La Paracha de la semaine en format PDF

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paracha de la semaine

Tétsaveh

8 Fevrier 2014

8 Adar I 5774

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

17:39

18:49

Lyon

17:37

18:43

Marseille

17:40

18:44

 

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La puissance des débuts

(par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

 « Ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure concassée pour le luminaire, pour faire monter la lumière perpétuelle. »

Les Sages nous enseignent dans la Michna (Mena’hot 86, 1) : « Il y a trois sortes d’olives, qui donnent trois sortes d’huile. On froisse la première sur l’olivier, on la cueille et on la met dans le panier, c’est la première. Ensuite on presse avec une poutre, c’est la deuxième. Ensuite on la broie, c’est la troisième. La première est pour la menora et les autres offrandes. »

Il y a lieu de demander : quelle est la particularité de la première huile de pression pour qu’elle soit la seule à pouvoir être utilisée pour la menora ?

On peut l’expliquer d’après le Midrach (Chir Hachirim Rabba 5, 2) : « Ouvrez-moi une ouverture de techouva grande comme le chas d’une aiguille, et Je vous ouvrirai des ouvertures où des chars pourront passer. » Rabbi Tan’houma, Rabbi ‘Hounia et Rabbi Abahou disent au nom de Reich Lakich qu’il est écrit (Téhilim 46 11) : « Arrêtez et sachez que Je suis D., etc. », le Saint béni soit-Il a dit à Israël : « Arrêtez vos mauvaises actions et sachez que Je suis votre D. » Rabbi Lévi a dit : « Si les bnei Israël s’étaient repentis même un seul jour, ils auraient été immédiatement sauvés, et le fils de David serait venu immédiatement. Quelle en est la raison ? (Téhilim 98, 7) : « Car Il est notre D. et nous sommes Son troupeau et Son peuple, aujourd’hui si vous écoutez ma voix. » »

Le Saint béni soit-Il ne demande qu’une seule chose, que l’homme commence par le repentir et les bonnes actions. Dès qu’il commence à se repentir, immédiatement le Saint béni soit-Il l’aide à pouvoir résister au mauvais penchant. Les Sages enseignent (Makot 10b) : « Par la voie que l’homme veut suivre on le conduit », et cela ne dépend que du début, ainsi qu’il est écrit (Téhilim 111, 10) : « Le commencement de la sagesse est la crainte de Hachem », et aussi (Devarim 10, 12) : « Et maintenant Israël, qu’est-ce que Hachem ton D. te demande, seulement de craindre. » Quand on a la crainte on a tout, et si l’on n’a pas la crainte on n’a rien, même si le repentir est loin d’être parfait.

On apprend de là combien le début de quelque chose est important. Les premiers Sages ont dit : Jamais la ferveur n’est aussi grande qu’à ses débuts. Quand on commence à s’habituer à quelque chose, on se relâche et on y fait moins attention. Nos Sages ont enseigné à ce propos (Sifri Vaet’hanan 6, 8) : Qu’elles ne soient pas à tes yeux comme une vieille rengaine que personne ne supporte plus, mais comme quelque chose de nouveau que tout le monde recherche, car lorsque les paroles de Torah deviennent vieilles pour quelqu’un, elles perdent leur enthousiasme et il les accomplit par habitude. Elles s’appellent alors (Yéchayah 29, 13) « des mitsvot d’homme, une leçon apprise », et il ne les accomplit pas en y portant son attention. Mais quand elles sont neuves pour quelqu’un, l’enthousiasme revient chaque jour.

L’essentiel de la mitsva et l’essentiel de toute chose dépend de son début, c’est pourquoi seule la première huile était bonne pour la menora, pour insinuer aux bnei Israël que s’ils ouvraient une ouverture grande comme le chas d’une aiguille, D. leur pratiquerait une grande ouverture et leur permettrait de vaincre le mauvais penchant. Et il n’y a pas à se soucier de la fin, car les Sages ont dit dans la Michna (Avot 2, 16) : « Ce n’est pas à toi de finir le travail, mais tu n’es pas libre de le négliger. » Cela signifie que quand on commence quelque chose, D. vient tout de suite vous aider. Que l’homme ne dise pas : Comment puis-je commencer à accomplir la Torah et les mitsvot ? La Torah est si vaste, elle contient des centaines de mitsvot extrêmement graves, des centaines de fautes très sérieuses en dépendent ! Comment pourrais-je faire attention à tout cela ? Pour répondre à ces questions, la Torah a dit que la première huile est nécessaire pour la menora, c’est-à-dire qu’on n’a besoin de rien d’autre que de commencer, et D. vous aide à terminer.

C’est pourquoi la menora était allumée par le cohen, qui restait là jusqu’à ce que la flamme monte d’elle-même (Chabat 21a). En effet, la menora fait allusion à la Torah, ainsi qu’il est dit (Michlei 6, 23) : « Car la mitsva est la lampe et la Torah est la lumière. » Quand l’homme commence à observer une mitsva et l’allume dans son cœur, immédiatement le Saint béni soit-Il l’aide, la flamme monte d’elle-même, et les Sages ont dit (Yoma 38b) : « Celui qui veut se purifier, on l’aide. »

Ils pourraient préserver la paix

La force des premiers moments est considérable dans tous les domaines. De même qu’elle est capitale quand il s’agit des mitsvot, elle est également considérable pour tout le reste. Souvent, il y a une dispute entre plusieurs personnes ou entre un homme et sa femme, mais comme les gens n’arrivent pas à se dominer au début, quand ils voient chez un autre quelque chose de mauvais, ils se fâchent tout de suite et cela dégénère. S’ils se dominaient au premier moment, et réfléchissaient avant de se mettre en colère, ou avant de dire une chose qui mettra entre eux la concurrence et la haine, ils pourraient préserver la paix entre eux.

Le sage a cette grande qualité qu’il « n’a pas peur de répondre » (Avot 5, 7), parce qu’il se donne le temps de réfléchir avant de parler. Nos Maîtres ont dit (Méguila 12b) : « Le sot se précipite en premier. » On sait ce qu’a dit Rabbi Israël Salanter, qu’avant de faire sortir une parole de la bouche, l’homme est maître de ses paroles et il peut les dire ou ne pas les dire, mais une fois qu’il a fait sortir les paroles de sa bouche, il ne peut plus les faire revenir en arrière. Même s’il le regrette, il les a déjà fait sortir de sa bouche et n’y peut plus rien.

C’est pourquoi les Sages ont dit (Vayikra Rabba 36, 4) : Les Cieux et la terre n’ont été créés que par le mérite d’Israël, ainsi qu’il est écrit (Béréchit 1, 1) : « Béréchit bara Elokim », et il n’y a de « réchit » (commencement) qu’Israël. Et aussi (Séder Rabba DeBéréchit 5) : Le Saint béni soit-Il n’a créé le monde que pour trois choses qui sont appelées « réchit », et qui sont : la Torah, Israël et la crainte du Ciel. Quand l’homme commence par la Torah et la crainte du Ciel, qui sont un commencement, il devient digne que le monde soit créé pour lui, et Hachem l’aide.

La Guemara donne un merveilleux exemple (Chabat 31a) : « La crainte du Ciel est son trésor, cela ressemble à un homme qui dit à son envoyé : fais-moi monter une mesure de blé au grenier, et il le fait. Il lui dit : Y as-tu mélangé un conservateur ? Il répond que non. Il lui dit alors : dans ce cas, il aurait mieux valu ne pas le faire monter ! »

HISTOIRE VECUE

A l’époque de Rabbi Yéhouda Assad zatsal, qui compte parmi les plus grands rabbanim de Hongrie, vivait dans la petite ville de Sahrdalia un juif simple, qui était le chamach de la synagogue. Il était tellement simple et innocent que tous les jours, quand il allumait les bougies dans la synagogue, il mettait son gartel et disait « lechem yi’houd… accomplir la mitsva de « glorifiez Hachem par les lumières », et j’ai l’intention que l’allumage de ces bougies dans la synagogue accomplisse tous les « yi’houdim » qu’il y avait dans l’allumage des lumières dans le Temple. »

Ces choses sortaient de sa bouche avec une extrême concentration, avec l’innocence vraie et pure d’un juif qui servait fidèlement son Créateur.

Le chamach faisait cela tous les jours. Il allait allumer les lumières de la synagogue, sa bouche marmonnait le « lechem yi’houd » et son cœur débordait d’une intention innocente et pure que cela soit accepté comme dans le Temple, au moment où le cohen gadol montait pour préparer les lampes en face du Saint des Saints.

Le public, qui l’écoutait, était émerveillé par l’ampleur de son innocence et de la pureté de son cœur.

On raconte qu’un jour, le boucher de la ville se trouva à la synagogue au moment où le chamach allumait les lumières, et ce spectacle si particulier l’enflamma au point qu’il se mit à être jaloux de ce que faisait le chamach et de son grand mérite. Il s’approcha de lui à pas rapides et lui demanda : « Serais-tu prêt à me vendre le mérite de cette grande mitsva de l’allumage des lampes ? » Le boucher ne se contenta pas de cette question mais cita aussi une très grosse somme d’argent qu’il lui mettrait dans la main, s’il était prêt à conclure ce marché.

Le chamach, qui connaissait la valeur de la mitsva spéciale qui se trouvait entre ses mains, refusa absolument de la vendre au boucher. Mais celui-ci ne renonça pas, et tous les jours il arrivait à la synagogue et poursuivait le chamach, en le suppliant de lui donner la mitsva.

Le boucher se mit à devenir si importun que le chamach décida de s’adresser à Rabbi Yéhouda Assad pour lui demander que faire. Quand celui-ci entendit l’histoire, il conseilla au chamach de faire passer la mitsva au boucher, et d’exiger de lui une pièce d’or par jour. Il s’agissait d’une somme très élevée. Mais, ajouta Rabbi Yéhouda Assad, n’utilisez pas cet argent que vous donnera le boucher. Mettez-le de côté, à l’abri. »

Le moment est venu d’utiliser l’argent

Bien que cette instruction ait été très difficile à suivre pour le chamach, qui aimait tant la mitsva de l’allumage, il obéit au Rav de la ville, et fit ce qu’il demandait. Et ainsi tous les jours, le boucher donnait au chamach une pièce d’or, et allumait les lumières de la synagogue avec crainte et amour.

Le chamach, de son côté, observait également la deuxième partie des instructions de Rabbi Yéhouda Assad zatsal, et mettait l’argent qu’il avait reçu dans une certaine boite, sans y toucher. Au fil des années, une énorme somme d’argent s’amassa dans la boite.

C’est extraordinaire de penser au niveau de ces juifs ! Quelle innocence touchante ! Quelle amour pour les mitsvot ! Heureux êtes-vous, Israël !

Un jour, l’un des membres de la communauté rencontra le boucher à la synagogue. Il pleurait amèrement. Quand on lui demanda ce qui se passait, il raconta que cette semaine, il avait fiancé sa fille, et qu’il n’avait pas d’argent pour la doter.

Quand cela parvint aux oreilles de Rabbi Yéhouda Assad, il appela le chamach de la synagogue et lui dit : « Le moment est venu d’utiliser l’argent et d’en faire une grande mitsva. Prenez tout l’argent que le boucher vous a donné pendant toutes ces années, qui se trouve dans votre caisse, et donnez-le au boucher, pour qu’il puisse marier sa fille honorablement. »

Que fit le chamach ?

Dans la pureté de son cœur, il ne dit pas un mot, et fit ce qu’on lui avait ordonné. Le plus surprenant est que lorsqu’on compta les pièces d’or qu’il y avait dans la caisse, je prends à témoin de ciel et la terre, dit Rabbi Yéhouda Assad, que c’était la somme exacte que le boucher s’était engagé à donner en dot à sa fille, avec précision ! Pas une pièce d’or de plus ou de moins !

La roue des mitsvot

En fin de compte, qu’est-ce que le chamach avait fait ? Il allumait les lumières de la synagogue avec une profonde intention et une innocence pure. Cet acte-là a engendré ensuite toute une grande série de mitsvot, dans lesquelles tout le monde a gagné. Outre la crainte du Ciel qu’on peut apprendre d’une histoire aussi merveilleuse, il y a ici plusieurs leçons.

A. Le boucher croyait qu’il donnait l’argent au chamach, et en fin de compte il s’est avéré que c’était pour lui-même, pour qu’il puisse marier sa fille honorablement.

B. Par la mitsva considérable que le chamach a accomplie en allumant les lumières à sa façon si particulière, le mérite de doter une mariée est passé par lui.

C. Cet allumage a causé un « allumage de lumières saintes » dans l’âme du boucher, qui était un homme simple, et a mis en lui l’enthousiasme de la mitsva.

(Aleinou Lechabea’h)

GARDE TA LANGUE

Par la ruse

Il est interdit de colporter « par la ruse ». En d’autres termes, si Réouven sait déjà ce que Chim’on a raconté à son sujet et sait que cela a provoqué une dispute, il sera interdit d’évoquer ce sujet, comme si l’on était de bonne foi, afin d’éveiller un conflit, même sans mentionner le nom de la personne.

A LA LUMIERE DE LA PARACHA

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

La sainte menora est une allusion au Chabat

« Tu ordonneras aux bnei Israël et ils prendront pour toi de l’huile d’olive concassée pour le luminaire pour faire monter la lumière perpétuelle. »

Je voudrais l’expliquer comme une allusion. En effet, la sainte menora fait allusion au Chabat : les six branches font allusion aux six jours de la semaine, et les trois branches d’un côté et les trois branches de l’autre font allusion aux trois jours de la semaine suivant le Chabat, qui se nourrissent de la sainteté du Chabat précédent, et aux trois jours précédant le Chabat, qui se nourrissent de la sainteté du Chabat suivant. Les sept lampes qui brillent vis-à-vis de la face de la menora sont une allusion au fait que les six jours sont bénis en lui.

C’est ce que dit le verset « Et toi, ordonne aux bnei Israël », c’est-à-dire toi Moché, qui es monté au Ciel et y es resté pendant quarante jours et quarante nuits, qui as contemplé l’immense bonheur de jouir de l’éclat de la Chekhina, « toi », tu pourras enseigner aux bnei Israël ce qu’est le plaisir infini du jour du Chabat, qui est vraiment « un peu du monde à venir ».

Ensuite il est dit « qu’ils prennent pour toi de l’huile d’olive pure », il y a là une allusion à l’âme supplémentaire que l’homme reçoit pendant le saint Chabat. En effet, les lettres de « hachemen » (l’huile) sont les mêmes que celles de « nechama » (l’âme). « Pour alimenter les lampes en permanence » nous dit que l’âme supplémentaire brillera en eux toujours, tous les Chabats, et illuminera les six jours.

A LA SOURCE

« Afin d’alimenter les lampes en permanence » (27, 20)

Dans le Midrach Tan’houma, Rabbi ‘Hanina Sgan Hacohanim dit qu’il y avait des miracles dans la menora : on l’allumait à Roch Hachana et elle ne s’éteignait pas avant l’année suivante.

Le livre « Likoutei Yéhouda » raconte que lorsque le gaon Rabbi ‘Haïm de Brisk est allé à Varsovie, il a demandé au Admour HaZaken de Brisk : « Quelle utilité avait ce miracle, puisqu’il y a une mitsva positive d’allumer tous les jours, or avec ce miracle cette mitsva se trouvait annulée pour toute l’année ! »

Celui-ci lui a répondu d’après ce qui expliqué dans la Guemara (Beitsa 22a) : celui qui ajoute de l’huile à une lampe allumée le Chabbat est coupable d’avoir allumé un feu. Et même s’il n’a ajouté qu’une seule goutte, il est coupable.

Donc si le fait d’ajouter une goutte est considéré comme avoir allumé un feu en ce qui concerne les lois du Chabbat, c’est également considéré comme l’avoir allumé en ce qui concerne la mitsva de l’allumage de la menora. Et de cette façon, on accomplissait la mitsva de l’allumage de la menora en cela que tous les jours, on ajoutait une goutte d’huile à la menora allumée. Par ailleurs, cela n’enlevait rien à la valeur du miracle, puisque naturellement une goutte ne suffisait pas, et elle restait allumée par miracle.

« Et toi, ordonne aux bnei Israël » (27, 20)

On connaît la question posée par les commentateurs, qui ont observé que le nom de Moché ne figure pas du tout dans la parachat Tetsavé.

Pourquoi ?

Beaucoup de raisons ont été données.

Le Ba’al HaTourim explique que dans tout le ‘Houmach, à partir de la naissance de Moché, il n’y a aucune autre paracha dans laquelle son nom n’est pas cité, sauf dans le livre du Deutéronome. La raison en est que Moché a dit (32, 32) : « Efface-moi, je Te prie, de Ton livre que Tu as écrit », et la malédiction d’un Sage s’accomplit, même quand elle s’accompagne d’une condition, c’est pourquoi son nom ne figure pas dans la parachat Tetsavé.

Le gaon Rabbi Eliahou de Vilna zatsal écrit que d’après la Kabbala, c’est parce que le 7 Adar tombe, presque tous les ans, le semaine où l’on lit Tetsavé. Celui qui voit jusqu’à la fin de toutes les générations savait d’avance que le 7 Adar, Moché disparaîtrait, c’est pourquoi son nom n’est pas évoqué dans cette paracha, comme une allusion à sa disparition.

« Pour faire monter la lumière perpétuelle » (27, 20)

Ainsi qu’il est écrit : « La mitsva est la lampe et la Torah est la lumière. »

Souvent, l’homme désire en son cœur faire une mitsva, mais le mauvais penchant qui est en lui proteste : pourquoi faire cette mitsva, tu vas y perdre de l’argent, avant d’en donner aux autres pense à tes enfants…

Et le bon penchant lui dit : Donne pour la mitsva. Regarde ce qui est écrit, « car la mitsva est la lampe », de même que lorsque la lampe brûle, on peut y allumer même des milliers de toutes sortes de bougies, de même tout ce qu’on donne pour une mitsva ne vous fait rien perdre de vos biens. C’est pourquoi il est dit « car la mitsva est la lampe et la Torah est la lumière » (Midrach Rabba).

« Tu graveras dessus les noms des bnei Israël » (28, 9)

Ici, la Torah dit que les noms ont été gravés sur les pierres de choham. Et plus loin (verset 11), il est dit : « Tu graveras ces deux pierres sur les noms des bnei Israël », les pierres par-dessus les noms.

D’après les Ba’alei HaTossefot dans « Da’at Zekenim », il n’y a là aucune contradiction, car les lettres n’étaient pas en relief sur les pierres, mais enfoncées dans les pierres. Par conséquent les pierres étaient en relief autour des noms qui y étaient enfoncés, c’est pourquoi il est dit : « Tu graveras ces deux pierres sur les noms des bnei Israël. »

Et par ailleurs, les noms étaient gravés sur la pierre, c’est pourquoi il est dit : « Tu graveras sur elles les noms des bnei Israël. »

La vie dans la paracha

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Et toi, ordonne aux bnei Israël qu’ils apportent vers toi » (27, 20)

La raison pour laquelle il est écrit « vers toi » s’explique selon ce qui est dit dans le traité Chabbat (22) : « En dehors du rideau du témoignage, c’est un témoignage pour tout le monde que la Chekhina repose sur Israël. Quel est ce témoignage ? Rav a dit : c’est la lampe occidentale. »

Or les Sages ont affirmé (Chemot Rabba 52, 2) que les railleurs de la génération se moquaient de Moché, en disant : « Est-il possible que la Chekhina repose sur l’œuvre des mains de Moché ? » Ils ne croyaient pas possible, même parmi les bnei Israël, que la Chekhina réside dans le Sanctuaire. Et même si la Chekhina y avait résidé le 1er Nissan, ce n’était pas encore un signe qu’elle y demeurerait en permanence, alors que le miracle de la lampe occidentale était un témoignage pour tous les habitants du monde que la Chekhina reposait sur Israël.

C’est ce que signifie la parole de Hachem « qu’ils apportent vers toi » : c’est toi que cela concerne, car ainsi ta prophétie selon laquelle la Chekhina reposera parmi eux s’en trouvera fortifiée et ils la reconnaîtront, quand ils verront le miracle qui se produira dans l’huile de la menora. C’est peut-être l’intention dans les mots « Et toi, ordonne », pour indiquer qu’il ne doit pas craindre de ne pas être cru, parce que c’est une chose étonnante que D. vienne habiter parmi les êtres inférieurs, comme cela s’est effectivement produit. Et si l’on demande ce qui le leur fera croire, « qu’ils apportent vers toi », ce qui signifie que cela constitue pour toi un renforcement et une justification de tes paroles, comme nous l’avons dit.

UNE VIE DE TORAH

Le feu de la Torah brûlait chez le ‘hakham Salman Moutsaphi zatsal. Dès sa jeunesse, il était un exemple d’assiduité parmi les élèves de la yéchivah. Voici ce que raconte Rabbi Yé’hezkel Doraï :

J’enseignais à un groupe de jeunes de la yéchivah, et je les surveillais pendant la nuit. Tous les soirs à minuit, je sortais faire un tour des couloirs, et je voyais Rabbi Salman Moutsaphi installé dans la salle d’étude. Tous ses amis s’étaient fatigués d’avoir étudié pendant la journée, ils étaient endormis dans leur lit ou sur des bancs, et lui seul était assis à la table et étudiait. Quand il se fatiguait, il s’endormait assis avec la tête sur la table. C’est ce qu’il faisait toutes les nuits, et je ne l’ai jamais vu couché sur un banc.

Vers la fin de la vie de Rabbi Salman, quand il était accablé de divers maux qui l’empêchaient d’étudier pendant des heures d’affilée comme dans sa jeunesse, il soupirait et disait : « Autrefois j’étais tellement assidu, deux heures de sommeil par nuit seulement me suffisaient, et avec mon ami Rabbi Ya'akov Moutsaphi (un proche parent), nous passions dix-huit heures d’affilée sans manger et sans nous reposer. Nous nous cachions dans un coin du beit hamidrach, sans que personne sente notre présence. Parfois, nos parents envoyaient nous chercher, pour que nous mangions ou nous reposions un peu, et on ne nous trouvait pas. »

Je dormirai encore beaucoup

Rabbi Eliahou Lopian zatsal a raconté qu’il avait l’habitude dans sa jeunesse d’étudier pendant le troisième « séder » debout pendant six heures d’affilée. Il étudiait sans s’arrêter à partir du jeudi matin, toute la nuit suivante, et jusqu’au vendredi avant l’entrée du Chabat. Il a aussi raconté qu’après son mariage, il a étudié seul à Kelem, et ne rentrait chez lui que pour les fêtes. A cette époque-là, il a étudié avec les grands de la génération, et a pu traverser le Choul’han Aroukh avec le commentaire du gaon de Vilna.

Une nuit, la famille de Rabbi Eliahou vit que la lumière était allumée dans sa chambre beaucoup plus tard qu’à l’accoutumée, et on sait qu’il se levait très tôt. Quelqu’un de la famille rentra pour lui dire qu’il était déjà très tard, et que même les élèves de la yéchivah dormaient déjà depuis longtemps !

Rabbi Eliahou répondit doucement : « Bien sûr qu’ils peuvent dormir, ils ont encore beaucoup de temps à être ici, mais moi je suis déjà vieux, j’ai déjà un pied dans la tombe, je dois donc profiter de tout ce que je peux encore. » Ensuite, il promit : « Je dormirai encore beaucoup, je dormirai encore beaucoup ! »

Une autre fois, quand on lui proposa d’aller se coucher plus tôt, il répondit : « Vous savez, il y a quelqu’un d’autre qui m’encourage à dormir, le yetser hara ! »

Quelqu’un de ses élèves a raconté : Une fois, je suis entré chez Rabbi Eliahou pour lui apporter son petit déjeuner, et j’ai vu qu’il était très fatigué. Je lui ai demandé pourquoi, et il a répondu : « Je vais vous dire, je me lève avant l’aube. » Je lui ai demandé pourquoi il devait se lever si tôt, puisque la prière à la yéchivah était à sept heures du matin. Il répondit : « Il est écrit dans les sefarim que quand l’homme arrive dans le monde d’en haut, on lui demande s’il a accompli la Torah et les mitsvot, et il répond probablement « oui ». On amène les quatre parties du Choul’han Aroukh, et on l’interroge sur un paragraphe après l’autre. On commence certainement par le Choul’han Aroukh Orah ‘Haïm. Dans le premier paragraphe, Rabbi Yossef Caro écrit : « On se renforcera comme le lion pour se lever le matin afin de servir son Créateur. Que ce soit l’homme qui réveille l’aube. » Naturellement, il ne sera pas du tout agréable d’être pris en faute dès le commencement… c’est pourquoi je me lève très tôt le matin pour pouvoir répondre que j’ai observé ce paragraphe.

Un sujet de réflexion

Tous les ans, à Roch ‘Hodech Elloul, le gaon Rabbi Yitz’hak David Rotman zatsal (le beau-père de Rabbi Eliahou Lopian zatsoukal) avait l’habitude de sortir de chez lui pour s’enfermer dans le beit hamidrach jusqu’à Roch Hachana. Son épouse lui envoyait ses repas. Son fils Rabbi Israël a raconté qu’il avait vu comment son père prenait le repas, et le donnait à un garçon pauvre qui étudiait au beit hamidrach, se contentant lui-même d’un peu de pain.

Pendant une certaine période, Rabbi Yitz’hak David s’isolait dans une cabane en forêt en dehors de la ville. Le dimanche matin, il prenait avec lui deux miches de pain noir et une cruche d’eau, dont il se contentait jusqu’au vendredi. Pendant la semaine, il passait la nuit dans les profondeurs de la halakha, en étant heureux d’avoir mérité d’étudier la sainte Torah. Il a noté ses réflexions à cette époque-là :

« Même de manger du pain sec, cela suffit pour l’homme, pour pouvoir mériter de voir la lumière de D. en vérité, car que sont toutes les vanités de ce monde avec ses plaisirs, comparées à une seule parole de Torah, comme le dit le verset : « Tout ce que tu désires ne se compare pas à elle. » C’est pourquoi quiconque se consacre à l’étude de la Torah et au service de D., même s’il vit pauvrement, ne doit pas du tout se décourager, car en vérité il est plus riche que les riches, quand il mérite la lumière de la sainte Torah, plus précieuse que beaucoup d’or pur, et plus douce que le miel. »

Quand on demanda à Rabbi Yitz’hak David zatsal ce que signifiait cette coutume, et s’il ne valait peut-être pas mieux se conduire autrement, il répondit par une parabole tirée de la vie :

« Quand un grand commerçant riche dans la maison de qui il ne manque absolument rien quitte sa chère famille et sa ville, et se dispose à voyager dans des chemins dangereux pendant de longs mois, dans l’espoir de gagner à la foire une belle somme d’argent, cela, tout le monde le comprend, et tout le monde le félicite de son courage et de son dévouement. Personne ne va venir lui objecter : Pourquoi ? A quoi bon toute cette fatigue ? Quand il est question d’un gain d’argent, tout le monde comprend, et l’argent justifie tout ce dévouement. Mais si quelqu’un désire se renforcer dans la Torah et acquérir plus de perfection et affiner son âme, et que pour cela il ne parcourt pas les routes, il ne se met pas en danger, et il ne s’absente même pas de sa maison pendant six mois, il s’isole simplement et s’enferme dans le beit hamidrach pendant quelques mois, alors immédiatement tout le monde s’étonne et lui fait remarquer qu’on peut vivre autrement… c’est étonnant, non ? »

 

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