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paracha de la semaine

Parachat Houkat

28 Juin 2014

30 Sivan 5774

deux nerot HORAIRES DE CHABBAT

DEBUT

FIN

Paris

21:40*

23:04

Lyon

21:16*

22:33

Marseille

21:04*

22:17

* L'on allumera selon sa communauté

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Le secret n’a pas été révélé au roi

 (par Rabbi David Hanania Pinto Chelita)

Comme on le sait, tout ce qui concerne la vache rousse et sa combustion entre dans la catégorie de « ‘hok », une mitsva que notre intelligence ne peut pas saisir, mais qu’il est tout de même de notre devoir d’accomplir, bien que nous n’y comprenions rien. Mais il faut savoir que même si nous n’en connaissons pas la cause, elle a certainement une raison profonde et très élevée qui n’a été dévoilée qu’à Moché, c’est pourquoi il est écrit « Qu’ils prennent pour toi une vache rousse », justement pour toi, toi qui en comprends la raison.

La Guemara (Roch Hachana 21b) cite le verset « Kohélet voulut trouver des paroles agréables, des choses écrites avec droiture, des paroles de vérité », et explique que Kohélet voulait connaître la raison de la vache rousse, au point qu’une voix céleste a dit : Il est écrit « Il ne s’est plus levé en Israël de prophète comme Moché. » Seul Moché en a connu la raison. C’est le sens de « J’ai dit : je vais me rendre maître [de la sagesse], mais elle est loin de moi », et les mots « véhi re’hoka » (mais elle est loin) ont la même valeur numérique que « para adouma » (la vache rousse).

Cela comporte un grand principe : tout en étant le plus sage des hommes, Chelomo n’a pourtant pas réussi à en percer la raison. « Hachem est Roi, il revêt la grandeur », c’est Lui le Roi de gloire, toute la gloire Lui appartient, ainsi qu’il est dit « la richesse et la gloire sont devant Toi ». Le Créateur du monde a interdit à l’homme de rechercher les honneurs, parce qu’en ce faisant il Lui déroberait Sa gloire et Son éclat, mais il doit se conduire avec amour, et l’honneur finira par venir. L’homme doit faire la volonté de Hachem, et Hachem accordera les honneurs à celui qui Lui en paraît digne. C’est Sa volonté qui les donne et Sa volonté qui les enlève. On doit savoir que la raison pour laquelle Il a créé le désir des honneurs, et le plaisir qu’ils procurent, est uniquement de nous enseigner à honorer et apprécier le prochain. C’est pourquoi les disciples de Rabbi Akiva sont morts : ils ne se respectaient pas mutuellement, or le respect n’était pas destiné à eux-mêmes mais à l’autre, et en ne respectant pas l’autre, ils ont commis une faute.

J’ai entendu de l’un des rabbanim que le devoir de s’éloigner des honneurs va si loin qu’il s’applique même dans le monde à venir. La Guemara (Ketoubot 77b) raconte que Rabbi Yéhochoua ben Lévi était monté au Gan Eden de son vivant, et voulait rentrer là où se trouvait Rabbi Chimon bar Yo’haï. Quand il a frappé à la porte, celui-ci lui a répondu : « Qui est là ? » Il lui a répondu : « Je suis Yéhochoua ben Lévi. » Rabbi Chimon bar Yo’haï lui a demandé : « L’arc-en-ciel est-il apparu dans ta génération ou non ? » (Comme on le sait, à l’époque de Rabbi Chimon bar Yo’haï l’arc-en-ciel n’avait pas apparu pendant toute sa vie, car le monde existait grâce à son mérite, sans quoi il y aurait dû y avoir un déluge à cause de l’impiété qui régnait, l’arc-en-ciel en étant le signe.) Rabbi Yéhochoua ben Lévi n’a pas voulu se complimenter en disant que l’arc n’était pas apparu, alors il a répondu : « Oui. » Il lui a dit : « Dans ce cas, tu n’es pas digne d’entrer chez moi dans le monde à venir. »

Il est absolument extraordinaire de constater à quel point il faut s’éloigner des honneurs, même au Gan Eden.

Une fois que D. nous a annoncé tout cela, nous devons comprendre pourquoi la raison de la vache rousse a été donnée justement à Moché et non à Chelomo. C’est qu’elle vient purifier l’homme de son impureté, or toute l’impureté provient de l’attachement aux fautes et du mauvais penchant. L’homme rempli d’orgueil qui poursuit les honneurs attire à lui l’impureté, c’est pourquoi la Torah a ordonné de prendre la cendre de la vache et de l’en asperger, pour lui insinuer qu’il doit s’abaisser comme la cendre, qui ne sert plus à rien. Il est écrit à propos d’Avraham (Béréchit 18, 27) « Je suis poussière et cendre », on ne doit pas se contenter de se comparer à la poussière, dans laquelle on peut encore faire pousser quelque chose, mais à la cendre, qui ne sert absolument à rien. C’est pourquoi on prend cette cendre et on en asperge l’homme pour lui dire qu’il revienne à lui-même et s’abaisse, alors il pourra se purifier totalement. C’est aussi pourquoi on prend du bois de cèdre et de l’hysope, pour nous enseigner que si l’on s’est élevé comme le cèdre, il faut s’abaisser comme l’hysope.

Or le roi doit se conduire honorablement et avec faste, ainsi qu’il est dit « Tu placeras sur toi un roi » (Devarim 17, 15). En particulier en ce qui concerne Chelomo, dont le royaume était immense, que tous les rois de la terre venaient visiter et chez qui l’or et l’argent étaient considérés comme de simples pierres à l’apogée de son royaume, il est évident qu’il devait y avoir en lui un léger soupçon de l’amour des honneurs, même s’il les fuyait. Or le secret et le sens de la vache rousse ne peut être révélé qu’à des gens qui s’éloignent totalement des honneurs, c’est pourquoi il lui a été caché. Ce qui n’est pas le cas pour Moché, qui bien qu’ayant aussi été un roi se conduisait avec une extrême modestie, au point que le Saint, béni soit-Il Lui-même a témoigné « l’homme Moché était le plus humble des hommes (Bemidbar 12, 3), c’est pourquoi le secret de la vache rousse a été révélé uniquement à lui et non à n’importe qui d’autre.

Voici comment le livre « Kol Yéhouda » du gaon Rabbi Yéhouda Tsdka זצ''ל explique les paroles de la Guemara : « Chelomo voulait être comme Moché. Une voix céleste est sortie et a dit « Les paroles de vérité sont droites et aucun autre prophète ne s’est levé en Israël comme Moché. » » Cela signifie que Chelomo a voulu connaître la raison de la vache rousse et son secret, tout comme Moché, mais D. n’a pas été d’accord. On lui a insinué que « les paroles de vérité sont droites », ce qui désigne la Torah, composée de paroles de vérité, et où il est écrit (Bemidbar 19, 17) : « Pour l’impur, on prendra des cendres de la combustion du sacrifice purificatoire », verset dont les initiales forment le mot « LeMoché », pour Moché, mais aussi « Chelomo » dans un ordre différent. Quoi qu’il en soit, la voix céleste a dit qu’elles sont « yocher » (droites), c’est-à-dire qu’il faut lire ces lettres dans le bon ordre (« yachar »), et alors on obtient « LeMoché » et non « Chelomo ».

On peut encore ajouter que la différence entre « Moché » et « Chelomo » est la lettre « lamed », qui est la plus haute de toutes les lettres. C’est parce que Chelomo était roi, et qu’un roi doit se conduire avec hauteur, ainsi qu’il est dit (Devarim 17, 15) : « Tu placeras sur toi un roi », tu dois pouvoir le redouter. Et pourtant, tout à l’intérieur de lui-même, il doit rester humble. C’est pourquoi les Sages ont dit (Berakhot 34b) que dans sa prière, une fois que le roi s’est incliné, il ne doit plus se relever jusqu’à la fin, pour manifester une grande humilité, malgré la grandeur et l’élévation dont il doit faire preuve de façon générale. De plus, les lettres de « melekh » (roi) sont celles de « makh » plus la lettre « lamed », qui est la plus haute de toutes, en allusion aux intentions opposées que doit avoir le roi : d’un côté il doit vivre la grandeur de sa royauté, comme la lettre « lamed » qui est la plus grande des lettres, et de l’autre il doit être « makh », ce qui signifie humble et bas, à l’intérieur de lui-même. Alors que Moché n’avait pas la grandeur qui est exigée du roi, c’est pourquoi c’est à lui seul que la raison de la vache rousse, qui fait allusion à une humilité extrême, a été révélée.

LES PAROLES DES SAGES

Ce que le Rav ne retenait pas

« Lorsqu’il se trouve un mort dans une tente » (Bemidbar 19, 14)

Reich Lakich a dit : « Les paroles de Torah ne subsistent que chez celui qui se dévoue corps et âme pour elle, comme il est dit ‘‘Voici la loi, lorsqu’il se trouve un mort dans une tente’’ » (Chabbat 83b).

La valeur suprême accordée à l’étude et à la compréhension de la Torah, à tout prix et dans toute circonstance, accompagne ceux qui étudient depuis le don de la Torah au Sinaï. Des générations entières d’individus qui étudient la Torah ont rejeté avec amour les plaisirs de ce monde et la richesse, afin de mériter la couronne de la Torah, de faire partie de ceux qui se dévouent dans sa « tente ».

Le traité Nedarim (51a) raconte qu’une fois, Bar Kapara a dit à la fille de Rabbi : « Demain, je boirai du vin alors que ton père dansera devant moi et que ta mère chantera au mariage de ton frère Rabbi Chim’on. » (Rabbeinou Yossef ‘Haïm explique dans le livre Benayahou ben Yehoyada qu’il s’agit du chant que les femmes entonnent uniquement avec un son, ce qu’on appelle les « youyous ». On ne prononce pas de paroles, on ne fait qu’émettre un son en variant le ton. C’est ce que les femmes ont l’habitude de chanter dans les mariages et les fêtes.) Le lendemain, alors que la ‘houpa était dressée dans toute sa splendeur, en accord avec le statut de Rabbi, Bar Kapara est venu lui poser une question : « Que signifie le mot ‘‘toéva’’ (abomination) dans la Torah ? »

Mais il réfutait toute explication proposée par Rabbi, jusqu’à que ce dernier rétorque « S’il en est ainsi, donne toi-même l’explication de ce mot », ce à quoi Bar Kapara a répondu : « Que la Rabbanit me serve d’abord un peu de vin », puis il a ajouté « A présent danse devant moi, et je te donnerai l’explication. »

Effectivement, la Guemara raconte que Rabbi a laissé tous les invités présents au mariage de son fils et s’est mis à danser devant Bar Kapara, au point que son gendre Ben Elassa ne puisse plus supporter cette scène et quitte le mariage avec provocation.

Puis, Rabbi ayant acquiescé à sa demande, Bar Kapara lui a donné l’explication du mot « toéva » (abomination) : « tu te trompes à son sujet ».

Examinons cette anecdote de plus près. Rabbi avait dépensé deux cent quarante millions de dinars pour ce mariage, et pourtant il a tout laissé de côté, oublieux de tout ce qui se passait autour, n’étant perturbé que par une seule chose : une explication juste d’un mot de la sainte Torah. Il pensait en connaître le sens, mais Bar Kapara n’était pas d’accord avec lui. En agissant ainsi, Bar Kapara a voulu exposer publiquement la grandeur de Rabbi en montrant que son immense richesse ne valait rien pour lui, comparée à la compréhension d’un mot de la Torah.

En revanche, son gendre Ben Elassa n’a pas pu supporter cette scène extraordinaire d’honneur de la Torah, et a quitté la fête. Comme l’expliquent nos Sages, « Ben Elassa ne pouvait pas supporter l’humiliation de Rabbi, car c’était un homme très riche et il ne pouvait pas voir son beau-père humilié. » En d’autres termes, la richesse avait toujours de l’importance pour lui, c’est pourquoi il a perçu ce comportement comme une humiliation.

Il est intéressant de constater que chez ceux qui étudient, tous les efforts fournis pour arriver à la compréhension et à la connaissance de la Torah concernent seulement cette dernière. Par contre, pour tout ce qui se passe autour d’eux, même les individus les plus perspicaces doués d’une excellente mémoire ne se souviennent presque pas des événements de ce monde auxquelles ils ont pourtant assisté. Le « cerveau toranique » retient uniquement la Torah, rien de plus.

Qui est-ce ? Qu’a-t-il fait ?

Voici précisément ce qu’a raconté le petit-fils du gaon Rav Ovadia Yossef dans son livre « Abir Haroïm » :

« Il y a lieu de souligner ici un phénomène intéressant. Le Rav est comme une citerne étanche qui ne laisse passer aucune goutte. Nous constatons dans ses livres son immense érudition dans les paroles de nos Sages et dans toutes les Responsa. Mais malgré cela, il ne se souvient jamais de ce qui n’a pas trait à l’étude de la Torah. En général, la plupart des gens se souvient automatiquement des événements marquants de la vie, mais il n’en est pas de même pour le Rav : tout ce qui ne concerne pas le service divin n’est pas gravé dans son cerveau.

Il m’a lui-même raconté que lorsqu’il était en Egypte, il savait lire et écrire l’arabe, alors qu’à présent, il ne sait presque plus l’écrire. Il a même presque tout oublié des principes de la langue. De même, j’ai plusieurs fois évoqué avec lui le nom de personnes avec qui il avait été en contact pour des affaires pendant quelques années, et il lui a fallu un moment avant de se souvenir d’eux. En revanche, lorsqu’on mentionne devant lui le nom d’un certain sage dont la réponse figure dans un recueil inconnu, il connaît parfaitement son nom et ce qu’il a accompli. »

A ce sujet, voici ce qu’a raconté Rabbi Tsvi Ivrouv chelita (l’histoire complète est rapportée dans le livre « Oumatok Haor ») : Un jour, il s’est rendu chez Rabbi ‘Haïm Kaniewski aux heures où il recevait les visites. Il y avait énormément de monde, mais puisqu’il était proche de Rabbi ‘Haïm, ayant souvent sollicité son aide pour le livre « Ma’assé Ich » qu’il avait écrit sur le ‘Hazon Ich, le Rav l’a reçu en priorité.

Rav Ivrouv ne venait que demander une bénédiction de guérison, mais juste avant qu’il parte, Rabbi ‘Haïm l’a arrêté pour lui dire : « Vous avez bien fait de venir, j’ai une histoire à vous raconter sur le ‘Hazon Ich. Asseyez-vous donc. »

Il a sorti de sa poche un stylo et une feuille, a noté toute l’histoire, puis il est parti.

Quelques jours plus tard, il s’est de nouveau rendu chez Rabbi ‘Haïm, et celui-ci lui a dit : « Vous avez bien fait de venir, j’ai une très belle histoire à vous raconter sur le ‘Hazon Ich. » Et il lui a raconté exactement la même histoire que précédemment.

Le Rav était un peu perplexe : c’était la même histoire exactement…

Que voulait dire Rabbi ‘Haïm par là ? Quoi qu’il en soit, il s’est tu, l’a remercié de lui avoir raconté cette histoire et s’en est allé.

La fois suivante où il s’est rendu chez Rabbi ‘Haïm, la même chose s’est à nouveau produite : le Rav lui a proposé de lui faire part d’un merveilleux récit au sujet du ‘Hazon Ich, et lui a raconté encore une fois la même histoire…

Alors cette fois, Rav Ivrouv s’est armé de courage et a demandé : « Pour quelle raison me racontez-vous la même histoire pour la troisième fois ? »

Et Rabbi ‘Haïm lui a répondu : « Je ne me souviens pas vous l’avoir racontée. Ce que je ne suis pas obligé de retenir, je ne le retiens pas… »

GARDE TA LANGUE

C’est déjà vendu !

Prenons le cas de quelqu’un qui a demandé à un vendeur de lui garder une certaine marchandise jusqu’à ce qu’il vienne payer. Entre-temps, un autre client est venu et l’a achetée. Il sera interdit au vendeur de révéler au premier client l’identité de celui qui l’a précédé et a acheté sa marchandise, car cela n’est d’aucune utilité. L’interdit est valable même si le vendeur dit que le client n’est pas coupable, car il ne savait pas que la marchandise était réservée pour quelqu’un d’autre.

A LA LUMIERE DE LA PARACHAH

Extrait de l’enseignement du gaon et tsadik Rabbi David ‘Hanania Pinto chelita

Le véritable honneur appartient à Hachem

« Edom refusa de laisser Israël passer dans ses frontières et Israël se détourna de lui » (Bemidbar 20, 21)

La véritable raison est l’ordre qu’a donné Hachem à Son peuple de dévier de la route d’Edom et de ne pas se laisser entraîner à la guerre, bien qu’Edom ait provoqué et humilié les bnei Israël en se préparant déjà à les combattre s’ils entraient dans le pays. Or l’honneur de Hachem a été bafoué lorsqu’ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas lutter avec eux.

Tout cela parce que Hachem n’est honoré que par l’homme qui Lui obéit, ainsi qu’il est dit « L'obéissance vaut mieux qu'un sacrifice, et la soumission que la graisse des béliers! » (I Chemouël 15, 22). Lorsque quelqu’un n’obéit pas à Hachem et ne fait pas Sa volonté, c’est le plus grand ‘hiloul Hachem, il profane Son Nom. C’est à D. et non à l’homme de tenir compte de ce que diront les non-juifs, car nous n’avons aucune part dans les secrets de Hachem. Ce qui nous incombe à nous, c’est uniquement de faire Sa volonté. L’honneur des bnei Israël a été atteint, de plus ils allaient devoir revenir en arrière pour contourner le pays d’Edom, ce qui leur allongerait le chemin, pourtant ils n’ont pas hésité à s’annuler devant Sa volonté en renonçant à leur honneur, car c’est cela qui s’appelle honorer véritablement Hachem.

On comprend maintenant que le Cananéen, après avoir vu que les nuées de gloire avaient disparu suite à la mort d’Aharon, soit sorti lutter contre les bnei Israël. Il a vu et su que l’Arche d’alliance marchait devant eux et les protégeait, alors comment se fait-il que même ainsi il n’ait pas eu peur ? C’est que comme on le sait, ces nuées étaient appelées « nuées de gloire » parce qu’elles étaient là par le mérite d’Aharon, qui aimait la paix et poursuivait la paix, respectait les gens et veillait à ce qu’ils soient en paix entre eux, or il est dit (I Chemouël 2, 30) « Je respecte ceux qui me respectent », c’est donc par son mérite que les bnei Israël avaient ces nuées. Mais les Cananéens ont fait l’erreur de comprendre que comme les bnei Israël avaient porté atteinte à l’honneur de D. et à l’honneur de la Torah qui se trouvait dans l’Arche d’Alliance (les Tables de la Loi), les nuées de gloire avaient disparu, si bien que désormais on pouvait lutter contre eux, car il n’y avait plus personne pour les défendre. Mais ce n’était pas cela la raison de la disparition des nuées, c’était la mort d’Aharon, et non une quelconque atteinte à l’honneur de Hachem et de la Torah, c’est pourquoi ils n’ont pas réussi dans cette guerre.

Chacun doit apprendre de là un grand principe de notre paracha, à savoir à qui appartient la gloire et combien il faut s’en éloigner. Toutefois quand il s’agit du prochain, il faut lui donner le maximum de respect et d’honneur. Mais celui qui s’éloigne des honneurs mérite de comprendre les secrets de la Torah et la profondeur de ses lois, et le véritable honneur de l’homme est de faire la volonté de D. sans aucun calcul personnel, alors s’accomplira en lui « Je respecte ceux qui me respectent. » Puisse la volonté de Hachem être que nous méritions de faire Sa volonté de tout cœur, Amen, Amen.

A LA SOURCE

« Voici la loi : un homme qui meurt dans la tente » (19, 14)

De la demeure d’un homme ici-bas en ce monde il est écrit : « un homme qui meurt dans la tente », alors que sur le lieu du repos de l’homme après son décès il est écrit : « quand l’homme va vers sa maison éternelle » (Kohélet 12).

Cela comporte une merveilleuse allusion décrite dans le livre « Har Tsvi », au fait que l’homme en ce monde vit dans une « tente », une demeure provisoire, ce n’est pas sa maison fixe. Mais quand il quitte ce monde, alors il va vers « sa maison éternelle », la maison fixe qu’il a construite par sa Torah et ses bonnes actions.

 « Tout ustensile découvert qui n’est pas fermé hermétiquement est impur » (19, 15)

Ce verset est joliment commenté par Rabbi Yifta’h Sofer chelita dans son livre « Tu choisiras la vie » :

Si la bouche de l’homme n’est pas « fermée hermétiquement », c’est-à-dire s’il ne serre pas les lèvres ni la langue mais dit tout ce qui lui passe par la tête comme il veut sans aucun frein, alors la Torah témoigne sur lui qu’il « est impur ».

 « Prends le bâton et rassemble la communauté, toi et ton frère Aharon, parlez au rocher à leurs yeux et il donnera son eau » (20, 8)

Le livre « Panim Yafot » rapporte ce qu’ont dit les Sages : « On ne doit jamais faire régner trop de crainte dans sa maison, car quiconque se comporte ainsi en vient à trois graves transgressions » (Guittin 6b). Par conséquent, quand on accomplit l’injonction des Sages : « L’homme doit dire trois choses dans sa maison à l’approche du Chabbat : prenez les teroumot et ma’asserot, faites le erouv, allumez les bougies » (Chabbat 31b), il doit le faire avec douceur, et alors rien de fâcheux n’arrivera.

Cette belle ligne de conduite se trouve ici en allusion. Le Saint, béni soit-Il dit à Moché : « Prends le bâton et rassemble la communauté. » Mais bien que tu aies le bâton en main, « parlez au rocher », et que ce soit une parole douce. Or comme Moché a parlé aux bnei Israël avec colère en disant « écoutez, ô rebelles », cela a engendré l’échec des eaux de Mériva.

 « Avec le graveur, avec leurs bâtons » (21, 18)

L’Admor de Gour auteur de « ‘Hidouchei HaRim » l’explique ainsi :

Dans la mesure où la Torah est gravée dans le cœur de l’homme, elle le protège et il peut s’appuyer sur elle en toute tranquillité. En effet, elle est un « arbre de vie pour ceux qui la saisissent », dans la mesure où on la saisit, elle donne la vie.

A quoi est-ce que cela ressemble ?

A une corde qu’on envoie à quelqu’un qui se noie dans un fleuve. D’après la force avec laquelle celui qui se noie la saisit, il a plus ou moins de chances d’être sauvé.

LA VIE DANS LA PARACHA

A partir de l’enseignement de Rabbeinou ‘Haïm ben Attar

« Quand un homme meurt dans la tente » (19, 14)

A un autre endroit, j’ai déjà comparé cette notion à deux ustensiles qui se trouvaient en possession du maître de maison, l’un rempli de miel et l’autre rempli d’ordures. On les a fait sortir au dehors. Les mouches et les insectes se sont agglutinés autour de celui qui était rempli de miel ; quant à celui qui était rempli d’ordures, même si quelques insectes y ont pénétré, ce n’était pas comparable.

De même, un juif mort est rempli d’une sainteté qui est douce et agréable, et quand l’âme sort du corps, d’innombrables forces impures s’y rassemblent, toujours avides de s’attacher à la sainteté pour jouir de sa douceur, c’est pourquoi ce qui est sous la tente devient impur, et même s’il y a mille maisons recouvertes d’un plafond dont l’une ouvre sur l’autre, l’impureté remplit toute pièce recouverte d’un plafond. Ce qui n’est pas le cas pour un mort non-juif, il n’a pas de sainteté et l’impureté ne s’attache pas tellement à lui, l’impureté n’existe que par contact avec le corps lui-même, et ce qui cause tout cela, c’est la Torah.

LES SENTIERS DES JUSTES

Pour acquérir les valeurs et les bonnes midot

Le nom du petit-fils bien-aimé de Rachi est évoqué en chaque occasion par tous ceux qui étudient la Torah. Les enfants des Talmudei Torah qui étudient la Guemara trouvent le nom de « Rabbeinou Tam » parmi ceux des Ba’alei HaTossefot », ainsi que les jeunes gens et les avrekhim des collelim, ainsi que ceux qui fixent des temps d’étude pour la Torah, tous étudient les paroles lumineuses de « Rabbeinou Tam ».

Pourquoi Rabbi Ya'akov a-t-il mérité le surnom de « Rabbeinou Tam » ?

La réponse se trouve dans les remarques du Maharid sur la « Torat Kohanim » :

« Il m’a été révélé en rêve en l’an 5614, pendant le mois d’Iyar, que Rabbi Ya'akov a été appelé « une homme intègre (tam) », Rabbeinou Tam, parce qu’il a édicté des modifications sur les lois de la dot, et a de ce fait annulé la malédiction de « « votre force s’épuisera (tam) en vain ».

[Cette modification traite du cas où la femme meurt pendant l’année de son mariage, à ce moment-là le mari doit rendre à son père les biens qu’il a reçus. Cela se trouve dans les Tossefot sur le traité Ketoubot (47a). Les Tossefot apportent la modification de Rabbeinou Tam : dans la pratique, la femme d’un certain jeune marié était morte, et le père de celle-ci s’était engagé à donner une dot ; il a décrété que cet argent n’appartenait pas au mari. Il a de plus décrété, sans que cela figure dans la halakha, que même si le mari avait déjà cet argent, il devait le rendre si elle était morte au cours de la première année.]

Cela signifie que comme cette décision venait réparer la malédiction de « votre force s’épuisera (tam) en vain », on l’a appelé Rabbeinou Tam !

Le gaon Rabbi Yitz’hak Zilberstein chelita dit qu’il est possible d’apprendre une chose importante de cette origine du nom de Rabbeinou Tam. Quand on arrive devant le tribunal céleste après cent-vingt ans, on risque de se trouver affublé de noms qu’on ne reconnaît pas et on s’entendra traiter de surnoms qu’on ne vous avait pas donnés en ce monde.

Et alors on vous révélera qu’en réalité, vous avez « acquis » ces noms en toute justice. Ainsi par exemple on vous appellera « kélev » (chien), et pourquoi ? Parce que de votre vivant vous aviez l’habitude d’« aboyer » vers votre femme, de crier sur elle sans arrêt.

L’inverse est également possible, qu’au contraire, le tribunal céleste vous surnomme « Kilav », parce que vous vous êtes efforcé de guérir votre femme et de prendre soin d’elle et ainsi d’être pour elle comme un père (Ke-av), ainsi qu’il est expliqué dans le traité Sota.

Il est aussi possible qu’on vous appelle « autruche » à cause de votre orgueil et de votre arrogance, ou « cœur tremblant » parce que vous êtes continuellement ému. On peut aussi vous appeler « celui qui mange la chair de ses enfants » parce que vous ne vous êtes pas occupé d’eux correctement, et vous ne leur avez pas donné tout ce qui leur revenait. Et ainsi de suite, des surnoms qui correspondront vraiment à la conduite que vous avez eue ici-bas.

Se préparer à l’avance

Pour éviter cette terrible humiliation, nous devons nous préparer à l’avance pour la construction d’un beau foyer juif, sur les solides fondations de la paix et de la sérénité, des fondements bâtis sur la conscience des défauts qui se cachent dans le cœur de l’homme et la bonne façon de les rectifier totalement, par l’étude quotidienne des ouvrages de moussar.

Comme on le sait, les Sages ont comparé l’union d’un homme et d’une femme aux « raisins de la vigne » : « Les raisins de la vigne avec les raisins de la vigne, c’est une chose agréable et qui convient » (Pessa’him 49a). Pourquoi ont-ils choisi de comparer le mariage justement à la vigne ?

Le Roch Yéchiva de Kol Torah, le gaon Rabbi Chelomo Zalman Auerbach זצ''ל, a expliqué que la vigne, comme on le sait, ne peut pas se tenir seule, il faut la soutenir au moyen de tuteurs qui se trouvaient là auparavant, comme le dit la Michna dans Kilaïm (6, 3) : « qui soutient la vigne ». Les Sages ont donc comparé le mariage de l’homme et de la femme aux raisins de la vigne, pour nous dire : quand on veut construire un foyer juif, il faut le fonder puis l’étayer avec des supports qui ont précédé, à savoir les voies de nos ancêtres saints et purs, dans l’esprit de la Torah et des mitsvot. C’est seulement si « je le vois de la cime des rochers et du haut des collines je le découvre » que le foyer fleurira et s’enrichira et que la paix y règnera.

L’influence de D. sur nous

Il arrive qu’il pèse sur les conjoints une situation financière difficile et que le mauvais penchant y trouve un terrain propice à ébranler les bases et à éloigner la sérénité et la paix du foyer juif. Mais nous devons savoir que nous ne devons pas donner au mauvais penchant l’occasion de rentrer à l’intérieur de la maison, nous devons nous attacher à la paix, à la foi et au savoir que Celui qui accorde Ses merveilleux bienfaits à Son peuple Israël épanchera sur nous petit à petit Sa bonté et Sa bénédiction.

Dans le même esprit, on raconte sur le gaon Rabbi Yé’hiel Mordekhaï Gordon זצ''ל, Roch Yéchiva de Lomze, qu’au cours des derniers mois de sa vie, alors qu’il était sur son lit de douleur et se tordait de souffrance, un élève de la yéchiva est venu lui rendre visite la veille de son mariage.

Rabbi Yé’hiel Mordekhaï l’a accueilli aimablement et avec beaucoup d’affection malgré son état de santé, et s’est intéressé au moindre détail de la situation du jeune homme.

Quand il a senti que celui-ci était triste de la précarité de sa situation financière, il s’est aussitôt mis à l’encourager chaleureusement.

Entre autres, il lui a rappelé le verset : « Tes débuts sont difficiles, mais ton avenir sera très brillant » (Iyov 8, 7). Cela demande explication : pourquoi n’y aurait-il pas une bénédiction pour que le début soit lui aussi très brillant ?

Mais on en conclut que c’est la nature que le Créateur a imprimé à la création, que les débuts d’une construction et d’une création se fassent dans la difficulté, car c’est la façon dont la bénédiction a une influence sur nous, on commence par peu et ensuite on augmente.

A ce moment-là, le Roch Yéchiva s’est tourné vers le garçon et lui a promis : ne tombe pas dans la mélancolie et ne te fais pas de souci, car c’est la façon dont le Saint, béni soit-Il nous envoie Sa bénédiction. Au début dans les difficultés, mais ensuite avec un avenir très brillant !

 

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