrance et le salut sont très proches, c’est justement toi qui protestes et demandes « Pourquoi as-Tu fait du mal à ce peuple, et Tu n’as absolument pas délivré Ton peuple. »

Si les Patriarches n’ont jamais rien demandé et n’ont pas protesté, Je regrette donc ceux qui ont disparu et que Je n’ai plus. Car toi, tu ne te conduis pas comme eux sans poser de questions et sans discuter, mais en acceptant tout avec amour, en particulier du fait que Je Me suis révélé à toi par le grand Nom rempli de miséricorde.

J’ai trouvé des appuis à ce que j’ai écrit tard dans la nuit chez l’auteur de « Divrei Maïm ‘Haïm » Zatsal, qui écrit : « Quand l’homme rencontre l’épreuve de donner de la tsedaka, même cent fois en une seule heure, ce n’est pas du tout considéré comme une épreuve. Pourquoi ? Si la Torah a écrit sur la mitsva de tsedaka « naton titen », tu donneras et tu donneras encore, fût-ce cent fois (Devarim 15, 10, Sifri Devarim 119), et que tu ne trouves pas mauvais de donner de la tsedaka, ce n’est pas une épreuve et on peut le supporter, car si on ne pouvait pas le supporter, la Torah n’aurait pas écrit cela. » J’ai été très content de lire à une heure tardive ces paroles qui correspondent exactement à ce que j’ai écrit jusqu’à présent.

Chacun doit savoir que si la Torah a donné 248 mitsvot positives et 365 mitsvot négatives, on ne peut pas prétendre qu’il est difficile de les accomplir, car si la Torah les a données, c’est qu’il est possible de le supporter. De plus, la Torah est un feu, et par la force du feu de la Torah, on peut aussi tracer une voie droite où marcher en écartant tous les obstacles de cette voie royale.

LES PAROLES DES SAGES

Se montrer reconnaissant

La reconnaissance fait partie des qualités élevées qui sont du devoir de l’homme, ce que l’on discerne parfaitement dans le déroulement des dix plaies qui ont accablé les Egyptiens, du fait que les trois premières ont été réalisées par Aharon et non par Moché.

Voici ce que dit le Midrach : pourquoi l’eau et la poussière ont-elles été frappées par Aharon ? Selon Rabbi Tan’houm, le Saint, béni soit-Il a dit à Moché : « L’eau qui t’a gardé quand tu as été jeté au fleuve, et la poussière qui t’a protégé quand tu as tué l’Egyptien, il ne convient pas qu’elles soient frappées par toi », c’est pourquoi elles ont été frappées par Aharon.

Dans le livre « Zikhron Méïr », le Rav Rovman Zatsal écrit que cela nous enseigne quelque chose de nouveau dans la compréhension de la reconnaissance. On a l’habitude de penser que la reconnaissance est une rétribution que l’on doit à quelqu’un qui nous a fait du bien. Mais ici, l’eau et la poussière sont des êtres inanimés qui n’ont jamais eu l’intention de rendre service à Moché, et ne pouvaient pas non plus s’opposer à ses actes, sans compter qu’elles n’ont pas de sentiment de honte et n’auraient pas été vexées si Moché les avait frappées. Nous devons en conclure que la reconnaissance est une qualité de l’âme humaine, qui éprouve de la gratitude envers celui dont elle tire un profit, que ce soit un animal, un végétal ou un minéral, même s’ils ne font pas la différence entre le bien et le mal et n’ont pas eu l’intention de rendre service. Le fait que l’homme a profité de quoi que ce soit suffit pour qu’il doive être reconnaissant à la source de ce profit.

Venir écouter par déférence

Après la conquête du Sinaï qui a eu lieu en 5717, de nombreux juifs sont montés en Erets Israël, parmi lesquels le gaon Rabbi Saadia Manir Zatsal, qui occupait un poste important de la rabbanout d’Egypte. A la parachat Zakhor, le Rav Manir fut invité à parler dans la synagogue de Jérusalem « Kahal Tsion », et beaucoup de gens vinrent l’écouter, car il était connu pour être un grand prédicateur.

Quelle ne fut pas la surprise de voir que parmi ceux qui étaient venus écouter le sermon, il y avait également le Roch Yéchiva de Porat Yossef, le gaon Rabbi Ezra Attia Zatsal, qui resta assis pendant tout le discours en prêtant attention.

Quand ses nombreux admirateurs le raccompagnèrent chez lui, on demanda au Roch Yéchiva pourquoi il avait estimé bon de venir de loin écouter ce discours. Rabbi Ezra répondit qu’à l’époque où il était en Egypte quelques dizaines d’années auparavant, le Rav Manir avait veillé sur lui et l’avait aidé dans tout ce dont il avait besoin. Il avait également mangé chez lui. C’est pourquoi il était venu écouter son sermon, par reconnaissance, et pour que le public soit conscient de la valeur de l’orateur.

Le Rav Shakh Zatsal faisait extrêmement attention à la reconnaissance. Quand quiconque lui rendait un service, il n’oubliait pas de l’en remercier, même de longues années plus tard.

Le Rav Wolpe a raconté une histoire qui est arrivée à la directrice de l’école Beit Ya'akov d’une ville du pays, qui avait refusé d’accepter une certaine élève parce que son comportement ne convenait pas au caractère de l’école. Dans leur peine, les parents se sont adressés au Rav Shakh, qui s’est empressé de parler à la directrice de l’école, laquelle ne lui a pas refusé.

Depuis, et pendant de nombreuses années, le Rav Shakh téléphonait à cette directrice tous les soirs de Roch Hachana pour lui souhaiter « Shana tova », tout cela par reconnaissance parce qu’elle avait fait ce qu’il lui demandait.

Vider la poubelle

La merveilleuse histoire suivante, qui est arrivée de nos jours, est citée dans le livre « Aleinou Lechabea’h » :

Cela se passe à l’époque des grèves municipales qui ont eu lieu à Bnei Brak. Les éboueurs refusaient de ramasser les ordures, qui s’accumulaient dans les rues, faisant obstacle aux piétons et répandant une puissante odeur fétide qui dérangeait énormément les habitants. Alors, pendant cette grève, nous avons rencontré un voisin qui rendait un service exceptionnel aux habitants de son immeuble.

Non seulement il veillait à ce que ses ordures ne dérangent pas les voisins de l’immeuble, mais il nettoyait les poubelles communes, et évacuait de ses propres mains les sacs qui dégageaient une puanteur insupportable pour les emmener loin du quartier, à un endroit où ils ne dérangeraient personne.

Bien que cet homme ait été quelqu’un de très respectable, j’ai été stupéfié de voir qu’il ne prêtait absolument aucune attention à son honneur personnel, et s’occupait de choses dont l’immense majorité des gens préfère s’éloigner et ne pas toucher même du bout des doigts.

Cette grève a continué pendant longtemps, mais cet homme n’a pas faibli dans l’accomplissement de ce travail. Tous les jours ou tous les deux jours, il entrait dans l’aire des grandes poubelles, faisait sortir les sacs et les emportait au loin. Un jour, quand beaucoup de sacs s’étaient accumulés et qu’il n’avait pas la possibilité d’accomplir ce travail avec les mains, nous avons vu qu’il avait aussi réquisitionné sa belle voiture. Cette personne honorable a fait rentrer les sacs de poubelle dans sa voiture, il est allé jusqu’à un endroit de rassemblement des sacs, et y a vidé les ordures.

Les choses étaient arrivées à un tel point que nous ne pouvions plus nous contenir, nous l’avons abordé pour lui demander ce qui le poussait à un pareil dévouement pour ses voisins, et pour quelle raison il salissait ses mains et sa voiture de luxe avec des sacs de poubelle, dont tout le monde s’éloignait autant que possible.

La réponse de cet homme noble doit nous enseigner une leçon d’intelligence sur la façon de se comporter avec les voisins. Voici ce qu’il a dit : « J’habite cet immeuble depuis vingt-cinq ans. Pendant tout ce temps-là, j’ai profité d’innombrables fois de mes voisins, qui ont rendu de très nombreux services à moi-même et à ma famille.

« Très souvent, quand nous devions sortir, ils ont accepté de garder les enfants qui étaient restés à la maison. Quand nous avions besoin d’un prêt, ils n’ont fait aucun calcul et nous ont donné largement, en se réjouissant avec nous au moment de nos joies ; ils nous ont encouragés aux moments difficiles, et ainsi de suite.

« Je me sens envers eux un devoir de reconnaissance et j’attends tout le temps le jour où je pourrai leur rendre leurs bienfaits. Maintenant que l’occasion se présente, je ne la saisirais pas des deux mains ? » dit ce voisin avec émotion, puis il continua : « Tous les jours, nous nous efforçons de faire du bien aux voisins, mais au moment de la grève, quand de nombreuses personnes se conduisent mal et jettent leurs ordures dans la rue, sans prêter aucune attention à la souffrance que cela inflige à autrui, c’est justement à ce moment-là que je sens que voici, j’ai maintenant une occasion merveilleuse de rendre à mes voisins le bien qu’ils m’ont fait et de les débarrasser de ce grand problème. Aucun effort n’est trop grand à mes yeux pour m’acquitter envers nos excellents voisins. »

GARDE TA LANGUE

Reprocher avec douceur

Il est interdit de croire du lachon hara provenant d’étrangers, non plus que de sa propre famille, et pas même de son père ou de sa mère. On doit en faire le reproche à sa famille avec douceur et mettre en garde contre cette interdiction. A plus forte raison, on ne doit soi-même jamais faire entendre à ses proches du lachon hara.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

L’étude du moussar oriente vers le bon chemin

« Ceux des serviteurs de Par’o qui craignaient la parole de Hachem mirent à couvert leurs gens et leur bétail dans leurs maisons. Mais ceux qui ne tinrent pas compte de la parole de Hachem laissèrent leurs gens et leur bétail aux champs. » (9, 20-21)

L’auteur de « Kehilot Ya’akov » s’interroge sur ce verset : comment pouvait-il y avoir des gens qui craignaient la parole de D. et d’autres qui n’en tenaient pas compte ? Les Egyptiens savaient pourtant bien que toutes les paroles de Moché, envoyé de D., s’accomplissaient ! Alors comment certains d’entre eux ont-ils pu laisser leur bétail à l’extérieur ?

Rabbi Elazar Mena’hem Man Shakh répond qu’il existe en l’homme deux forces opposées : l’une qui l’incite à faire le bien et l’autre qui l’entraîne vers le mal. Par’o se prenait pour un dieu, car il prétendait publiquement n’avoir pas de besoins naturels. Et même quand Moché l’a humilié en révélant qu’il revenait du bord du Nil, il est rentré au palais en persistant dans son mensonge. Sa force du mal a donc pris le dessus sur la logique simple qui voulait que son secret soit révélé en public, et l’a poussé à agir sottement.

Nous comprenons d’ici que chacun doit être conscient de l’existence de ces deux penchants et veiller à suivre uniquement le chemin qui mène vers le bien. Ceux qui révéraient la parole de D. et ont mis à couvert leur bétail dans leur maison avaient atteint un niveau où ils n’avaient plus confiance en Par’o, car leur force positive était dominante chez eux. En revanche, ceux qui ont laissé leur bétail dehors croyaient inconsciemment en Hachem et en Son serviteur Moché, mais ils ont continué à utiliser leurs deux forces ensemble, c’est pourquoi ils ne sont pas qualifiés de « craignant D. »

Un jour, un jeune homme a été vu en train de commettre une transgression sciemment. Il s’est justifié en disant qu’il était certes conscient de la gravité de cette faute, mais qu’il continuait à la commettre, car ses tendances le dominaient de façon désordonnée. S’il en est ainsi, comment résoudre cette opposition ? En étudiant régulièrement les livres de moussar, car l’étude régulière peut réussir à donner la primauté à la force du bien par rapport à celle du mal. Et qui est « l’homme craignant D. sincèrement » ? Celui qui n’essaye pas de se trouver des autorisations et des facilités.

A LA SOURCE

« Enfin, J’ai entendu les gémissements des enfants d’Israël asservis par les Egyptiens et Je me suis souvenu de Mon alliance. » (6, 5)

Le Midrach explique que l’asservissement des bnei Israël était leur punition pour ne pas avoir accompli la circoncision.

Dans son livre « Tiféret Yehonathan », Rabbi Yehonathan Eibeschütz explique par allusion le verset : « J’ai entendu les gémissements des enfants d’Israël asservis par les Egyptiens. » Quelle en était la cause ? « Je me suis souvenu de Mon alliance » : Je me suis souvenu de Mon alliance qu’ils n’ont pas respectée, ce qui leur a valu un asservissement difficile.

« Le cœur de Par’o est dur, il refuse de laisser partir le peuple » (7, 14)

Quelle est cette « dureté » qui se réfère ici au « cœur » ?

Le ‘Hatam Sofer rapporte ce qu’explique le Alchikh d’après nos Sages : les tsaddikim dominent leur cœur, source de leurs volontés et de leurs désirs, alors que les impies sont dominés par leur cœur, par leurs envies et leurs aspirations.

C’est ainsi qu’il faut expliquer ce que Hachem a dit à Moché : « Le cœur de Par’o est dur », pour lui-même. Or, puisqu’il est entièrement livré à son cœur, « il refuse de laisser partir le peuple ».

« Quand je dois demander pour toi, tes serviteurs et ton peuple » (8, 5)

On comprend, à partir des versets, que pour mettre fin à la plaie des grenouilles, une supplication particulière était nécessaire. D’ailleurs, plus loin le texte dit « Moché implora le Seigneur au sujet des grenouilles qu’il avait envoyées contre Par’o. »

Dans son livre « Emet LeYa’akov », Rabbi Ya’akov Kaminetski fait remarquer que la plaie des grenouilles était en fait un miracle réalisé pour le bien d’Israël. Dans ce cas, on ne comprend pas pourquoi une prière spéciale était nécessaire pour faire cesser la plaie. Apparemment, il aurait été suffisant que Moché dise à Hachem que cette plaie n’avait plus lieu d’être.

Cela nous enseigne la chose suivante : Hachem a provoqué la plaie qui a dominé l’Egypte, mais ensuite, elle est redevenue quelque chose de naturel, car « le monde se conduit comme à son habitude », au point de contraindre Moché à prier abondamment pour y mettre fin.

Ainsi, le miracle était double : la venue des grenouilles en Egypte et leur disparition.

« Car pour le coup, Je déchaînerai tous Mes fléaux contre toi-même. » (9, 14)

Hachem dispose de trois armées de destruction par lesquelles Il Se venge de ceux qui ne respectent pas Sa volonté : le feu, le vent et l’eau. A Sdom, Il S’est vengé des pécheurs par le feu, à la génération de la tour de Bavel par le vent, en dispersant les rebelles sur toute la surface de la terre. Et en ce qui concerne le déluge, Il S’est vengé des impies par l’eau.

Dans les plaies qui ont frappé l’Egypte, ces trois armées ont participé. Le sang et les grenouilles sont venus par l’eau, les sauterelles par le vent, comme il est mentionné dans les versets, et les ulcères ont été provoqués par le feu, au moyen de la suie du four.

Mais, souligne le gaon de Vilna, pour la grêle, les trois éléments se sont associés. En effet, la grêle en elle-même est de l’eau ; il y a eu de plus « un feu tourbillonnant au milieu de la grêle » ; et même le vent a participé, car il est écrit « Hachem produisit des tonnerres et de la grêle. »

Tel est le sens de ce que Moché a dit (au nom de Hachem) à Par’o : « Pour le coup », pour la plaie de la grêle, « Je déchaînerai tous mes fléaux contre toi-même », car les trois armées destructrices ont participé à la venue de cette plaie.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar

« Je veux vous soustraire aux tribulations de l’Egypte » (6, 6)

Hachem a voulu énoncer les bienfaits dans l’ordre : Il commencerait par leur alléger les souffrances, ce qui s’exprime par « Je veux vous soustraire aux tribulations de l’Egypte », à savoir la fin de l’asservissement. Ceci a commencé dès la plaie du sang, car les oppresseurs et les policiers se sont alors désolidarisés. Mais les bnei Israël ont décidé d’eux-mêmes de continuer à travailler un peu, car ils redoutaient fortement les Egyptiens. C’est alors que D. a promis « Je vous délivrerai de leurs travaux », afin qu’ils se détachent complètement du travail fourni pour les Egyptiens.

Ensuite, « Je vous libèrerai » désigne la sortie d’Egypte. Mais cette promesse inclut l’ouverture de la Mer Rouge, autrement il s’agirait d’une libération suivie d’une destruction. C’est pourquoi Il n’a pas dit « Je vous ferai sortir du pays », mais « Je vous libèrerai » : c’est-à-dire, une sortie qui soit libératrice, même si un ennemi vous poursuit avec rage et fureur.

Et enfin, « Je vous prendrai pour Moi comme peuple » : cela désigne le don de la Torah où nous nous sommes consacrés à Lui et où Il nous a attribué Son nom en disant « Je serai pour vous un D. »

LES SENTIERS DES JUSTES

POUR ACQUERIR LES VALEURS ET LES BONNES MIDOT

Outre la raison simple et compréhensible de la reconnaissance, de la morale et de la logique contenue dans la mitsva de respecter ses parents, dans l’intériorité de cette mitsva, il y a des secrets cachés dans l’ordre de la conduite du monde, des mondes supérieurs et des tikounim très élevés s’y rattachent.

L’essentiel de l’accomplissement de la mitsva doit être, en tout premier lieu, parce que Hachem l’a ordonné, comme nous l’avons déjà rappelé dans cette rubrique. Il y a un ordre explicite écrit dans la Torah : « Respecte ton père et ta mère, comme te l’a ordonné Hachem ton D. » Cela s’applique non seulement à cette mitsva, mais à toute mitsva, l’essentiel de l’intention devant être d’accomplir la volonté du Créateur.

Le livre « Anaf Ets Avot » raconte sur Rabbi Mena’hem Mendel de Riminow Zatsal qu’il était en train d’étudier avec ses élèves lorsque arriva un pauvre, vêtu de haillons, livide, et dont l’aspect inspirait la pitié. Le Rav eut pitié de lui et fit signe à son chamach de lui apporter une pièce d’or de sa bourse. Le Rav tendit la pièce au pauvre et les yeux de celui-ci brillèrent, il était dans une joie extrême.

Après son départ, le Rav devint soucieux du fait qu’il lui avait donné une pièce par pitié, et non à cause de l’ordre de la Torah. Il rappela le chamach et lui demanda de partir chercher ce pauvre et de le lui ramener. Quand celui-ci entendit que le Rav l’appelait, il fut angoissé et se dit : le Rav voulait probablement me donner une pièce de cuivre, et il m’a donné une pièce d’or à la place. Maintenant il s’est rendu compte de son erreur, et il veut m’échanger la pièce d’or contre une pièce de cuivre.

Mais quelle ne fut pas sa stupéfaction quand il se tint devant le Rav et que celui-ci sortit de sa bourse une autre pièce d’or, et la lui donna !

Après son départ, le chamach manifesta son grand étonnement de ce qu’avait fait le Rav : « Rabbi, si vous vouliez lui donner deux pièces d’or, pourquoi ne lui avez-vous pas donné les deux au début ? Quand je l’ai appelé il a failli s’évanouir, il croyait que vous vouliez lui reprendre la pièce d’or et l’échanger pour une pièce de cuivre ! »

Le Rav lui répondit : au début, je pensais ne lui donner qu’une seule pièce d’or, mais quand j’ai vu que je la lui avais donnée parce que j’avais tellement pitié de lui, j’ai décidé que je devais lui donner une autre pièce au nom de la mitsva de tsedaka que m’a ordonnée le Créateur !

Exécuter une mitsva pour la mitsva elle-même, c’est le principe qui manque chez les non-juifs. Ainsi, nous trouvons chez Dema den Netina qu’il a accompli la mitsva de respecter ses parents avec perfection dans l’acte, mais il lui manquait l’essentiel : accomplir la mitsva parce que c’est un ordre de Hachem ! Quelqu’un qui fait une mitsva uniquement parce qu’il trouve cela logique, ou uniquement à cause de sentiments qui l’y obligent, n’est pas tellement digne de recevoir une récompense pour cela, car il a fait un acte naturel. Mais quelqu’un qui efface sa volonté devant celle de D., qui accomplit une mitsva avec modestie et discrétion, pour unifier le Nom de D., est digne d’une très grande récompense.

C’est ce que faisait mon père

Le gaon Rabbi Ya'akov Kaminetsky Zatsal faisait particulièrement attention à respecter les coutumes qu’il avait reçues de son père et de ses maîtres. Un jour, son petit-fils, Rav Yossef, lui a demandé pourquoi il ne mangeait pas de fromage justement le vendredi, et Rabbi Ya'akov lui a répondu : « Parce que c’est ce que faisait mon père. »

Et quand Rabbi Yossef a continué de l’interroger sur la raison pour laquelle son aïeul ne mangeait pas de fromage le vendredi, Rabbi Ya'akov a émis une hypothèse : « Apparemment, parce que c’est ce que son père faisait. » En ce qui le concernait c’était suffisant, surtout d’après la mise en garde du « Or’hot ‘Haïm » qui cite le Beit Yossef (Ora’h ‘Haïm 290) selon lequel « il ne faut pas se moquer des coutumes, car elles n’ont pas été fixées pour rien », même quand il s’agit d’une coutume sans aucune raison connue.

La chaîne a été interrompue

Le livre « Metikout HaMoussar » raconte qu’un jour, trois grands rabbanim américains, le gaon Rabbi Yitz’hak Hutner, le gaon Rabbi Ya'akov Yitz’hak Roderman et le gaon Rabbi Teitsch discutaient de la différence entre le père et le fils en ce qui concerne le deuil : qui était le plus gravement endeuillé, le père pour le fils, ou le fils pour le père ? Naturellement, la tendance spontanée est de penser que le père est plus endeuillé pour son fils que le fils pour son père. Et pourtant, du point de vue halakhique le père n’observe des coutumes de deuil pour le fils que pendant trente jours, alors que le fils est en deuil pour son père pendant une année entière, douze mois !

Rabbi Yitz’hak Hutner s’est levé et a dit : « Le fils n’est pas en deuil uniquement parce qu’il a perdu son père, mais parce qu’il a perdu la continuité de la chaîne des générations. Quand un père quitte ce monde, c’est un éducateur qui est mort, un maître à penser, quelqu’un qui transmet la tradition des générations précédentes. Quand un père meurt, c’est une perte irréparable pour le fils, sur laquelle il est impossible de revenir. La chaîne qui le reliait à la génération précédente a été rompue. C’est pourquoi nous prenons le deuil pendant douze mois.

Cela, notre génération l’a perdu, elle ne comprend plus la grandeur de l’éducation par « la maison du père », la tradition qui a été transmise de génération en génération ! »

Un soulagement du guéhénom

Le gaon Rabbi Dov Povarsky Zatsal, des Rachei Yéchivot de Poniewitz, a raconté que l’un des garçons de la yéchiva lui avait fait part d’un rêve qui donne la chair de poule. Sa mère, qui était morte peu de temps auparavant, lui était apparue en rêve et lui avait dit : « Je souffre beaucoup dans le monde d’en-haut. C’est terrible. Ce n’est pas facile là-bas. Ne crois pas, mon fils, que les choses soient simples. Mais ce qui me soulage un peu des châtiments du Guéhénom est la mitsva d’avoir respecté mon père et ma mère, que j’ai accomplie avec dévouement. »

LES LOIS DE LA VIE

Lois et coutumes de la mitsva de respecter ses parents

Il est interdit au fils de contredire les paroles de son père ou d’être d’accord avec elles.

Quand le père et quelqu’un d’autre ne sont pas d’accord, le fils ne doit pas prendre le parti de l’autre, car c’est comme s’il contredisait son père. Certains l’interdisent même si ce n’est pas devant le père.

En ce qui concerne les paroles de Torah, certains permettent au fils de ne pas être d’accord avec son père.

Certains estiment qu’il est interdit uniquement de s’exprimer péremptoirement, mais discuter avec lui de problèmes et de réponses possibles est permis, même si indirectement le fils contredit les paroles de son père devant lui. Mais de toutes façons, il ne doit pas dire à son père explicitement : je ne crois pas que tu aies raison.

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan